La tour du clocher a été manifestement conçue pour être une construction à vocation défensive. Elle est carrée, d’une hauteur de 18 mètres et ses murs ont une épaisseur à la base d’un mètre. Les murailles sont percées d’étage en étage d’ouvertures étroites à l’extérieur mais s’élargissant à l’intérieur, véritables meurtrières. On lui donna au Moyen Age jusqu’au XVIII e siècle le nom de For.
Ce Fort était entouré des murs du cimetière qui servaient de ceinture protectrice et de larges et profonds fossés pour dissuader les éventuels assaillants.
La porte du clocher, qui se trouve à l’intérieur du bâtiment, est protégée à 3 m de hauteur par une ouverture assez haute mais étroite, ne permettant le passage que d’un seul homme. Pour forcer la porte du clocher, il fallait obligatoirement affronter les projectiles lancés par celui qui occupait l’ouverture supérieure servant de machicoulis.
Au niveau du portail de l’église, une ouverture pratiquée dans le haut du clocher, en dessous des abat-sons, permettait de jeter des pierres en vue de défendre la porte elle même de l’église.
Les cahiers d’impositions a la fin du XVI è siècle font mention d’un « plankeit bati au desseur des cloques » qui servait pour y monter la garde. Cette garde était indispensable durant cette période de guerres et de troubles car une lettre du Mayeur et des Echevins d’Englefontaine, écrite en 1599 supplie la cour de Mons d’accorder une réduction des impôts pendant une période de 5 années durant lesquelles les habitants d’Englefontaine avaient dû « se rethirer de part et d’aultre, estans la plupart demorés au for dudit villaige faisant garde nuictes et jours, sans asseurance de leurs corps, pour eviter la totale perthe de leurs moyens, et y estre en asseurance avecq leurs famils et bestiaux. »