La cense du couvent des Oratoriens

Ferrière-la-Grande

Cadastre de Ferrière-la-Grande de 1845

A Maubeuge, au delà de l’hôpital Saint-Jacques venait la rue des Chanoines (aujourd’hui rue Royale), appelée plus tard rue de l’Oratoire à cause d’un couvent d’oratoriens qui s’y trouvait.

La fondation de ce couvent était due aux instances de Pierre Dubois, curé de Maubeuge, qui, en 1627, fit venir,  avec permission de l’évêque diocésain, plusieurs frères de l’Oratoire de Louvain, parmi lesquels se trouvait l’illustre et révérend Père Jean-Baptiste de Gaule, depuis évêque de Marseille.

Les oratoriens ne tardèrent pas à prospérer à Maubeuge. Ils furent admis, conjointement avec les capucins, au service de la prédication dans l’église Sainte-Aldegonde, et leurs supérieurs obtinrent, par bulle du pape Urbain VIII, d’être à l’avenir les doyens de la paroisse.

Les oratoriens de Maubeuge, amis du progrès et du libre examen, comme tous ceux de leur ordre, se firent remarquer par leurs vertus rigides, leur esprit de tolérance et de charité, et par leur amour des sciences et des lettres. Ils étaient les seuls religieux de la ville qui eussent une bibliothèque. La Révolution supprima leur établissement et les derniers oratoriens de Maubeuge furent les PP. Demeuldre, supérieur et curé du la ville ; Drichart, Gormont, Leveque et Deserret, vice-curés, plus un titre laïque. Le Pire Deserret fut nommé doyen de Maubeuge en 1802, lors du rétablissement du culte catholique. (Recherches Historiques sur Maubeuge, son canton par Z Piérart 1851)

Le 9 Frimaire An 5 la ferme des Oratoriens de Maubeuge à Ferrière-la-Grande fut vendue comme bien national à Mallet Carlier (ADN 1 Q 59/2934). Antoine Mallet (1758 1814 à Maubeuge) fut marié à Louise Carlier (1752 + 1804) puis à Olympe Dehon en 1805. Il était teinturier praticien lors de son premier mariage en 1782.

Des extraits de la monographie de Ferrière-la-Grande par Louis Lutaud (édition 1908) nous apprennent que « peu avant 1700, un procès eut lieu afin de contraindre les Pères de l’Oratoire de Maubeuge à s’acquitter des droits seigneuriaux qu’ils devaient sur la Ferme du Surjeon ….

……d’après de nombreux documents qui ont été consultés, la Ferme dite du Bourdiau actuellement et construite en 1686 aurait été érigée sur l’emplacement de l’ancienne ferme du Surgeon ».

Cette ferme des oratoriens à Ferrière-la-Grande était donc la ferme du Bourdiau. Elle a donc disparue après 1908 et se situait près d’un fort de la 1ère guerre mondiale (fort du Bourdiau). Sa disparition est peut-être due aux combats intervenus en août et septembre 1914 lors de la bataille et du siège de Maubeuge.