Berlaimont
Pour information Etienne Groslevin (1763-1834) se trouvait depuis quelque temps à Dompierre, car une note du 19 mars 1792, conservée aux Archives départementales du Nord (L. 148 et L. 471) nous apprend que Groslevin père prénommé Jean Baptiste et son fils Etienne ci-devant receveurs des quatre membres au bureau et arrondissement d’Hazebrouck étaient domiciliés à cette date du 19 mars 1792 à Dompierre et réclamaient une indemnité. Etienne fut agent national du district d’Avesnes et commissaire du Directoire exécutif auprès du département du Nord du 22 frimaire an 4 au 21 ventôse an 6, date à laquelle il fut révoqué pour avoir, de concert avec quelques personnages de la région d’Avesnes, spéculé sur les domaines nationaux comme nous allons l’expliquer ci-dessous.
En thermidor l’An IV, Pierre Evrard, d’Aymeries, avait soumissionné la ferme du Hambu, commune de Berlaimont et Elie Pierrard de Saint-Aubin avait soumissionné les fermes de Badelles, commune de Berlaimont et de Coulmy, commune d’Aibes.
« Groslevin, commissaire du Directoire exécutif auprès du département du Nord leur fit délivrer des expéditions des contrats, disant à Gautier, secrétaire de l’administration centrale, qu’il ferait signer la minute par les administrateurs. Or, ceux-ci : Laurent, Dumoulin, Lorain Desmoutiers et Delval-Lagache refusèrent de signer la minute, jugeant les estimations trop faibles ; et sur les instances de Gautier, Groslevin finit par rapporter les expéditions. Les choses en restèrent là pour le moment, mais un an plus tard de nouveaux contrats furent dressés ; et, cette fois, régularisés sans opposition. Un des trois nouveaux contrats était au nom d’Evrard et les deux autres, au nom de Groslevin et d’un aubergiste de Douai, appelé Verstraete, l’un et l’autre, comme l’a écrit M. Georges Lefebvre « soi-disant commands en vertu de cessions, l’une antidatée et l’autre irrégulière ». La chose serait peut-être passée inaperçue si Pierrard et Evrard ayant opéré les premiers paiements sur les premiers contrats qu’ils croyaient définitifs, n’avaient songé à faire valoir leurs quittances pour l’acquittement des nouveaux. Cela permit au receveur du domaine national de Douai, Dhardivillier, de découvrir la fraude qu’il s’empressa de dénoncer à l’administration centrale du département (12 ventôse, an 6). Les administrateurs en charge, nommés la plupart après le 18 fructidor, n’avaient jamais entendu parler des ventes dont il s’agissait là. Ils demandèrent des explications d’abord à Gautier, puis aux administrateurs en exercice en l’an 4. Groslevin fut entendu lui aussi. Mis au courant de la dénonciation portée contre lui, il déclara ignorer les faits dont on l’inculpait. Selon lui, ces faits devaient être attribués aux citoyens des environs d’Avesnes auxquels il s’était intéressé et qui avaient abusé de sa confiance, puisqu’ils avaient substitué des contrats inférieurs en prix à ceux qui devaient leur être accordés et dont l’un lui avait été cédé postérieurement.
Dans sa dénonciation du 12 ventôse, an 6, Dhardivillier avait expressément déclaré qu’il y avait une société de spéculateurs sur les domaines nationaux qui s’était formée à Avesnes. Il signalait là, comme membres de cette société, outre Groslevin, Pierre Evrard et Elie Pierrard, Antoine-Joseph Gau, commissaire du canton de Dourlers ; Antoine-Joseph Hazard, commissaire du cardon de Solre-le-Château ; Carton, ancien secrétaire du district d’Avesnes et Bonnaire de Dompierre.
Ayant ainsi entendu les différents sons de cloche, les administrateurs annulèrent les contrats le 19 ventôse. Par ailleurs déjà le Directoire exécutif avait été saisi de l’affaire, et le même jour il révoquait Groslevin. Quelques jours plus tard, il ordonnait des poursuites judiciaires contre Groslevin, Evrard et Verstraete, « prévenus des délits de faux et de fraude dans la vente des biens nationaux » du département du Nord (24 ventôse, an 6). Ajoutons que le 25 vendémiaire, an 7, le jury d’accusation de Cambrai rendit un non-lieu en cette affaire ; mais le tribunal criminel cassa cet arrêt pour vice de forme et instruction insuffisante. Le procès revint alors à Lille. II dut se terminer par l’acquittement des prévenus, car en l’an 8, Groslevin, Evrard et Verstraete obtinrent leurs contrats après nouvelle expertise ».
(Source du texte : Société Archéologique et Historique de l’arrondissement d’Avesnes Mémoires Tome XVII)
La Longueville
Sassegnies
Notice biographique :
Fils de Procope Marie Antoine Philippe Charles Nicolas Augustin, duc de Bisaccia, et d’Henriette Julie de Durfort de Duras, Casimir de Pignatelli, comte d’Egmont, naquit à Paris le 6 novembre 1727. Il commença sa carrière en 1742 dans les mousquetaires avant de devenir, en 1744, mestre de camp d’un régiment de cavalerie de son nom. Brigadier en 1748, il fut l’aide de camp du maréchal de Richelieu à Minorque en 1756, reçut la croix de Saint-Louis et fut fait maréchal de camp la même année. Lieutenant général en 1762, il reçut, en 1781, le gouvernement de l’Anjou et du Saumurois. À la veille de la Révolution, il était chef de division en Champagne.Après avoir été député du bailliage de Soissons aux États généraux, il émigra et se vit confier le commandement des corps d’émigrés du pays de Liège, Brabant, Hainaut et Flandre autrichienne. En cette qualité, il fit la campagne de 1792 dans les rangs de l’armée de Bourbon. Il mourut à Brunswick le 1er décembre 1801.Il avait épousé en premières noces en 1750 Blanche Alphonsine de Saint-Séverin d’Aragon, puis, le 10 février 1756, Sophie Louise Armande Septimanie de Vignerot du Plessis de Richelieu et enfin, le 31 mai 1788, Claire Marie Farely.