Les Gouverneurs du Hainaut

Généralités

Il y avait autrefois, dans la partie méridionale du Hainaut qu’on a appelée plus tard Hainaut français, quatre gouvernements de places-fortes, qui au commencement du XVIIe siècle, appartenaient au Pays-Bas, et qui ne sont devenus français que pendant ce même siècle. C’étaient les gouvernements d’Avesnes, de Landrecies, du Quesnoy, déclarés appartenir à la France, en vertu du traité des Pyrénées, en 1659),et celui de Maubeuge, annexé à ce royaume par le traité d’Utrecht, en 1679.

Les gouverneurs de ces villes étaient nommés pas le roi et avaient jadis un pouvoir immense ; mais dès la création, en France, de l’intendance du Hainaut, les intendants s’attachèrent à diminuer considérablement à leur profit, le crédit et la prépondérance de ces gouverneurs.

Il y avait, dans chacune de ces quatre places, un capitaine (1) ou un gouverneur, qui administrait son gouvernement composé de la ville chef-lieu et d’un certain nombre de villages, la plupart environnants.

Le gouverneur, avant d’entrer en fonctions prêtait serment devant le mayeur et les jurés de la ville chef-lieu, pour affirmer sa catholicité, et jurait, en même temps de défendre la ville, de protéger la population, et de soutenir constamment les habitants, selon leurs privilèges et les coutumes synodales.

Il présidait les assemblées municipales, notamment lorsqu’il s’agissait des affaires de justice et de police, de l’administration des biens communaux, des fondations, des ventes et baux, des criées et entreprises se rapportant aux habitants et aux commodités de la commune. Mais, de longue date, ces devoirs et obligations paraissent avoir été particulières à la ville chef-lieu, ou, au moins, avoir été négligés pour les localités y annexées.

Les gouverneurs, d’abord soumis à une résidence obligatoire et fixe, ont fini,(dans le XVIIIe siècle), pour la plupart, par ne plus venir au chef-lieu de leur gouvernement que pour s’y faire installer, allant vivre à Paris ou ailleurs , en dehors de leur circonscription. C’était là un des abus du siècle, abus qui semblait recevoir sa consécration du gouvernement.

Liste des gouverneurs

GOUVERNEURS D’AVESNES

Blois Trélon (Adrien II de) (1544 — 1555)

DE BLOIS-TRÉLON (ADRIEN II)

Seigneur de Warelles, gouverneur et capitaine d’Avesnes, puis de Charlemont.

Ce gentilhomme était bailli de la terre et pairie d’Avesnes quand, en 1544, il fut choisi par PhilippeII, duc d’Arschot, comme gouverneur et capitaine de la place d’Avesnes,

Il était 2e fils d’Adrien 1 er de Blois-Trélon, chevalier sgr de Jumigny, de Warelles et de Donstienne, conseiller et chambellan du roi de Castille, et de Catherine de Barbançon dite Bardenois, et descendait conséquemment, par son père,d’une branche bâtarde de la maison de Chastillon.

L’un de ses frères, Gérard, de Blois-Trélon, fût gouverneur de Beaumont, et un autre, Louis de Blois-Trélon, célèbre abbé de Liessies, illustra le sacerdoce et acquit une réputation de sainteté.

De son temps, Philippe, prince d’Espagne, vint dans les Pays-Bas, où il fut présenté par Charles-Quint, son père. Ce fut le 17 août 1549, au soir, que ces princes, arrivèrent à Avesnes, où ils firent leur entrée officielle. L’empereur, comme souverain du pays, prêta le serment accoutumé et reçut les présents ordinaires de joyeuse entrée, et le 13, il se dirigea par Trélon sur Mariembourg.

Ce ne fut que le 2 novembre 1558, qu’il devint seigneur de Donstienne, par la cession que Richard de Blois, son frère, lui fit de cette terre, moyennant cent florins de rente annuelle.

Adrien II de Blois figure encore après 1554 avec le titre de bailli ou prévôt d’Avesnes, dans une foule d’actes administratifs inscrits jusqu’en 1555 au livre rouge de la mairie d’Avesnes, 1er vol.

Quoique ce personnage n’ait dû exercer à Avesnes que jusqu’en 1555, époque où le roi lui a confié le gouvernement de Charlemont, on parle néanmoins encore de lui dans le compte de la massarderie de la ville, 1556, pour des dépenses faites par le mayeur et les jurés avec M.de Warelles et son successeur M. de Potelle. On cite aussi dans le même compte que Mme de Warelles est arrivée à Avesnes le 6 juin 1556.

Adrien II de Blois était déjà veuf de Adrienne de Hun, veuve à son tour, de Gilles de Loyes, sgr. de Crupet, quand, avant 1561, il épousa Marie de Gavre ou de Gorr qui survécut à son mari, et même se remaria avec Jacques sgr. de Bethou.

M. de Warelles laissa par testament du 3 juillet 1561, à sa seconde femme sa vie durant, la seigneurie de Donstienne dont elle fit le relief le 29 décembre 1563.

On ne connaît pas la date exacte de la mort de ce gouverneur ; toutefois, par divers détails certains, on trouve qu’il succomba dans l’intervalle du 3 juillet 1561 au 29 Décembre 1563. D’après sa tombe on doit même reconnaître qu’il mourut au mois de décembre. Cette pierre tumulaire, qui est en marbre rougeâtre, posée à ras du pavé, dans la chapelle de St-Nicolas en l’église paroissiale d’Avesnes, a 2 m 65 sur 1 m 45. Elle reproduit, en bas-relief assez accusé, un homme cuirassé et armé, et, à côté une femme avec une robe traînante. Le costume du temps est même rendu avec une fidélité toute naïve. Chacun de ces deux personnages a la tête appuyée sur un coussin. Au-dessus de la tête de l’homme se trouvait son écu, carré, surmonte d’un heaume et de lambrequins, dominé par un cimier figurant la tête et le col d’un oiseau ; l’écu de la femme, représenté en losange, était soutenu par un ange. Le tout était environné d’une épitaphe placée en orle et dont on ne sait plus lire que quelques mots, les autres étant effacés par le frottement.

Le sgr de Warelles n’eut d’enfants ni de l’un ni de l’autre lit; mais il laissa deux fils naturels, savoir :

1° Jean VI, sgr. de Beauregard, qui épousa Catherine de Marne, de laquelle il eut quatre enfants ;

2° Charles dit le Bâtard de Blois.

Adrien II de Blois était un vaillant capitaine qui a commandé momentanément le château de Trélon. Un jour tombé, avec 25 ou 30 chevaux, dans une embuscade près de Givet, il faillit y perdre la vie ; il n’échappa, en effet, dans cette circonstance, que par une sorte de miracle.

Il a toujours mérité la confiance des seigneurs d’Avesnes dont il était le serviteur le plus sûr et le plus dévoué.

(Livre rouge, 1, 4, 5, 6, 7, 8; — Fr. de Rabutin, guerre de Belg. VIII, 663;— André Duchesne, Hist. de la maison de Chastillon-sur-Marne, 194, — De Courcelles, Dict. généalog., XI, art, de Chastillon, p. 82; —Lebeau, Précis de Vhist. d’Avesnes, 128 et 129, note 53. — S. Bormans, seigles féodales de l’ancien pays de Liège, art. Donstienne.)

Carondelet (Ferri Ier de) (1556 — 1565)

CARONDELET (FERRI Ier DE)

Sire de Potelle, d’Aunoilles et d’Aulnoy, gouverneur d’Avesnes.

Armes : d’azur à la bande d’or, accompagnée de 6 bésants de même.

Ferri de Carondelet était le 3e fils de Claude, sgr. de Solre-sur-Sambre et de Jacqueline de Joigny. Il commença la branche des seigneurs et barons de Carondelet et de Pôtelle près du Quesnoy, devenue l’aînée de la maison de Carondelet.

Né en 1515, il devint gentilhomme de l’hôtel de l’empereur Charles-Quiet qui, depuis, le fit chevalier. Ferri fut nommé aussi, par ce prince, gouverneur et capitaine de la place d’Avesnes, châtelain d’Ath, postes qu’il tint depuis 1556 jusqu’à sa mort.

Jean de Carondelet, archevêque de Palerme, son oncle, lui fit donation, le 5 mars 1539, des terres et seigneuries de Potelle, d’Aunoilles-lez-Quesnoy et d’Aulnoy-lez-Valenciennes.

Marié en 1538, avec Catherine d’Esnes, en Cambrésis, dame de Marcq en Ostrevent, ils firent réédifier ensemble, dès 1540, et tel qu’il existe encore, le château-fort de Potelle flanqué de tours et entouré de larges fossés.

Ferri avait un vaste hôtel à Valenciennes, rue de la Couture, où fut élevé depuis le mont-de-piété. C’était une belle et gracieuse habitation.

Il est souvent question du gouverneur, M. de Potelle, dans le livre rouge de la mairie d’Avesnes, où il figure, en cette qualité, dans des actes de 1557, 1558, 1559, et 1563 qui concernent l’administration de cette ville.

Il est aussi mentionné dans le compte de la massarderie d’Avesnes, année 1556.

Durant son administration, M. de Potelle eut de grandes difficultés avec le Duc d’Arschot. On voit quels sont les griefs que celui-ci reprochait au gouverneur, dans une pétition qui fut apostillée au Conseil d’Etat à Bruxelles le 9 juin 1565. Ces difficultés concernaient 1° les droits de justice du sgr. Duc, en la ville d’Avesnes ; 2° la licence des soldats de la garnison, autorisés par le gouverneur, pour ravager le pays et détruire la chasse ; l’audition des comptes du cantuaire de Penthièvre, dont ce même gouverneur avait exclus les officiers du seigneur Duc ; 4° les dommages causés parles soldats de la garnison, dans les bois de la pairie et l’offense commise envers ledit seigneur par quelques militaires de la garnison qui avaient tué à S’-Hilaire, par ordre du gouverneur, une doguesse porteur de la marque dudit sgr. Duc. L’apostille de ces articles porte, entre autres, que le gouverneur sera tenu de respecter dorénavant l’autorité du dit sgr. Duc, et que tous ses officiers pourront se trouver à la reddition des comptes du cantuaire.

Une lettre de S. A. Mme la gouvernante des Pays-Bas écrite le 26 septembre 1565, sur chaque point, donne la résolution prise au Conseil d’Etat à l’occasion des doléances du Duc contre le gouverneur d’Avesnes.

Ferri fit son testament le 13 mai 1562, releva les terres de Potelle et d’Aulnoy le 18 mai 1565 et mourut le 18 décembre de la même année. Il fut inhumé dans le choeur de l’église d’Aulnoy, l’une de ses terres. Sa veuve, qui lui survécut jusqu’en 1596, finit ses jours à Mons, où elle s’était retirée auprès de l’une de ses filles, Marie de Carondelet, chanoinesse de ste-Waudru. Son testament était du 15 avril de cette année.

La famille de Carondelet était ancienne et très renommée. Jean VI de Carondelet, grand chancelier de Bourgogne est le premier de cette famille qui vint s’établir dans les Pays-Bas. Ce fut en 1469 qu’il acquit la terre de Potelle. Ferri Ier était le petit-fils du grand chancelier.

(Livre rouge, 1er vol. in-fol°:, — Précis généalog. et histor. de la maison de Carondelet ; Invent, des archives de la pairie d’Avesnes ; Arch. hist. III; 331).

Yve (Jean d') (1565 — 1581)

YVE (JEAN D’)

chevalier, sgr. de Warelles, de Poix et du Petit-Quesnoy, gourverneur d’Avesnes,

Armes : de Vair, à 3 pals de gueules.

Ce gentilhomme qui était fils d’Arnoul d’Yve, écuyer, sgr. de Rametz et du Petit-Quesnoy, et d’Eléonore des Cordes,— était lui-même seigneur de Warelles, de Poix et du Petit Quesnoy. Il devint aussi chambellan de Charles-Quint.

Ce prince le nomma également gouverneur et prévôt d’Avesnes, vers la fin de 1565, ou le commencement de 1566. Il succéda, dans cette charge, à Ferri de Carondelet, sire de Potelle.

Jean d’Yve acquit, dans cette dernière année, de Georges de Mpntigny, chevalier, sgr de Noyelles, toute la terre, justice et seigneurie de- Poix,- formant » un 1 fief relevant du comte de Hainaut, moyennant le prix de 12,329 livres, outre diverses rentes déclarées. Cet acquéreur en fut adhêritê le 4 mars 1566.

Le mardi de Pâques, 16 avril 1566, le gouverneur étant avec le mayeur, qu’il avait récemment créé et assermenté, et les jurés de la ville, au nombre de dix, convinrent entre-eux de se réunir désormais en l’hôtel-de-ville, tous les jeudis, à neuf heures du matin, afin de s’occuper ensemble des affaires communales, à peine, pour chaque défaillant, de payer chaque fois une amende de quatre sols tournois.

En 1575, il eut encore à intervenir pour le testament Francquaert. Il y est ainsi désigné : Jean d’Yve, chevalier, (sgr) de Poix, capitaine-gouverneur et prévôt d’Avesnes.

On ne trouve qu’une seule fois sa signature dans le livre rouge de la mairie d’Avesnes 1er vol in-fol°.

Il avait épousé, selon contrat de mariage du 12 septembre 1545, étant simplement bailli de Lessines, Marie d’Àuxy, dàme de Warelles, localité près d’Enghien, un fief ample tenu de Du Bois, sgr de Hoves, à cause de sa terre de Graty. Il comprenait la maison, court et censé de Warelles.

Cette dame étant morte le 19 Décembre 1550, il s’était remarié avec sa cousine Sibille d’Yve, fille d’un autre Jean d’Yve, sgr de Neuville et de Bréaugies. Il eut dès enfants des deux lits. L’aîné, hérita de ses biens pâtrimoniaux.et devint gouverneur d’Enghien.

On ignore l’époque exacte de la mort de Jean d’Yve, qui trépassa vers 1581. On voit son tombeau, commun avec celui de sa femme, en l’église paroissiale de Bavay avec une épitaphe.

(Livre rouge,, 1″ vol. in-f° ; — Vinchant, VI, 374 ; — Supp* au Nobil. des Pays-Bas, VI, 79).

Carondelet (Jean VII de) (1581 — 1581)

CARONDELET, (JEAN VII DE)

chevalier, sgr. de Potelle, d’Àulnoilles, de la Clayette et d’Aulnoy, gouverneur d’Avesnes.

Armes : d’azur à la bande d’or, accompagnée de 6 bésants de même.

Ce personnage, fils de Ferri Ier de Carondelet, ancien gouverneur d’Avesnes, naquit en 1539 et devint membre de la noblesse des Etats du Hainaut, qui assista à la séance tenue à Mons, le 16 Décembre 1564.

Après avoir fait ses premières armes avec avantage et succès, il fut appelé au gouvernement de Landrecies, qu’il exerça du 14 février 1578 au 27 septembre, 1581 ; puis il fut promu gouverneur d’Avesnes, par commission de cette dernière date, donnée à Lisbonne par le roi d’Espagne Philippe II, poste qu’il ne tint pas longtemps, ayant été tué devant Tournai, le 14 novembre suivant.

Il avait fait à Bruxelles, le 28 avril 1566, le relief de ses terres et de l’hôtel de Potelle à Valenciennes.

Sa veuve, Marguerite de Horion, qu’il avait épousée en 1571, fit les mêmes reliefs, le 2 octobre 1582, pour ses enfants avec lesquels elle se retira au château de Horion, pays de Liège, où elle mourut. Depuis, cette branche de Carondelet a cessé d’habiter la terre de Horion pour s’établir dans les domaines qu’elle possédait près du Quesnoy, où ses descendants subsistent toujours.

Des quatre enfants que Jean VII eut, deux seulement survécu! ent à leurs père et mère : Ferri II, fils aîné, leur succéda dans les seigneuries de Potelle, Aulnoilles et autres.

(Livre rouge, 1er vol. in-fol ° — Précis généalogique et historique de la maison de Carondelet ; – Tableau. généalogique.

Anneux (Jacques II d') (1581 — 1588)

ANNEUX (JACQUES D’)

écuyer, puis chevalier, sgr. d’Abancourt,Warlu, Quéant, Buath, la Couture, gouverneur d’Avesnes.

Armes : d’or, à trois croissants de gueules.

Il était fils de Philippe,grand-prévôt de Cambrai et de Marie de Montigny, dite de Sivry, dame de Buath.

D’abord bailli de la terre et pairie d’Avesnes, pour Philippe III, duc d’Arschot, Jacques fut pourvu vers la fin de 1581 ou au commencement de 1582, du gouvernement de cette ville, par Alexandre Farnèse, duc de Parme, qui le considérait comme l’un des plus vaillants chefs des armées espagnoles et comme un homme de très bon conseil : à ce point même que le Duc ne faisait jamais rien d’important sans l’avoir consulté.

Les belles qualités et la haute distinction de Jacques d’Anneux lui valurent les bonnes grâces d’Annoinette de Bourgogne qui, veuve d’un grand seigneur, Charles de Croy, duc d’Arschot et prince de Chimay, consentit à épouser ce simple chevalier, contre le gré de ses propres parents.

Jacques d’Anneux mourut, en 1588, à Avesnes, ou il fut enterrée Son tombeau se trouvait dans l’église collégiale, en la chapelle de N. D. des sept douleurs, sous une sorte de voûte recouvrant un enfoncement pratiqué à travers le mûr Nord de cette chapelle qui devint le lieu de sépulture de la famille d’Anneux. Ce monument, qui devait dominer les autres placés depuis, était composé d’un massif de pierre polie, surmonté d’une belle statue en marbre, représentant un chevalier à genoux, sur- un coussin, les mains jointes, dans l’attitude recueillie de la prière. Il était, parait-il, armé de toutes pièces : mais sou heaume et ses gantelets étaient déposés à ses côtés

Tout le tombeau était enveloppé d’un treillis en fil de fer ; ce qui a fait dire que le personnage qu’il concernait avait été captif et prisonnier de guerre.

Il n’avait survécu que cinq mois à sa femme, décédée à Tournai le 29 mai précédent.

Ils laissèrent plusieurs enfants, dont Jean, l’aîné, succéda à son père dans ses charges publiques et dans la plupart de ses terres.

(Livre rouge, tome Ier in-f°.; — Le Carpentier, Hist. de Cambray et du Cambrésis, II 8 partie, p. 83 ; — Généalogie de la maison d’Anneux).

Anneux (Jean d') (1588 — 1629)

ANNEUX, (JEAN D’)

chevalier, seigneur d’Abancourt, Warlu, Buath, Crévecoeur, etc., pair du Cambresis, châtelain-héréditaire et vicomte de Cambrai, membre du conseil de guerre de S. M. Cathe, gouverneur d’Avesnes.

Armes : d’or, à trois croissants d’azur.

Jean d’Anneux fut chargé, par lettres de S. A. le gouverneur des Pays-Bas du 19 octobre 1588, de tenir provisoirement le gouvernement de la place d’Avesnes, vacant par la mort.de son père.

Il fut confirmé , en 1589 , dans ce poste , par le roi Philippe II.

Au commencement du XVIIe siècle, le grand fief d’Hugemont prelz de Dompierre était possédé par Florent, comte de Berlaimont, qui obtint, de Charles de Croy, duc d’Arschot et seigneur dominant, l’autorisation d’éclisser, de démembrer, et de vendre ce fief, sauf à continuer de le tenir de la terre et pairie d’Avesnes. Par suite , ce domaine fut mis en vente le 26 août 1602 et adjugé publiquement à Jean d’Anneux chevalier, sgr. d’Abancourt, moyennant le prix de 8000 livres, monnaie du Hainaut, outre le remboursement dé certaines dettes conditionnées. Quoique le comte Florent eût ratifié, presqu’aussitôt, la concession, l’acquéreur ne put toutefois être mis en possession d’Hugemont que le 26 juin 1603.

Jean d’Anneux fit encore, par acte du 24 septembre, 1613 l’acquisition du Maréchal de St-Luc, de la propriété de Crevecoeur, composée de trois fiefs ; mais parce que le vendeur en la cédant, n’avait pas voulu en garantir l’acquéreur contre toute éviction, des difficultés déjà existantes, s’étaient renouvelées en cette circonstance, et ce n’est qu’après une procédure longue et ruineuse qui continua devant plusieurs juridictions, que ces difficultés purent enfin être terminées.

Ce gouverneur qui avait été fait membre du conseil de guerre de S. M. C. en 1611, était de l’Assemblée des Etats du Hainaut en 1625.

Il mourut en 1629 et fut inhumé en l’église collégiale d’Avesnes dans le tombeau de sa famille.

Il avait épousé Charlotte de Brabant dite de Glimes, héritière de Wargnies-le-Grand et d’autres lieux, fille d’Antoine, sgr de Noyelles, et de Charlotte de Noyelles. Il en eut trois fils, dont Philippe lui succéda dans le gouvernement d’Aves nés; et qui continua la postérité.

(Livre rouge, 1er vol. in-folio ; — Lecarpentier, hist. de Cambray et du Cambrésis, 3° partie, p. 84 ; — Mémoires de la Société d’émulation de Cambrai, t. XXIII, 2e partie, 197.)

Anneux (Philippe D') (1630 — 1654)

ANNEUX (PHILIPPE D’)

marquis de Grand-Wargnies, baron de Crevecoeur, sgr d’Abancourt et autres lieux, premier pair du Cambrésis, châtelain et vicomte de Cambrai, mestre de camp d’un terce d’infanterie, membre du conseil de guerre de S. M, catholique, gouverneur d’Avesnes.

Armes : d’or, à trois croissants d’azur.

Philippe d’Anneux se livra de bonne heure à la carrière des armes : il n’avait pas vingt ans que déjà il était à la tête d’un régiment. C’était un homme de belle taille, plein de majesté, gai, courtois, obligeant et fort charitable. Ces belles qualités déterminèrent le roi catholique à lui confier le gouvernement d’Avesnes, laissé vacant par la mort de son père. Philippe d’Anneux fit, le 2 avril 1630 entre les mains du mayeur et des jurés du lieu, le serment de garder les privilèges de la ville et de maintenir les bourgeois en tranquillité et d’assurer les autres devoirs selon le contenu du synode.

C’était de son temps que Marie de Médicis, dont l’ambition avait agité et troublé la cour de France, se détermina à quitter le royaume : elle partit furtivement de Compiègne dans la matinée du 19 juillet 1621, et, après avoir fait un trajet de 30 lieues, sans boire ni manger, elle franchit la frontière et vint coucher, exténuée de fatigue, à Etroeungt, où elle put enfin se reposer en sûreté. Le lendemain 20, elle se dirigea sur Avesnes, dont le gouverneur la devança jusqu’à mi-route, suivi d’un nombreux cortège de dames, en habits de bergères. Elle fut accueillie par les autorités constituées avec de grandes démonstrations, et descendit en l’hôtel du gouvernement, où elle fut vraiment traitée en reine. Elle commandait en effet dans la ville et y donnait le mot d’ordre tous les soirs. Le 29 juillet, de grand matin, elle se dirigea sur Mons, accompagnée du baron de Crevecoeur et d’une belle suite. Cette princesse dina ce même jour au chapitre de Maubeuge, et arriva entre six et sept heures du soir à Mons, où on lui fit une magnifique réception.

Quelques années plus tard, le Cardinal-infant, gouverneur général des Pays-Bas, s’arrêta encore à Avesnes. Les clés de la ville lui furent solennellement présentées le 9 juillet 1636 par le magistrat, en la grande salle du château, où le prince l’avait reçu. Il les remit alors fort gracieusement entre les mains de ceux à qui la garde en avait été confiée.

Philippe d’Anneux avait épousé Albertine-Ursule Schelaert d’Abbendorff, dame de Guersenie qui, restée veuve en 1654, s’attacha tout particulièrement à l’éducation des quatre enfants qui lui étaient restés de son mariage.

Toutefois, on ne sait pas positivement l’époque de la mort du gouverneur qui, au prône de l’église d’Avesnes du 2e dimanche après Pâques (19 avril) 1654, était recommandé aux fidèles comme étant très-malade. On annonçait en même temps, une messe en l’honneur du marquis de Wargnies pour le lendemain 20. Le 4e dimanche après la Pentecôte (12 juin) de l’année suivante, on annonçait encore au prône de l’église collégiale d’Avesnes, la messe de l’an à la mémoire de Philippe, marquis de Wargnies. De sorte que l’on ne peut rapporter son décès, que dans l’intervalle du 19 avril au mois de juin 1654.

Le Carpentier a consacré à ce personnage dans son Histoire de Cambray, 3° partie p. 88 et suivants, quatre pages d’éloges emphatiques plus ou moins mérités. Il en fait un héros taillé sur un patron antique. Au reste, les détails dans lesquels il entre sur sa mort inattendue, sont très curieux. Elle fut occasionnée par l’ignorance d’un moine médecin. Chargé de Soigner une blessure que le marquis s’était faite au pied en voulant y extirper un cor, le frater s’avisa d’appliquer des cantharides sur la plaie. La gangrène se mit dans le membre, qu’il fallut couper. Ce brave, que la mort avait respecté dans les combats nombreux auxquels il avait pris part, se vit obligé de mourir sur son lit de douleur, dans les affreuses souffrances.

On retrouve dans un compte du Massard, d’Avesnes pour l’année 1648, qu’il fut prélevé sur la maltote de cette ville, la somme de 575 francs payée au gouverneur d’Anneux, pour .avoir employé son crédit afin d’assurer à ladite ville le paiement du bois provenant de la garde d’Avesnes.

Ce fut seulement en 1667 que la veuve du marquis ,de Wargnies put être maintenue définitivement, par une sentence du grand Conseil, dans la possession des fiefs d’Abancourt etautres, contestée par St-Luc, qui avait attaqué en nullité, pour cause de dol, de lésion, etc., la vente de ces domaines, c’est-à-dire plus de 100 ans après l’ouverture de la procédure entamée par une enquête dii 21 mars 1558.

(Livre rouge de la mairie d’Avesnes, 1er vol. in-fol0.; — Livre du prône de l’église d’Avesnes ; — Le Carpentier, Hist. de Cambray et du Cambrésis, 3e partie, pp. 84 et suivantes; — Compte de la massarderie d’Avesnes, pour 1648; — Mémoires de la Société d’émulation de Cambrai, t. XXIII, 2e partie, p. 217.

Gratht (Antoine Van-der-) (1655 — 1660)

GRACHT (ANTOINE VANDER) baron de Wanghen ou Wanghe,Pair de Namur, membre du conseil de guerre et sergent-major de bataille de S. M. catholique, gouverneur d’Avesnes.

Armes : d’argent au chevron de gueules, accompagné de trois merlettes de sable.

Ce personnage qui fut nommé gouverneur, capitaine et prévôt d’Avesnes au commencement de 1655, fut installé en ces qualités, le 30 mars de ladite année, dans une assemblée municipale tenue à l’hôtel-de-ville, où, après, avoir exhibé sa commission, il a prêté serment entre les mains du magistrat d’Avesnes, de garder « les privilèges de la ville, de maintenir « les bourgeois en tranquillité et de faire tous les devoirs (nécessaires) selon le contenu du synode. »

Le baron de Wanghe, qui exerçait la charge de gouverneur d’Avesnes, dans des temps fort difficiles, la tint pour le roi d’Espagne, jusqu’à la réunion de la -ville d’Avesnes à la France, en vertu de l’art. 40 de la paix des Pyrénées du 7 novembre 1659.

La remise de la ville eut lieu le 15 mars ,1660, par ce même gouverneur, à M. Damoresan, commissaire ordinaire ‘des guerres délégué à cet effet par le vicomte -de Turenne. Ce commissaire en prit immédiatement possession , avec toute l’artillerie et les munitions de guerre existant dans la place qui fut trouvée a garnie de palissades dans tous ses dehors et contrescarpes. » Le même jour, la place fut confiée au régiment de la marine, qui y tint garnison pour la France.

Le baron de Wanghe, après avoir successivement été gouverneur d’Avesnes, de Bergues, d’Ypres et de Charlemont, mourut, laissant, de sa femme, Marguerite-Thérèse de Harff issue d’une illustre maison du pays de Juliers, deux enfants : Electrude Vander Grath, reçue chanoinesse d’Andenne le 17 novembre 1658 ; et Léopold-Guillaume Vander Gracht, baron de Wanghe, devenu pair de Namur, grand-Maréchal de la cour de l’électeur palatin.

Le baron de Wanghe, père, n’exerça plus le gouvernement d’Avesnes après 1660.

(Livre rouge de la mairie d’Avesnes, 1er vol. in-fol ° ; — Leblond, Quartiers généalogiques; — suite du suppl. au Nobil. des Pays-Bas. IV, 254 et 255; — Reiffenberg, monuments… 1, 791 ; — Bonvarlet, Notice chronol. et histor. sur les gr. baillis de Bergues, 42 et 43 : — Lachesnaye des Bois, Dict. de la Noblesse, VII, 386).

Broglie (le comte Carles de) (1660 — 1702)

BROGLÏE (CHARLES, COMTE DE)

comte de Santona, marquis de Dormans, gouverneur d’Avesnes et autres lieux.

Armes : d’or, au sautoir ancré d’azur, couronne princière sur Vécu, couronne ducale sur le manteau.

Connu d’abord sous le nom de Caries ou Carlos, il fut noblement élevé et se destina à la carrière des armes, où beaucoup de ses aïeux s’étaient déjà distingués. — Il était le fils cadet de la nombreuse famille du comte Amédée de Broglie et d’Angélique Tana, co-héritière du comté de Santona. — En 1644, tandis qu’il était encore fort jeune, par suite de l’alliance de la France avec la Savoye, le prince Thomas venait d’être nommé général des armées de Louis XIV, au-delà des Alpes, le jeune Caries passa avec son frère, François-Marie, au service de France, et obtint, le 21 octobre de cette année, une compagnie dans le régiment de cavalerie italienne du cardinal Mazarin, dont il devint d’abord capitaine, et ensuite lieutenant-colonel, suivant commission du 19 mars 1645. Il servit, la même année, à l’armée qui couvrit le siège de Roses, combattit à Liorens et se trouva à la prise de Balaguier. Il était, en 1646, au siège de Lérida ; en 1647, au second siège de cette place ; à la prise d’Ager, au siège de Constantin, enfin en 1648, au siège et à la prise de Tortose. Il continua de servir, en 1649 , à l’armée de Catalogne, où l’on se tint sur la défensive , tout en empêchant les Espagnols de faire le siège de Barcelone. Sur la démission de son frère, il fut nommé, par commission du 11 mars 1650, Mestre de camp, lieutenant dans la cavalerie déjà citée.et servit à ce titre à l’armée de Guienne. Il contribua à la réduction de Bordeaux et de la province, pendant cette année et les années suivantes. Créé maréchal de camp, par brevet du 20 février 1652, il était à l’armée de Flandre et eût une commission, datée de Melun le 16 juin, pour commander, dans la Bassée, pendant tout le temps que le comte de Broglie, demeurerait prisonnier des ennemis. Il fut employé, en 1653, dans l’armée commandée par le maréchal de la Ferté, et concourut à la défaite d’un détachement du prince de Condé près de Varennes ; à la réduction du Château d’Orne et de Sorbée ; au siège et à la prise de Rethel et de Mouzon. Il obtint ensuite le commandement de Belfort et du château d’Erle, par commission du 18 février 1654 ; il servit, dans la même année au siège et la prise de Stenay, et se porta au secours d’Arras.

Etant entré en Italie, en 1655, avec le comte, son frère, il se trouva au siège de Bercello, occupé par les Espagnols, et à celui de Pavie, levé par les Français. Dès cette année, continuant ses opérations militaires, il servit au siège de Valence, où fut tué son frère, François-Marie, dont il hérita le nom et le titre. On lui donna aussi, par commission du 15 juillet, le régiment d’infanterie allemande qui vaquait par cette mort. Il eut encore, par commission du même jour le commandement de la Bassée, conservé à son neveu, qui était en minorité. On lui attribua également, ledit jour, le commandement d’un régiment d’infanterie anglaise dont ce neveu était colonel. Par pouvoir du 8 octobre 1656, il fut créé lieutenant général des armées du roi, et le 6 septembre 1657, il releva la tranchée devant La Mothe-au-Bois, et fut blessé devant Dunkerque le 9 juin 1658. Son régiment d’infanterie fut incorporé le 12 décembre 1659, dans le régiment d’Alsace ; mais il obtint, quelques jours après, par commission du 16 un autre régiment que l’on composa d’officiers et soldats français qui se trouvaient dans les troupes allemandes et italiennes qu’on allait réformer. On lui assigna, par provisions du 22 mars 1660, le gouvernement delà place d’Avesnes, dor.t la survivance fut accordée en même temps à Victor Maurice de Broglie, son neveu. Le comte Caries justifia de sa commission devant le magistrat du lieu, qui l’installa dans ses nouvelles fonctions le 27 avril 1660, jour de son entrée dans la ville. Il prit possession immédiate de son poste. On licencia son régiment de cavalerie, le 18 avril 1661, et son régiment d’infanterie en 1666. — Employé en qualité de lieutenant-général, par lettres du 29 août 1673, il servit dans l’armée commandée par le prince de Condé, pour le secours de Bonn, qui ne réussit pas. Il attaqua dans le mois de novembre, le château de Warling, sur la Scarpe, et força le commandant à capituler au bout de deux jours. Il eut le commandement des pays situés entre Sambre et Meuse, par ordre du 30 mars 1674, et en particulier, par ordre du 7 septembre, celui des villes de S’-Quentin, de Guise, du Quesnoy, de Landrecies, de Charleroy et de Rocroy. Il se démit de ce commandement collectif, au mois de janvier 1675 et-ne servit plus depuis, que comme gouverneur d’Avesnes. Il mourut à Paris, étant le doyen des lieutenants-généraux de l’armée.

Après avoir rappelé les principaux faits de sa vie militaire il semble à propos d’indiquer quels sont les autres phases connues de sa vie intime.

Il signait, étant parrain à Avesnes : Charles de Broglia :

Décidé à se fixer en France, il avait sollicité pour lui et ses neveux Victor et Pierre de Broglie, tous les deux officiers français, des lettres de naturalisation qu’ils avaient obtenues par titres du mois de février 1656, registrées à la cour des comptes le 12 juin 1657.

1661 —Il épousa selon contrat de mariage passé à Paris le 12 juillet 1661, Anne Elisabeth d’Aumont, qui lui survécut jusqu’au 27 janvier 1716. II en eut une fille unique: Anne-Catherine de Broglie, mariée le 8 avril 1682, à Procope Hyacinthe-Joseph, prince do Ligne et du S’-Empire, marquis de Moy. Elle en eut huit enfants dont Claude, l’un d’eux vendit, en 1670, au prince de Condé, la terre de Dormans, érigée en marquisat en 1671 et qui valait 30,000 liv. en revenu.

1667 — Tandis que le comte de Broglie était gouverneur d’Avesnes, le roi et la reine de France, avec leur suite se rendirent en cette place, où ils s’arrêtèrent six jours. Ce fut le 9 juin, 1667, jour du Saint-Sacrement qu’ils firent leur entrée à Avesnes.

1679—Le gouverneur fit dire à Avesnes, une messe solennelle à la mémoire de son oncle, mgr l’évêque de Marseille qui avait succombé durant la peste de 1679.

1684 —Ce même officier général obtint de la ville d’Avesnes, outre les produits des petites Laguettes, à Avesnelles, qui lui étaient libéralement abandonnées pour la nourriture de ses chevaux, une gratification de 800 livres pour des services rendus. A propos de présents faits au gouverneur, au même titre, on peut citer ceux que la ville lui a faits en 1677 et qui consistaient en : 30 Rasières d’Avoine ; 30 Patacons en numéraire ; 27 Aunes de tissus à 30 patars l’aune ; 15 Aunes de serviettes à 11 patars l’aune.

1691 — Le gouverneur et sa femme furent parrain et marraine d’un enfant qui figure dans les registres de l’étatcivil d’Avesnes pour 1695.

1695 — Ce chef militaire fit en 1695, un marché pour l’habillement de sa compagnie franche, passé devant Me Bévière, notaire, le janvier 1695.

1698 — Le comte Caries fit aussi, pardevant Me Diesme, notaire le 18 février 1698, un testament par lequel il manifesta le désir d’être enterré dans le choeur de l’ë lise collégiale d’Avesnes. Il fit encore, le 29 du même mois, un codicille tout en faveur des enfants mâles de sa fille unique : Anne-Catherine.

1702 —Dès l’époque de la mort du gouverneur d’Avesnes, arrivée le 17 mai 1702, des poursuites furent dirigées par ses créanciers contre sa succession. Ses meubles et effets furent saisis et vendus publiquement par l’intermédiaire de M. Jean Desliard, huissier, qui rendit compte à Me Diesme, notaire, des frais faits en cette occasion.

Nonobstant les dispositions prises préalablement, le comte de Broglie fut inhumé en l’église de Dormans, où son corps avait été transporté après son décès, et auquel a été annexé, plus tard, celui de sa veuve.

(Livré rouge de la mairie d’Avesnes, 1er vol. in-fol°, 1, 94 — Moreri, 1, 538; Tablettes hist. généalog et chronolog. IVe partie, p. 151 et 152 ; — De Corcelles, Dict. généalog., Pairs, 87 ; et XII, Ligne 17. — Le même, Dictionnaire des généraux français, III, 212 ; — Lachesnaye des Bois, Dict. de la noblesse, XIH, 212 ; — Comptes de la massarderie d’Avesnes, année 1677 et 1683 ; — Tabellion d’Avesnes).

Broglie (Victor-Maurice de) (1702 — 1727)

BROGLIE (VITOR-MAURICE DE)

marquis de Senonches, maréchal de France, gouverneur d’Avesnes.

Armes : d’or, au sautoir ancré d’azur.

Ce personnage, qui naquit en 1639, était encore fort jeune quand, par commission du, 8 juillet 1650, il fut pourvu d’un régiment d’infanterie anglaise qu’avait successivement commandé son père et son oncle, et qui, par un ordre souverain fut incorporé dans les régiments des gardes écossaises et de Donglas.

Par un brevet du 15 juin 1656, le gouvernement de la Bassée lui fut assuré, et il obtint, par ordre daté d’Avignon le 22 mars 1660, la survivance de celui d’Avesnes, conférée en titre à son oncle Carles.

Il eût en 1660, par commission du 17 août dans le régiment de cavalerie étrangère, une compagnie que l’on réforma avec le régiment, le 18 avril 1661. En 1666, il obtint un guidon dans les gendarmes de la garde. 11 fit l’année suivante la campagne de Flandre, avec le roi et se trouva aux sièges de Tournai, de Douai et de Lille ; aussi, dans la Franche Comté, à ceux de Dôle , qui se rendit le 14 février, et de Gray, pris le 19 du même mois. Il obtint, par provisions du 24 avril 1670 la compagnie des chevau-légers de Bourgogne. Il leva en 1674, un régiment de cavalerie de son nom ; combattit à Seneff, où il chargea plusieurs fois les ennemis à la tête de la gendarmerie. Sa compagnie de chevau-légers dé Bourgogne fut transformée par lettres-patentes données à Versailles le 25 août, en une compagnie de gendarmes bourguignons. Le jeune de Broglie placé sous Turenne.et mis à la tête de la compagnie, enfonça au combat de Mulhausen, le 29 décembre 1674, où il fut blessé, les chevau-légers de Lorraine.

Créé brigadier, par brevet du 12 mars 1675, il servit en Flandre sous le roi lui-même et aussi sous le prince de Condé. Il se trouva par suite au siège de Limbourg, qui capitula le 21 juin. Il assista aux sièges de Condé et de Bouchain, et eût un cheval tué sous lui en repoussant une sortie au siège d’Aire. Il se démit en mars, 1676, de son régiment de cavalerie. Sous le maréchal de Schomberg, il chargea sur l’arrière-garde du prince d’Orange, qui leva le siège de Maëstricht. Comme maréchal-de-camp, en 1677, il se distingua, sous le commandement du maréchal de Créqui, au siège de Fribourg. En 1678,sous le même chef, il prit part à différentes actions ; ainsi, il était, le 27 juillet, à l’assaut du fort de Kell, qu’on emporta l’épée à la main. Il servit encore au siège de Luxem qui se rendit en 1684.

Il fut créé lieutenant-général des armées du roi, par provisions du 24 août 1688, et commanda : en Flandre, selon commission du 20 septembre, et en Languedoc, suivant commission du 20 décembre. Il lui fut accordé entrée et séance au parlement de Toulouse par lettres-patentes du 3 décembre 1691. Il leva un régiment d’infanterie de son nom, en vertu d’une commission du 22 mars 1702. Il se démit, au mois d’avril 1703, du commandement de la province du Languedoc, qui, sans autre secours que les milices, parvint à maintenir ce pays dans la paix et l’obéissance, en faisant échouer les intrigues des ennemis du roi, qui fomentaient la rébellion. Il était le plus ancien des lieutenants-généraux lorsqu’on le créa maréchal de France, par état donné à Versailles le 2 février 1724. Il prêta serment pour cette charge le 28 mars suivant et mourut dans son château de Buhy le 4 août, d’autres disent le 4 octobre 1727 à l’âge de 88 ans. 

Le comte de Broglie avait épousé le 29 août 1666, Anne de Lamoignon, fille de Guillaume, marquis de Baville, premier président au parlement de Paris. Cette dame laissa en 1733, quatre fils; dont plusieurs, se distinguèrent dans la carrière militaire.

Le cadet succéda à son père comme gouverneur d’Avesnes, ainsi qu’on le verra ci-après.

(Livre rouge de la mairie d’Avesnes, 1er vol in-fol ° p. 222 v » ; — Michaud, Biographie univers., VI 10 ; — De Courcelles, Dict. des généraux français, III, 214 ; — De Courcelles, Dict. généalogique. in-8° t; 1, 337 ; t. IV, 340 ; — Notice hist. et généalogique sur la maison de Broglie),

Broglie (Achile dit le chevalier de) (1727 — 1750)

BROGLIE (ACHÎIE DIT LE CHEVALIER DE)

lieutenant-général des armées navales du roi, gouverneur d’Avesnes

Armes : d’or, au sautoir ancré d’azur.

Ce gentilhomme était le fils cadet de Victor-Maurice de Broglie, maréchal de France. Il entra dans la, marine et lut reçu successivement : garde, en 1687 ; enseigne de vaisseau en 1689 ; capitaine de vaisseau, en 1696 ; chef d’escadre, le 17 mars 1728. Il était le premier des officiers à être nommer vice-amiral, quand il se retira du service actif de la marine.

Il fut appelé, par le roi, pour la survivance de son père au gouvernement de la place 1 d’Avesnes et il lui fut assigné, dès lors une pension de 1000 livres sur les fonds de la marine et de 3000 livres sur le Trésor royal ; mais ce ne fut qu’après la mort de son père^ en 1727, qu’il put prendre possession de cette charge, qu’il exerça toute sa vie. En entrant en fonctions, il fut nommé bailli d’honneur, du bailliage royal d’Avesnes. II devint aussi grand-croix de S’-Louis et lieutenant-général des armées navales de S. M.

On n’a d’autre correspondance du gouverneur, avec le roi que pour les années 1729,1730, 1733 et 1734 et cène fut que par des ordres de Louis XV, prescrivant de faire chanter le Te Deum, avec des salves de canon, des feux de joie et d’autres divertissements, pour des naissances de princes ; pour des victoires ; pour des prises de villes, accusés par la transcription faite, dans le livrerouge de la mairie, des ordres donnés successivement à ce sujet.

Il mourut à Paris, où ordinairement il avait sa résidence, le 13 avril 1750, et fut enterré en l’église S’-Sulpice.

Ayant fait profession dans l’ordre de Malte, il n’a pas été marié.

(Livre rouge de la mairie, 2e vol. in-f°, 93, 104, 105, 107, 108. — De Courcelles, Dict. généalogique Pairs de France, VI, 88, en note. — Lachesnaye, Dict. de noblesse, XIII, 214 et suivantes; — Jugement du bailliage d’Avesnes).

Argouges de Fleury (le marquis de) (1750 — 1770)

D’ARGOUGES DE FLEURY (HENRI-LODIS)

dit le Marquis, lieutenant-général des armées du roi, gouverneur d’Avesnes.

Armes : écartelé d’or et d’azur, à 3 quinte-feuilles de gueules, sur le tout, 2 en chef et une en pointe.

Né le 20 septembre 1689, il entra à 19 ans dans les mousquetaires et se trouva à la bataille d’Oudenarde. Ayant été fait guidon de la compagnie des gendarmes de la Reine, le 5 février 1709, il combattit à Malplaquet, le 11 septembre. Ensuite, il devint 1er cornette de la compagnie des chevau-légers de Berri, le 26 du même mois, fit la campagne de Flandre en 1710. Puis on le nomma sous-lieutenant de la compagnie des gendarmes bourguignons, avec rang de mestre de camp de cavalerie, le 9 décembre. Il continua de servir en Flandre en 1711 et 1712,et se trouva en cette dernière année aux sièges de Douai, du Quesnoy et de Bouchain. Il passa, l’année suivante, à l’armée du Rhin, et combattit, avec la gendarmerie, aux sièges de Landau et de Fribourg. Successivement capitaine-lieutenant de la compagnie des chevau-légers de Berri, le 14 juin 1723, et des chevau-légers Dauphin le 2 avril 1727, il commanda cette dernière compagnie, au siège de Kehl, en 1733.

Créé brigadier le 20 février 1734, et employé à l’armée du Rhin, par lettres du 1er avril, il se trouva à l’attaque des lignes de Dellingen, au siège de Philisbourg, servit encore par lettres du 1er mai 1735, et combattit à Clausen. La paix se fit presqu’aussitôt.

Promu au grade de maréchal-de-camp, le 1er mars 1738, il se démit de la compagnie des chevau-légers Dauphin, fut employé à l’armée de Bavière, sous le duc d’Harcourt, selon lettres du 21 mars 1742.De là, il se rendit sur la frontière de Bohême, mais avec l’armée commandée par le maréchal de Maillebois. Ayant passé l’hiver en Bavière, il rentra bientôt en France, avec la réserve de 1743, sous les ordres du prince de Conti. Il finit la campagne en Haute-Alsace, sous le commandement du maréchal de Coigny, suivant lettres du 1″ août, et commanda pendant l’hiver sur le Rhin en vertu de lettres du i » novembre. Dès lors, employé à l’armée d’Italie sous le prince de Conti, suivant lettres du Ier février 1744, il se trouva au passage du Var’; à la prise de divers châteaux, dont était celui de Nice ; à l’attaque des retranchements de Villefranche et à leur prise.

Créé lieutenant-général des armées du roi le 2 mai 1744,il eut, le même jour, des lettres de service pour l’armée d’Italie qui fit plusieurs sièges dans l’été. Pendant l’hiver, selon lettres du 1er novembre, il commanda dans la vallée de Barcelonnette. Employé, par lettres du 1er avril 1745, sous le maréchal de Maillebois, il concourut à la prise de la ville et du château d’Acqui, des places de Sarravelle, de Tortone, de Plaisance, d’Alexandrie, de Valence, d’Asti, de Casai ; et, en 1746, il se trouva à la reprise de la ville et du château d’Acqui ; aux combats de Refudo et de Tidon. Il continua, par lettres de 10 novembre, à servir à la même armée, mais sous le maréchal de Belle-Isle ; puis il contribua à chasser les ennemis de la Provence, et, comme les autres troupes, il finit la campagne en mars 1747. Il concourut ensuite à la prise de Nice, de Montalban, et de Vintimille, jusqu’à ce que attaqué par les ennemis, il furent contraints d’abandonner leur entreprise. Utilisé en Dauphiné, durant l’hiver, en vertu de lettres du 1er novembre, il continua de soigner cette frontière, où il demeura jusqu’à la fin de janvier 1749. Depuis il n’entreprit plus rien : la paix était faite.

On lui conféra le gouvernement d’Avesnes, par provisions du 18 avril 1750.

Durant sou administration de gouverneur, on reconstruisit entièrement l’hôtel de ville d’Avesnes. A cette occasion, on plaça, dans les fondations de l’édifice, en 1757, une plaque en plomb portant les noms de l’architecte, de l’entrepreneur, et des principaux fonctionnaires locaux. Henri-Louis, marquis d’Argouges, avec le litre de gouverneur de ville, y figure immédiatement avant le mayeur.

Le marquis d’Argouges. mourut à Paris le 13 janvier 1770. Il n’avait pas été marié.

(Livre rouge de la mairie d’Avesnes, 2e vol. in-fol° ; — Lachesnaye des Bois, Dict. de la noblesse, 1, 396 ; — L’abbé Expilli, Dictionnaire géographique, II, 220 ; — Tablettes histor. généal. et histor. IVe partie, p. 164 ; — De Courcelles, Dict. des généraux. français ; 1,141).

Le comte de Vercel (1770 — 1788)

MARNAYS DE ST-ANDRÉ (CHARLES)

COMTE DE VERCEL

lieutenant-général, gouverneur et bailli d’honneur des ville et bailliage d’Avesnes.

Ce gentilhomme, d’abord, capitaine réformé au régiment de la colonelle-générale dragons, le 20 mai 1722, puis exempt de Charost des gardes du roi, le 12 février 1723, gouverneur de Dôle, sur la démission de son père, le 15 octobre 1731, servit au siège de Philisbourg, en 1734 ; obtint le 23 avril 1735, une commission pour tenir rang de mestre de camp de cavalerie et fit la campagne sur le Rhin, la même  » année ; en Flandre en 1742 ; sur le Mein, où il se trouva à la bataille d’Ettingen, en 1743.

Créé brigadier le 2 mai, déclaré en novembre 1744 ; employé à l’armée du roi en Flandre le ler avril 1745, il combattit à Fontenoy ; se trouva aux sièges des ville et citadelle de Tournay, au combat de Raucoux en 1746 ; aide-major de sa compagnie, avec rang d’enseigne le 11 février 1748 ; maréchal de camp le 16 du même mois, il a servi en Flandre du 1er mai jusqu’au mois d’août ; devenu second enseigne de sa compagnie le 4 janvier 1752 en quittant l’aide-major ; premier enseigne le 11 mars 1752, 3e lieutenant le 1er janvier 1755, employé à l’armée d’Allemagne le 1er mars 1757, il a combattu à Hastembeck, s’est trouvé à la conquête de Hanovre, et est revenu en France, après la capitulation de Closterseven, et fut créé lieutenant-général le 17 décembre 1759. Il fut ensuite nommé gouverneur et bailli d’honneur des ville et bailliage d’Avesnes, le 13 mars 1770 en remplacement de M. d’Argouges, décédé. Il devint lieutenant des gardes du corps de S. M., compagnie de Beauveau, et grand croix de S’-Louis, le 18 avril 1772. Il exerçait encore le gouvernement d’Avesnes en 1788, mais on ignore quand et où il mourut.

(Livre rouge de la mairie d’Avesnes, fol° 214 ; Journal politique de Bouillon, 1e quinz. de mars 1770 ; — Dict. militaire de Fiance).

GOUVERNEURS DE LANDRECIES

François de Thiant, sgr d'Aubry en Ostrevent (... — 1521)

THIANT (FRANÇOIS DE) Sgr d’Aubry, en Ostrevent, gouverneur de Landrecies

Armes : de sinople, au lion d’argent armé, lampassé de gueule, billeté d’argent.

François de Thiant était gouverneur de Landrecies sous la charge du marquis d’Arschot, capitaine-général du comté de Hainaut, quand, en 1521, le duc de Vendôme vint assiéger cette ville, dont la garde avait été confiée à 7 ou 800 lansquenets. L’attaque eut lieu le 18 octobre, jour de la franche foire dite de St-Luc, par un corps d’aventuriers qui se faisaient appeler les 6000 diables. Trois fois dans la journée ils montèrent à l’assaut, et toujours ils furent vigoureusement repousses par les lansquenets, encouragés par le gouverneur qui se comporta vaillamment. Néanmoins, la garnison et les bourgeois, effrayés de l’audace et de la fureur des assaillants et manquant d’ailleurs de vivres et de munitions de guerre, évacuèrent nuitamment la place et se retirèrent dans la forêt de Mormal, de sorte que, le lendemain matin, les Français purent entrer sans difficulté dans la ville, qu’ils brûlèrent et rasèrent entièrement.

François de Thiant est cité, par d’Outreman, comme ayant été prévôt de Valenciennes en 1529, 1538 et 1551. 11 était d’une ancienne maison chevaleresque, qui a tiré son nom de la terre de Thiant, en Cambrésis et dont la filiation remonte à Gérai d de Thiant, qui, dans le XIIe siècle, donna à l’abbaye de St-Aubert, une portion des dîmes de sa seigneurie.

(d’Outreman Hist. de Valenciennes, in-f° ; —De Courcelles. Dict. généalogique de la noblesse,—Carpentier,Hisl.de Cambrai, 3 vol. in-4° ; — Vely.flist.de France in-4° ; — Macquereau, Hist. de la maison de Bourgogne).

André de Montalembert, sgr d'Essé (1543 — 1543)

DE MONTALEMRERT (ANDRÉ)

Chevalier, Sgr d’Essé, connu sous le nom de Brave d’Essé, gouverneur de Landrecies.

Armes : d’argent, à la croix ancrée de sable.

Ce gentilhomme, né en 1483, d’une ancienne et illustre famille, n’avait que 12 ans quand il fit ses premières armes à la bataille de Fornoue, en 1495. Son esprit et sa valeur lui gagnèrent la bienveillance de François Ier. Il s’était déjà signalé en beaucoup d’occasions et était lieutenant de la compagnie de 50 hommes d’armes du duc de Montpensier, lorsque en juillet 1543, ce monarque pourvut de Montalembert du gouvernement de Landrecies, que le capitaine Lalande ne pouvait plus remplir, pour cause de maladie. Cette place, alors considérée comme la clef du Hainaut, venait d’être conquise par le roi, qui tenait essentiellement à la conserver. Aussi, il s’appliqua sans relâche à en relever les fortifications et à l’approvisionner. Il y mit pour la défendre, 200 chevau-légers et 3000 hommes de pied. D’Essé seconda, de tous ses moyens, les vues de François Ier. Bientôt la ville fut ravitaillée ; mais quelque diligence que l’on fit, les travaux de défense étaient loin d’être achevés quand Charles-Quint vint l’investir, avec une aimée de 55,000 hommes et 45 pièces de grosse artillerie destinées pour le siège. Malgré la faiblesse de la garnison et de la place, dont la muraille présentait une large brèche, d’Essé, loin de se laisser intimider par un ennemi aussi redoutable, osa souvent le harceler et même l’attaquer. Il déploya tant d’art et d’habileté dans ses entreprises, que toujours le succès couronna son (audace. Il sut ainsi inspirer le plus vif enthousiasme aux habitants et à la garnison, qui rivalisèrent d’ardeur et d’intrépidité. Des gelées , entremêlées de pluies froides durèrent presque pendant tout le siège et n’incommodèrent pas moins les assiégés que les assiégeants, qui étaient dans la boue et dans l’eau jusqu’à mi-jambe ; à quoi on doit peut-être attribuer ces attaques fort molles, dont parle Mézéray, qui donnèrent lieu au proverbe : plus veillaques que les tranchées de Landrecies. Toutefois, au bout de quelques mois, les nouvelles fortifications, élevées en terre, dans un mauvais temps et à la hâte, s’éboulaient de toute part : la brèche s’agrandissait démesurément. D’un autre côté, bien que d’Essé se fut surtout attaché à conserver ses soldats et à ménager ses provisions, il avait cependant perdu beaucoup de monde et il ne lui restait presque plus de vivres. Les soldats, réduits à une demi-ration de pain et à boire de l’eau, le vin et la bière manquant depuis longtemps, étaient exténués de privations et de fatigues. Ceux qui n’avaient pas succombé dans cette lutte glorieuse, qui dura plus de trois mois, étaient couverts de blessures. D’Essé, lui même, en avait reçu une très-grave au bras. Telle était l’extrémité où se trouvait, à la mi-octobre, la garnison de Landrecies, dont la position critique ne fit encore qu’empirer jusqu’à ce que, à-la fin du mois, François Ier, donnant le change à l’empereur, ravitailla la place et en renouvela la garnison. Le roi fut si satisfait de la belle défense de d’Essé, qu’il alla au devant lui, l’embrassa, en présence de l’armée, et le fit gentilhomme de sa chambre. Il récompensa aussi très gracieusement ses braves compagnons d’armes, à qui il accorda leur vie durant, les privilèges et exemptions de la noblesse. En 15748, d’Essé fut fait lieutenant-général commandant l’armée d’Ecosse et le roi lui donna, l’année suivante, le collier de son ordre, avec le commandement d’Ambleteuse. Malgré une maladie grave dont il était attaqué, la défense de Thérouane lui fut encore confiée en 1553. Ce fut sa dernière affaire : il fut tué sur la brèche, qui – avait soixante pas de face, après avoir soutenu trois assauts durant dix heures. La mort de ce vaillant capitaine entraîna la perte de la ville que l’on emporta quelques jours après, le 20 juin.

D’Essé avait épousé en 1540,Catherine d’IIiers-des-Adrets, dont il eut un fils unique, Gabriel de Montalembert, chevalier seigneur d’Essé, gentilhomme d’honneur de François II.

(De Gourcelles, Hist. généal. et Herald., tome XII ; — Le même. Dict. hist. des généraux français, VIII, 458 ; — Moréri,- VII, 691 ; — Mezeray et de Velly, Hist. de France ; — Dubellay, mémoires.)

Jacques Ie de Coucy-Vervins (1543 — 1547)

DE COUCY (JACQUES Ier) sire de Vervins, gouverneur de Landrecies.

Armes : d’or à un lion de gueules.

Jacques 1er de Coucy, des anciens sires ou barons de Coucy si célèbres dans les fastes des 11e 12° 13e et 14e siècles ; de cette maison puissante et illustre , dont le nom , après s’être perpétué dans la ligne masculine jusque dans les derniers temps, vient seulement de s’éteindre en la personne de Jean-Charles, comte de Coucy, archevêque de Reims, mort en 1834.

La seigneurie de Vervins était déjà dans cette famille, au commencement du XIIe siècle. Elle était alors possédée par Thomas de Coucy dit de Marie, aussi fameux pour sa valeur que pour sa cruauté, et qui s’intitulait orgueilleusement sire de Coucy par la grâce de Dieu. Son arrière-petit fils ayant été apanage de cette terre, en 1190, devint l’auteur de la branche de Coucy-Vervins, qui a soutenu, dans les armes, la gloire que la branche aînée s’était acquise.

Jacques 1er de Coucy, sire de Vervins, grand panetier de France., capitaine de 100 chevau-légers et de 1000 légionnaires picards, gouverneur du comté de Marie et de la ville de Landrecies, formait le 15e degré de la généalogie de la branche de Coucy-Vervins. Il était fils de Raoul ÏII et avait épousé, le 7 septembre 1537, Isabelle dame de Biez, fille d’Oudart , maréchal de France , de laquelle il eut un fils du même nom de Jacques, dont est issue Guillemette de Coucy, mariée en 1609 à Philippe de Croÿ, comte de Solre-le-Château.

Désigné par le roi pour remplacer le brave d’Essé, dans le gouvernement de Landrecies, le sire de Vervins entra, à la fin d’Octobre 1543, avec la nouvelle garnison, composée de 1500 hommes, dans la place que Charles-Quint tenait assiégée depuis plus de trois mois, mais qu’il abandonna bientôt, désespérant de s’en rendre maître.

Le sire de Vervins fut chargé, l’année suivante, par son beau-père, le maréchal de Biez qui commandait en Picardie, de la défense de Boulogne contre les anglais. Après avoir soutenu pendant six semaines, les efforts de l’ennemi et avoir repoussé un assaut général donné le 11 septembre, par quatre brèches à la fois, manquant de vivres et de poudre il se détermina à capituler, le 14, sur l’avis du conseil de guerre et non comme quelques auteurs l’ont avancé, contre le désir de tous les officiers de la garnison et même les réclamations des bourgeois, qui offraient de se défendre seuls, et s’engagea, par la capitulation, à rendre la place, au bout de quelques jours, si elle n’était point secourue. Il est vrai que le lendemain, après un violent orage qui avait dévasté le camp anglais, les bourgeois demandèrent qu’on les conduisit à l’ennemi ; mais de Vervins, esclave de sa parole , fut fidèle à la foi jurée et rendit la ville au jour convenu. Il en sortit, avec les honneurs de la guerre, et rencontra, non sans surprise, l’armée française qui lui apportait secours, mais trop tard.

Quelques années après, accusé de trahison pour la reddition de Boulogne, on fit son procès et par un arrêt du mois de juin 1549, immédiatement mis en exécution, il fut condamné à être décapité. Jacques II de Coucy-Vervins, son fils, parvint par le crédit d’Antoinette de Bourbon duchesse douairière de Guise, à faire réhabiliter la mémoire de son père. Les lettres obtenues pour la réhabilitation sont du mois de septembre 1575 et émanent du roi Henri III.

Ce fils, guidé par l’intérêt et l’honneur de sa famille, fit faire le 14 juin 1577, en souvenir de son père de magnifiques funérailles, et fit élever, à sa mémoire dans le sanctuaire de l’église de Vervins, un mausolée en marbre avec une inscription rappelant ses qualités et ses exploits et que dom N. Lelong a reproduite dans son Histoire du diocèse de Laon.

(L’art de vérifier les dates, in-8° trad. de 1828 ; — De Courcelles, Dict. hist. des généraux français, 9 vol in-8° ; — Le même Dict. généalogique et héraldique, in-48 ; — N. Lelong, Histoire du Diocèse de Laon,- in-4° ; Arch. curieuses de l’hisU de France, 1er série tome III ; —Carpentier, Hist. de Cambrai, 3 vol. in-4°).

Jacques de Liévin (1547 — 1562)

LIÉVIN (JACQUES DE)

Chevalier, sgr de Lonsart et de Famars, lieutenant de la ville de St-Quentin et de tout le Vermandois, gouverneur, capitaine et prévôt de Landrecies.

Armes : d’argent, à deux léopards de sable.

Il fit ses premières armes sous Charles-Quint ; ayant alors reçu la suite de 40 hommes d’armes, puis de 200 chevau-légers, il fut institué lieutenant de la citadelle de Cambrai, et de la ville de S’-Quentin et même de tout le Vermandois, sous la charge du comte de Mèghes. Nommé gouverneur-capitaine et prévôt de la ville de Landrecies, suivant commission de Philippe II, roi d’Espagne, datée de Bruxelles, le 14 avril 1559, après Pâques, pour remplacer Jean d’Yve, sgr de Rametz, décédé, il fut installé, le 1er mai suivant, dans ces dernières fonctions, après avoir prêté serment entre les mains, du capitaine-général du pays de Hainaut.

Il mourut à Landrecies, le 31 décembre 1562 et fut enterré dans l’église paroissiale du lieu », où on voyait son épitaphe rapportée par F. Vinchant.

Il avait épousé Philippa de Lamelin, dame de Famars, dont il eut un fils, Charles de Liévin, grand homme d’Etat, qui embrassa la religion réformée et fut tué d’un coup de canon en 1592, étant parvenu à la dignité de grand-maître de l’artillerie des Provinces-Unies.

La famille de Levin ou Liévin a possédé pendant plusieurs siècles, la Vidamie de Cambrai, que Foulque de Liévin, chevalier, a vendue aux chanoines de la métropole, en 1150.

(Carpentier, Hist. de Cambrai, 3e partie, 7304. — F. Vinchant, VI, 375 ; Généalogie de la famille, etc ).

Jean VII de Carondelet, sgr de Potelle (1578 — 1581)

CARONDELET (JEAN VII DE) chevalier, sgr. de Potelle, gouverneur de Landrecies

Armes d’azur à la bande d’or, accompagnée de six besants de même.

Il a déjà été parlé ailleurs de la famille de Carondelet dont plusieurs membres sont cités parmi les gouverneurs d’Avesnes. Jean VII fut, même mentionné en cette circonstance. Il descendait au 4e degré du grand chancelier de ce nom.

Après avoir fait ses premières armes avec avantage et succès, il fut appelé au gouvernement de la ville de Landrecies, par commission du 14 février 1578, place qu’il exerça jusqu’à ce que, par lettres du roi d’Espagne datées de Lisbonne le 27 septembre 1581, il fut appelé au même poste à Avesnes. »

Il fut tué devant Tournay le 14 novembre suivant.

Sa veuve, Marguerite de Horion, mourut dans le château de ce nom, dans le pays de Liège, où elle s’était retirée avec ses enfants. Dès lors, ils se fixèrent définitivement au château de Potelle, encore habité, de nos jours, par des membres de la même famille.

(Précis hist. et généal. de la maison de Carondelet. — Moréri, III, 262 ; — Carpentier, Hist. de Cambrai, 3e partie, 367).

François de la Pierre, baron de Bousies (1586 — ...)

PIERRE (FRANÇOIS DE LA) baron de Bousies, pair du Cambrésis, gouverneur de

Landrecies.

Armes : d’argent à trois aigles, éployés de sable.

Il est désigné, par plusieurs actes, comme ayant été gouverneur et capitaine de Landrecies dans la seconde moitié du XVIe siècle, mais on y a négligé d’indiquer l’époque précise où il tenait ce poste.

On voit néanmoins, par une relation de la cérémonie religieuse, célébrée le 10 août 1586, dans l’église abbatiale de Maroilles, et pendant laquelle l’archevêque de Cambrai, Louis de Berlaimont, qui officiait, plaça sur la tête de dom Frédéric d’Yve, abbé de ce lieu, le mître dont le pape Sixte-Quint venait de le décorer, que François de la Pierre y assistait avec le titre de gouverneur de Landrecies. Il mourut en décembre 1630.

Il avait épousé 1° Jacqueline Grébert, dame de Rametz, qui ne lui avait pas donné de descendants; Il était par cette alliance petit neveu de l’abbé d’Yve dont il vient d’être parlé 2° Marie de Vilperq qui lui donna Hélène de la Pierre, mariée, en 1614, à Guillaume de Carondelet, chevalier seigneur de Solre-sur-Sambre ; puis après à François d’Ongnies, sgr. de Courrières.

Dès le XIIe siècle, la famille de la Pierre était déjà en grande considération dans le Cambrésis. Carpentier mentionne, pour des temps plus modernes, Jean de la Pierre, maître d’hôtel du duc de Bourgogne, et châtelain de Ripelmonde enl395, dont le fils, Jean-Nicolas de la Pierre épousa, en 1465, Jeanne, dame et héritière de la terre de Bousies, l’une des principales prairies du Cambrésis.

(Carpentier. Hist. de Cambrai, 3e partie 312, 823.— Suite au supplt du Nobil. des Pays-Bas, III,68— Mém. généal.; — Antiq, Maricol.)

Jacques de Haynin, sgr d'Eth (1637 — 1659)

HAYNIN (JACQUES DE)

Chevalier, seigneur d’Eth près du Quesnoy, général de bataille, gouverneur de Dampvillers-, de Landrecies et de Hulst.

Armes : d’or, à la croix, engrelée de gueules.

Il fut général de bataille, membre du conseil de guerre de S. M. catholique, gouverneur de Dampvillers, de Landrecies et d’Hulst.

Il commandait dans Landrecies quand le cardinal de la Valette vint investir cette place le 19 juin 1637. Ce ne fut qu’après un siège opiniâtre et lorsque tous moyens de défense devenaient inutiles qu’il se décida à la rendre. Il obtint, au bout de quatorze jours de tranchée ouverte, une capitulation honorable qui fut signé le 23 juillet, et le 26, il sortit de la ville, avec la garnison qui, d’abord assez forte, se trouvait réduite à 250 fantassins et 50 cavaliers.

On ignore l’époque précise de sa mort ; on sait néanmoins qu’il vivait encore en 1659.

Il avait épousé, selon contrat du 26 mai 1626, Anne de Haynin, dame d’Eth, sa parente dont il eut deux filles ; Louise-Anne-Françoise de Haynin, dame d’Eth, mariée en 1659, à Philippe-François de Haynin, baron d’Amelincourt ; et Barbe-Thérèse de Haynin alliée à Don-Juan-Gomez de la Torre y Butron Muscica, gouverneur de Diest, issu d’une illustre maison d’Espagne.

La famille de Hayuin a possédé, dans les derniers siècles les seigneuries d’Amfroipret, de Gussignies, d’Obles, de Bavisiau, d’Eth, de Cerfontaine, etc.

(Hist. du règne de Louis XIII, III, 36 et 38 ; — La Chesnaye des Bois, Dict. généalog. V, 317 : — Suite au Nobil. des Pays-Bas ; — Papiers de famille).

Michel de Nettancourt, sgr de Vaubecourt (1637 — 1678)

NETTANCOURT (NICOLAS, II DE)

dit de Haussonville, comte de Vaubecourt, lieutenant, général des armées du roi, gouverneur de Landrecies.

Armes : NETTANCOURT, porte de gueules au chevron d’or, et HAUSSONVILLE, d’or à la croix de gueules, frétée d’argent.

Ce gentilhomme était fils de Jean de Neltancourt, baron puis comte de Vaubecourt, maréchal de camp ,et fut adopté par son grand-oncle de Haussonville, gouverneur de Verdun, qui lui donna de grands biens, à charge de porter le nom et les armes de Haussonville II a néanmoins toujours été connu sous le nom de Marquis de Vaubecourt.

Né le 27 juillet 1603, il avait à peine 17 ans quand il entra au service dans le régiment de Vaubecourt, dont le il devint mestre de camp, en 1628, par la démission de son père. 11 signala son courage en différentes occasions et notamment au siège de Landrecies, en 1637. Son régiment prit garnison dont cette ville le 24 juillet, le lendemain de la capitulation, et ,le 27,il en fut nommé gouverneur par le roi, qui le regardait comme l’un des officiers les plus capables pour remplir ce poste, alors fort important. Le marquis de Vaubecourt justifia pleinement, du reste, cette marque de confiance, par l’application qu’il fit, avec succès, de ses profondes connaissances dans l’art des fortifications, à la défense de la ville de Landrecies, dont l’un des bastions a longtemps porté son nom. Il conserva le gouvernement de cette place jusqu’en 1642 ; puis, créé maréchal de camp, il obtint divers commandements ; enfin, le roi le nomma, par commission du 20 mai 1650, lieutenant-général dans ses armées de Flandre et de Champagne.

Il mourut à Paris le 11 mars 1678, dans sa 75e année.

Il était veuf de Charlotte Levergeur et de Claire Guillaume desquelles il avait eu onze enfants, dont plusieurs suivirent honorablement le parti des armes, tandis que d’autres embrassèrent la vie monastique.

(Hist. du règne de Louis XIII. — Mém. de Busty-Rabutin, 1, 18 ; Moreri. Dict. hist. VII, 981. — De Courcelles, Dict. histor. des généraux franc. VIII, 15).

Michel de Sublet, sgr d'Heudicourt (1646 — 1665)

SUBLET (MICHEL) seigneur d’Heudicourt, gouverneur de Landrecies.

Armes : d’azur, au pal brétessé d’or, maçonné de sable, chargé d’une vergette de même.

Fils de Claude Sublet, intendant des ordres du roi et petit-fils de Michel Sublet, contrôleur-général des Finances, le jeune seigneur d’Heudicourt, avait de grandes protections, qui ont aidé beaucoup à son avancement qui a été très-rapide.

Il servait à la bataille de Sedan, en 1641. comme maréchal de camp. Il parvint successivement aux grades supérieurs et fut lieutenant-général des armées de S. M. qui lui accorda le gouvernement de Landrecies. Déjà, en 1646, il était gouverneur de cette place, ainsi qu’on le voit d’une carte de sûreté délivrée, sous son propre seing le 4 avril de cette année, aux habitants de Taisnières-en-Thiérache, qu’il déclare prendre sous la protection et sauvegarde du roi de France, « pour eux estre et demeurer en toute asseurance et liberté, dans leurs maisons, avec leurs familles et serviteurs; labourer, charier, voicturer et vacquer à leurs affaires partout où elles le requéreront dans le pays et terre du roi catholique. » Dans cette pièce, dressée sur formule imprimée, le signataire est qualifié de mestre de camp d’un régiment de cavalerie et d’un d’infanterie, sergent de bataille des armées du roi et gouverneur de Landrecies. En 1647, il défendit cette ville, avec 800 hommes, contre l’archiduc Léopold, et ne se rendit, le 18 juillet, qu’après avoir perdu l’espoir d’un secours qu’il attendit vainement pendant troi3 semâmes.

Il se tua d’un coup de pistolet en 1665.

Il avait épousé Denyse Bourlon, qui, en mourant, lui laissa sept enfants, dont l’aîné, aussi du nom de Michel, marquis d’Heudicourt fut brigadier des armées du roi, puis, grand-louvetier de France en 1684.

(Moreri, Grand Dict. hist. IX, 607 ; — Lelong, Hist. du diocèse de Laon, 502 ; — Titres particuliers.)

Louis de Herauguières sgr de Maugré (1651 — 1655)

HÉRAUGUIÈRES (Louis DE) Seigneur de Maugré, gouverneur de Landrecies.

Armes : d’azur à dix lozanges d’argent.

Il1 fut fait gouverneur de Landrecies vers le milieu du XVIIe siècle. Il occupait déjà ce poste, en effet, en 1651′ comme on le voit d’un compte de Maroilles pour cet exercice. Quand les maréchaux de Turenne et de La Fené l’assiégèrent et la prirent en 1655, Louis de Hérauguières, intervint en cette qualité, le 13 juillet, et signa la capitulation en vertu de laquelle la garnison, qui comprenait encore 1.000 hommes de pied et 60 maîtres, sortit de la place le leudemain, à huit heures du matin, avec armes et bagages, mèche allumée aux deux bouts, se rendant, avec 100 charettes à Valenciennes, sous l’escorte de deux régiments français.

il laissa de Charlotte-Robertine de Wazières, sa femme, Ferry et Dorothée de Hérauguières, d’où est sortie une belle descendance.

Le nom de Hérauguières tire son origine, selon quelques auteurs, de celle de Croisilles. Elle fut toujours très considérée dans le Cambrésis depuis Riffars de Hérauguières, qui était grand-prévôt de Cambrai en 1354. Charles de Hérauguières, un des plus vaillants guerriers de son siècle, créé gouverneur de Bréda en 1590, réhaussa encore l’éclat de cette maison. Il était grand-oncle de Louis de Hérauguières, gouverneur de Landrecies.

(Carpentier, hist. de Cambrai, 3″ partie, 682 et 683; —mém. généalog. 11; — mém. de Bussy-Rabutin, 11, 21.)

Pierre, marquis de Roncherolles (1655 — 1680)

RONCHEROLLES (PIERRE, Marquis de)

Lieutenant-général, seigneur de Cuverville, Laroquette,

Jouy, etc., gouverneur de Landrecies.

Armes : d’argent à deux fasces de gueules.

D leva, en 1636, le régiment d’infanterie de son nom, avec lequel il fit les campagnes de 1637 et 1638. Il participa à la conquête de la Franche-Comté. Il fit les guerres de 1639 à 1644 et fut créé maréchal de camp par brevet du 20 novembre 1647. Il se démit au mois de mai 1649 de son régiment de cavalerie, et concourut à la prise de Maubeuge en 1649. Le marquis de Roncherolles servit en 1650, au siège de Bellegarde, en Bourgogne, et eût le commandement de cette place, le 24 avril. Il y résida pendant les premiers troubles, et leva, en 1652, pour y tenir garnison, un nouveau régiment de Roncherolles.

Nommé lieutenant-général des armées du roi, par pouvoir du 10 juillet 1652, il continua à commander en Bourgogne, jusqu’à ce que, après la prise de Landrecies en 1655, il fût appelé pour commander dans cette place par commission du 10 février 1656, avec un brevet de retenue de 120,000 livres daté du même jour. Il quitta ce poste pour servir plus activement sous Turenne, lorsque une suspension d’armes empêcha de continuer les opérations. Il se démit de son régiment, en faveur de son fils, au mois de mars 1660. La ville de Landrecies ayant été cédée au loi, par le traité des Pyrénées, le marquis de Roncherolles en fut créé gouverneur par provision du 30 juillet 1661 et il conserva cette place jusqu’à sa mort, arrivée en mai 1680.

Ce fut le marquis de Roncherolles qui, en 1667, reçut Louis XIV, et lui rendit les honneurs, quand ce monarque, allant prendre le commandement de son armée dans les Pays-Bas, s’arrêta trois ou quatre jours, avec la reine et toute sa cour, à Landrecies, qu’ils quittèrent le 9 juin, pour se rendre à Avesnes.

De Marie Guibert, dame de Bussy, nièce de Louis Guibert, intendant, qu’il avait épousée, en 1633, il eut onze enfants dont Charles qui lui succéda comme gouverneur de Landrecies.

Le roi en considération des loyaux services de Pierre de Roncherolles, avait érigé en marquisat, en janvier 1692, sa terre du même nom, constamment possédée par sa famille, depuis Airhar de Rôncheïolles, qui assista, en l’an 800 au couronnement de l’empereur de Rome, jusqu’à la révolution de 1789.

De Courcelles, Dict. de là Noblesse IV, 128 ; Le même, Dict hist. des génér. français, IX, 48 ; — Moréri, IX, 349 ; — Mlle de Montpensier, Mémoires).

Charles, marquis de Roncherolles (1680)

RONCHEROLLES (CHARLES, marquis de)

Maréchal de camp des armées du roi, gouverneur de Landrecies.

Armes : d’argent, à deux fasces de gueules.

Il était fils aîné de Pierre, marquis de Roncherolles, gouverneur de Bellegarde et de Landrecies.

Il fut d’abord colonel d’un régiment de cavalerie, d’un régiment d’infanterie et de 200 dragons, dont son père s’était démis en sa faveur. Il obtint ensuite le grade de maréchal de camp des armées du roi; et à là mort de son père, eu 1680, le gouvernement de la ville de Landrecies.

Il se maria, selon contrat du 21 février 1699, avec Thérèse Suzanne de l’Etendart de Bully, qui, du côté paternel, descendait des anciens comtes de Flandres ; et, du côté maternel de Saint-Louis, roi de France. Leur petite fille porta le marquisat de Roncherolles dans la maison de Maupeou, par le mariage qu’elle contracta, en 1744, avec René-Nicolas-Charles-Augustin de Maupeou, président du parlement de Paris. Moreri, IX, 349 ; — La Chesnaye des Bois, Dict. de la Noblesse, XII, 288.

Joachim Trotti de la Chétardie (1703 — 1705)

Texte ici

Louis de Prevost de Barail (1711— 1734)

PRÉVOST DE BARAIL (Louis DE),

vicomte de Villers-le-Helon, lieutenant-général des armées du roi, gouverneur de Landrecies.

Il entra comme cadet au régiment du roi en 1679, fut fait sous-lieutenant, le 17 décembre de cette année, et lieutenant, le 6 février 1680. Il servit au siège de Courtrai, à la prise de Dixmude et au bombardement d’Oudenarde, en 1683. Employé à l’armée qui couvrit le siège de Luxembourg, en 1684, il obtint, par commission du 4 septembre, une compagnie qu’il commanda aux siège et à la prise de Philisbourg, de Manheim et de Mayence en 1688. Il servit, sous le maréchal de Lorgas à l’armée d’Allemagne, pour le secours de Mayence, eu 1689 ; puis il assista au siège de Mons en 1690 ; enfin, à l’armée de Flandre, en 1691, sous le maréchal de Luxembourg. Il assista aux sièges et à la prise de la ville et du château de Namur ; au combat de Steinkerque et au bombardement de Charleroy, en 1692. Il passa à une compagnie de grenadiers, par lettres du 8 octobre de la même année, et servit au siège de Hui. En 1693, il se distingua à la bataille de Neerwinde, où il eut l’épaule droite fracassée d’un coup de feu; puis au siége de Charleroy. II était de la marche de Wignamont au pont d’Espierre en 1694, et il se trouva, l’année suivante, au bombardement de Bruxelles. Il continua son service à l’aimée en 1696, 1697 et 1698 et devint commandant de bataillon le 25 décembre 1698. Il se trouva encore dans la même armée, en 1701 et 1702, et contribua, dans cette dernière année, à la défaite des .Hollandais sous Nimègue.

Nommé lieutenant-colonel du régiment du roi le 2 mars 1703, il contribua, les années suivantes, aux sièges de Brisach et de Landau, aussi à la bataille d’Espéré, où il eut le poignet cassé.

Créé brigadier en 1704, il servit à l’armée de Moselle sous plusieurs chefs, en 1705, et obtint, le 6 janvier 1706, le grade de colonel -lieutenant du roi, qu’il exerça à la bataille de Ramillies. OP le remarqua à la bataille d’Oudenarde, en 1708, et à la bataille de Malplaquet, en 1709, enfin à l’armée de Flandre en 1710.

On le fit maréchal de camp, par brevet du 24janvier 1711, et ou lui donna le gouvernement de Landrecies, selon provisions du même jour, Cette place ayant été investie pendant 17 jours, en juillet 1712, le roi jugea à propos de la mettre sur Je même pied que les grands gouvernements, en faveur de M. de Barail, et S. M. voulant prouver à cet officier une grande satisfaction de la belle conduite qu’il avait déployée en maintes circonstances, il fut créé lieu tenant-général le 3 mars 1720.

Il conserva le gouvernement de Landrecies jusqu’à sa mort arrivée le 26 novembre 1734.

Il se maria, mais on ignore quand et avec qui, seulement en sait qu’il eut de sa femme plusieurs enfants, qui furent Louis-Jacques-Charles le Prévost et Louis-Philibert-Gabriel le Prévost, tous les deux marquis du Barail, le premier lieutenant-général et le second maréchal-de-camp.

(De Courcelles, dict. des généraux français, in-8, VIII, 45 à 55. — Histoire de la milice française, 1, 402;—Histoire de l’ancienne infanterie française, IV, 90 à 108 ; — Répert. univ. des arch. de Maroilles, 400.)

François-Charles de Grussol, duc d'Uzès (1734 — 1736)

CRUSSOL (FRANÇOIS-CHARLES DE),

Duc d’Uzès, lieutenant-général des armées du roi, gouverneur de Landrecies.

Il entra aux mousquetaires en 1690 et assista bientôt à la bataille de Fleurus. Il servit ensuite au siège de Mons et au combat de Leuze, en 1691 ; au siège et à la prise de la ville et du château de Namur, au combat de Steinkerque, en 1692, à la bataille de Neerwinden en 1693, et à la marche de Wignamont au pont d’Espierre, en 1694. Nommé capitaine dans le régiment royal Roussillon-Cavalerie, par commission du 25 mars 1695, il était cette année, à l’armée de Flandre et, en 1696, à l’armée du Rhin.

Devenu mestre de camp d’un régiment de cavalerie de son nom, selon commission du 15 mars 1697, il commanda, la même année, à l’armée de la Moselle. Ce régiment ayant été réformé le 13 février 1698, on en donna au comte d’Uzès, un autre, qui fut celui de Ste-Aldegonde. Il le conduisit en 1700, à l’armée d’Italie, dont il suivit toutes les opérations. Détaché, avec 200 hommes, par le duc de Vendôme, pour couvrir la marche de l’armée, il rencontra un parti ennemi parmi lequel il fit plusieurs prisonniers, dont un capitaine. Il combattit ensuite à Luzara et contribua à la prise de plusieurs places. Il se trouva, en 1703 au combat de Castelnovo-de-Bormia et à la défaite du général. Il se signala, le 30 janvier 1704, à la prise de Bastia et de Buonporto, et y eut son cheval tué sous lui.

Créé brigadier, par brevet du 10 février 1705, il servit au siège et à la prise de Verceil et d’Ivrée, ainsi qu’au siège de Verne qui se rendit au mois d’avril 1705.11 passa ensuite en Lombardie, sous les ordres du grand-prieur de France, puis sous ceux du comte de Grancey; contribua au gain de la bataillle de Castigliano en 1706, repassa en France au commencement de 1707, et fut employé, suivant lettres du 20 avril, à l’armée de Flandre, où l’on se tint sur la défensive. Il assista, en 1708, au combat d’Oudenarde.

Promu au grade de maréchal-de-camp par brevet du 20 mars 1709, il se démit de son régiment et fut utilisé à l’armée du Rhin, en 1709 et 1710, et à l’armée d’Espagne en 1711 et 1712.

Enfin, ayant été élevé au grade de lieutenant-général des armées dn roi, par pouvoir du premier octobre 1718, on le nomma capitaine des gardes de madame la duchesse de Berry en 1719. Il obtint, par provisions du 27 août 1724, le gouvernement de l’île d’Oleron et, par d’autres provisions du 15 décembre 1734, on lui donna le gouvernement de la ville de Landrecies, en remettant celui de l’île d’Oleron.

Ce gouverneur mourut à Landrecies le 2 avril 1766 n’ayant encore que 58 ans.

Il avait été marié, mais on ne sait ni quand ni avec qui. On lui attribue pour fils : François-Emmanuel de Crussol d’Uzès, marquis de Crussol-des-Salles, lieutenant général.

(De Courcelles, Dict des généraux français, v. 84 et 85).

Louis-Antoine de Gontaut, duc de Biron (1740 — 1757)

GONTAUT (LOUIS-ANTOINE DE),

comte, puis duc de Biron, pair et maréchal de France, gouverneur de Landrecies.

Armes : Vécu en bannière, écartelé d’or et de gueules.

Quatrième fils des quatorze enfants du maréchal Charles Armand de Gontaut, ce jeune homme naquit le 2 février 1701. Connu d’abord sous le nom de comte de Biron, ii entra au service comme garde-marine, en 1716, et obtint, le 1er janvier 1719, une commission de colonel réformé à la suite du régiment de Chartres. Il leva, le 2 février 1727, une compagnie de cavalerie au régiment de Noàilles. On le fit colonel-lieutenant du régiment royal de Roussillon-infanterie, par commission du 22 juillet 1729, et il marcha placé à sa tête en 1733, en Italie. Il servit à l’attaque du château de Milan, qui se rendit le 29 décembre, et il fut blessé dans l’action. Il se trouva au siège de Cortonne qui capitula le 18 janvier 1734, ainsi que le 4 février, à la prise du château de la même place.

Créé brigadier des armées du roi, par brevet du 21 du même mois, il était, le 29 juin, à la bataille de Parme, où il l’ut blessé de nouveau. Après celte dernière affaire, il battit un corps de troupes qui protégeait un château dans lequel il prit le général de la Tour et 400 autres officiers. On le fit inspecteur-général de l’infanterie, suivant ordre du 31 juillet 1734. Il était à la bataille de Guastalla, le 19 septembre, et y commandait la brigade d’Auvergne.

Il fut promu au grade de maréchal-de-camp par brevet du 18 octobre suivant et devint colonel-lieutenant et inspecteur de son régiment d’infanterie, selon commission du 15 janvier 1735. Il se démit alors de l’inspection générale de l’infanterie et continua de servir à l’armée d’Italie. Il devint duc de Biron, sur la démission de son frère le 29 février 1740. Il obtint, suivant commission du 6 août suivant, le gouvernement de Landrecies, passa dans l’armée de Bohême en 1741. et concourut à la défense de Prague, où il reçut un coup de feu qui lui cassa la mâchoire; une balle, qui lui entra dans la tête, l’obligea à se faire trépaner.

Créé lieutenant-général, le 20 février 1743, il rentra en en France avec l’armée, ayant été reçu chevalier des ordres du roi, le 1er janvier 1744. Il continua ses services à l’armée de Flandre, tant aux sièges de Menin, d’Ypres et de Fumes, qu’à la rupture des écluses de cette dernière place. Il passa ensuite en Alsace, se trouva au siège de Fribourg, dont il attaqua le chemin couvert de gauche. De nouveau employé à l’armée de Flandre sous le roi, par lettres du 1″ avril 1745, il servit au siège de Tournay, et à la bataille de Fontenoy, où il repoussa trois fois les ennemis. Il reçut, pendant l’action, plusieurs coups de feu dans la cuisse et eut trois chevaux tués sous lui et deux autres blessés. Nommé, le 26 mai 1745, colonel du régiment des gardes françaises, il se démit alors du régiment du roi et commanda la réserve à la bataille de Raucoux, le 11 octobre 1747. Il fut reçu au parlement, le 29 août 1749, comme pair de France et fait maréchal de France, selon état donné à Versailles, le 24 février 1757 ; il prêta serment, en cette qualité le 13 mars suivant.

Il mourut doyen des maréchaux de France, le 29 octobre 1788 ; mais, à beaucoup près, il ne tint pas le gouvernement de Landrecies jusqu’à sa mort.

Il avait épousé, le 29 février 1740, Pauline-Françoise de la Rochtfoucauld de Roye, marquise de Sévérac. On ne leur donne pas de descendance.

(De Courcelles, Dict. généalog. et héraldique, in-4°, II, art. de Gontaut-Biron, 39 ; Le même, Dict. hist. et biog. des généraux français, in-8° VI, 294).

GOUVERNEURS DU QUESNOY

Croy (Antoine de) (1516 —1546)

CROY (ANTOINE DE)

seigneur de Sempy  de Tour-sur-Marne et de l’Ecluse, chevalier de la Toison d’or, conseiller et chambellan de l’empereur, chevalier d’honneur de la reine-douairière de Hongrie, régente et gouvernante des Pays-Bas, grand-veneur de Flandre, gouverneur et capitaine de la ville et du château du Quesnoy.

Armes : Ecartelé de Croÿ, qui est d’argent aux trois fasces de gueules ; et de Renty qui est d’argent, à trois doloires de gueules, les deux en chef adossées.

Troisième fils de Philippe 1er de Croÿ, comte de Chimay, Antoine fut élevé avec son frère Charles, à la cour de Bavière, Il rendit de grands services à l’empereur Maximilien 1″, qui le nomma gouverneur et capitaine du Quesnoy, et le créa chevalier de la Toison d’Or au 26e chapitre tenu à Bruxelles en 1516. — Antoine de Croÿ mourut dans son gouvernement du Quesnoy en 1546. Il y fut enterré avec sa seconde femme, sous une belle tombe, en la chapelle dite de Sempy.

Il avait épousé : 1° Louise de Luxembourg, fille de Jacques, veuve de Jean de Ghistelles, seigneur de Dudgèle, qui mourut le 18 avril 1518, et fut enterrée en l’église du Quesnoy, devant le grand autel ; 2° Anne Vander Gracht, vicomtesse de Furnes, dame de Slavèle et de Leworghem.

Antoine de Croÿ laissa, du 1er lit, Jacques III, chevalier, seigneur de Sempy, et, du 2e lit, Anne de Croÿ, vicomtesse de Furnes, dame de Stavelle, femme de Martin de Hornes, comte de Hontkerque.

Le couvent des Conceptionistes, ou sœurs grises, placé sous la règle de St-François, doit sa fondation, en 1514, au comte de Sempy et à sa première femme, au prévôt et au magistrat de la ville, qui voulaient élever, à la piété, les jeunes filles de la ville et de la campagne, et confier à leurs soins attentifs le service des malades de l’ancien hôpital de Ste Elisabeth. L’empereur Charles-Quint, par lettres-patentes de 1521, confirma cet établissement ainsi que la concession dudit hôpital et de l’ancienne maison des Béguines y attenante, qui avait été faite en faveur des soeurs-qrises, venues originairement de Beaumont, en Hainaut.

(De Courcelles, Dict. généalogique VIII, de Croÿ, 62 et 63. — Expilly, Diet. géogr. V, 1031 ; — Lelong, Hist. du diocèse de Laon, 540 ; Goethals, III, Hornes.)

Croy (Philippe II) (dans l'intervalle)

premier duc d’Arschot; sénéchal et chambellan héréditaire de Brabant, grand d’Espagne, gouverneur du Quesnoy.

Armes : d’argent à trois fasces de gueules.

Ce seigneur, frère de Guillaume et de Robert, tous deux évoques de Cambrai, et de Charles de Croÿ, évêque de Tournay, fit en 1528, le 26 septembre, une transaction avec Henri II, roi de Navarre, par laquelle ce dernier lui céda la ville et seigneurie d’Avesnes, en Hainaut, pour celle d’Ans, en Périgord. Il avait été nommé gouverneur des vides de Binche et de Cambrai, quand il obtint momentanément le gouvernement de la place du Quesnoy, qui avait été confié, depuis quelques années, à Antoine de Croÿ, son bel oncle.

Il devint ensuite capitaine de 50 hommes d’armes ; puis, gouverneur, capitaine-général et grand-bailli du comte de Namur, du duché de Luxembourg et des comtés de Sigy et de Hainaut. Il prit, en 1536, le commandement de l’armée impériale qui occupait le duché de Gueldre, puis fut nommé lieutenant-général du camp de Charles-Quint devant Landrecies. Après avoir encore obtenu plusieurs autres commandements importants, et rempli de hautes missions pour l’empereur, il mourut, doyen des chevaliers de la Toison d’Or, en avril 1549, à Bruxelles, d’où son corps fut rapporté à Avesnes.

Il eut trois femmes, dont la première, Anne de Croy, sa parente, lui porta, en 1520, la principauté de Chimay, et les seigneuries d’Avesnes, de Landrecies, d’Etroeungt, etc.

De Courcelles, Dict. généal. et hérald. VIII, art. de Croy. 31. M. Gachard, Notice, 88.

Gognies (Antoine de) (1563 — 1599)

GOGNIES,(1)GOEGNlES on GOIGNIES (ANTOINE)

chevalier, seigneur de Vendegies-au-Bois, La Capelle, Erquesne, lieutenant-général, gouverneur des villes du Quesnoy et de Bruxelles.

Ce seigneur, issu d’une ancienne famille noble du Hainaut (2) naquit en 1521. Il se décida pour le parti des armes dont il fit l’apprentissage dans les guerres de Charles-Quint, contre la France (2).

Il fut cependant choisi, en 1546, pour remplir la charge de prévôt de Mons (3) , emploi fort important, donné très souvent cour récompenses des grands services rendus à l’Etat ou à la ville.

Antoine de Gognies prit part à la négociation de la trêve de Vincelles (4). Bientôt après, en 1557, il était capitaine de mille hommes d’infanterie, et de chevau-légers lances qu’il commandait à la bataille de Saint-Quentin, sous les ordres du comte d’Egmond, général de la cavalerie (5). En 1562, comme lieutenant-général, il fut désigné, avec le comte d’Arenberg, pour conduire en France les troupes que Philippe II envoyait au secours de Charles LX, contrôles calvinistes (6).

Il acheta, le 7 avril 1560, de Floris de Montmorency, baron de Montigny, frère puîné du comte de Hornes, la terre de Vendegies-au-Bois, où il fit bâtir, dans la suite, un château-fort qui existe encore en partie (7).

A son retour de l’expédition de France, il obtint, en 1563, la charge de gouverneur de la ville du Quesnoy et le commandement de la bande d’ordonnance du marquis de Berghes (8).Il signa, le 6 septembre 1576, avec le grand bailli du Hainaut, un manifeste émanant des Etats de la province, engageant les gouverneurs des diverses provinces à se réunir, avec leurs députés, afin d’aviser au meilleur moyen à employer pour assurer le salut du pays (9). Après la mort de Requescens, en 1576, les troupes espagnoles mutinées pour leurs soldes, se disposaient à piller Anvers, lorsque les Etats envoyèrent contre elles, Antoine de Gognies, le baron de Câpres et Berzèele ; mais les efforts de ces chefs ne purent pas empêcher le sac de la ville : leurs soldats prirent la fuite, et eux-mêmes furent faits prisonniers (10) et déposés au château d’Anvers (11). Dès que ces officiel s furent relaxés, de Gognies se retira dans ses foyers, attendant là l’issue des troubles qui agitaient alors les Pays-Bas, lorsque, à la fin de 1577, les Etats le rappelèrent et lui conférèrent le commandement des troupes qu’ils avaient levées pour combattre les Espagnols. Mis à la tête de 20,000 hommes, il attaqua près de Gembloux, le 31 juillet 1577 (n.st. 1578) don Juan d’Autriche, gouverneur-général des Pays-Bas ; mais la victoire lui fut contraire (12) L’armée des Etats, quoique supérieure en nombre, fut taillée en pièces et laissa dix mille hommes, morts ou blessés sur le champ de bataille, où on abandonna les canons, les équipages et tout le bagage. Ce général en chef fut même fait prisonnier, avec les principaux officiers, et menés dans le château de Namur. On y conduisit aussi douze gentilshommes ou autres personnages notables retenus comme otages. Avant de partir de là, le général de Gognies fut présenté à don Juan, à qui il dut demander d’être admis à lui baiser la main. Le prince y acquiesça, assure-t-on, mais en lui présentant, il lui aurait dit : « que c’estoit ainsi que Dieu abaissoit l’orgueil de ceux qui se révoltoient contre la religion et contre le Roy; et qu’ils pouvoient bien apprendre par le succez de ce combat, où une si grande » armée avoit esté deffaite par un si petit nombre, que Dieu embrasse toujours la causé des Roys(13)». De Gognies répondit simplement à cette allusion « qu’il n’avait jamais » pris les armes contre la religion (14) ».Puis après, DonJuan en vint à faire la louange des siens, mais sans dire qu’ils s’étaient prévalu avant la bataille, d’une bulle du pape Grégoire XIII du 18 janvier 1578 (15) au moyen de laquelle il avait échauffé ses soldats, en leur ôtant la crainte de la damnation éternelle et en les rendant ainsi plus hardis pour braver les dangers de la mort.

De Gognies fut retenu assez longtemps en prison, car une lettre du duc de Parme, écrite à Philippe II, le 7 janvier 1579, entretient ce monarque du prisonnier, «pour qui on serait venu chez lui, delà part d’aucuns bons personnaiges du Ques» noy, l’advertir du danger auquel étoient exposées les villes du Quesnoy et de Landrecies, s’il n’y estoit bientost pour veu et principalement celle du Quesnoy, par les menées, » ruses et practiques de Gilles de Lens, baron d’Aubignies, qui, par toutes voies et moyens, tâche d’y introduire les Franchois, et que le plus prompt et meilleur moyen pour y remédier, estoit de relaxer le sieur de Gognies, parmy quelque ranchon raisonnable ; lequel ferait tel devoir de garder la place pour le Roy, et qu’on luy quitterait par après, la dite ranchon (16). Il ne tarda plus longtemps, en effet à rentrer en grâce auprès du roi d’Espagne, car on voit, par la capitulation de la ville de Bouchain, du 4 septembre 1580, qu’il était l’un des chefs qui assiégeaient cette place (17).

L’année suivante, il eut dans son gouvernement du Quesnoy, la garde d’un prisonnier d’Etat fort important. Guillaume de Hornes, seigneur de Hèze, s’étant rendu coupable de conspiration contre le duc de Parme, fut arrêté et conduit au château de cette ville, où, après avoir été jugé, il fut décapité le 8 mars 1581 (18).

Au siège d’Anvers, en 1585, le sieur de Gognies commandait, sous les ordres du duc de Parme, qui, pour le récompenser des services qu’il avait rendus pour la cause du roi le nomma, dans la même année, gouverneur de Bruxelles, poste qu’il conserva toute sa vie (19).

On a de lui une circulaire du 5 avril 1592, d’après laquelle tous soldats retournés de France et rentrés dans son gouvernement, devaient se rendre, sans retard, devant lui, au Quesnoy, sous peine de mort, promettant d’ailleurs pardon à ceux qui s’y présenteront (20).

M. de Sugny, neveu de M. de Gognies, avait de par deçà, des propriétés qui étaient frappées de main-mise. Celui-ci obtint de préférence, selon lettres du chef-trésorier- général et commis des finances du roi, du 7 octobre 1595, en ferme, pour trois ans, les biens précités que ce neveu possédait, moyennant un fermage annuel de 360 livres de 40 gros. Cette location fut consentie en faveur de Gognies en’ vue de l’indemniser des pertes qu’il éprouve sur ses propres domaines qui sont généralement situés sur la frontière et dans le Cambrésis (21).

Il fit avec sa femme, le 17 février 1598, un avis de père et mère, pour l’attribution de leurs propriétés à leurs deux enfants (22).

De Gognies s’était marié, en 1559, avec Marie d’Esclaibes, fille de Georges, comte de Clermont en Cambrésis, et en eut deux filles : l’aînée, Antoinette de Gognies, mariée avec Louis de Beauffort, seigneur de Boilleux, devenu gouverneur du Quesnoy ; la cadette, Michelle de Gognies qui épousa, selon contrat de mariage du 16 août 1699, Ferry II de Carondelet, seigneur de Potelle (23).

Antoine de Gognies mourut à Bruxelles, le 30 avril 1599 (24) et fut inhumé dans l’église paroissiale de Vendegies-au-Bois, où son corps a été ramené et inhumé. On voyait dans le choeur de l’église deux beaux mausolées, en marbre blanc, représentant : l’un, placé du côté de l’Evangile : Antoine de Gognies, vêtu d’un manteau à l’Espagnole, portant la fraise, avec l’épée au côté, à genoux, tourné vers l’autel; il avait les mains jointes, devant un prie-Dieu et une grande levrette • assise au naturel était derrière lui ; l’autre, placé du côté de l’épître : la dame Marie, d’Esclaibes, également à genoux et appuyée sur un prie-Dieu, portait une cape et la fraise. Au-dessus de ces deux sépultures se voyaient les écussons et quartiers des deux époux, avec l’épitaphe suivante :

« Cy-devant gist haut et noble Seigneur Messire Anthoiue de Goegnies, chevalier sgr de Vendegies-au-Bois, Beaudegnies, La Chapelle, Arken, etc. lequel a dez l’aage de dixhuit ans, valeureusement continué les armes pour le service de leurs majestez impériale et catholique desquels il a esté honoré de plusieurs charges, si comme capitaine de mil hommes d’infanterie et de chevaux-legers lances, lieutenant .général soubz monseigneur comte d’Aremberghe, au service du roi de France, même ayant deservy par diverses fois l’estât de maréchal de camp, gouverneur, capitaine et prévost de cette ville du Quesnoy l’espace de 36 ans et finallement gouverneur de Bruxelles où il est décédé le dernier d’avril.1599, aagé de 78 ans.

Et noble dame Madame Marie d’Esclaibes, sa compagne, laquelle est décédée le 8 octobre dudit an, aagé de 68 ans. Priez Dieu pour leurs âmes. ».

Ce fut sous le gouvernement d’Antoine de Gognies que la ville du Quesnoy fit élever son beffroi qui fut construit en 1583 puis remplacé en 1700, par le beffroi actuel. L’inscription suivante se trouvait sur l’ancien édifice :

Par grâce et libéral octroy,

De monseigneur, mon prince et roy,

Pour l’ornement et bien publique,

Je fus basti cy par l’advis

Du magistrat meurement pris.

Messire Anthoine de Goegnies

Chevalier seigneur de Vendegies

Lors gouvernant selon tout droict

L’an quinze cent quatre-vingt-trois. (25)

NOTES

(1) Il signait Anthoine de Gognies, mais son épitaphe portait Goegnies.

(2) Strada, traduction de Dutrier, 64e).

(3) De Boussu, Hist. de Mons, 19, II.fut seulement remplacé «n 1570, suis dire toutefois qu’il’tint le poste jusqu’à cette » époque.

(4) M. S. de M. L. d’Esclaibes. ‘ ,

(5) Epitaphe sur la tombe de M. de Gognies.

(6) Strada. –

(7) Acte d’acquisition. ;

(8) .Divers titres et lettres M S. de M L. d’Esclabes.

(9) Bull, de la comm. royale d’hist. de Belgiqut, 2e série, f III,

(10) Strada, 581.

(11) Diégérick. 

(12) Strada, 654.

(13) Strada, 655.

(14) Strada, 655,

(15) Voir la bulle.

(16) Lettre du 7 janv. 1579, Bull, de la comm. royale d’hist. de la Belgique, 2e série, IV, 427,

(17) Bridem, 2e série, IV, 467; Diégérick, 118.

(18) M S. de M L. d’Esclaibes.

(19) M S. du même.

(20) lettre en original.

(21) Extrait du titre même.

(22) Bridern.

(23) Renseign. de famille.

(24) Acte de relief fait à Mons le 20 février 1600.

5) L’abbé Expilly, dict, géograph. hist. et polit, des gaules et de la France, V, 1072.

Bauffort (Louis) (1599 — 1602)

chevalier, seigneur de Boilleux, Warlincourt et Marcatel, etc, Lieutenant-général, gouverneur et capitaine du Quesnoy.

Armes. : d’azur, à la croix ancrée d’argent ; (1) ailleurs, d’azur à trois jumelles d’or (2).

Le seigneur de Boilleux servit d’abord, pendant quatre ans, en qualité de volontaire sous les ordres du marquis de Roubaix/puis sous le marquis d’Havre, qui le fit alfer de la compagnie d’hommes d’armes du comte d’Egmont, lorsqu’on, se rendit en France. Il eut depuis une compagnie de lances, et retourna encore en France, avec le duc de Parme, au secours de la Ligue, en 1590. A son retour, il fut nommé lieutenant-général des hommes d’armes de S. M. Catholique et, en cette qualité, il se trouva, en 1597, à l’entreprise d’Ami8ns, avec l’archiduc Albert, qui le fit gouverneur et capitaine de la ville du Quesnoy, poste qu’il occupa toute sa vie (3). Il avait été créé chevalier par lettres de Philippe II du 15 mai 1596 (4). Il fit, à Mons, avec sa. seconde, femme, le 20 février 1600,(5;,le relief des trois fiefs que Antoine de Gognies, mort en mai 1599, tenait de la cour de, Hainaut. Ces époux firent aussi ensemble. le 2 alias le 22 décembre l600 (6) un avis de père et de mère pour le partage de leurs biens entre leurs cinq enfants.

M. de Beauffort épousa : 1° le 30 janvier 1589, Marguerite de Guinchy, dame de Libersart et de Mérignies, décédée; le 14 juin 1590 sans postérité ; 2 °le 21 août 1592, Antoinette de Gognies, Goegnies ou Gongnies, dame de Vendegies-au-Bois, Beaurain, Erquenues, etc. fille aînée d’Antoine, gouverneur du Quesnoy et de Bruxelles (7). Il laissa, du deuxième lit, plusieurs enfants, dont l’aîné : Antoine, dit le baron de Beauffort, devint gouverneur de Bapaume, mort en 1642, sans alliance; et Marie de Beauffort, qui épousa, en 1624, Philippe-Albert de Bonnières, gouverneur et capitaine de Binche, et dont il y a eu descendance (8),

Louis de Beauffort mourut: le 25 mars 1602 pu 1607. on ne peut pas bien saisir ni comprendre cette différence dans le date de l’événement,, donnée d’après l’inscription suivante, relevée sur le tombeau même, placé dans la partie gauche du choeur de l’église paroissiale du Quesnoy., détruite lors de la révolution :

« Icy dassoubs repose le corps: de noble messire Louis de Beauffort, chev. seigneur de Boilleux, Warlincourt,Vendegies-au-Bois, Mekaster, en son vivant gouverneur, capitaine et prevost de la villa du Q«esnoy<, qm trépassa’-le’ » XXVe jour de mais 160..

« Priés Dieu pour son âme (9).

NOTES

(1) Goethals, 1 Beauffort. (Z)’ Nob. des Pays-Bas, 1,102.

(3) Goeethals, 1, Beauffort.— Le baron de; Reiffenberg, Mém. héraîd. et généal. aru Beauffort.’

(4) Nobil: des Pays-Bas, 1, 102.

(5) Extr. des reg. féodaux existant aux archives de Mons. Reg. II des reliefs, 2e série, 171 et 172.

(6) Extr. analysé de l’acte même.

(7) Goethals, 1, Beauffort.

(8) Goethals, 1, Beauffort.

(9) Mairie-Tombeau.

Gavre (Jean Ch. de) (1608 — 1610)

DE GAVRE (JEAN-CHARLES)

comte de Frezin, chevalier, membre du conseil de guerre du roi, gouverneur du Quesnoy.

Armes : d’or, au lion de gueules, armé, couronné et lampassé d’azur, à la bordure engreslée de onze pointes de sable.

Le comte de Frezin qui naquit le 3 juin 1564, fut colonel d’un régiment d’infanterie Wallonne, devint gentilhomme de la Chambre de Parme, membre du conseil d’Etat du roi. gouverneur du Quesnoy et capitaine d’une compagnie d’ordonnance, il fut fait chevalier par lettres-patentes datées de Madrid le 18 mars 1597, et mourut au Quesnoy le 4 octobre 1629.

Il avait épousé en 1586, Françoise, baronne de Renti, de Griboval, de laquelle il eut plusieurs enfants, dont l’aîné Pierre-Ernest de Gavre, fut par succession, comte de Frezin, et devint, comme son père, gouverneur du Quesnoy.

L’empereur Rodolphe II, par diplôme du 20 juin 1592, constitua, à son profit, en baronnie, la seigneurie de Frezin, que les archiducs Albert et Isabelle érigèrent en comté par lettres du 16 mars 1602.

Pendant son administration dans le gouvernement du Quesnoy, il fonda, avec sa femme, la chapelle de l’église des Récollets, en 1610. Tous les deux y ont été inhumés en un tombeau de marbre, assez élevé, ayant une inscription, qui s’étend des deux côtés.

L’abbé Expilly, Dict. géogr. des Gaules et de la France, V, 1033. — Carpentier, IIP partie, 402.

Dans une chapelle de l’église des Récollets du Quesnoy est un tombeau de marbre, assez élevé, avec l’épitaphe placé sur les deux côtés : (sur la droite) :

« Cy-gissent les corps de messire Charles de Gavre, comte de Frezin et de Peer, baron d’Inchy, d’Elstoo, Diepenbek, Hamal, Seigneur d’OHegnies, Ugies, Mussaing. Hacbronck, « Waturchin Saint-Achteurhodte, Ortenburg, Archennes, « Netten, etc., colonel et du conseil de guerre du roi, gouverneur et capitaine des ville, château et prévôté du Quesnoy,

( au côté gauche )

« Et la dame Françoise de Renty, comtesse de Frezin et de Peer, etc., sa chère épouse, dame héritière de Rizensart, « Genval, Griboval, etc ledit seigneur trépassa le IV d’octobre XVIeXXIX et la dite dame le 19e jour de novembre en « suivant XVIeXXIX, fondateurs de cette église.

. « Priez Dieu pour leurs âmes .

Sur le pignon du côté des pieds est écrit :

En attendant de Gavre, j’espère et craint de Renty.

Sur une vitre d’un vestibule entre le cloilre et la sacristie, sont les armes d’une fille, avec cette devise au bas :

J’espère et craint de Renty.

L’abbé Expilly, Dict. histor. géogr. des Gaules et de la France, V— 1033

Beauvâu (Jacq. de) (1654 —1658)

BEAUVAU (JACQUES DE)

Marquis de Rivau, lieutenant-général, gouverneur du Quesnoy.

Armes : d’argent à lafasce d’azur,surmontée d’une fleur de lys de gueules.

Il était capitaine au régiment da cavalerie du vicomte de Turenne, en 1640. II servit en Italie en 1641. Il leva par commission, du 8 août de la même année, un régiment de cavalerie liégeoise de sou nom, avec lequel il servit au siège de Bapaume.

En 1642, il était employé à l’armée de Picardie, et se distingua particulièrement au siège du château de Viviers. En 1643, il fut blessé d’un coup de feu à la bataille de Rocroy, et prit part à toutes les actions qui se produisirent pendant les années suivantes, jusqu’à ce que, fait général-major de l’armée d’Allemagne le 22 janvier 1647, il se, signala contre un parti ennemi, qui voulait jeter du secours dans la ville de Lens. Il servit en Flandre, en 164;9, et passa en mars 1650, dans le parti du maréchal de Turenne. On lui ôta son régiment par ordre du 5 de ce mois; Mais bientôt rentré dans le devoir, le marquis de Rivau leva un régiment de cavalerie étrangère, selon commission du 9 juin 1651, et fut fait capitaine de cent suisses de la garde du duc d’Orléans. Créé maréchal de camp, le 5 février 1652, il eut un ordre daté du même jour, pour prendre le commandement du régiment d’infanterie de Turenne-et-d’autres encore avec mission de les opposer au dessein des rebelles. Il leva aussi un régiment d’infanterie par commission du 8 juin 1652 ; fut créé lieutenant-général, le 10 juillet; servit sous Turenne, cette année et les suivantes, à la prise de Rethel et de Mouzon ; à l’armée d’observation pendant le siège de Sainte-Menehould, en 1653, au siège du Quesnoy, en 1654. Il obtint le gouvernement de cette place, par provisions du 17 octobre. Les régiments d’infanterie et de cavalerie dont on lui avait donné le commandement furent mis en garnison dans la place du Quesnoy, et on licencia celui de cavalerie en 1656. Il sa démit de celui d’infanterie et du gouvernement du Quesnoy le 20 novembre 1658 et ne servit plus. En considération de ses longs services, sa terre de Rivau fut érigée en marquisat, sous le nom de Beauveau, par lettres de juillet 1664. Il mourut le 5 juillet 1702, âgé de 76 ans.

De Diane Marie de Campé qu’il avait épousée, il eut deux filles et 7 garçons dont l’un fut lieutenant-général, et un autre évêque de Bayonne, de Tournai, puis archevêque da Toulouse et de Narbonne.

De Courcelles, Dict. des génér. français, II, 113, — Moreri, H, 379.

Dreux (Claude de) (1658 —1669)

DREUX (CLAUDE DE)

marquis de Nancré, lieutenant-général gouverneur du Quesnoy.

Armes : d’azur, au chevron d’or, accompagné: en chef de deux roses d’argent, et en pointe d’une ombre de soleil d’or.

Ce gentilhomme, connu dans le monde sous la dénomination de marquis de Nancré, appartenait à une famille distinguée par sa noblesse, et naquit à Paris Je 14 juillet 1623. Il commença sa carrière militaire qu’il avait embrassée de bonne heure, en servant dans ‘e régiment des gardes françaises, puis, il obtint, en 1643, une place d’enseigne. R devint, en 1644, lieutenant et fit, en ces qualités, les campagnes depuis 1641 jusqu’à 1644, et se trouva à toutes les actions auxquelles le régiment des gardes françaises prit part durant cette période. La manière distinguée avec laquelle il se conduisit à la bataille de Lens, où il reçut cinq blessures,, et où il fut fait prisonnier, lui fit obtenir le grade de capitaine aux gardes. On lui donna, le 22 décembre, 1648, la compagnie de Langlade-Comminges, tué à la même affaire et dont il avait été le lieutenant. Le marquis de Nancré se distingua aussi au passage de l’Escaut, effectué en août 1649; à la défaite des troupes du duc d<3 Lorraine, près de Valenciennes ; au siège de Ste-Ménéhould, investi en 1653 ; au siège de Montmédi en 1657, et à celui de Dunkerque, où il commanda un bataillon du régiment des gardes. Il se trouva à la bataille des Dunes le 14 juin 1658. Ce fut à sa prévoyance et à une manœuvre habile qu’il fit que l’on du; le gain de cette bataille L fut récompensé de ce service important, par le grade de maréchal-de-camp, auquel il fut promu le 20 février suivant II fit en cette qualité le reste de la campagne de 1658, et servit notamment au siège de Gravelines, où il commanda les deux bataillons des gardes françaises qui se trouvaient à l’armée. Il obtint, le 20 novembre, le régiment d’infanterie qu’avait eu le marquis de Beauvau.

Le marquis de Nancré fut fait, le même jour, gouverneur du Quesnoy, et on lui donna, le 5 mai 1669, le gouvernement des ville et château d’Ath, dont il fut fait châtelain, le 13 juillet 1670.

Il fut créé lieutenant-général, en 1672, et servit en cette qualité dans le corps commande par le comte de Chamilly. Le 18 août de cette année, il fut fait chef d’un corps détaché de l’armée du maréchal de Créqui, et destiné pour la Hollande, sa commission lui donnait, en même temps, le pouvoir de commander celte armée, en l’absence du maréchal ; mais ensuite, il fut décidé que le marquis de Nancré resterait en Flandre, avec 4000 hommes pour observer les Espagnols, dont on se défiait. Le roi ayant décidé que le marquis de Nancré ne s’éloignerait pas de son commandement d’Ath, à cause Je l’importance de cette charge, le nomma le 9 novembre 1673, pour servir sous le maréchal de Bellefonds. Le marquis de Nancré commandait, en juin 1675, un camp volant en Flandre. Il reçut, le 10 novembre suivant, une commission pour lever un régiment de dragons de son nom, qui fut connu plus tard sous le nom de Nicolas. Il continua le service en 1676, 1677 et 1678. La paix conclue à Nimègue mit en quelque sorte fin aux travaux militaires de Marquis de Nancré, sans l’obliger à quitter le service. La ville d’Ath étant rentrée sous la domination du roi d’Espagne, le marquis de Nancré fut dédommagé de la perte du gouvernement de cette place, par celui des ville et citadelle d’Arras et le roi y ajouta la lieutenance-générale du gouvernement de la province d’Artois, par provisions du 7 février 1679. Le marquis de Nancré mourut à Paris, le 5 avril 1689, âgé de 66 ans. Il était alors conseiller du roi en ses conseils d’Etat et privé et chevalier de l’ordre de S. M.

Le marquis de Nancré avait eu deux femme : la première : Aimée Thérèse de Montgomméry, dont il eut quatre fils et une fille-, sa seconde femme fut Marie-Anne Bertrand de la Bezinière, dont il n’eut pas d’enfants.

(De Courcelles, Dict.. des généraux franc., V, 302.)

Brulart (Charles de) (1669—1711)

BRULART (CHARLES DE)

seigneur du Rancher, maréchal-de-camp, gouverneur du Quesnoy.

Armes : de gueules à la bande d’or, chargée d’une traînée de cinq barillets de poudre, de sable, 3 au-dessus de la traînée, et de 2 au-dessous.

Né vers 1624, il se destina de bonne heure à la carrière des armes : En 1647, il était déjà enseigne au régiment des gardes françaises. Il obtint successivement dans la même arme ; Une lieutenance et une compagnie. Il se trouva à la bataille du faubourg StAntoine, en 1652, et il était aux sièges de Su-Menehould , en 1653 ; de Stenay, en 1654 ; de Landrecies, de Condé et de St-Ghislain, en 1655; et enfin, de Valenciennes en 1656.

S’étant signalé en diverses occasions, il obtint comme récompense, le gouvernement du Quesnoy, selon provisions du 5 mai 1669. Il leva, en vertu d’une commission du 26 janvier 1673, pour tenir garnison en celte ville, une compagnie franche de dragons, qui se fit tellement remarquer par Louis XIV, que ce monarque permit à cet. officier supérieur de lever un régiment franc, dont il fut fait mestre-de-camp le 3 décembre 1674. Il se démit, en 1676, de sa compagnie aux gardes et de son régiment et fut nommé maréchal-de-camp le 25 février 1677. Assiégé dans le Quesnoy eu 1612, il contribua à la défense de cette place autant que son grand âge pouvait lui permettre. Il mourut en ce lieu; le 1″ juillet, trois jours avant la reddition de la ville.

Il avait cédé, au commencement du XVIIIe siècle, à un gentilhomme nommé François, la charge de grand bailli du Quesnoy, qui, jusque là avait toujours été exercée par le gouverneur, en remontant à la création du bailliage de 1661. Il faut dire toutefois que, encore en 1702, les jugements étaient toujours intitulés : Brulart du Rancher, maréchal de camp des armées du roi, gouverneur et grand bailli du Quesnoy.

Ce gouverneur avait épousé Anne de Bertherie, qui était déjà veuve de Jean de Coigneux, sgr de Bésonville. Elle mourut le 19 janvier 1682, sans laisser de postérité.

Charles de Brulart du Rancher appartenait à une ancienne famille qui comptait plusieurs célébrités, et parmi ces alliances la marquise de Genlis, si renommée dans la république des lettres.

(De Courcelles, Dictionnaire des généraux français, III, 274 ; « – Moreri, II, 319 ; de la Chenay des Bois, Dict. généalog., III, 300 ; Titres divers).

Despalungue (de la Badie) (1711 — 1712)

D’ESPALUNGUE DE LA BADIE Lieutenant-Général.

Ce militaire servait, en 1672, comme capitaine au régiment d’infanterie de Louvegny, en prenant, part au siège et à la prise de plusieurs places. Il marcha sous Turenne, à la poursuite des troupes de l’électeur de Brandebourg et se trouva en 1673, à la prise de Gumen, de d’Dulna, de Zoest, et de plusieurs autres villes..Il passa en Roussillon en 1674. sous le compte de Schomberg, qui se tint sur la défensive, Il combattit à Fleurus, en 1690, et devint major de son régiment le 5 janvier 1691. Il assis a alors au siège de Mons, et fut fait lieutenant-colonel du même régiment, le 7 août 1691 et se trouva à la prise de Leuze. En 1692, il était aux sièges et à la prise de la ville et du château de Namur et assistait au bombardement de Charleroi. Il fut employé au siège de Huy et combattit à Neerwinde en 1693.

Créé brigadier le 28 avril 1694, il servit à l’armée de Flandre, sous le Dauphin, et se trouva, l’année suivante, à l’attaque de Bruxelles. On le créa inspecteur-général de l’infanterie, Je 14 novembre de la même année, et il fut employé, en cette qualité, à l’armée de Flandre, en 1696 ; à l’armée de la Meuse, eh 1697 ; dans le pays de Gueldre, en 1701.

Promu au grade de maréchal-de-camp le 29 janvier.1702, il quitta alors son régiment, fut employé en Flandre, la même année, et commanda à Venloo. Investi dans cette place, le 29 août, il y soutint un mois de siège, et en sortit, le 25 septembre, par la brèche : on lui accorda tous les honneurs militaires, en considération de sa belle défense dans une place que l’ennemi avait battue, à la fois, par 60 canons, 40 gros mortiers et 108 petits. Il contribua à la défaite du baron d’Opdam, à Eckeren, en 1703. Il continua de servir à l’armée de Flandre en 1704,et fut nommé lieutenant-général, le 26octobre de la même année. Employé ensuite, à ce titre, à l’armée d’Espagne, il servit en 1705 au siège de Gilbraltar, et marcha au secours de Bajadoz.il contribua en 1706, à la prise de plusieurs places et notamment de Carthagène. Il obtint, le 1er avril 1707, le gouvernement de la citadelle de Lille, vacant par la mort du maréchal de Vauban, et se démit, en même temps, de son inspection. Il combattit à Almanza, et marcha, sous le duc d’Orléans à la prise de Requena, de Valence et d’autres villes du royaume de ce nom, ainsi qu’au siège et à la prise de la ville et du château de Lérida. Il assista en 1708. avec le même duc, à d’autres sièges importants. Les ennemis étant entrés dans Lille, le 3 décembre 1708 il perdit momentanée le gouvernement de la citadelle de celte ville.

Nommé, par commission du 12 mai 1711, pour commander au Quesnoy, il fut, l’année suivante, assiégé dans cette place, gardée par une garnison de 10 bataillons. Le général Fagel avait été chargé de l’attaque de la ville, qu’il Investit le 8 juin 1712, avec 20 bataillons et 30 escadrons. M. de la Badie qui était un officier de réputation, tint avec distinction son poste de gouverneur, et s’il se rendit, il ne le fit que, cédant à la force, et après avoir pris, pour sa garnison, toutes les mesures que les circonstances réclamaient. Ce fut le 4 juillet 1712, après 16 jours de tranchée ouverte; que fut signée la capitulation, d’après laquelle la garnison demeurait prisonnière de guerre, emportait armes et bagages et se dirigeait par l’Escaut vers la Hollande.

M. de la Badie fut rétabli le 22 avril 1713, dans le gouvernement de la citadelle de Lille, qui les ennemis évacuèrent en exécution du nouveau traité de paix. Il conserva ce gouvernement jusqu’à sa mort qui eu lieu le 23 février 1724.

On ignore s’il fut marié et s’il laissa une descendance.

(Quincy, Hist. du règne de Louis-le-Grand, t. VII, pp. 46 et suiv.; De Courcelles. Dict. des généraux franc., V, 431).

Valory (Ch. Gui de) (1712—1734)

DE VALORI (CHARLES-GUI)

gr de la CHAIRE, lieutenant-général, grand-Croix de Saint-Louis, gouverneur du Quesnoy.

N2 le 24 septembre 1655, ce personnage fut successivement ingénieur du roi, capitaine au régiment de Normandie, brigadier des armées de S. M. en 1703, directeur des fortifications des places de Flandre, maréchal-de-camp, en 1708, après la défense de Lille; lieutenant-général, le 2 juillet 1710, après le- siège de Douai ; gouverneur du Quesnoy après la prise de cette place et celle de Douai, en 1712 ; commandeur de l’ordre de St Louis, après la prise de Landau at de Fribourg; dont il conduisit les attaques, et grand-croix du même ordre, en 1722. Il mourut au Quesnoy le 3 juillet 1734, dans sa 79° année de son âge et fut enterré dans la principale église du lieu, où l’on voyait autrefois son mausolée. Il avait épousé au Quesnoy le 22 juin 1679, Marie-Catherine Volland, fille de Simon Volland, écuyer, ingénieur du roi, argentier de la ville de Lille. De cette dame, morte le 31 janvier 1706, sont nés plusieurs enfants, entre autres : Charles-Antoine-Simon Valori, chevalier de St Louis, brigadier des ingenieurs puis directeur des fortifications de Flandre, mort en aoûlt 1708, à Cambrai, où il avait sa résidence et Louis-Henri de Valori, qui devint gouverneur de la citadelle de Lille. Les trois premiers des enfants du gouverneur du Quesnoy sont nés dans cette ville, de 1723 A 1725.

(Moroni, X, 453 et 454 ‘ – Expilly, Dict. géogr. hist. des Gaules et de la France, V, 1031.)

Rottembourg (de) (1734—1735)

DE ROTTEMBOURG (CONRAD-ALEXANDRE , comte)

Sgr de Moissevaux. de Rougemont, etc., maréchal des camps et armées du roi, gouverneur du Quesnoy.

Né le 26 février 1684, il était fils de Nicolas-Frédéric, comte de Rottembourg, gentilhomme du pays de Brandebourg, maréchal de camp, mort eu sa terre de Moissevaux, en Alsace, le 20 avril 1716. Le jeune comte de Rottembourg fut d’abord capitaine dans le régiment de cavalerie du comte de Rosen, puis il fut fait mestre-de-camp le 2t mars 1709 et nommé brigadier le 20 octobre 1716. Il fut reçu chevalier d’honneur du conseil souverain d’Alsace le 27 août 1717, et chevalier des ordres royaux et militaires de N. D. du Mont Carmel et de S’Lazare de Jérusalem, le 25 février 1721. Il fut nommé dans le même temps envoyé extraordinaire auprès du roi de Prusse, et, en 1723, second ambassadeur extraordinaire au congrès de Cambrai, après la séparation duquel il fut nommé, en juillet 1725, pour retourner auprès du roi de Prusse, avec le titre de ministre plénipotentiaire. Il en fut rappelé, en 1727, pour se rendre à la cour d’Espagne, où il signale 6 mai 1728, encore en la même qualité, avec les ministres de l’empereur, d’Espagne, d’Angleterre et de Hollande, les préliminaires d’un futur congrès pour la pacification de l’Europe. Le roi catholique lui donna à son départ, son portrait enrichi de diamants. Il retourna en Espagne, à la fin de 1730, avec le caractère d’ambassadeur extraordinaire et il arriva le 13 janvier 1731, à Séville, où il eut, le lendemain, la première audience de LL. MM. Sa mauvaise santé l’avait obligé de demander son rappel, il quitta cette cour et arriva à Paris le 25 mai 1734. Le roi de France l’avait fait maréchal de camp de ses armées le 20 février précédent. S. M. l’avait aussi proposé, le 1er janvier 1731, pour être chevalier de ses ordres, et ses preuves avaient été admises le 13 mai suivant. Ses infirmités ont empêché qu’il n’ait été reçu. Il avait toutefois été autorisé de porter, en attendant, la croix et le cordon de l’ordre du S’ Esprit.

Le gouvernement du Quesnoy lui fut donné en 1734.

Il mourut à Paris, le 4 avril 1735, n’étant âgé que de 51 ans.

Il avait épousé, en 1721, Jeanne-Madeleine de Helmstadt, fille de Bleickard, comte de Helmstadt, baron de l’Empire, etc., et de Marie-Joseph de Poitiers, des comtes de Wagnée.

Le comte de Rottembourg avait rempli tous les emplois dont il avait été chargés avec une capacité supérieure, et il n’était pas moins habile dans les négociations que zélé pour le service du Roi.

Son éloge a été fait dans le Mercure de France du mois d’avril 1735.

(Moreri, IX, 382).

Salignac (de la Motte Fénelon)

DE SALIGNAC (GABRIEL-JACQUES)

Marquis de la MOTHE-FÉNELON, lieutenant-général, Gouverneur du Quesnoy.

Armes : d’or à 3 bandes de sinople.

Le marquis de la Mothe-Fénélon naquit le 25 juillet 1688 et fit ses premières armes dans les mousquetaires, où il entra n’ayant encore que 16 ans. Il gagna successivement ses grades, et était en 1709, colonel du régiment de Bigorre-infanterie. Il fit les Campagues de Flandre en 1710, 1711 et 1712, concourut à la prise de Douai, du Quesnoy et de Bouchain. On le créa, le 20 octobre 1718, inspecteur général de l’infanterie et brigadier le 1er octobre 1719. Il passa au commandement du régiment de Poitou, et reçut au siège de Roses une blessure considérable au genou, « dont il resta estropié toute sa vie. Le marquis de Fénélon fut nommé à l’ambassade de Hollande le 31 mai 1724, maréchal de camp le 1er août 1734, gouverneur du Quesnoy le i’3 avril 1735, et ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire au congrès de Soissons, en 1737. Le roi le créa lieutenant-général le 1er mars 1738, conseiller d’état d’épée le 26 septembre suivant, et chevalier de ses ordres le 2 février 1740. Eu 1744, la France ayant déclaré la guerre à la Grande-Bretagne et à la reine de Hongrie et les Hollandais s’étant coalisés avec ces deux puissances, le marquis de Fénélon quitta son ambassade pour prendre un commandement dans les armées. Il commanda au Quesnoy pendant l’hiver. Il servit, l’année suivante, au siège de Mous et combattit avec distinction, le 11 octobre 1746, à la sanglante journée de Raucoux, où il reçut un coup de canon- dont il mourut le même jour, emportant les regrets do toute l’armée. Il avait reçu, en mai 1744, le roi Louis XV, qui avait, diné chez lui. Selon une commission donnée parce monarque Je 13 janvier 1744, le marquis de Fénélon avait été désigné au comte Maurice de Saxe, comme n’ayant pas besoin, quoique Gouverneur du Quesnoy, de. lettres particulières pour commander dehors, s’il pouvait lui être utile.

Il laissa de Louise-Françoise Lepellelier, sa 2e femme qu’il avait épousée en decembre 1721, deux enfants, dont l’aîné François-Louis de Salignac, marquis de la Motte-Fénélon, fut employé dans la Martinique.

Gabriel-Jacques de Salignac descendait de l’ancienne maison de ce nom, connue, dans le Périgord, avant l’an 1000, et dont était issu le célèbre Fénélon, archevêque et duc de Cambrai.

(Biog. univ., XIV, 302 ; — De la Chesnaye des Bois, II 100, VI, 354; —Journal du Hainaut ; — Hist. de l’anc. infant, franc. IV, 206;— De Courcelles, Dict. hist. des généraux franc. IX, 90),

De Gelas de Voisins (1747 — 1762)

DE GELAS DE VOISINS D’AMBRES (DANIEL-VRANÇOIS)

vicomte de Lautrec, maréchal de France, gouverneur du Quesnoy.

.Armes ; de gueules, à la croix vidée, cléchée et pommetée de douze pièces.

Le vicomte de Lautrec naquit en 1686. Il fut reçu chevalier de Malte de minorité et connu d’abord sous le nom de chevalier d’Ambres. Il entra aux mousquetaires, en 1701, et se rendit, en 1702, à Malte, où il séjourna pendant trois ans. A partir de’ 1705, il fit la guerre en Italie, en Alsace et en Flandre. Il se trouva, en 1712, à la prise du Quesnoy, de Douai et du fort de la Scarpe. Il était colonel d’un régiment d’infanterie de son nom, auquel il avait été nommé par commission du 8 mars 1710. Il fut créé brigadier des armées du roi le 3 avril 1721, maréchal-de-camp le 1er août 1734, lieutenant-général dans la Guienne sur la démission du marquis d’Ambres, son frère, en 1727. Il servit à l’armée de Catalogne, puis sur les frontières des Pyrénées. En 1723. il quitta la croix de Malte, fut fait chevalier de S’ Louis et prit le nom de vicomte de Lautrec.

Employé à l’armée d’Italie, il continua à y servir jusqu’en 1738, époque où il fut créé lieutenant-général d-s armées de S. M. Dès le 30 janvier 1737, il avait été nommé inspecteur général de l’infanterie. Il fut décoré du titre de chevalier des ordres du roi le 2 février 1743, et, le 15 mai suivant, il fut constitué ambassadeur extraordinaire auprès de l’empereur Charles VII, prés de qui il resta jusqu’au commencement de février 1744. Employé à l’armée du Piémont, il ne tarda pas à s’y signaler. Il fit, ensuite, partie de l’armée d’Italie, par lettres du 1″ avril 1745, et eut le commandement d’un corps de troupes françaises et espagnoles, pour faire une diversion du côté des Alpes, et tenter, s’il était possible, le siège d’Exilés. Il battit et défit complètement, le 11 octobre, à Jossau, 4000 Piémontais, commandés par le comte de Roffy, qui fut fait prisonnier avec 28 officiers et 450 soldats. En 1746, il commanda pendant le siège de Mons, un corps de cavalerie, qui couvrait les assiégeants. Après la prise de Mons, qui capitula le 11 juillet, il marcha sur Charleroi, qu’il investit. Il alla commander à Namur, au commencement de la campagne de 1747. A la bataille de Lawfeld, le 2 juillet, il attaqua ce village avec 15 bataillons, mais un coup de feu lui fracassa la main droite, ca qui lui facilita l’obtention du gouvernement de la ville et-de la prévôté du Quesnoy, qui lui fut donné le 11 septembre suivant. Il se démit alors de son inspection, commanda pendant l’hiver à Ostende, et l’année suivante à Anvers, qu’il rendit aux Impériaux, le 11 décembre, lorsque l’armée française évacua les Pays-Bas autrichiens.

Créé maréchal de France le 24 février 1757, il prêta serment en cette qualité le 13 mars suivant. Il mourut, à Paris, le 14 février 1762, à l’âge de 76 ans.

Il avait été marié, le 4 février 1739, à Marie-Louise de Rohan-Chabot, dont il ne lui restait pas d’enfants.

(De Courcelles, Dict. des généraux français, VI, 261 ; Etat milit. de France, 1760 ; — Calendrier des princes, 1762; — De Genouillac, Recueil d’Armoiries, 294).

Danois (Fr. Marie le) (1762 — 1784)

LE DANOIS (FRANÇOIS-MARIE)

marquis de Cernay, seigneur de Raismes, grand maréchal héréditaire de Hainaut, lieutenant-général des armées du Roi, Gouverneur du Quesnoy.

Armes : d’azur à la croix d’argent, fleuronnée d’or.

Le comte de Cernay, qui était le dernier mâle d’une branche de la maison de Le Danois, naquit le 4 mai 1710, et gagna tous ses grades sur le champ de bataille. Il était sous-lieutenant des chevaux-légers d’Aquitaine en 1734, colonel du régiment de Royal-cravatte en 1742, brigadier en 1744, maréchal de camp en 1747, lieutenant-général le 25 août 1749 et fut décoré du grade de grand-croix de St-Louis en 1766.

Ce seigneur, qui avait assisté, en 1745, à la bataille de Lansfeld, y avait tu son cheval tué sous lui et s’était retiré péniblement de la mêlée, avec le bras fracassé par un boulet de canon. Depuis, il porta toujours un bras d’argent. Cette circonstance contribua à lui faire obtenir, en 1762, la charge de gouverneur des ville et château du Quesnoy.

Il fit jusque là sa résidence habituelle dans sa maison de Raismes, où il tenait une petite cour. Il y exerçait la plus généreuse hospitalité, aussi il n’y avait pas de personnages marquants, passant dans le pays, qui ne lui rendissent visite. C’est ainsi que s’y arrêtèrent le roi de Danemark, le comte d’Artois, l’archiduchesse Christine d’Autriche et son mari, le duc de Teschen, le duc de Glocester et beaucoup d’autres personnages. Tout puisant qu’il fût, il avait le cœur tendre et compatissant pour les malheureux. LPS pauvres de Raismes ont sui tout gardé le souvenir des distributions abondantes d’argent, d’habillements et de charbon que le comte de Cernay leur prodiguait chaque hiver.

Il mourut, le 17 juillet 1784, dans sa terre de Beauregard, prés de Soissons, mais il fut ramené le 20, à Raismes, où il fut enterré, avec tous les honneurs possibles. On lui éleva un monument dans l’église paroissiale, qu’il avait fait bâtir. Sa mémoire sera longtemps chère à cette localité. Cependant, deux habitants du lieu, guidés par un lucre coupable, l’ont exhumé, à la révolution, pour avoir son cercueil de plomb, qui fut enlevé.

Non seulement le comte de Cernay était maréchal héréditaire de Hainaut, mais il se trouvait aussi placé, en 1754 à la tête de la Société houillère de Raismes et fut fait régisseur de la compagnie charbonnière d’Anzin, avec la faculté de rendre la place héréditaire dans sa famille.

Le comte de Cernay avait épousé, en 1729, Jeanne-Françoise-Collette de la Pierre, fille et unique héritière de Henri Théodore de la Pierre, marquis de Bousies, pair du Cambrésis, banneret de Hainaut, seigneur de Forest. Cette dame avait précédé son mari dans la tombe : elle était morte dès le 2 mars 1756, n’ayant laissé qu’une fille, née en 1739.

(Ed. Grard, Hist. de la houille, 3 vol. in-4 ; — St-Génois, monum. anc, 11,188;— Melleville, Dict.hist. du dép.de l’Aisne, 1, 135; II, 167,199.)

Chastelet (Louis-Pierre de) (1784— 1788)

DE CHASTENET (LOUIS-PIERRE)

comte de Puységur, lieutenant-général, gouverneur du Quesnoy.

Armes : d’azur, au chevron d’argent, accompagné en pointe d’un lion léopardé de même; au chef d’or.

Le comte de Puységur naquit le 30 décembre 1726, entra au service en qualité d’enseigne au régiment d’infanterie de Vexin le 14 décembre 1739, fut nommé lieutenant le 21 février 1741, et fit la campagne de Flandre en 1742. H leva une compagnie dans le régiment des cuirassiers du roi, par commission du 1er janvier 1743, et commanda cette compagnie aux sièges de Ménin, d’Ypres, de Fumes et au camp de Courtray, en 1744 ; à la bataille de Fontenoy ; aux sièges de Tournay, d’Oudenarde, de Dendermonde et d’Ath, en 1745 ; au siège de Bruxelles et à la bataille de Raucoux, en 1746 ; à celle de Lawfeld, en 1747, et au siège de Maestricht, en 1748. Il obtint le régiment de Vexin, par commission du 1″ février 1749 ; mais ce régiment ayant été incorporé dans celui de Vermandois, par ordonnance du 10 février suivant, le comte de Puységur fut attaché au régiment des grenadiers de France, par ordre du 20 du même mois, et obtint le régiment d’infanterie du Forez le 22 avril 1756. Devenu colonel-lieutenant du régiment du Royal-Comtois, par commission du 4 mars 1757, il se démit de celui de Forez et commanda le régiment de Royal-Comtois, au camp de Zell la même année ; à la retraite de l’électorat d’Hanovre et à la bataille de Crewelt, en 1758. Il rentra ensuite en France, avec son – régiment, et servit en Flandre, en 1759 et 1760.

Créé brigadier, par brevet du 20 février 1761, il continua de servir en Flandre. Nommé colonel du régiment de Normandie, le 1er février 1762, il se démit du régiment Royal-Comtois, et commanda celui de Normandie sur les côtes pendant la campagne. On le déclara, en 1763, maréchal de camp, avec rang du 25 juillet 1762. Il se démit alors du régiment de Normandie.

Il fut promu au grade de lieutenant-général le 5 décembre 1781. Au bout de quelques années, il fut nommé gouverneur de la place du Quesnoy, charge qu’il ne conserva que de 1785 à 1788. Le 30 novembre de cette dernière année, il fut appelé par le roi Louis XVI au ministère de la guerre, dont il ne conserva le portefeuille que jusqu’au 18 juillet 1789. Son attachement à la personne de Louis XVI le porta à rester constamment près de ce monarque dans tous les moments de dangers, et il commanda même une des compagnies de gentils-hommes qui se réunirent, le 10 août 1792, pour défendre ce souverain. Le comte de Puységur ne quitta la France qu’après la mort du roi, et mourut en émigration, sans descendance.

(De Courcelles, Dict. généalog. Pairs de France, VT, 148 ; — Le même, Dict. des généraux franc. IV, 203, — Calendrier général du gouvernement de Flandre 1787).

GOUVERNEURS DE MAUBEUGE

Pisseleu (Adrien-Joseph) (1543 — 1558)

PISSELEU (ADRIEN DE)

Chevalier, sgr de Heilly, Fontaine – Lavagnan , etc.,

écuyer d’écurie du roi, gouverneur de Maubeuge.

Ce gentilhomme, qui devint capitaine de 1000 hommes d’armes de pied de la légion de Picardie, fut blessé à la prise d’Hesdin, en 1537, devint gouverneur de Maubeuge, en 1543, grâce à l’intervention de sa sœur Anne de Pisseleu, duchesse d’Etampes, fille d’honneur de Louise de Savoye, duchesse d’Angoulême, et maîtresse de François Ier.

Il mourut, au retour des prisons de l’Empereur, en la ville d’Amiens le 8 février 1558. Il fut enterré dans l’église des Minimes, sous un tombeau de marbre que sa veuve lui fit élever.

II avait épousé Charlotte d’Ailly, fille de Louis, seigneur de Varennes, et de Charlotte de Bournonville. Il laissa plusieurs enfants, dont l’aîné fut Jean de Pisseleu qui, à 3on tour, hérita de k terre de Heilly.

La famille de Pisseleu était de Picardie, déjà célèbre dès le XIV siècle.

(Moréri, VIII, 2e partie, 382).

Ravend... (de Saint-Fremond) (1710 — 1722)

RAVEND…

chevalier, marquis ce St-Fremond, lieutenant-général des armées du roi, gouverneur de Maubeuge,

Armes : d’azur, au lion d’or, couronné.

Il appartenait à une famille établie en Norman die, dans l’élection de Carentan, et qui déjà avait donné sous le règne de Louis XIV, un lieutenant-général des armées, dans la personne de M. de St-Fremond, qui était le petit fils de Jules de Ravend, écuyer, Seigneur ne Neufville.

Lejeune Ravend a embrassé la carrière militaire, et P SU gagner tous ses grades, jusqu’à celui de lieutenant-général, par une conduite exemplaire et par des exploits, faisant connaître pour ces divers postes, qu’il était bien en état de les exercer tous.

Il n’avait pas été marié et n’eût pas de descendants, quand il mourut le 17 juin 1722. On ignore à quelle époque remonte son administration qu’il faut reculer au delà du 2 avril 1710, car on voit par un testament olographe daté de Tourneville sous cette date, qu’il donna à l’hôpital de Maubeuge, pour faire une fondation, au profit dudit établissement, obligé de faire dire un certain nombre de messes par an pour le repos de l’âme de ce gouverneur et de celles de MM. les officiers de l’Etat-Major. Il fut convenu qu’il serait dit dans l’Eglise dudit hôpital les mardi et vendredi de chaque semaine, une messe à la mémoire du testateur, indépendamment d’un service anniversaire des morts, à dire, à l’intention du même bienfaiteur, le 17 juin de chaque année.

Il a été versé, par les exécuteurs testamentaires du marquis de St-Fremond, la somme de 8764 liv. 5 s. 5 d., recouvrée par eux et qui a été employée à l’acquisition de biens et de rentes, selon les désirs du testateur.

(La Chesnaye des Bois, Dict. généal. et herald. IV, 247 et 248 ; — Archives de l’Hôpital de Maubeuge).

Damas (Louis-Anne-Marie) (1722 — 1722)

DAMAS (Louis-ANNE-MARIE DE),

comte de Ruffey, lieutenant-général des armées du roi, gouverneur de Maubeuge.

Issu de la branche des marquis d’Antigny, ce personnage entra, en 1684 aux mousquetaires avec lesquels il fit la campagne de Flandre. Il devint bientôt capitaine lieutenant d’une compagnie de ce régiment, et fut fait, le 25 novembre 1686, commissaire général de la cavalerie. Nommé, le 20 avril 1690, major du même régiment, il fit la campagne de cette année et les deux suivantes, à l’armée de Moselle. Passé à l’armée de Flandre, en 1698, il se trouva à la bataille de Neerwinde et au siège de Charleroi. Il fit ensuite les campagnes de 1694 et 1695, à l’armée de la Meuse.

Créé mestre-de-camp d’un régiment de cavalerie de son nom, le 8 janvier 1696, il concourut aux diverses opérations de l’armée de Catalogne, notamment au siège de Barcelone. Se trouvant à l’armés d’Italie, en 1702, il chargea et repoussa trois fois, au combat de Carpi, un régiment de cuirassiers.

Il obtint, le 29 janvier 1702, le grade de brigadier de cavalerie. Détaché, le 23 mai, pour couvrir la marche de l’armée, il rencontra et battit, dans trois charges successives, un corps de 600 combattants, qui prit la fuite. Le comte de Ruffey fut employé ensuite dans toutes les expéditions du duc de Vendôme, en 1703 et 1704.

Il fut promu au grade de maréchal-de-camp le 26 octobre 1704. Il se démit alors de son régiment et commanda trois brigade de cavalerie à Trino, pendant le siège de Verne. Il servit au siège de Chivas et fut. blessé au siège d’Asti. Néanmoins, il put combattre, l’année suivante, au siège et à la bataille de Turin. Par lettres du 20 avril 1707,11 fut employé à l’armée de Flandre, qui se tint sur la défensive. En 1708, on le désigna pour faire l’expédition d’Ecosse qui n’eût pas lieu. Il continua de servir dans l’armée de Flandre, par lettres du 7 mai, et se trouva à la bataille d’Oudenarde, où il fut fait prisonnier. Echangé au commencement de 1709. il put encore combattre à Malplaquet.

On le nomma lieutenant-général des armées le 29 mars 1710, et deuxième sous-lieutenant de la ire compagnie des mousquetaires, le 16 avril suivant; il fit toute la campagne et la suivante à l’armée de Flandre et commanda à Dunkerque et à Bergues, par ordre du 29 octobre 1711. Il concourut au succès du combat de Denain et aux sièges de Douai, du Quesnoy et de Bouchain en 1712. Il commanda en Lorraine pendant l’hiver, et le camp de la Haute-Meuse, par lettres du 20 mai 1714. Il devint 1er sous-lieutenant de la 1 ère compagnie des mousquetaires, le 18 février 1716. Les rares talents et. es éminentes qualités du comte de Ruffey le firent nommer sous-gouverneur de la personne du roi le 1er avril suivant.

On lui donna le gouvernement de St-Venant, 30 le mars 1721, d’où il passa à celui de Maubeuge le 18 juin 1722. Il mourut à Paris peu de temps après : le 24 septembre de la même année.

(De Courcelles, Dict. des généraux français, V, 126).

Damas (Louis-Anne-Marie) (1722 — 1722)

DAMAS (JEAN-JACQUES DE)

chevalier, puis comte de Damas, lieutenant-général des armées du roi, gouverneur de Maubeuge,

Il était chevalier non profès de l’ordre de Malte, et était entré au service en qualité de Cadet à Besançon en 1683. Il passa le 20 août 1688 à une sous-lieutenance au régiment de Gramont-Fallon, où il obtint une compagnie le 12juin 1689. Il fit les campagnes de l’armée d’Allemagne, en 1689 et 1690 ; de l’armée de Flandre, en 1691 et 1692 ; de l’armée de la Moselle, puis de celle d’Allemagne, en 1693 et d3 l’armée delà Meuse, en 1694.

Nommé le 11 novembre 1695. colonel d’un régiment d’infanterie de son nom, il le commanda à l’armée du Rhin, en 1696 et 1697. Mais ce régiment ayant été réformé en 1699, il enleva un second, le 25 juillet 1702.

Il fut fait brigadier d’infanterie le 10 février 1704, et commanda à l’armée de Savoye, en 1705, son régiment, qui concourut à tous les sièges et expéditions de cette armée. Il marcha en 1706, au siège de Turin et combattit sous les murs de cette place. Employé ensuite à l’armée de la frontière de Navarre, par lettres du 4 avril 1707, il servit au siège de Lérida, et, en 1708, il se distingua à celui de Tortose. Le 10 juillet, il obtint un régiment de son nom, et se démit de celui qu’il commandait. Employé à l’armée du Dauphiné en 1710, il passa sur la fin de la campagne à l’armée de Roussillon. Il assista, avec une grande distinction au siège de Gironne au mois de janvier 1711.

Il ne tarda pas à être promu au grade de maréchal-de camp. Ce fut le 14 février qu’il en obtint le grade. Il servit, la même année 171Î, en Dauphiné, et l’année suivante en Flandre. Il se démit de son régiment au mois d’août 1712, et se trouva aux sièges et à la prise de Douai, du Quesnoy et de Bouchain. II marcha au secours de Gironne, en 1713, et au siège et à la prise de Barcelonne, en 1714. Il y reçut une contusion à l’attaque du bastion de St-Clair. Il se trouva ensuite aux sièges de Fontarabie, de St-Sébastien et de Roses.

Créé, le 30 mars 1720, lieutenant-général des armées du roi, il fut pourvu, le 19 février 1723, du gouvernement de Maubeuge, vacant par la mort du titulaire. Il quitta l’ordre de Malte en 1725,et mourut le 30 décembre 1739, à l’âge de 70 ans, sans postérité.

Le 28 janvier 174o, l’intendant de la province autorisa le magistrat de Maubeuge à faire chanter un service à la mémoire de M. le comte de Damas, mort récemment gouverneur de cette ville.

(De Courcelles, Dict. des Généraux français V, 127 ; — Archives de la mairie de Maubeuge).

Bonnières de Souastie (Adrien Louis) duc de Guines (1786 — 1787)

BONN1ÈRES DE SOUASTRE (ADRIEN-LOUIS DE)

duc de Guines, lieutenant-général, gouverneur de Maubeuge.

Armes : vairé d’or et d’azur.

Ce gentilhomme, qui naquit le 14 avril 1735, fut colonel d’abord aux grenadiers de France, puis du régiment de Navarre infanterie, le 28 février 1762 ; enfin brigadier d’infanterie, le 85 juillet suivant.

Créé mnr’chal de camp le 3 janvier 1770, on le nomma, dans la même année, ministre plénipotentiaire près la cour de Prusse.

Il fut pourvu successivement de la charge de gouverneur de Maubeuge et de celle de lieutenant de Roi des provinces de Ponthieu et d’Artois. S. M. l’envoya, en qualité d’ambassadeur en Angleterre. Ou le fit chevalier de St-Louis le 8 juin 1783, puis lieutenant-général et chevalier du St-Esprit, le 1er janvier 1784.

Ce fut, en 1786, qu’il fut nommé gouverneur de Maubeuge, ainsi qu’on le voit d’une missive que le titulaire envoya au magistrat de cette ville, le 12 février 1787, avec ses lettres de provisions, qu’il désirait faire enregistrer au greffe de la mairie. Il a dû cesser ses fonctions en 1787.

On ignore quels sont les détails sur son mariage et sur sa famille.

(De Courcelles, Dict. des généraux français, II, 432 ; — Archives de la Mairie de Maubeuge).

Les chefs-lieux de gouvernement et leurs villages

Avesnes

AVESNES autrefois place de guerre de 2 e classe.

Avesnes était jadis le chef-lieu du gouvernement de ce nom, qui comprenait, avec ce chef-lieu, les villages dénommés ci-après savoir :

1. Anor,

2. Avesnelles-St-Denis,

3. Avesnes,

4. Bas-lieu,

5. Beaurepaire,

6. Beugnies,

7. Boulogne,

8. Cartignies,

9. Damousies,

10. Dompierre,*

11. Etroeungt,

12. Felleries,

13. Férou,

14. Flaumont et Waudr.

15. Floyon,*

16. Fourmies,

17. Glageon,*

18. Haut-Lieu,

19. La Rouillies,

20. Mont-Fontenelle,

21. Offies,

22. Ramousies,

23. Sains,

24. S’-Hilaire,

25. Sémeries, Waudrechies

(voir Flaumont).

26. Wignebies,

Il est à propos de remarquer que Vieux-Reng, qui, anciennement, appartenait au gouvernement d’Avesnes,fut réuni, en 1686, au gouvernement de Maubeuge et Givry au gouverne^ ment de Mons.

Les villages de Dompierre, Glageon, Floyon, avec le Ploui et Quévirolle, qui sont deux hameaux dé Floyon qui, autrefois, faisaient aussi partie du gouvernement de Maubeuge, furent réunis, en 1686, par le même souverain, au gouvernement d’Avesnes ; et les villages de Dimechaux, de Dimont, de Limont-Fontaine et de Saint-Remi-mal-bâti qui était alors du gouvernement d’Avesnes, furent réunis à celui de Maubeuge, comme on le voit d’une déclaration de Louis XIV qui se trouve dans l’ouvrage de M. Lebeau, Précis de l’histoire d’Avesnes, notes, p. 156.

Landrecies

LANDRECIES

autrefois place de guerre de 2e classe.

Landrecies était jadis le chef-lieu du gouvernement de ce nom, qui renfermait avec ce chef-lieu, les localités suivantes toutes composant le prévôté de Landrecies, savoir :

1° Barsy,

2° Beaurain,

3° Bousies,

4° Busignies,

5° Favril,

6° Fayts(les deux),

7° Fontaine-au-Bois,

8° Forest,

9° Landrecies,

10° Marbaix,

11° Maroilles,

12° Noyeiles,

13° Poix,

14° Prisches,

15° Preux-au-Bois,

16° Robersart,

17° Tâisnières-en-Thiérache

18° Vendegies-au-Bois.

Le Quesnoy

LE QUESNOY

autrefois place de guerre de 2e classe.

Le gouvernement du Quesnoy comprenait, dans le XVIe siècle, avec la ville chef-lieu, 45 villes et villages ; c’était toute la prévôté du Quesnoy. Mais après la paix de Nimègue en 1679. la prévôté de Bavay y fut incorporée toute entière. C’était en tout, en comprenant le Quesnoy 64 localités dont voici la nomenclature, savoir :

1″ Amfroipret,

2° Artres,

3° Baudegnies,

4° Berlaimont,

5° Bermerain,

6° Briastre,

7° Bry,

8e Caudry,

9° Capelle et Buast,

10° Croix,

11° Escarmain,

12° Englefontaine,

13° Eth,

14° Frasnoy,

15° Gommegnies,

16° Ghisseguies,

17° Haussy,

18° Hecq,

19° Jenlain,

20° Jolimetz,

21″ Locquiguol,

22° Louvegnies-Quesnoy,

23° Maresches,

24° Moulins,

25° Neuville,

26° Orsinval,

27° Potelle, 

28° Preux-au-Sart,

29° Quesnoy (le),

30° Rancourt,

31° Romeries,

32° Ruesnes et Morty,

33° Saint Martin, 3

4° Saint-Pithon, 

35° Salesches, –

36° Sasseguies,

37° Sepmeries,

38° Solesmes,

39° Somain,

40° Vendegies-au-Bois,

41° Vertain-Vertigneul,

42° Villereau et Harbignies,

42° Villers Pol,

44° Wargnies-le-Grand,

45° Wargnies – le-Petit et Marquiseuil.

——

1° Audignies, 2° Bavay, 3° Bellignies, 4° Bermeries, 5° Bettrechies,

6° Buvignies, 7° Bréaugies, 8° Gussegnies, 9° Hargnies, 10° Hon-Hergies,

11 Houdain, 12° La Flamengrie, 13° La Longueville, 14 ° Louvignies-Frehard,

15° Mecquiguies, 16° Obies-Bavisiau, 17° Pont-sur-Sambre, 18° Saint-Waast,

19″ Taisnières-sur-Hon.

Maubeuge

MAUBEUGE

autrefois place de guerre de 1re classe.

Maubeuge était anciennement le chef-lieu du gouvernement de ce nom, qui comprenait avec ce chef-lieu les bourgs et villages ci-après désignés, savoir :

1° Aibes,

2° Assevent,

3° Aulnoye,

4° Aymeries,

5° Bâchant et la Puissance,

6° Baives,

7° Barbencon,

8° Beaufort,

9° Beaurieux,

10° Bérellas,

11° Bersillies,

12° Bettigniçs,

13° Boussu,

14° Boussois,

15° Cerfontaine,

16° Choisies,

17° Clerfayts,

18° Colleret,

19° Cousolre et Bousignies,

20° Dimechaux*.

21° Dimont*,

22° Dourlers,

23° Ecoles,

24° Eclaibes,

25° Ecuelin,

26° Elesmes,

27° Epinoy,

28° Eppe-Sauvage,

29° Erpion,

30° Feignies,

31° Ferrière-la-Grande,

32′ Fernère-la-Petite,

33° Floursies,

34° Glageon (les deux),

35° Gognies-Chaussée,.

36° Haumont etBoussières,

37° Hestrud,

38° Jeumont,

39° Lameries,

40* Levai,

41° Lez-Fontaine,

42° Liessies,

43° Limont-Fontaine,*

44° Louvroil,

45° Mairieux etlaGrisoelle,

46° Marpent,

47° Maubeuge,

48′ Monceau-St-Waast,

49° Moustier,

5§° Neuf-Mesnil,

51° Obrechies,

52° Ohain,.

53° Ostergnies,

54° Quiévelon,

55° Rainsart,

56° Recquignies,

57° Renlies,

58° Rocq,

59° Rousies,

60° Sanzeilles,

61° Sémeries,

62° St-Aubin,

63° St-Rémy-Chaussée,

64° St-Rémy-mal-Bàti,*

65° Solre-le-Château,

66° Solrinnes,

67° Tré’.on,

68° Vergnies,

69° Vieux-Mesnil et Manissart,

70° Vieux-Reng

71° Villers-Sire-Nicole,

72° Wallers,

73° Wattiguies,

74° Willies.

Les localités suivies d’un astérique, ont fait partie d’un autre gouvernement. Ainsi Dompierre, Glageon, Floyon, avec ses deux hameaux : le Plouy et Quévirceul, qui faisaient partie du gouvernement de Maubeuge, ©nt été rattachés à celui d’Avesnes, en vertu d’une ordonnance de Louis XIV de Î686, tandis que Dimechaux, Dimont, Limont-Fontaine, StRémy-mal-Bâti et Vieux-Reng qui appartenaient au gouver-. nement d’Avesnes, on; été joints à la même date, à celui de Maubeuge. Le magistrat de cette dernière ville fit l’acquisition, en 1682, des terrains de l’hôtel-de-ville, pour construire le gouvernement.