Le duc d’Orléans se trouvant en situation financière délicate et pour se soustraire aux actives poursuites de ses créanciers, se vit forcé de conclure un concordat avec eux le 9 janvier 1792.
La vente des biens ayant alors été résolue, la terre d’Avesnes fut adjugée le 17 juillet 1792 au sieur Corsange qui la revendit en détail, après que la convention nationale par un décret du 1er mai 1793 eut levé le séquestre qu’elle avait mis sur tous ses biens par un autre décret du 16 avril précédent (Notice historique sur la terre et pairie d’Avesnes, en Hainaut signé Michaux, Adrien-Joseph).
Parmi ses biens de la Terre d’Avesnes figuraient les censes suivantes :
Damousies
Le duc d’Orléans y possédait la ferme du lieu (Notice historique sur la terre et pairie d’Avesnes, en Hainaut signé Michaux Adrien-Joseph).
En 1974 , Jean Mossay en donne des précisions : « elle est dite château ferme de l’Agace ».
Eclaibes
Au XVI e et XVII e siècle la famille de Croÿ possédait la terre d’Eclaibes. Ainsi Eclaibes passa aux mains d’Ernest-Alexandre Dominique de Croy, 1675 à 1686 puis à Philippe-Louis de Hennin dit d’Alsace 1686 à 1688, qui le transmit à son fils aîné Charles-Louis-Antoine de Hennin 1688-1706.
Son principal créancier. Philippe Il duc d’Orléans fut mis en possession d’Eclaibes par un arrêt du parlement de Paris du 31 Juillet 1706, mort en 1723. Louis III duc d’Orléans son fils lui succéda 1723-1752, puis Louis-Philippe, fils de Louis III duc d’Orléans 1752-1785, enfin Louis-Philippe-Joseph duc d’Orléans 1785-1793 abandonna à ses créanciers la terre et seigneurie d’Avesnes qui fut vendue aux enchères par lots. Les archives d’Eclaibes conservent quelques papiers de l’administration des ducs d’Orléans, les bâtiments de rapport, moulins, fermes, furent réédifiés et soigneusement entretenus mais la forteresse devenue inutile était à cette époque déjà abandonnée.
Ainsi on y lit :
« La cense de la Basse-court composée de bâtiments en très bon état, quatre vingt quatre arpens de terre, huit arpens trente sept verges de près, dix sept arpens de pâture ».
« La cense Expilly située au dit lieu contenant dix sept arpens quatre vingt neuf verges de terres, six arpens quarante huit verges de pré, huit arpens trente deux verges de pâture ».
Ferrière-la-Grande
Le duc d’Orléans y possédait une ferme, une portion de terrage et des rentes (Notice historique sur la terre et pairie d’Avesnes, en Hainaut signé Michaux Adrien-Joseph).
Noyelles-sur-Sambre
La ferme de Sassogne est située près d’un ancien château qui a disparu et comporte une belle porte en pierres de tailles surmontée d’un écusson aux armes d’Orléans.
La ferme dite du château occupait le côté gauche et le fond de la tour était indispensable pour l’exploitation des biens qui en dépendaient. Elle fut relevée aussitôt que la paix, bannie 25 ans du pays, y fut enfin ramenée par le traité des Pyrénées en 1659. C’est ce qui explique pourquoi le dénombrement précité de 1662 comprend toujours la cense ou maitairie dans le chasteau. Elle fut constamment louée à partir du 22 janvier 1660. On en trouve la preuve dans différents actes postérieurs passes dans l’intérêt des fermiers qui y sont toujours désignés comme censiers du chasteau de Sassoigne.
Au commencement du 18° siècle, la cense, que l’on avait d’abord rebâtie avec précipitation et sans grand soin, et que l’on avait mal entretenue depuis, tombait de nouveau en ruines et réclamait de très fortes réparations. Le duc d’Orléans, devenu propriétaire de la pairie d’Avesnes, comprit qu’il serait pour lui plus avantageux de construire un bâtiment neuf, propre à sa destination, plutôt que de restaurer encore l’ancien qui n’offrait que peu de commodités. Aussi, en 1734, une belle maison de ferme e venait d’être élevée par ses soins sur la colline surplombant à l’est le château dans un terrain plus convenable et beaucoup moins humide.
On y employa une grande partie des débris des vieux édifices, gisant sur le sol. Lei surplus fut successivement utilisé dans divers autres bâtiments particuliers. Tellement que vers 1830, il ne restait plus de l’ancienne forteresse, que les bases des tours, les constructions souterraines comprenant de grandes sages et galeries communiquant entre elles. On ne peut que difficilement se figurer l’énorme quantité de matériaux qui restaient enfouis surtout dans les fondations qu’on n’était parvenu asseoir solidement qu’en les enfonçant profondément à travers les terres mouvantes qui les environnent. M. Azambre J.-B., propriétaire de la ferme de Sassogne et des prairies inferieures où se, trouvait le château, résolut en 1836, de déblayer et d’égaliser le terrain des fortifications pour en tirer meilleur parti. Ses travaux lui profitèrent au-delà de toute espérance ; car, outre l’amélioration de sa propriété, il retira plus de 10 000 francs de la vente des pierres et grès qu’il fit extraire.
Dans la vente des biens de la famille d’Orléans, en juillet 1792, la ferme fut ainsi dénommée : une ferme composée de beaux bâtiments, cinquante-sept arpents, soixante-dix-huit verges de terre, quarante deux arpents, cinquante cinq verges de près et trente trois arpents, soixante dix huit verges de pâtures. (Notice historique sur le château de Sassogne par Michaux l’Ainé : Mémoires de la Société archéologique de l’arrondissement 1907)
Ramousies
Le duc d’Orléans y possédait la garde de Belleux, une ferme et des rentes (Notice historique sur la terre et pairie d’Avesnes, en Hainaut signé Michaux, Adrien-Joseph).