Gommegnies
Dans son mémoire sur les villages de Gommegnies et de Frasnoy de 1724 à 1737, Michel Payen a utilisé un livret intitulé Le nombre des familles et Communians de la Paroisse de Gommegnies colligé par Claude Joseph Deropsie curé de laditte Paroisse, L’An du Verbe Incarné Mil Sept cens vingt quattre. Dans ce dénombrement, Deropsie nomme cette demeure maison Delegove. M. Payen indique : Bien que Monsieur Delegove ne résidât pas à Gommegnies, son nom est néanmoins mentionné sur le rôle de capitation de ce village en 1726. On peut lire en effet sur ce document : Il n’y a que Monsieur Delegove, escuier, conseiller procureur du Roy à la Maîtrise des eaux et forest establis au Quesnoy qui jouit des exemptions lequel fait valloir son bien par ses mains consistant en cent dix mencaudées de terre, un droit de terrage, quarante huit mencaudées de vergers ou prairies, huit chevaux, sept bestes à cornes et cent quattre veuingt moutons. En 1724, la demeure de Delegove était habitée par le bailli Jean-François Duwooz.
Du 18e siècle, il ne reste cependant que quelques éléments de maçonnerie (sans doute une partie du soubassement du logis situé à l’est). Selon la tradition orale, cette demeure appartenait au baron de l’Épine, également propriétaire au milieu du 19e siècle du château de Wargnies-le-Petit (cf. IA59002848). C’est sans doute lui qui a fait reconstruire cette demeure de plaisance, la chasse devant constituer une des principales activités des résidents, comme en témoigne le décor de la rotonde.
Les cadastres de 1803 et 1826 présentent trois bâtiments : un volume en L qui épouse l’angle entre la rue Neuve et la cache ou chasse Pottier (ancien chemin du Tour et ancienne chasse Lévecq), dans le prolongement, sur la rue Neuve, un petit volume indépendant et, enfin, un troisième situé à l’arrière de la parcelle et dont il ne subsiste plus aucune trace en élévation. En revanche, le cadastre de 1897 restitue un plan général des bâtiments très proche de celui d’aujourd’hui.
Par analyse stylistique, le porche à bossages en calcaire blanc pourrait dater du début du 19e siècle. Le logis qui s’étend le long de la rue Neuve daterait quant à lui du milieu du 19e siècle, tandis que les écuries, la tour néogothique, ainsi que le logis situé le long de la cache Pottier auraient été construits dans la seconde moitié du 19e siècle. Leur disposition est détaillée sur le cadastre de 1897, ainsi que la présence de la serre en fond de parcelle. Une date portée sur un décor dans le salon d’honneur, 1892, ainsi que la signature du peintre de Valenciennes Édouard Clément, permet de confirmer que la décoration de ce corps de bâtiment a été achevée dans les années 1890.
La demeure, longtemps restée à l’abandon, est en cours de rénovation.
Source du texte : Patrimoine Hauts de France