A la fin de l’Ancien Régime, les terroirs fertiles du Hainaut français et plus particulièrement ceux de l’Avesnois sont cultivés par des exploitants en fermage, dénommés fermiers ou censiers.
Leurs propriétaires sont soit de riches seigneurs ecclésiastiques à la tête d’abbayes déjà puissantes au Moyen Âge (Maroilles, Hautmont, Liessies etc), soit des seigneurs laïcs comme par exemple le duc d’Orléans ou le prince de Croÿ, soit enfin de petits et moyens exploitants détenant leur propre ferme ou cas relativement rare louant ces fermes à des bourgeois qui en disposaient par le biais de rentes hypothéquées.
La propriété noble (35 à 40 % des terres) l’emportait sur la propriété ecclésiastique (15 à 20 %), le reste (40 à 50 %) appartenait à la propriété paysanne représentée surtout à l’est de la Sambre, dans les herbages et les bocages.
Dans le paysage rural, les censes tenaient une grande place. Très souvent, elles étaient édifiées, du moins les plus importantes à l’écart des villages, c’est-à-dire aux confins des territoires des paroisses, là où il y avait davantage de possibilité de mise en culture.
Certaines sont encore reconnaissables de nos jours par leurs vastes bâtiments et leur cour fermée surmontée d’un pigeonnier.
L’objet de cette étude est de recenser les fermes ayant appartenu soit au clergé, soit à la noblesse ou seigneurie locale.
Nous en profiterons pour essayer de retracer si possible sommairement leur passé.