Maubeuge
Autour du chapitre des chanoinesses se trouvaient cinq habitations, deux prairies, deux moulins, trois brasseries et une ferme. Cette dernière occupait le milieu de l’espace compris entre les deux dernières brasseries. Tous ces établissements ont été vendus à la Révolution à des particuliers.
Aulnoye-Aymeries
Le Chapitre de Maubeuge détenait à Aulnoye la ferme de Mérimont qui fut vendue comme bien national à un dénommé Gau le 15 Thermidor An 4 (ADN 1 Q 21/1010).
Beaudignies
Le sieur de Carondelet était Seigneur Haut- Justicier de Beaudignies et de Capelle; au village de Beaudignies il existait un moulin à eau auquel les habitants prétendaient n’avoir jamais été assujettis par aucun titre de banalité; au village de Capelle il n’existait aucun moulin : les habitants soutenaient en conséquence avoir toujours eu la liberté de faire moudre leur grain où bon leur semblait.
Le sieur de Garondelet voulait, au contraire, assujettir à la banalité de son moulin de Beaudignies, les habitants de cette Communauté et ceux de Capelle, mais un premier arrêt rendu en 1754 le débouta de la provision qu’il avait demandée,et l’admit ainsi que ses vassaux à vérifier les faits qu’ils avaient articulés.
Un second arrêt rendu le 17 mars 1757, débouta le sieur de Carondelet de toutes ses demandes et restreignit sa banalité au « Fermier qu’avaient les Dames Chanoinesses de Maubeuge à Beaudignies » .
Le sieur de Carondelet s’est pourvu en révision contre cet arrêté par devant la Cour du Parlement qui « Classibus Congregatis » répara l’erreur intervenue dans l’arrêt du 17 mars 1757 et maintint par l’arrêt rendu le 19 juillet 1758 le sieur de Carondelet dans l’exercice de son droit de banalité envers les habitants de Beaudignies et de Capelle.
Cette décision ne rebuta pas les habitants qui entreprirent de se pourvoir devant le Conseil d’Etat mais ils y furent déboutés de leur demande par un arrêt confirmatif de l’arrêt de révision du Parlement de Flandre rendu le 26 janvier 1761 sur le rapport de M. Journet, maître des Requêtes. Source : Mémoires de la Société d’émulation de Cambrai Tome LIII 1899
Bersillies
La ferme du Sart appartenait au XVIII e siècle au chapitre de Sainte-Aldegonde. Elle fut vendue comme bien national. C’est près de cette ferme que commença le fameux combat qui, le 13 juin 1792, se termina au hameau de la Glisuelle. Nestor Mairiau était le fermier de la cense du Sart. François Maurice Nestor Mairiau naquit le 5 Janvier 1740 à Rousies, à la cense de la Genette. Il était fils de Marcel François et de Catherine Dusart.
Il épousa le 27 janvier 1768, à Mairieux, Marie Thérèse Rammery, âgée de 35 ans, « fermière au Sart », fille de Jean Pierre et de Marie Thérèse Moreau, dont il aura quatre enfants nés à Mairieux: Nestor François, né le 5 janvier 1770, Marie Thérèse Norbertine, née le 9 décembre 1771, Aldegonde Joseph, née le 7 juin 1774, et Marie Philippine Louise, née le 25 mars 1777. Par son mariage, Nestor devint donc censier du Sart. Il prit parti pour la Révolution et devint colonel du 10e régiment de hussards créé le 4 juin 1793. Il décéda le 11 Janvier 1816 à Valenciennes.
Un procès verbal d’adjudication en date du 24 thermidor an IV (11 août 1796) indique que Célestine Derbaix s’est rendue propriétaire de la ferme à Bersillies Mairieux et Bettignies provenant du Chapitre Ste Aldegonde de Maubeuge. Célestine Derbay née en 1765 à Havay (Belgique) et décédée le 29 janvier 1830 à Maubeuge était « fille de Notre Dame à Mons », couvent fermé à la Révolution française,devenue prison puis dépôt de mendicité.
Bousignies-sur-Roc
Le village était en grande partie détenu par le chapitre de Maubeuge qui, outre, le moulin, y possédait les fermes de Gérard-Croix (Géraud-Croux), de Landignies dont la présence est attestée dès l’an 1260 et de Hurtebise dont l’exploitation agricole est déjà mentionnée en 1128.
La cense de Gérard-Croix se situe au point de rencontre de l’ancien chemin de Mons avec celui de Bousignies à Maubeuge et a sans doute déterminé le nom de Croix. C’est donc la cense de Gérard, située à la croix formée par les deux chemins susdits. Elle était à usage d’hôtellerie lorsque le chemin de Mons était en activité. Dans un acte de vente du 23 mai 1757 elle est mentionnée en tant qu’une « maison, grange, étable et bergeries et environ quatre journels d’héritages, enclos de haies vives ». Elle fut achetée à cette date pour le prix de cent livres cinq sols tournois par Me Ignace Hainaut, curé de Feignies, l’un des cohéritiers de la cense. Elle fut brulée par les Français le 25 avril 1791
Hurtebise signifie littéralement frappe-bise ou hurle-bise. La cense bâtie donc sur une plaine venteuse est placée le long de la chaussée romaine de Bavai à Trèves, au point de jonction de l’ancien chemin de Mons. Elle a sans doute été le siège d’une hôtellerie avant d’être convertie plus tard en exploitation rurale. Elle faisait partie du domaine de Walbert IV et fut donnée au Chapitre de Maubeuge avec le village de Cousolre. Il est fait mention de la cense dans les archives du Chapitre à partir de l’an 1128. En 1387 Colart Druart payait un fermage annuel de 58 livres 18 sols 7 deniers. Le fermier précédent Nicaise Biernier de Cousolre finit dans la liste des débiteurs insolvables du Chapitre pour la somme de 139 l 4 s 3 d. Vers l’an 1500, il y est mentionné un mémoire destiné à prouver que cette terre « de la primitive fondation du Chapitre » a toute justice et seigneurie et ne doit ni dime ni terrage. Ce mémoire fut produit à la suite d’un arrêt fait par Mgr de Barbençon, de la dépouille d’un terrain « prétenduement chaussée ». Le 12 juin 1548 le Chapitre fit opérer le mesurage par l’arpenteur Jehan Quaré. Le 3 septembre 1556, la fermière de Hurtebise, la femme de Brunebarbe se vit accorder par le Chapitre une remise d’une année de fermage de 90 livres tournois à cause » des gens de la guerre qui l’avait chassée de sa ferme ». Le 31 janvier 1559 le Chapitre accorda une remise de 400 livres à Martin Brunebarbe. Le 29 mars 1559 la ferme fut louée pour 200 livres tournois à Hannette Brunebarbe, fille de Baulduin, en avant conclusion de son mariage. Le 2 septembre 1561 elle épousa Jehan Duquesne. A la Saint Jean 1580 Jehenne Brunebarbe veuve de Jehan Duquesne renouvela le bail de la ferme de Hurtebise pour 9 ans, ferme « avec 18 bonniers de terres ou environ, bien labourées, chargées et assemencées de bonne et léalle semence de bled, soile et espeautre; item 13 bonniers ou environ de terres en trois pièces chargées de marsages et 18 bonniers ou environ renghillés (labourées légèrement pour jachères) de point e temps et de saison, le tout au point de la Saint Jean » ( Résolution capitulaire du 22 février 1577 : Notice Historique sur la commune de Bousignies par A Jennepin page 37).
Elle servit de gite à Louis XIV lorsqu’il vint dans le Hainaut pour en faire la conquête. Philippe Fournier marié à Marie Jeanne Ronelle en était le censier en 1743.
En 1900 la ferme possédait 75 hectares comme en 1400; elle était alors la propriété de M Miquet Garsaux, de Paris qui avait succédé à M Garsaux Rocher, lequel en avait fait « l’une des plus belles agglomérations rurales du canton » (A Jennepin).
Boussois
Le chapitre de Maubeuge détenait la ferme de la Motte à Boussois qui fut vendue comme bien national à Hazard Béthune de Solre-le-Château. Les Carion et les Fissiau semblent en avoir été les censiers entre 1680 et 1790. Quant à Antoine Hazard (1747 1827) marié en 1769 à Marie Rose Béthune (1739 1821) il était en 1772 marchand manufacturier. Il fut également Membre du Conseil Général du département du Nord.
L’adresse actuelle est le 111 rue Anatole France à Boussois (réponse par mail de la Mairie de Boussois le 13/11/2018)
Colleret
Les dames chanoinesses avaient à Colleret la majeure partie du territoire sur lequel elles exploitaient la ferme de Fauquemont sur la route de Cousolre. Les Langlois y étaient les fermiers de père en fils : Robert (1656 1724), puis Jean Baptiste (1699 1740), et enfin Jean Baptiste (1731 1794) et son frère François (1728 1779).
Une autre ferme appelée Touvent avait pour censier Jean Lévangeliste Desalle père (1703 1786) et fils (1756 1822).
Avant que Ostergnies fusse rattacher en 1825 à Colleret, ce petit village disposait d’une ferme qui devait soit appartenir au Chapitre, soit aux vicomtes de Rouveroy.
Cousolre
Il y avait un bâtiment appelé ferme de la Court ou Court-Ste-Aldegonde à Cousolre qui était la possession du chapitre de Maubeuge.
Il était entouré d’un mur d’enceinte, de jardins et de vergers. Il se situait en face de l’actuelle chapelle St Walbert.
Alexis Fissiau (1676 1750) était censier de la cour et mayeur puis son fils Jean François (1702 1770). Deux sœurs de ce dernier Marie Joseph et Marie Bertille épousèrent respectivement en 1737 et 1740 Etienne et Antoine Mahieu tous deux frères. En 1790 les consorts Mahieu se voient rejeter la pétition « tendant à faire exposer en entier lors de la vente, la ferme dite La Cour, qu’ils occupent à Cousolre provenant du Chapitre Ste Aldegonde de Maubeuge, en raison de son utilité pour le service de la poste aux chevaux » (ADN 1 Q 1178).
Elesmes
Les Dames du chapitre de sainte Aldegonde détenaient à Elesmes une cense comme le mentionne un contrat de mariage en date du 28 janvier 1757 entre Lamoral François Gobert (1717-1769) et Marie Anne Gillot (1734-1824). Le père de celle-ci Louis Gillot (1701-1773) en était le censier. Cette ferme était louée aux Gillot depuis plusieurs générations; le père de Louis, également prénommé Louis (1667-1741), son grand-père Antoine (1638-1706) l’exploitaient déjà.
En 1789 Marie Anne Gillot est dite fermière et occupe la ferme avec deux de ses fils Philippe Charles et Jules François tous deux décédés célibataire respectivement en 1850 et 1855.
Renseignements généalogiques tirés du site généanet de M Jacques Parée.
Gognies-Chaussée
La ferme de Roteleux, autrefois de la commune de Bersillies appartenait depuis la fin du XI e siècle au chapitre de sainte-Aldegonde de Maubeuge. En 1619, les chanoinesses de Maubeuge et leur fermière du Roteleux ayant refusé de payer la dime à l’abbaye d’Hautmont sur leurs biens sur Monbenson, y furent obligés par une sentence de la Cour de Mons.
Houdain-lez-Bavay
Le monastère possédait au village d’Houdain-lez-Bavay les fermes de la Court, d’Heugnies (Hameau d’Houdain) et du Roteleux.
A la ferme de la Court dont le nom apparait en 1614, Ignace Sohier (1672 1750) puis ses fils Erasme (1700 1744) et Ignace (1711 1767) en furent les censiers avant que Philippe Ignace (1736 1790) fils d’Erasme en devint propriétaire.
Elle est située 17 rue du Muguet. En voici sa description selon l’inventaire général du patrimoine culturel : « Ensemble constitué d’un logis, des écuries, d’une grange et d’une brasserie, formant un plan non symétrique en U. Le logis est disposé en L, ce qui est unique sur le territoire. Il comprend un passage charretier. Les écuries ont été construites contre le logis, parallèlement à la rue, fermant ainsi la cour de la ferme. La grange est placée dans le prolongement des écuries (il y a un passage de l’un à l’autre), perpendiculairement à la rue. La brasserie, de construction plus récente, a été établie contre l’autre aile du logis. Un mur de clôture relie la brasserie à la grange. Le logis est construit en moellons de grès et de pierre assez bien équarris et soigneusement mis en œuvre. Les baies en anse de panier sont encadrées par un chaînage de brique et de pierre. Le logis est couvert d’une toiture à deux pans en amiante, percée de lucarnes. Le pignon n’est pas couvert. Les écuries sont construites contre le logis. L’élévation est en brique, mais semble être un remaniement ou une reconstruction partielle. L’appareillage comprend du grès et de la pierre et les portes ont un chaînage de pierre. Le niveau des combles (fenil) est uniquement en brique, ce qui laisse à penser que ce bâtiment à été rehaussé. Le volume intérieur est divisé en deux salles voûtées. Une colonne à tambour en pierre, des pilastres à tambour et des culots reçoivent les retombées des berceaux. Des auges en pierre sont établies contre le mur extérieur. La grange, de grande superficie avec passage traversant, est élevée en moellons de pierre et de grès, formant trois bandeaux, séparés par deux rangs de brique. La partie supérieure du pignon est en brique. La grange a perdu sa toiture ».
Quant à la ferme d’Heugnies, son nom apparait en 1620. La grange a disparu et il ne reste de nos jours que le logis décrit de la façon suivante par l’inventaire général du patrimoine culturel : « Corps de bâtiment en rez-de-chaussée et comble. Un soubassement de moellons de grès est marqué par une chaîne d’angle en pierre de taille. Le reste de l’élévation est en brique, les baies sont encadrées par une chaîne alternant brique et pierre. La porte est encadrée par une chaîne de pierre de taille de belle qualité et de mise en œuvre soignée et vraisemblablement ancienne. Elle est surmontée d’un oculus et d’une pierre portant le nom de Jean Sohier et la date de 1886. La porte et l’oculus (unique exemple présent sur le territoire la communauté de communes) sont de facture ancienne. La pierre témoigne vraisemblablement d’un hôte célèbre. Les pignons découverts et la toiture à deux pans à forte pente témoignent d’une couverture de chaume disparue ».
Pont-sur-Sambre
La Ferme du Belair fut vendue comme bien national le 11 Thermidor An IV au dénommé Pierre Bourla (ADN 1 Q 18). Bourla originaire de Maubeuge, né en 1743 et marié en 1776 à Neuf-Mesnil avec Amélie Deharvengt, exerçait la profession de Maître tanneur.