Après la suppression de l’ordre des Templiers, en 1314, beaucoup de leurs biens passèrent aux chevaliers de Rhodes, qui prient en 1530 le nom de chevaliers de Malte. Parmi ces biens se trouvent en Avesnois les censes de Dourlers,Frasnoy, Le Favril et Saint-Aubin.
Dourlers
La Couture du Temple est une dépendance de la ferme du Temple de Saint-Aubin. Elle fut aliénée en totalité au Sieur Robert de Dourlers en 1793. (ADN 1 Q 1184)
Frasnoy
Un dénommé Ducrocq acheta une ferme située à Frasnoy le 4 Thermidor An 4 en tant que bien national. L’adjudication précisait que la ferme relevait des chevaliers de Malte (ADN 1 Q 16 / 772).
Le Favril
Au sud du Favril figurent sur la carte de Cassini (1758) « Les Censes du Temple » à l’est du Bois du Toillon. Les fermes du Temple-d’en-Bas et du Temple-d’en-Haut évoquent une appartenance templière. Elles étaient des dépendances de la commanderie de Saint-Aubin.
Le 9 Pluviôse An 5 les fermes dépendant encore de l’ordre de Malte furent achetées par Eloi Gauguier (ADN 1 Q 83).
Saint-Aubin
La maison du Temple de Saint Aubin fut donnée par un
seigneur du nom de Wautier aux frères de la chevalerie du Temple en septembre
1205. Au manoir dépendait « le vivier neuf, toute la terre arable, ses
coutures de Dourlers, avec le droit de pâturage dans ses terres, ses bois
exceptés ».Quelques années après, Wautier ajouta à cette
donation vingt muids de bois, à la mesure d’Avesnes, à prendre à l’entrée de sa
forêt, pour tenir au bois de Guy, son frère, ainsi qu’il résulte de ses lettres
du mois de Juillet 1247.
En 1251, Bauduin d’Avesnes, seigneur de Beaumont, et Félicité, sa femme,
exemptèrent et affranchirent de tout droit de tonlieu, les frères de la maison
de la chevalerie du Temple de Saint-Aubin
Les Hospitaliers, en prenant possession de la maison de Saint-Aubin, y
trouvèrent « quarante muids de terre de peu de valeur, qu’on appelait
Riez ; vingt-quatre journaux de pré qui rapportaient, année commune,
7 livres
40 sols; une rente de quatre muids de blé sur les moulins de Saint-Aubin,
représentant 4 livres
et 10 sols par an; ce qui donnait avec d’autres cens et rentes, un revenu total
de 37 livres
6 sols ». (Les commanderies du Grand-Prieuré de France –
Eugène Mannier- Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 Paris)
Elle subit au cours des siècles des transformations successives convertissant cette maison seigneuriale en cense. En 1729, il est mentionné (ADN C 10426) que la Cense du Temple est une dépendance de la commanderie de Puiseux-en-Laonnois, actuel Puisieux, sur la commune de Chambry, au nord de Laon. Les Ravaux en furent les fermiers de père en fils. A la Révolution, la cense qui appartenait toujours aux chevaliers de Malte, fut déclarée bien national. Soumissionnées par la commune de Saint-Aubin, les propriétés qui la composaient furent accordées par l’Assemblée Nationale, le 6 janvier 1791, pour le prix de 13230 livres. Elles furent ensuite revendues à divers acquéreurs.
En 1912, le corps de bâtiment de la ferme était décrit avec des murs en moellons d’environ 1 mètre d’épaisseur, un toit supporté par un encorbellement en pierres de taille et derrière et faisant saillie une petite tourelle d’environ 7 m 50 de circonférence et de 10 m 50 de haut.