En introduction j’ai indiqué que la fâcheuse situation de l’extrémité sud du Hainaut, caractérisée au début du XVII e siècle par des expéditions renouvelées sans cesse et toujours avec le même acharnement de pillage et de dévastation d’une localité ennemie fut à l’origine de la fortification des églises.
Voici un document officiel de 1604 : Quahier (cahier) de l’assiette du XX denier dans la commune de Taisnières en Thiérache. On y lit que la rentrée de de XX è a été extraordinairement difficile » à raison des tempestes, de concussions, ravaiges, pilleries et brigandaiges qui sont survenues par moyens des guerres civilles et intestines resenties en chaque canton de ce pays, sans exception aucune et notamment en ces frontieres de Franche, lesquelles ont beaucoup plus patyz, endurez et suportez de pertes et etremitez que le plain pays, à cause des courses que l’ennemy faisoit sur lesdites frntierres, par lesquelles la plupart des ediffices de maisons et aultres en chasque villaige d’icelles, ont été bruslées, ruynées et bien nombre de personnes tuez et les aultres emmenées captives et prisonnierres; de sortes que la plus grande partie des terres jardins et pastures sont demeurées stériles et vaghes, sans en avoir peu thirer aulcuns profitz, selon qu’est notoire à un chasqun pour estre les aulcuns très pauvres pour cejourd’huy, n’ayant pas ainsy moyen de cultiver et labourer leurs terres.
Ce document, mieux que tout autre, fait voir l’état de détresse dans lequel la frontière était plongée plusieurs années après la paix de Vervins (1598).