Ruesnes
Pierre Joseph Boursier naquit vers 1755 à Ruesnes. Il fut négociant, juge consul de Valenciennes, marié avec Reine Melchior Didier. Celle-ci, devenue veuve émigra à la Révolution mais retrouva sa propriété à Ruesnes en 1796.
Quant à l’acheteur, « Cette même famille Virnot apparaît en bonne place sur le marché des biens nationaux du Nord. Urbain Dominique Virnot, à la fois salineur, négociant en épicerie et changeur, également consul de Lille, passe pour l’un des principaux négociants de la place ; sa position lui permet de drainer les assignats de son entourage, et d’en faire un habile usage. Il compte en effet parmi les tout premiers acquéreurs de biens nationaux puisqu’on retrouve sa trace dès le 5 janvier 1791, lorsqu’il achète 23 ha de labours, prairies et bois à Mouchaux. Il poursuit ses achats en nom propre jusqu’au 27 février 1793 et se trouve alors à la tête de deux maisons à Lille, et de 310 ha de terre. Il s’agit de biens situés dans les districts de Lille (135 ha) et d’Hazebrouck (176 ha), en général des petites et moyennes pièces, organisées autour de quelques très belles exploita-tions ». L’exemple de ses acquisitions à Renescure est à cet égard très parlant : le 1″ juin 1791, il est déclaré propriétaire de 133 ha de labours, prés et bois, payés 142 000 florins, puis attend le 20 décembre suivant pour y ajouter trois nouveaux hectares de labours et prés et surtout près de 40 ha de bois. Après sa mort survenue le 1″ juin 1794 au Fort de Condé où il est retenu comme otage par les Autrichiens, sa veuve poursuit une politique d’acquisition similaire, au nom de la communauté qu’elle forme désormais avec ses enfants : le 28 thermidor an VI, elle achète une exploitation de 96 ha à Ruesnes, avant d’en faire la dépendance du château, « très bien et agréablement construit », de la localité49. C’est pour elle l’occasion de se débarrasser des derniers papiers admis en règlement de biens nationaux, ces bons des deux tiers perçus en rem-boursement de l’emprunt forcé de l’an IV, complétés par ceux de sa parentèle et des clients de la maison de commerce Virnot frères, jusqu’à concurrence de sa créance de 1 301 000″.
Source du texte : Les routes de l’argent: Réseaux et flux financiers de Paris à Hambourg (1789 1815) par Matthieu de Oliveira
Robersart
La veuve Boursier possédait un moulin qui fut vendu le 8 Germinal An 7 (28 mars 1799) à Charles Guyot. Un autre acte du 23 novembre 1807 concerne la vente du moulin à Boursier, le bien étant donc revenu à la famille (ADN 1 Q 1001). Il n’y a à priori trace de cense leur appartenant. Il faudrait cependant consulter la succession de Reine Melchior Didier en date du 14 septembre 1809 (ADN 3 Q 406 / 10).