Assevent

Vue aérienne d’Assevent

Assevent faisait initialement partie du fundus de Maubeuge qui constituait la dotation primitive du chapitre de Sainte-Aldegonde. Le village est pour cette raison, longtemps rattaché à la paroisse Saint-Pierre de Maubeuge. Au XV e siècle une partie du territoire constituait le fief des sires d’Esclacières. Au XVII e siècle, l’ensemble appartenait à la famille de Croÿ et ce jusqu’en 1741. A cette date le Comte d’Espiennes en devint propriétaire. A la veille de la Révolution, celui-ci, dernier possesseur, transforma le château fortifié en une demeure résidentielle.

Le château d’Assevent en 1911

Le château, très pittoresque entouré d’eau avec son pont-levis, était construit à proximité du pont d’Assevent. Il fut démoli après la guerre de 1914-1918 et les dernières ruines furent rasées après la seconde guerre mondiale.

L’église d’Assevent fut construite en 1868.

« Assevent. — Construction d’une église — Demande de secours. (31 B.)
L’église d’Assevent menaçait ruine. M. le curé en a fait construire une nouvelle, à l’aide de souscriptions volontaires des habitants, sur un terrain appartenant à M. Pissiau.

Par note public du 5 février 1875, M. le Cure et M. Pissiau ont fait donation à la commune de la nouvelle église et du terrain sur lequel elle est érigée, le tout, estimé à 20,000 fr., à charge par la commune de payer aux entrepreneurs la somme de 2,000 fr qui leur restait due pour le solde de la construction.

Le conseil municipal a voté, par déliberation du 17 novembre 1875, l’acceptation de la donation et sollicité en même temps un secours de 2,000 fr., qui permit à la commune d’acquitter la charge imposée par les donataires. Un arrêté de mon prédécesseur, en date du 18 avril 1876, a autorisé l’acceptation de la donation, mais il n’a pas été statué sur la demande de secours.

Le conseil municipal renouvelle aujourd’hui cette demande. II fait valoir que la commune, dont le centime ne produit annuellement que 15 francs , est oblige de s’en imposer chaque année 90 environ pour pourvoir à l’insuffisance de ses ressources ordinaires et a l’équilibre du budget. La fabrique ne peut, lui venir en aide , ses revenus suffisant à peine a ses dépenses ordinaires.

En considération de cette situation financière et des sacrifices que se sont imposés les habitants, j’ai l’honneur de proposer an Conseil général de vouloir bien accueillir favorablement la demande du conseil municipal d’Assevent et décider en conséquence :

1° L’allocation , en principe , sur les fonds du département, d’un secours de 800 fr. qui serait l’objet d’une proposition de crédit a la session budgétaire d’août 1878;

2° L’inscription de la demande, pour une somme de 1,200 fr., au tableau des propositions de secours, sur les fonds de l’Etat, qui doit être dressé en conformité de l’article 68 de la loi du 10 août 1871. »

Source : Rapports et délibérations / Conseil général du Nord 

(Rapport du Préfet au Conseil Général session d’avril 1878)

Voici un autre rapport du Préfet au Conseil Général session avril 1881 :

« La commune d’Assevent a été autorisée , en 1876, à accepter la donation qui lui a été faite par les Epoux Fissiaux et M. Wastin , ancien desservant de la paroisse, d’un terrain d’une contenance de 4 ares 75 centiares et d’une église érigée sur ce terrain par l’abbé Wastin.

Cette donation a été consentie à la charge , par la commune , de payer une somme de 2,000 fr. restant due sur l’entreprise, dont 1,367 fr. 82 c. portant intérêt a 5 %, à partir du 20 juillet 1872, et 427 fr. à l’abbé Martin, pour le règlement des différents mémoires relatifs à la construction.

La commune s’est engagée à payer les intérêts des au sieur Janpart, entrepreneur des travaux , soit une somme de 547 fr. 12 c. et une autre de 374 fr. 80 c. due à M. Durant, notaire, pour ses honoraires et enregistrement de l’acte de donation, et sollicite aujourd’hui sur les fonds de l’Etat et du Département , un secours de 1,794 fr. 12 c. pour acquitter le capital des sommes dues a MM. Janpart et Westin, pour frais de reconstruction de l’église donnée à la commune.

Par déliberation en date du 9 avril 1879, le Conseil général a déjà alloué, en principe, sur les fonds du département,un secours de 800 fr. pour le paiement des arriérés dûs par la commune et a émis un avis favorable pour la délivrance d’une subvention de 1,200 fr. sur les fonds de l’Etat. Mais ce dernier secours a été refusé par le Gouvernement , par le motif que l’église d’Assevent n’est pas pourvue de l’un des titres de cure, de succursale , de chapelle vicariale ou communale.

Depuis, par un décret du 28 juin 1880 , l’église d’Assevent a été érigee en chapelle de secours , mais ce titre ne lui donne aucun droit à l’obtention d’un secours sur les fonds de l’Etat.

Or, ni la commune ni la fabrique ne possédant les ressources nécessaires pour achever le paiement de la dépense , j’ai l’honneur de proposer au Conseil général de vouloir bien décider qu’un secours de 1,000 fr. y compris le secours de 800 fr. alloué précédemment, sera accordé à la commune d’Assevent sur les fonds du département. Le crédit de 1,000 fr. pourrait être inscrit au budget départemental à la session prochaine du mois d’août » .

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L’église est placée sous le patronage de Saint Joseph, en souvenir de l’église primitive fondée au XV e siècle. La cloche fondue en 1769 en l’honneur de saint Joseph a été conservée. Elle a été baptisée Joséphine, Saturine, Fernande le 30 septembre 1923.

L’église d’Assevent n’a guère changée même si à la suite de la Première Guerre Mondiale des projets de restauration ont eu lieu entre 1919 et 1925.
L’église d’Assevent
Statue de St Joseph à l’intérieur de l’église
La Mairie
La Bibliothèque
Le Centre socio culturel Georges Brassens Rue du Béguinage
Le gymnase

Assevent possède un kiosque à danser :

Kiosque d’Assevent
Kiosque à danser circulaire surélevé sur pied unique en fonte avec toiture en bois et zinc, situé Place François Mitterrand et réalisé en 2007 par la Fonderie Vincent.
Autre kiosque Route d’Assevent D959
Notre Dame de Consolation 1761
Notre Dame de Consolation 1761.Photo Wikipédia

Oratoire Notre Dame de Consolation 1761 . Route de Boussois.     

L’édifice était peint en blanc avec un toit à double pente sur lequel une croix simple est fixée. La niche était protégée par une grille doublée d’une porte vitrée. Il a été depuis rénové :

Oratoire N.D de Consolation (1771)
Oratoire N.D de Consolation (1771) rénové 
Niche de l'oratoire
Niche de l’oratoire
Monument aux Morts d’Assevent Université Lille 3
La nécropole d’Assevent

Le 4 août 1914, l’état-major allemand lance plus de 700 000 hommes à l’assaut de la Belgique. Conformément au Plan Schlieffen, celui-ci s’est donné 6 semaines pour prendre Paris et anéantir l’armée française embourbée en Alsace-Lorraine avant de se retourner ensuite vers l’Est, où « l’Ours russe » menace. Dans cette optique, Maubeuge – située à l’intersection des voies ferrées qui, venant de Bruxelles ou de Liège, convergent vers Paris – constitue un objectif stratégique important.

Après la guerre de 1870, la vieille Citadelle de Vauban, datant du XVIIe siècle, a été complétée par six nouveaux forts et autant d’ouvrages intermédiaires. La défense française, très rapidement écrasée sous les tirs de l’artillerie ennemie, se rendront le 8 septembre. Mais la bataille de la Marne a déjà commencé qui, le lendemain, va stopper la ruée vers Paris.

En pleine guerre, les Allemands créent un cimetière commémoratif.

Seize mois plus tard, en février 1916, en déblayant les ruines des forts, on découvre que beaucoup de corps y restent ensevelis, tandis que d’autres sont dispersés dans des fosses provisoires, à travers la campagne. Près de 2 000 morts, français comme allemands, attendent toujours une sépulture décente.

Pour des raisons d’hygiène, les autorités allemandes d’occupation décident alors de créer un « cimetière commémoratif » à Assevent, trois kilomètres à l’est de Maubeuge. Elles proposent aux maires du canton d’y transférer les dépouilles des militaires de l’un ou l’autre camp, inhumés sur leur territoire. La princesse de Saxe-Meiningen, sœur de l’Empereur d’Allemagne et mère d’un jeune soldat tué en 1914, présidera l’inauguration de cette nécropole franco-allemande dont la responsabilité est confiée à Jules Walrand, maire de Maubeuge.

Elle abrite aujourd’hui les restes de 1 140 Français, 399 Allemands,  260 Russes, 12 Roumains, 7 Britanniques et un Belge.

Source du texte : Chemins de mémoire de la Grande Guerre

Pont en béton reliant Assevent à Rousies

La rivière de la Sambre a été canalisée sur le territoire français en 1836, prolongeant la canalisation belge. Certaines entreprises ont construit des ponts de fer destinés à leur propre usage (usine des Glaces de Boussois (IA59001547) , usine de construction électrique de Jeumont (IA59001625) , la Fabrique de Fer à Louvroil (IA59001892) ). D’autres ponts permettant son franchissement ont été construits ou reconstruits pendant le 20e siècle : certains ponts en béton armé datent du 1er quart du 20e siècle, d’autres datent de la seconde moitié du 20e siècle, alors que les ponts en fer ont tous été construits pendant la première moitié du 20e siècle.

La Sambre comprend 9 écluses sur le territoire français. Elle marque la limite de deux communes, qui sont reliées par des ponts en fer ou en béton. Parmi ces derniers, 4, datant du premier quart du 20e siècle, sont à arc en doucines affrontées. Ils relient les communes suivantes : Assevent-Rousies, Pont-sur-Sambre-Aulnoye-Aymeries, Bavay-Aulnoye-Aymeries, Berlaimont-Aulnoye-Aymeries. Source culture.gouv.fr