La Flore Patrimoniale de l’Avesnois dans tous ses états

Ce petit guide présente à l’échelle du territoire que constitue l’Avesnois 66 espèces patrimoniales florales recensées à ce jour. Ce mémento s’adresse aussi bien aux amateurs de botanique, aux acteurs de l’environnement, aux collectivités territoriales qu’au grand public souhaitant se familiariser et protéger ce précieux patrimoine floristique.

Espèces et habitats patrimoniaux

Ces 66 espèces patrimoniales, ce sont les plus remarquables de notre région, selon des critères de rareté, de fragilité de l’habitat, de spécificité ou de répartition. Ce sont celles que tout défenseur de la biodiversité aimerait conserver par tous les moyens. D’autant qu’une trentaine de ces plantes s’avèrent être dans une catégorie « vulnérable » voire « quasi menacée ». Elles sont donc celles que l’on estime importantes à préserver et à transmettre aux générations futures, tout comme on le fait en architecture. Ce sont des espèces à enjeux. De la même manière on parle d’habitats patrimoniaux ou de zones à enjeux. Ainsi les espaces patrimoniales dépendent des enjeux liés à leurs habitats. Ceux-ci en effet ne relèvent pas du hasard. Les plantes ont leurs exigences écologiques (pédologie, humidité, température, exposition lumineuse, cycle biologique…) et elles doivent être respectées. Ainsi, sur un même secteur poussent une association de plantes aux exigences écologiques similaires.

Habitats patrimoniaux de l’Avesnois

Dans l’Avesnois les habitats patrimoniaux ont été identifiés. Ils sont certes associés au bocage, symbole de la campagne avesnoise, mais rares à assez rares et ou menacés car essentiellement liés à des zones bocagères humides. Ces milieux naturels humides sont certains systèmes prairiaux, les étangs et mares prairiales, les marais, les bords de cours d’eau et les forêts humides. L’observation de certaines espèces patrimoniales s’explique aussi par la présence de certains milieux forestiers tels que les lisières ou les petits boisements.

La conservation ou la protection de ces environnements constitue un enjeu majeur en vue de la préservation des ensembles floristiques patrimoniaux.

Nous allons inventorier les espèces patrimoniales présentes dans ces zones à fort enjeu, en soulignant les menaces qui pèsent sur leurs milieux et en évoquant les mesures nécessaires à entreprendre pour sauvegarder leurs écosystèmes.

Sommaire :

I Les Zones de prairies humides

II Les Plans et Cours d’eau

III Les Petits boisements

IV Autres habitats, autres espèces patrimoniales

Au sein du bocage prennent place les prairies, formations herbacées plus ou moins hautes qui dérivent d’une déforestation remontant au début de l’occupation humaine et qui doivent leur maintien aux activités humaines liées à la fauche et au pâturage. Ces végétations se caractérisent avant tout par l’abondance des Poacées (graminées), qu’elles soient dressées comme dans les rares prairies de fauche ou plus rampantes en prairies pâturées.

Leur cortège floristique varie selon l’humidité du sol, la ressource en éléments nutritifs et la gestion pratiquée (fauche ou pâturage).

I Les Zones de prairies humides

Ainsi parmi ces prairies, les prairies humides ont un intérêt écologique majeur puisqu’elles sont généralement le support d’habitats et d’espèces remarquables. Quatre types de prairies humides constituent des habitats patrimoniaux. Il s’agit des prairies de fauche hygrophiles (Prairies moyennement inondables), des prairies de fauche mésophiles (Prairies moyennement humides), des prairies alluviales (Prairies soumises à des inondations prolongées) et des prairies pâturées hygrophiles Elles offrent en effet un cortège de plantes remarquables.

I A. Les Prairies de fauche hygrophiles

Ces prairies très humides sont composées d’espèces végétales capable de se développer dans des milieux inondés durant 3 mois dans l’année. Parmi ces espèces on trouve l’Agrostide stolonifère, la Silène fleur de coucou, ou bien encore le Myosotis des marais. Ces prairies abritent dans l’Avesnois le quart des espèces patrimoniales.

1 Achillée sternutatoire

Achillea ptarmica — Wikipédia
Achillée sternutatoire wikipedia.org
Achillée sternutatoire ou Achillée ptarmique

Description dans la flore de Coste :

Plante vivace à racine rampante ; tige de 3-6 dm, dressée, raide, rameuse supérieurement, striée, glabre ou pubescente dans le haut ; feuilles raides, glabres ou presque glabres, non ponctuées, sessiles, très allongées, linéaires-lancéolées, régulièrement atténuées de la base au sommet, aiguës, très finement dentées en scie, à dents très rapprochées, mucronées, cartilagineuses ; involucre hémisphérique, velu, à écailles pourvues d’une marge bleuâtre ; capitules larges de 15 mm de diamètre environ, longuement pédicellés en corymbe lâche ; fleurs blanches, à ligules égalant au moins la longueur de l’involucre.

Espèce menacée. Floraison : Juillet – Octobre

2 Alchémille vert jaunâtre

Alchémille vert jaunâtre wikipedia.org
Feuille Alchemilla xanthochlora

Description

Ses feuilles possèdent 9 à 11 lobes arrondis peu profonds ordinairement dentés en scie sur tout leur pourtour. Feuilles glabres ou subglabres au-dessus. Pédicelles et hypanthe habituellement subglabres.
Taille : 50 cm de haut pour 60 cm de diamètre
Floraison : de juin à août, minuscules fleurs jaune-vert.

3 Brome en grappe

Brome en grappe wikipedia.org
Bromus racemosus

Plante cespiteuse en touffes épaisses. Panicule étroite dressée à rameaux courts souvent par deux. Son inflorescence est généralement composée de pédoncules soutenant un seul épillet. Espèce menacée

4 Catabrose aquatique

Catabrose aquatique Photo G Arnal CBNBP
Catabrosa aquatica

Caractères diagnostiques :

Plante vivace de 10 à 70 cm de hauteur, à souche rampante et stolonifère. Tige à nœuds noirâtres. Feuilles courtes, larges (jusqu’à 10 mm), molles, obtuses et lisses, carénées ; ligule allongée et obtuse ; gaines comprimées, glabres et lisses. Inflorescence = panicule oblongue, atteignant 30 cm de longueur, généralement panachée de violet, à rameaux verticillés et scabres, longtemps incluse dans la gaine de la feuille terminale ; épillets à 2 (rarement 1 ou 3) fleurs de petite taille (environ 4 mm), l’inférieure sessile et l’autre pédicellée ; glumes inégales, la supérieure plus grande, arrondies, irrégulièrement dentées-crénelées au sommet ; glumelles subégales, très semblables, tronquées au sommet, un peu cilié sur les 3 nervures saillantes. Floraison en mai et juin. Source : A. Lombard , R. Bajon décembre 2000. Catabrosa aquatica (L.) P.Beauv., 1812. In Muséum national d’Histoire naturelle [Ed]. 2006. Conservatoire botanique national du Bassin parisien, site Web. http://www.mnhn.fr/cbnbp.

Espèce menacée par la dégradation des milieux humides et par l’eutrophisation des eaux ; très appréciée, de plus, par le bétail.

5 Colchique d’automne

Colchique d’automne Inventaire National du Patrimoine Naturel
Fleur Colchique d’automne wikipedia.org

Description de Coste

  • Plante vivace de 10-40 cm, glabre, à bulbe gros comme une noix, à tuniques noirâtres
  • feuilles dressées, largement lancéolées, un peu pointues, 4 et plus autour du fruit
  • fleurs rose lilas, solitaires ou fasciculées par 2-5, grandes
  • limbe du périanthe long de 4-7 cm, à divisions oblongues ou oblongues-lancéolées
  • les 3 étamines longues insérées plus haut que les 3 courtes
  • styles à la fin dépassant longuement les étamines, à stigmates fortement courbés en crochet
  • capsule de la grosseur d’une noix, obovale renflée. Varie à floraison printanière (C. vernum Schrk., C. vernale Hoffm.).
    Floraison août-octobre Fructification avril-juin de l’année suivante

6 Laîche bleuâtre

Laîche bleuâtre (Carex panicea) Photo canope.ac-besancon

L’inflorescence est formée d’un épi mâle surmontant un à trois épis femelles. Les écailles des fleurs femelles sont d’un brun pourpre foncé à carène verte. Elles sont aiguës et un peu plus courtes que les utricules qui sont arrondis, à bec court, et d’abord vert pâle puis bruns. Il y a trois stigmates. Hauteur : 20 à 50 cm. Feuilles : 2 à 3 mm de largeur. Floraison : avril à juin.

7 Laîche cuivrée

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est image-18.png.
Laîche cuivrée (Carex cuprina)
Laîche cuivrée (Carex cuprina) wikimedia.org

Description dans la flore de Coste :
Plante vivace de 30 à 100 cm, cespiteuse, à tige trigone moins ailée que Carex vulpina, feuilles plus claires ; ligule aiguë sur le limbe, bractée inférieure non auriculée, Surface des utricules lisse et brillante, à bec égal des deux côtés ; 2 stigmates. Floraison : Mai – Juillet

8 Laîche maigre

Laîche maigre (Carex strigosa Huds)

Description de Coste

Plante vivace de 30 à 80 cm, glabre, à souche rampante-stolonifère. Tige penchée au sommet, subtrigone, lisse. Feuilles molles, larges de 4 à 10 mm, scabres. Épi mâle solitaire, linéaire, roux pâle , 3 à 6 épis femelles très écartés, très grêles, linéaires-allongés (4 à 7 cm), très lâches, penchés sur de longs pédoncules. Bractées engainantes, foliacées, égalant souvent l’épi. Écailles blanchâtres à carène verte, lancéolées-aiguës , utricules verts, puis roux, en fuseau trigone (3 à 4 mm), nervés, insensiblement atténués en bec lisse peu distinct dépassant l’écaille.

Floraison : mai-juin.

9 Laîche noire

Laîche noire (Carex nigra L Reichard) Photo flickr.com

Description de Coste :

Plante de 10 à 60 cm, glaucescente, à souche-stolonifère ; tige dressée, assez grêle, triquètre, scabre au sommet ; feuilles égalant souvent la tige, étroites (1 à 3 mm), rudes, à gaines non filamenteuses ; épis mâles 1, rarement 2, linéaires-oblongs, les femelles 2 à 4, assez rapprochés, bruns ou noirs, oblongs ou cylindriques, dressés ; bractée inférieure sans gaine, ne dépassant pas la tige ; écailles noirâtres, obtuses ; 2 stigmates ; utricules sur 6 rangs, verdâtres ou fauves, petits (2,5 mm), elliptiques plans-convexes, nervés dans le bas, à bec très court dépassant l’écaille.

Floraison : avril à juillet. Conditions d’asphyxie du substrat par une eau mal oxygénée.

10 Laîche printanière

Laîche printanière (Carex caryophyllea Latourr.)

Description de Coste :

Plante vivace de 10 à 30 cm, verte, à souche rampante-stolonifère ; tige dressée, grêle, trigone, lisse ou rude au sommet ; feuilles plus courtes que la tige, larges de 1 à 3 mm, rudes ; épi mâle solitaire, épaissi en massue, roussâtre ; 1 à 3 épis femelles rapprochés, ovoïdes-oblongs, denses, subsessiles ou l’inférieur pédonculé ; bractée inférieure brièvement engainante, membraneuse, à pointe verte en alène ; écailles brunes, mucronées ; 3 stigmates ; utricules fauves, pubescents, obovales-trigones (3 mm), sans nervures, rétrécis en bec court émarginé égalant l’écaille.

11 Laîche des renards

Laîche des renards (Carex vulpina) wikipedia.org

Description : Espèce vivace, mesurant de 30 à 100cm. Plante glabre, à tige robuste et très scabre. Feuilles larges de 4-8mm. Inflorescence cylindrique, compacte constituée de nombreux épis bisexués à fleurs mâles au sommet. Le nom provient de la ressemblance de l’inflorescence avec une queue de renard (vulpus = renard en latin). Floraison entre mai et juin. Cette végétation se développe dans les zones les plus longuement inondées où l’eau peut stagner en surface en période hivernale jusqu’au printemps. Celle-ci apprécie les zones exposées au soleil mais ne supporte pas le piétinement.

Menacée.

12 Myosotis à poils réfractés

Myosotis à poils réfractés (Myosotis nemorosa) wikipedia.org

La tige, surtout dans sa partie inférieure, est munie de poils dirigés vers le bas. La corolle, petite, bleu pâle, parfois rose, a un limbe étalé. Le calice porte des poils appliqués, courts et peu nombreux. Il est divisé jusqu’au tiers. Hauteur : 15 à 30 cm. Fleur : 4 à 5 mm. Floraison : mai à octobre. Rare et Menacé

13 Œnanthe fistuleuse

L’Œnanthe fistuleuse wikipedia.org
Inflorescence et fruits

Description : Plante vivace de 40-80 cm. Tige dressée, très creuse et striée. Feuilles à pétiole long et creux. Ombelles fructifères à 2-4 rayons courts. Fleurs blanches, parfois un peu rosées, les centrales presque insérées sur la tige et fertiles, les extérieures plus grandes et stériles. La fleur peut être visible de juin à août.

Protection et rareté : peu commun et menacée. La préservation passe par le maintien des activités pastorales (fauchage et/ou pâturage tardif vers la fin août).

14 Pétasite officinal

Inflorescence et feuillage
Pétasite officinal (Petasites hybridus (L.) P. Gaertn., B. Mey. et Scherb)

L’espèce est dioïque, les fleurs mâles et femelles étant portées sur des plantes séparées. Les fleurs sont produites au début du printemps, avant l’apparition des feuilles. Elles sont rose pâle, avec plusieurs inflorescences regroupées sur une tige de 5 à 20 cm. Les feuilles sont grandes, sur des tiges robustes de 80 à 120 cm , rondes, d’un diamètre de 40 à 70 cm avec des pétioles allant jusqu’à 1,5 m.

15 Plantain d’eau lancéolé

Plantain d’eau lancéolé Photo lechemindela nature.com

Plante vivace de 10 à 60 cm, il forme une touffe compacte à la base, sans tige apparente. Ses feuilles sont vertes, nombreuses, dressées, en forme de fer de lance – on dit “lancéolées”, presque glabres ou duveteuses. Elles portent 5 à 7 nervures très saillantes, qui résistent à la cassure.

épi

Les fleurs, disposées en épi court et cylindrique, ont de minuscules pétales bruns et des étamines, elles, bien visibles. Période de floraison : mai-novembre.

16 Renouée bistorte

Renouée bistorte (Persicaria bistorta) www.preservons-la-nature.fr

La renouée bistorte tire son nom de la forme de sa racine deux fois tordue (bis-torta) qui rappelle la forme d’un serpent (d’où son autre nom de serpentaire).

Description de Coste : Plante vivace de 20-80 cm, glabrescente, à souche épaisse contournée ; tige dressée, simple, peu feuillée ; feuilles glauques-pubérulentes en dessous, à bords rudes non roulés, les inférieures largement oblongues obtuses, à limbe brusquement rétréci et décurrent sur le pétiole, les supérieures acuminées, sessiles-embrassantes, à longue gaine non ciliée ; fleurs roses, en épi terminal oblong-cylindrique et compact ; 8 étamines saillantes ; 3 styles libres ; fruits de 4-5 mm, trigones à angles tranchants, brun luisant.

Epi de la Renouée bistorte wikipedia.org

Les fleurs individuelles sont roses avec cinq segments périanthes, huit étamines, trois carpelles fusionnés et trois styles gratuits. Le fruit est une noix noire brillante. La floraison a lieu en juin et juillet. Rare en Avesnois

17 Scirpe des bois

Scirpe des bois

Description Espèce vivace, mesurant de 40 à 100 cm. Floraison entre juin et août. Plante glabre, à tige dressée. Longues feuilles vert clair, planes, rudes et aiguës au sommet. Inflorescence très rameuse en grande ombelle composée de nombreux épis vert brun réunis en petite tête. Cette espèce se développe toujours sur des sols hydromorphes humides à engorgés et assez riches. Espèce remarquable et protégée en Nord Pas-de-Calais.

18 Séneçon aquatique

Senéçon aquatique fr.wikipedia.org
Séneçon aquatique en fleur

Description de Coste :

Plante vivace ; souche courte, fibreuse ; tige de 4-8 dm, dressée, glabre, à rameaux florifères étalés-dressés ; feuilles glabres, les radicales et les inférieures longuement pétiolées, lyrées-pennatiséquées, à segments latéraux petites, parfois nuls, ceux des feuilles suivantes obliques, à segment terminal très ample, ovale ou elliptique, crénelé ou presque entier, feuilles supérieures sessiles, pennatipartites, à oreillettes laciniées ; calicule à folioles courtes ; celles de l’involucre ovales-lancéolées, acuminées ; akènes tous glabres ou au moins ceux de la circonférence ; capitules à fleurs jaunes en corymbe lâche.

***

Bon nombre de ces espèces ne supportent absolument pas le pâturage telles que la Laîche des renards, le Myosotis à poils rétractés, l’Œnanthe fistuleuse, le Scirpe des bois, ou bien encore le Séneçon aquatique.

Ces prairies sont rares et en régression. Le drainage et l’intensification des pratiques agricoles menacent leur préservation. Elles sont de plus menacées par le reboisement .

Mesures à prendre : maintien de pratiques agricoles extensives avec une fauche annuelle la première quinzaine de juillet. Mise en place de bandes refuges au sein des prairies fauchées, le long des haies. Protection foncière et réglementaire (plan local d’urbanisme intercommunal).

I B. Les Prairies de fauche mésophiles

Ces prairies sont moyennement humides, occupant des positions topographiques plus élevées que les prairies humides, les mettant ainsi à l’abri des inondations. Elles sont disposées sur des sols relativement drainants, mais suffisamment épais pour disposer d’une bonne réserve en eau et ne pas subir de trop forts déficits en eau pendant l’été. Leurs espèces caractéristiques sont la Renoncule acre (Bouton d’or), la Fétuque des près ou le Fromental élevé. Ces prairies offrent l’hospitalité à une dizaine d’espèces patrimoniales.

19 Alchémille glabre

Alchémille glabre commons.wikimedia.org

L’alchémille glabre a des feuilles basales arrondies et lobées, dentées, glabres ou avec des poils sur les bords et les nervures à la face inférieure. Les pétioles ont souvent des poils appliqués. Les lobes sont un peu triangulaires. Ses fleurs verdâtres sans pétale ont de longs pédicelles glabres. Hauteur : 10 à 20 cm. Fleur : 3 à 4 mm. Floraison : mai à juillet.

20 Barbarée intermédiaire

Barbarée intermédiaire
Barbarée intermédiaire
Les fleurs sont disposées en grappes étroites, de couleur jaune pâle et mesurent 5 à 6 mm. Photo commons.wikimedia.org

Description de Coste : Plante bisannuelle, à saveur amère ; tige de 20-30 cm, dressée, triquètre ; feuilles inférieures pennatiséquées, à lobes ovales-oblongs, les supérieures pennatifides, à lobes latéraux oblongs-linéaires, le terminal plus grand ; fleurs petites, à pétales dépassant peu le calice ; grappe fructifère étroite, à pédicelles épais, dressés ; siliques courtes (2-3 cm), épaisses, rapprochées et plus ou moins appliquées contre l’axe, à pointe courte. Floraison d’avril à juillet.

Autre description : La tige est anguleuse, dressée, souvent ramifiée dès la base, de 30 à 80 cm de hauteur. Les feuilles inférieures sont profondément divisées. Les feuilles supérieures sont divisées et sessiles. elles enserrent la tige par deux oreillettes ciliées. Les fleurs sont disposées en grappes étroites, de couleur jaune pâle et mesurent 5 à 6 mm. Sur la plante adulte, les siliques qui renferment les graines sont presque parallèles à la tige.

21 Campanule à feuilles rondes

Campanule à feuilles rondes
Campanula rotundifolia L., 1753
Campanule à feuilles rondes Photo Hans Hillewaert

Description (Flore de l’Abbé Coste) : Plante vivace de 10-50 cm, glabre ou pubérulente, à souche grêle, gazonnante ; tiges grêles, courbées-ascendantes, arrondies, presque nues au sommet ; feuilles radicales (souvent détruites) arrondies en cœur, dentées, les caulinaires inférieures linéaires-lancéolées, entières ou peu dentées, les supérieures linéaires ; fleurs bleues, penchées, peu nombreuses, en grappe ou en panicule lâche ; boutons et pédoncules dressés avant la floraison ; calice à lobes linéaires, dressés ou étalés, égalant le tiers ou la moitié de la corolle ; celle-ci de 1-2 cm, en cloche large, à lobes étalés ; capsule penchée.

C’est donc à l’extrémité de tiges grêles de 30 à 50 cm que s’épanouissent, à partir de boutons dressés, ses quelques fleurs d’un bleu plus ou moins prononcé. Si la grande majorité de ses feuilles apparaissent comme fines et étroites, seulement visibles bien avant la floraison, celles de la base sont longuement pétiolées et rondes. Floraison : juin à août. Peu commun et taxon quasi menacé en Avesnois.

22 Corydale à bulbe plein

Corydalis à bulbe plein (Corydalis solida) commons.wikimedia.org
Corydale à bulbe plein fr.wikipedia.org

Description (Flore de l’Abbé Coste) : Souche vivace, renflée en bulbe plein et solide ; tige de 10-30 cm, simple, portant 2-4 feuilles, avec 1-3 écailles au-dessous des feuilles ; feuilles 2 fois triséquées, à segments en coin, incisés-lobés ; bractées herbacées, incisées-digitées, rarement dentées ou même entières ; fleurs purpurines, parfois blanches, en grappe terminale, dressée, s’allongeant après la floraison ; éperon allongé, à peine courbé et atténué au sommet ; pédicelle de la longueur de la capsule. Floraison : mars à mai.

Cette espèce patrimoniale est considérée comme rare en avesnois : elle a été aperçue à Saint-Hilaire-sur-Helpe au bord de route, notamment au lieu-dit de la Tuilerie. Cette espèce des milieux frais et humides se retrouve en bordure des haies à l’ombre et sur sol frais. Source : Parc Régional Naturel de l’Avesnois

23 Epiaire officinale

Epiaire officinale (Stachys officinalis)
Épiaire officinale, feuilles basales disposées en rosette wikipedia.org

Touffe dense de feuilles obtuses, allongées, crénelées et gaufrées. Hauteur : 10 à 80 cm. Floraison : En juillet-août, grands épis de fleurs dont la couleur est variable. Elle est assez rare et quasi menacée en Avesnois.

Description complète de la Stachys officinalis (Linné) Trevisan 1842 :
Plante : vivace de 10 à 80 cm dressée ou ascendante variable.
Pilosité : velue au moins à la base.
Tiges : à base arquée grêle portant 1 à 3 paires de petites feuilles.
Feuilles : pétiolées oblongues en cœur fortement nervées réticulées régulièrement crénelées vertes velues ou glabres à limbe deux à quatre fois plus long que large à marges à peu près parallèles.
Inflorescence : épi compact ou interrompu parfois un ou deux verticilles inférieurs espacés.
Fleurs : rose à rouge ou blanc.
Calice : tubuleux en cloche velu ou glabrescent faiblement nervé à dents lancéolées aristées à peine ou le double plus courtes que le tube.
Corolle : environ 15 mm à tube saillant sans anneau de poils à lèvre supérieure entière pubescente dépassant beaucoup les étamines.


24 Fétuque capillaire

Fétuque capillaire. Assez rare et taxon quasi menacé en Avesnois
Fétuque capillaire. Photo Petr Filippov
Festuca filiformis Pourr. (Syn. Festuca ovina L. var. capillata (Lam.) Hack.)

Description de Coste

  • Plante vivace de 15-50 cm, glabre, à souche fibreuse
  • tiges grêles, lisses ne présentant aucune aspérité ou un peu rudes au sommet, à 2 noeuds
  • rejets stériles à gaines enroulées, fendues jusqu’à la base
  • feuilles d’un vert pâle, très fines, capillaires, cylindracées, rudes
  • ligule très courte, biauriculée
  • panicule verdâtre, longue de 3-8 cm, oblongue, étroite, à rameaux solitaires
  • épillets petites (4-6 mm), elliptiques, à 3-6 fleurs mutiques
  • glumes inégales, aiguës
  • glumelle de 3 mm étroitement scarieuse, aiguë ou mucronulée
  • ovaire glabre.

Espèce visible à Obrechies : en bordure de la Solre sur une surface prairiale relativement modeste, différents cortèges floristiques prairiaux s’y expriment avec notamment la présence de deux habitats d’intérêt national. En effet, dans les parties les moins humides se développe la Succise des prés (Succisa pratensis) et la Fétuque capillaire (Festuca filiformis) formant alors des ourlets intéressants. Source PNRA

25 Luzule blanchâtre

Luzule blanchâtre
Auteur de la photo Konrad Lackerbeck
Les fleurs blanches, parfois cuivrées sont groupées par deux à six en glomérules qui forment une inflorescence à rameaux étalés.

Plante vivace de 30 à 70 cm aux feuilles caulinaires très longues, dépassant souvent l’inflorescence . Elle possède des périgones très blancs en glomérules plus denses. Floraison : de Juin à Août. Elle est très rare dans la région. Elle a été repérée dans le bois du Chêneux à Obrechies, le taxon est classé vulnérable.

26 Pulmonaire officinale

Pulmonaire officinale Photo planteset.com
Pulmonaria officinalis

Ce sont des plantes vivaces hautes de 15 à 50 cm, formant de petites colonies. Le rhizome ramifié porte des tiges feuillues et des tiges fleuries vertes et grossièrement poilues. Pendant la floraison, de mars à avril, elles atteignent 30 cm de haut. Les feuilles sont couvertes de poils, vertes à taches blanches. Celles de la base sont lancéolées, pointues au sommet et arrondie à la base munie d’un pétiole, celles des tiges sont alternes, allongées et sessiles. Les fleurs sont pentamères, à court pédoncule, à calice en forme de cloche et corolle infundibuliforme, d’abord pourpre puis virant au bleuâtre. Le fruit consiste en 4 nucules ovoïdes, vaguement carénées, brillantes et sombres. Elles deviennent rares dans les prairies moyennement humides de notre territoire. La Pulmonaire officinale est l’une des plus anciennes herbes médicinales. Ses feuilles et ses tiges fleuries contiennent de l’acide silicique partiellement soluble, du muci­lage, des saponines et d’autres substances glucosidiques aux propriétés anti­inflammatoires et vulnéraires.De nos jours elle est utilisée principalement pour soigner les maladies des voies respiratoires supérieures, à savoir la bron­chite chronique chez les personnes âgées.

27 Raiponce en épi

Raiponce en épi (Phyteuma spicatum L.) © Revel, wikipedia

Description de Coste) : Plante vivace de 30-70 cm, glabre ou pubescente, à souche renflée-charnue, pivotante, émettant ordinairement 1 seule tige droite, feuillée dans les deux tiers inférieurs ; feuilles radicales longuement pétiolées, un peu plus longues que larges, ovales en coeur, faiblement nervées, crénelées-dentées ; les moyennes et les supérieures étroites, sessiles, presque entières ; fleurs d’un blanc jaunâtre ou d’un bleu clair, en têtes oblongues-cylindriques ; bractées linéaires en alêne, dépassant les fleurs inférieures ; étamines glabres ; 2 stigmates. La Raiponce en épi est rare en région avesnoise.

28 Valériane dioïque

Valériane dioïque
Fleurs mâles photo by Jeffdelonge
Fleurs femelles photo hautemarne-nature.com

La Valériane dioïque ou Valériane des marais (Valeriana dioica) est une plante herbacée vivace de la famille des Caprifoliacées. Elle mesure de 10 à 40 cm de haut, ce qui lui vaut le nom de petite valériane (comparativement à la valériane officinale). Ses feuilles inférieures sont longuement pétiolées, leur limbe est entier, ovale, tandis que les feuilles caulinaires sont sessiles, pennatiséquées, le lobe terminal plus grand que les latéraux. Fleurs blanches-rosées, en corymbe de fleurs lâches, en tête terminale. Bractées florales lancéolées, glabres. Espèce remarquable et protégée en Nord Pas-de-Calais

***

La diversité floristique demeure intéressante dans ces prairies qui restent peu ou pas fertilisées. Cependant elles se raréfient dans l’Avesnois, étant matière à une exploitation agricole plus intensive, avec apports de fertilisants qui ont pour conséquence de banaliser la flore en favorisant certaines espèces de Graminées banales au détriment des plantes caractéristiques de milieux plus pauvres, très sensibles à l’enrichissement du sol. De plus certaines de ces pâtures fauchées font l’objet de pâturage, l’alliance de ces deux pratiques diminuant les spécificités de chaque prairie. Pire, d’autres pâtures sont mises en culture. Cette tendance au retournement des prairies pour mise en culture transforme fortement le paysage bocager.

Mesures à prendre : la problématique de la conservation de ces prairies mésophiles nécessite le maintien de pratiques agricoles à caractère extensif, proches des pratiques traditionnelles. Il est donc impératif de préserver ces prairies gérées uniquement par fauche annuelle adaptée. Il est également indispensable de supprimer la fertilisation qui dégrade ces milieux spécifiques, l’eutrophisation des eaux qui alimentent la nappe des prairies accentuant cette détérioration.

I C. Les prairies alluviales

Ces prairies se développent sur des secteurs inondés de 3 à 6 mois par an. Elles s’étendent sur des alluvions modernes essentiellement minérales apportées par les cours d’eau. Du lit mineur (le cours d’eau proprement dit avec ses berges cf chapitre II Plans et Cours d’eau) au lit majeur (l’ensemble de la zone inondable par la nappe phréatique ou lors des grandes crues par le cours d’eau lui-même) c’est tout une mosaïque de végétations aquatiques et hygrophiles qui se succèdent. Plus particulièrement dans ces prairies alluviales, au Jonc articulé sont associées deux espèces patrimoniales : l’œnanthe fistuleuse et le Gaillet des marais , les deux espèces étant très sensibles au pâturage et à la durée des inondations hivernales.

13 Œnanthe fistuleuse

Œnanthe fistuleuse Photo Christian Fischer wikipedia
Œnanthe fistuleuse

Plante de 40 à 80 cm caractérisée par ses tiges et ses pétioles creux à parois très minces et donc très compressibles. Feuilles découpées en segments linéaires. Fleurs blanches non ou peu involucrées. Fruits réunis en boules. Floraison de Juin à Août. Espèce Menacée, protégée en région Nord Pas-de-Calais complétant la liste nationale / Article 1.

29 Gaillet aquatique

Gaillet aquatique Gaillet fangeux Photo Ivar Leidus licence CC BY-SA 3.0

Description de Coste : Plante vivace de 20-80 cm, verte, glabre, à souche grêle ; tiges faibles, diffuses-ascendantes, très scabres et accrochantes, garnies sur les angles de petites aiguillons réfléchis ; feuilles verticillées par 6-7, lancéolées-linéaires, acuminées-mucronées, uninervées, denticulées-scabres aux bords et à la nervure dorsale.

Corolle en forme de roue, constituée de quatre pétales blancs soudés à la base qui mesurent environ 1,5–2,5 mm

Fleurs blanches, en cymes terminales et latérales, courtes, écartées, formant une panicule étroite, feuillée ; pédicelles à peine plus longs que les fleurs, les fructifères étalés-divariqués ou réfractés; corolle à lobes ovales-aigus ; anthères jaunes ; fruits petites, noirâtres, glabres.

Galium uliginosum L., 1753 : il ne faut pas le confondre avec le gaillet des marais. Il possède des mucrons, et ses feuilles sont verticillées par 6 ou 8, jamais par 4. Très sensible au pâturage et à la durée des inondations hivernales; groupement végétal assez rare et menacé en région.

***

Cet ensemble de prairies constitue un complexe favorable à la flore mais aussi à la faune qui y trouvent des milieux propices à la reproduction ou à la chasse. Or ces prairies principalement situées dans les vallées de l’Helpe-Majeure et de la Hante sont en net déclin , devenues rares et vulnérables. Dans la vallée de l’Helpe-Majeure, le barrage du Val-Joli explique cette nette régression. Conserver les prairies alluviales actuelles est une nécessité. Les mesures de sauvegarde passent par une interdiction de drainage ou de plantation de peupliers.

I D. Les prairies pâturées hygrophiles

Ces prairies relèvent des systèmes des vallées alluviales, accompagnées de prairies mésophiles sur les coteaux. Elles sont soumises à des inondations prolongées et restent franchement humides en été. Les espèces dominantes déclinées sont selon la durée d’inondation et la charge de pâturage la Renoncule rampante, le Vulpin genouillé, le Jonc glauque et la Puliculaire dysentérique. Une seule espèce patrimoniale est observée à Obies : la laîche aiguë, dans un milieu à la charge de pâturage peu élevée et comprise entre mi-mai et mi-septembre.

30 Laîche aiguë

Laîche aigüe wikipedia.org

Deux ou trois épis mâles surmontent trois ou quatre épis femelles. Les écailles des fleurs femelles sont d’une brun noirâtre, à carène verte. Elles sont aiguës comme les écailles des fleurs mâles. Les utricules sont aplatis, à bec court. Hauteur : 0,5 à 1,2 m. Feuille : 4 à 8 mm de largeur. Floraison : mai-juin.

***

En conclusion ces quatre systèmes prairiaux liés à des milieux humides ont un intérêt écologique majeur en accueillant bon nombre d’espèces à valeur patrimoniale de l’Avesnois. Ils doivent donc être préservés d’une gestion agricole intensive d’autant que d’une part au contact des prairies humides on y rencontre les mares, les étangs , et que d’autre part à l’affleurement des prairies les plus humides , on y observe des formations de grandes herbes, souvent denses, parfois luxuriantes et difficilement pénétrables. Celles-ci correspondent à des milieux généralement non exploités par l’homme ou bien de façon exceptionnelle et donc riches en biodiversité. Les peuplements les plus élevés sont ceux de la roselière, dominée par le roseau à balais, les cariçaies formant une strate plus basse composée de laîches. Roselières et cariçaies bordent fréquemment les plans d’eau et cours d’eau.

II Les Plans et Cours d’eau

II A Les Plans d’eau : étangs et mares prairiales

Situées au milieu des prairies, parfois à proximité de boisements, les mares prairiales peuvent constituer un habitat privilégié . Elles peuvent présenter une floche riche et diversifiée, pour peu que la qualité de l’eau soit préservée et que les berges ne soient pas trop abruptes. A ces mares se joignent les étangs en tant que milieux aquatiques d’origine anthropique . Parmi les herbiers aquatiques de ces deux milieux, nous pouvons notamment observer plusieurs espèces patrimoniales.

4 Catabrose aquatique

Catabrose aquatique Matt Lavin – CC BY-SA 2.0

Nous l’avons rencontrée dans les dépressions inondées des prairies humides mais elle se développe également en bordure de mares prairiales en Avesnois. Elle se retrouve généralement en bordures amphibies des petits cours d’eau sur substrat vaseux. Espèce rare et vulnérable des milieux peu enrichis; elle est protégée en région.

15 Plantain-d’eau lancéolé

Plantain d’eau à feuilles lancéolées (Alisma lanceolatum)

Description de Coste :
• Plante vivace de 10 cm à 1 m, glabre, à souche bulbeuse.
• Tige nue, prostrée à dressée, raide.
• Feuilles toutes radicales, longuement pétiolées, lancéolées, atténuées aux deux bouts.
• Fleurs le plus souvent roses, petites (1 cm de diamètre), en verticilles espacés formant une panicule pyramidale. Pétales 2-3 fois plus longs que les sépales.
• Carpelles nombreux, ovales-obtus, très serrés, très comprimés, à 1-2 sillon(s) sur le dos, verticillés sur 1 rang sur un réceptacle plan.

Vivace aquatique vivant à 20-25 cm de profondeur. Feuilles lancéolées, vert bleuâtre, de 30 cm de long, souvent plus petites au-dessus de l’eau. Porte des panicules de 20-70 cm de haut, de fleurs rose pourpré, de 1,5 cm.

17 Scirpe des bois

Scirpe des bois

Description de Coste

  • Plante vivace de 50 cm à 1 mètre, glabre, à souche épaisse rampante
  • tiges solitaires, robustes, dressées, trigones à faces convexes, lisses, feuillées
  • feuilles longues, larges de 8-15 mm, planes, rudes aux bords et à la carène
  • épillets vert noirâtre, petites, courts (3-4 mm), ovoïdes, presque tous sessiles et agglomérés en petites têtes, formant une ample panicule composée non ou peu dépassée par 2-3 bractées
  • écailles obtuses mucronées
  • 3 stigmates
  • 6 soies scabres égalant l’akène trigone mucroné.

Écologie en avesnois : prairies de fauche hygrophiles et bords des eaux (mares). La Scirpe des bois est de plus en plus vulnérable dans notre région.

31 Nénuphar blanc (étang)

Nénuphar blanc (Nymphaea alba L., 1753) Auteur de la photo Jacek Halicki Wikimédia Commons

Description (Flore de l’Abbé Coste) : Feuilles larges, suborbiculaires en cœur ; fleurs blanches, rarement roses, grandes, flottantes, à odeur suave ; sépales 4, lancéolés, blancs en dedans, marces-cents ; pétales nombreux, sur plusieurs rangs, sans fossette nectarifère, les extérieurs dépassant le calice ; fruit subglobuleux, couvert de cicatrices provenant de la chute des pétales et des étamines. Floraison : juin à septembre.

32 Potamot nageant

Potamot nageant (Potamogeton natans)

Plante vivace, glabre, à tiges simples, très allongées ; feuilles grandes, toutes longuement pétiolées, les submergées réduites au pétiole à la floraison, les flottantes coriaces, largement ovales ou oblongues, arrondies ou un peu en cœur à la base, avec une zone de jonction limbe-pétiole décolorée et deux plis saillants au-dessus du pétiole (transition limbe-pétiole formant un angle marqué) ; pédoncules de la grosseur de la tige ; épi fructifère long de 3 à 6 cm, cylindrique, assez lâche ; carpelles gros (4 à 6 mm sur 3), verdâtres, ovoïdes-ventrus, à peine comprimés, à carène obtuse, à bec court un peu arqué. Il s’agit d’un herbier enraciné d’espèces à feuilles immergées des mares permanentes. Cette espèce remarquable a été observée au bord d’un étang à Eppe-Sauvage, situé au nord de la commune à proximité de la Forêt.

33 Potamot perfolié

Potamot perfolié (Potamogeton perfoliatus L)

Le Potamot perfolié pousse à partir de rhizomes très ramifiés, portant des feuilles immergées engainantes plutôt linéaires et des feuilles flottantes plutôt elliptiques. Les stipules sont plutôt délicates et tombent généralement peu de temps après le déploiement de la nouvelle feuille. L’espèce fleurit de juin à août, avec des inflorescences denses avec des fleurs hermaphrodites verdâtres discrètes, voir insignifiantes. Ces épis atteignent de un à trois cm de long, hors de l’eau dans le but de la pollinisation anémophile (par le vent). Les fruits (noix) sont assez épais avec deux à trois millimètres de longueur. Source : aquaportail.fr

Espèce rare et vulnérable inventoriée dans une mare prairiale à Saint-Hilaire-Sur-Helpe. Protection régionale, taxon protégé au titre de l’arrêté du 1/04/1991.

34 Renoncule à feuilles capillaires

Renoncule à feuilles capillaires (Ranunculus trichophyllus subsp. trichophyllus) Photo C SOPHY ECF

Description de Coste : Plante vivace, à tiges grêles ou assez robustes, creuses ; feuilles normalement toutes découpées en lanières capillaires, molles ou assez raides, étalées en tous sens ; stipules formant une gaine ventrue, libres dans la moitié supérieure ; pédoncule ne dépassant pas la feuille au moment de la floraison ; fleurs à pétales écartés à la base, 1-2 fois plus longs que le calice, à onglet jaune ; stigmate presque ovale ; carpelles hérissés, à sommet un peu aigu ; réceptacle ovoïde, hérissé. – Plante très polymorphe. Taille : 20 cm à 1 mètre Diamètre de la fleur : 6-12 mm Couleur(s) florale : blanc, jaune Floraison : avril à juin. En avesnois, elle est assez rare et quasi menacée. Elle figure sur la liste Rouge Nationale.

35 Renoncule aquatique

Plante aquatique (Ranunculus aquatilis L., 1753)

Herbe vivace de 10-30 cm ; à tige robuste, fistuleuse ; feuilles normalement de 2 formes, les submergées découpées en lanières capillaires, les flottantes élargies en rein, à 3-5 lobes plus ou moins profonds ; stipules longuement adhérentes au pétiole ; pédoncules égalant ou dépassant un peu les feuilles ; fleurs grandes, à pétales 1-3 fois plus longs que le calice, obovales, à onglet jaune ; étamines dépassant le pistil ; carpelles nombreux, gros, à bec court ; réceptacle globuleux, hérissé. Plante très polymorphe.

L’espèce est peu commune et est protégée (Liste rouge européenne IUCN 2012). Cet herbier a été répertorié à Obies dans une mare à émersion estivale ( eaux stagnantes).

36 Renoncule peltée

Renoncule peltée (Ranunculus peltatis)

Herbe vivace de 10-50 cm ; glabre, très feuillée ; feuilles normalement de 2 formes, les submergées dotées de longs pétioles et découpées en lanières capillaires, les flottantes, vertes, à pétiole court et fortement divisées en segments élancés et légers. Période de floraison : juin juillet

Il s’agit d’un herbier immergé des eaux calmes peu profondes (fossés et mares) nécessitant une eau propre et pauvre en substances nutritives. En cas d’eutrophisation des eaux, la renoncule peltée est parmi les premières espèces à disparaître. Elle peut donc être utilisée comme indicateur d’état des écosystèmes des mares. Dans notre région elle est rare et vulnérable.

***

Les mares prairiales sont certes des réserves naturelles d’eau servant à abreuver le bétail mais leur rôle écologique majeur est de concentrer une grande biodiversité, leurs différents niveaux d’eau permettant l’installation de ceintures végétales, chacune constituée d’espèces distinctes. Elles sont aussi le lieu de reproduction et de vie d’une partie de la faune. Cependant de graves menaces pèsent sur cet écosystème : comblement par les sédiments, destruction des berges par le piétinement des animaux avec pour conséquence une dégradation de la qualité de l’eau, l’accumulation des pesticides par les eaux de ruissellements appauvrissant la flore et tuant aussi les larves aquatiques, l’introduction d’espèces exotiques généralement très néfaste à la vie dans les mares. Des mesures de gestion s’imposent afin d’entretenir ces mares : curage régulier, aménagement des berges avec à la fois une clôture mais aussi un dispositif d’aménagement pour l’abreuvage des bêtes, contrat avec les agriculteurs s’interdisant l’utilisation des pesticides dans ces prairies.

II B Les Cours d’eau

Le fonctionnement naturel d’un cours d’eau interagit avec ses milieux proches, permettant l’existence, nous l’avons dit, de roselières et de cariçaies, mais aussi de marais. Une gamme d’espèces patrimoniales tire profit de ces habitats naturels.

11 Laîche des renards

Laiche des renards Photo G Guillot. Zoom-nature. 

Le Carex vulpina (Laîche des renards) est une espèce végétale appartenant à la famille des Cypéracées. Il pousse dans des prairies de fauche hygrophiles à Noyelles-sur-Sambre et dans les marais au bord de la Sambre à Sassegnies. Etablie sur une souche rhizomateuse épaisse, la Laîche des renards présente des tiges dressées robustes, de section triangulaire, dont les angles, aigus, sont coupants. Ses feuilles dont la gaine est brun foncé sont disposées de façon alterne à la base des tiges. Espèce très sensible à la perturbation de ses habitats; elle est rare en avesnois et menacée. Elle est sur la liste Rouge Régionale.

30 Laîche aiguë

Laîche aigüe Wikimédia.org

À Obies, des cariçaies à Laîche aiguë (Carex acuta) ont été observées. La Laîche aiguë est une espèce patrimoniale en Nord-Pas de Calais. Source PNRA : Les Inventaires Communaux de la Biodiversité (ICB)

37 Dorine à fleurs alternes

Dorine à fleurs alternes

Petite plante vivace d’une quinzaine de centimètre, aussi appelée Cresson dorée ou Cresson des rochers. Ses feuilles caulinaires sont alternes, réniformes et crénelées. Les supérieurs teintées de jaunes. Ses fleurs sont jaunâtres, brièvement pédicellées, rapprochées en glomérules formant une cyme corymbiforme. La couleur jaune d’or des feuilles supérieurs et des fleurs a donné son nom de « Dorine » à cette plante. Habitats de présence: Vallons forestiers inondables liés à des petits cours d’eaux vives. Végétations basses des sources, ruisseaux et suintements. Source Parc-naturel.avesnois.fr

La Dorine à feuilles alternes est une plante qui se rencontre dans les zones de suintement de petits boisements à Hon-Hergies, à Solrinnes et à Berlaimont.

38 Épilobe des marais

Épilobe des marais (Epilobium palustre)

Plante de 20-80 cm, dressée ou ascendante, glabrescente, à souche traçante, émettant des stolons souterrains, filiformes, blanchâtres ; tige arrondie, sans lignes saillantes ; feuilles opposées, sauf les florales, lancéolées-linéaires, atténuées à la base, sessiles, ordinairement entières et à bords enroulés ; fleurs rosées, petites (4-6 mm) penchées avant la floraison ; pétales dépassant peu le calice ; stigmate en massue ; graines lisses, prolongées en appendice court portant l’aigrette (Description de Coste).

Elle a été aperçue dans des végétations herbacées hautes et humides à Bousignies-sur-Roc. Elle est assez rare et le taxon est quasi menacé dans notre région.

39 Laîche vésiculeuse

Laîche vésiculeuse (Carex vesicaria L.) Photo sysbio.Univ-lille1.fr
Laîche vésiculeuse Photo sysbio.Univ-lille1.fr
Photo sysbio.Univ-lille1.fr : plusieurs épis mâles ; utricules coniques, insensiblement rétrécis en pointes ciliées dans l’entre-deux

Description de Coste : Plante vivace de 40 à 80 cm, verte, à souche rampante ; tige triquètre, à angles aigus et scabres ; feuilles égalant à peine la tige, larges de 4 à 8 mm, scabres ; épis mâles 2 à 3, linéaires, fauves ; les femelles 2 à 3, gros, cylindriques, denses, écartés, dressés ou l’inférieur penché et assez longuement pédonculé ; bractées sans gaine, égalant ou dépassant la tige ; écailles blanchâtres, lancéolées-acuminées ; 3 stigmates, utricules roussâtres, glabres, dressés, vésiculeux, ovoïdes-coniques (6 mm). Nervés, à bec long lisse et bifide dépassant l’écaille.

Son habitat : Berges des cours d’eau, fossés humides, zones marécageuses. Assez rare. Taxon de préoccupation mineure.

40 Lentilles d’eau à plusieurs racines

Lentilles d’eau à plusieurs racines (Spirodela polyrhiza)

Les lentilles d’eau sont des petites plantes vertes qui flottent à la surface des eaux riches en substrats nutritifs. Leurs feuilles ovales, arrondies, à la face inférieure rouge sont pourvues de racines. Les lentilles ne forment pas de fleurs, elles n’utilisent donc pas la reproduction sexuelle: elles se multiplient par voie végétative.

41 Nard raide

Nard raide
Nard raide Photo preservons-la-nature.fr

Description de Coste :Plante vivace de 10-40 cm, glabre, à souche épaisse densément gazonnante ; tiges filiformes, raides, nues dans le haut, à un seul nœud ; feuilles glauques, raides, enroulées-filiformes, à ligule ovale ou lancéolée ; épi dressé, grêle, unilatéral, raide, lâche, peu fragile, violacé ; épillets sessiles, solitaires dans les excavations de l’axe, alternes sur deux rangs et étalés après la floraison, linéaires en alêne, à fleur unique et aristée ; glumes nulles, remplacées par une dent à la base des excavations ; glumelle inférieure coriace, carénée, aristée ; 3 étamines. ; un seul stigmate, très long, terminal ; caryopse glabre, linéaire-trigone, libre.

Le Nardus stricta L., 1753 est très rare, vulnérable et est protégé au niveau régional (taxon protégé au titre de l’arrêté du 1/04/1991). Il a été observé en 2013 à Eppe-Sauvage dans des végétations herbacées hautes et humides.

42 Véronique à écussons

Véronique à écussons (Veronica scutellata Loïc Cocquel, Conservatoire d’Espaces naturels 2012)

Description
Espèce vivace, mesurant de 10 à 40 cm. Floraison entre juin et septembre. Plante glabre, ramifiée dans sa partie inférieure. Feuilles opposées, sessiles, lancéolées linéaires, pourvues de petites dents courbées vers le bas de la feuille. Fleurs blanches ou rosées, peu nombreuses. C’est une espèce héliophile, oligotrophe préférant donc les milieux ouverts et pauvres en éléments nutritifs. Assez rare, elle a été observée dans des marais et prairies tourbeuses à Noyelles-sur-Sambre en 2016. Source : parc-naturel-avesnois.fr

***

Menaces et solutions : Qualité de l’eau dégradée par l’utilisation de produits phytosanitaires et la proximité du bétail— Réglementation des nitrates et pose de clôtures .

III Les Petits boisements

Des espèces patrimoniales se rencontrent aussi dans des zones forestières humides de petite taille. Voici la liste de ces espèces liées à ces milieux forestiers.

III A. Les Clairières et Lisières forestières

43 Balsamine n’y touchez pas

Balsamine des bois ou Balsamine n’y touchez pas (Impatiens noli-tangere)

Description de Coste : Plante annuelle, glabre, d’un vert clair ; tige de 20-50 cm, dressée, succulente, cassante, renflée aux nœuds ; feuilles alternes, pétiolées, ovales, lâchement dentées, molles et minces ; fleurs irrégulières, jaunes, ponctuées de rouge à la gorge, 3-4 sur des pédoncules axillaires, grêles, étalés, les latérales sans pétales ; calice pétaloïde, caduc, à 5 sépales dont 2 très petits ou nuls, le postérieur très grand prolongé en éperon ; 5 pétales inégaux, le supérieur grand, concave, les autres soudés deux à deux et formant de chaque côté une lame bifide; 5 étamines, à anthères soudées recouvrant l’ovaire ; style nul, 5 stigmates soudés et sessiles ; capsule oblongue-prismatique, à 5 loges polyspermes, à 5 valves s’ouvrant avec élasticité et s’enroulant en dedans de la base au sommet.

Elle a été rencontrée en colonies à Lez-Fontaine à la lisière d’un boisement de hêtres. Les fruits éclatent au contact et projettent les graines jusqu’à 2 mètres.

44 Gagée à spathe

Gagée à spathe wikipedia.org
Inflorescence de la Gagée à spathe wikipedia.org

La Gagée à spathe est une espèce vivace mesurant de 10 à 20 cm fleurissant d’avril à mai. Elle présente une tige qui naît entre deux bulbes et qui porte une seule feuille. La feuille caulinaire est en forme de spathe concave lancéolée. Les fleurs jaunes sont réunies en corymbe glabre.

Elle ne se trouve dans le Nord-Pas-de-Calais que dans la région de Bavay : Audignies. Elle est d’une rareté exceptionnelle. Elle bénéficie d’une protection au niveau national.

45 Séneçon de Fuchs

Séneçon de Fuchs

Plante vivace de la famille des Astéracées haute de 60 à 180 cm. Les capitules jaunes de 2 à 3 cm (juillet septembre) sont radiés, en panicule ombelliforme, formés de 5 ligules et de 8 à 14 fleurs tubuleuses. Il y a 8 bractées sur un seul rang. Les feuilles sont lancéolées, finement dentées, pétiolées, rarement sessiles.

Elle est peu commune et elle se trouve dans des ourlets de clairières acidophiles comme à Solrinnes ou des lisières de bois moyennement humides comme dans le bois de la Carnoye à Obrechies.

46 Stellaire des bois

Stellaire des bois (Stellaria nemorum)
Stellaire des bois ou des forêts

Description de Coste :

– Plante vivace, pubescente au sommet, à stolons souterrains, radicants et épigés 
– tiges de 20-50 cm, arrondies, pubescentes, rampantes et nues à la base, puis redressées et feuillées 
– feuilles ovales en coeur, acuminées, les inférieures longuement pétiolées, les supérieures sessiles 
– fleurs grandes, en cymes terminales lâches, pauciflores, pubescentes-glanduleuses 
– bractées herbacées 
– sépales lancéolés-aigus, pubescents 
– pétales 2-3 fois plus longs que les sépales, divisés bien au delà du milieu en 2 lobes divergents 
– capsule cylindrique, presque 1 fois plus longue que le calice.

Elle est assez rare, elle se trouve dans des milieux tels que les lisières de forêts sur sol frais à humide comme à Solrinnes.

III B. Boisements et Bosquets

28 Valériane dioïque

Valériane dioïque
Valériane dioïque

47 Géranium livide

 Géranium livide Wikimedia Commons

Plante vivace, pubescente, à souche épaisse, noueuse, oblique; feuilles polygonales, palmatifides, à 5-7 lobes larges, ovales-lancéolés, profondément incisés•dentés ; fleurs d’un violet noir ou d’un lilas livide, assez grandes; pédoncules uni-biflores, plus longs que la feuille; pédicelles fructifères allongés, dressés ou étalés; bractéoles linéaires obtuses; sépales à pointe courte et glabre ; pétales entiers, orbiculaires, très étalés dépassant le calice; filets des étamines ciliés à la base; carpelles pubescents, fortement ridés en travers au sommet (Description de Coste)

Le Géranium livide est une espèce de Géranium sauvage très rare en Nord-Pas-de-Calais. Elle est présente dans des petits boisements à Hon-Hergies.

48 Gesse des bois

Gesse des bois (Lathyrus sylvestris)
Gesse des bois

Description de Coste :

– plante vivace de 1 à 2 mètres, glabre 
– tiges largement ailées, grimpantes 
– feuilles toutes à 1 paire de folioles lancéolées 
– pétioles largement ailés 
– vrilles rameuses 
– fleurs d’un rose sale mêlé de vert, assez grandes (14-18 mm), 4-10 en grappes lâches sur des pédoncules dépassant à peine la feuille 
– style arqué-ascendant, tordu sur son axe 
– gousses de 5-6 cm sur 6-8 mm, comprimées, veinées, glabres, munies sur le dos de 3 côtes peu saillantes, denticulées 
– hile égalant la moitié du contour de la graine

A Obrechies, le bois du Chêneux, qui a fait l’objet d’un plan de gestion et d’inventaire en 2013, accueille des espèces protégées en région comme la Gesse des Bois. (PNRA). Espèce peu commune et protégée en Nord-Pas-de-Calais.

49 Hellébore vert

Hellébore vert (Helleborus viridis)

Description de Coste :

– plante glabre ou pubescente, inodore 
– tige de 20-40 cm, annuelle, nue jusqu’aux rameaux 
– feuilles radicales 1-2, détruites pendant l’hiver, pédalées, à 9 11 segments lancéolés ou oblongs, finement ou profondément dentés 
– les florales sessiles, digitées, vertes 
– fleurs verdâtres ou rosées, peu nombreuses 
– sépales étalés, à peine concaves, plus longs que les étamines 
– pétales dépassant la moitié des étamines 
– follicules presque aussi larges que longs, à bec égalant la moitié de leur longueur.

Assez rare; Boisements à Mecquignies.

50 Luzule des bois

Luzule des bois (Luzula sylvatica)
Luzule des bois

Plante de 30 à 90 cm avec des fleurs (avril-mai) par 3-4 en inflorescence lâche, ramifiée. Les pétales bruns ou roussâtres ont une raie médiane verte. Les bractées inférieures sont plus courtes que l’inflorescence. Les feuilles vert foncé luisant sont velues au bord et au niveau de la gaine. Elle pousse dans des forêts sur sol acide, riche en humus. En avesnois elle est assez rare et protégée, visible dans le bois de Féfu à Bousignies-sur-Roc.

51 Myosotis des bois

Myosotis des bois

Espèce bisannuelle mesurant de 10 à 50 cm. Floraison entre mai et juillet. Plante à tige velue. Feuilles oblongues-lancéolées velues. Fleurs en grappes raides, bleues, parfois roses ou blanches. Le limbe est plan, la corolle large de 4 à 8 mm. Le calice présente des poils crochus. L’espèce est peu commune voire assez rare et bénéficie d’une protection au niveau régional.

Son habitat : Bois clair et humide : spécificité du Pays de Mormal.

52 Orchis mâle

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est image-144.png.
Orchis mâle (Orchis mascula ) © Gaëtan Rey, CEN 2014
Orchis mâle
Orchis mâle

Description de Coste :Plante vivace de 15-50 cm, glabre, à tubercules ovoïdes entiers ; feuilles étalées, oblongues-lancéolées obtuses souvent maculées de brun ; fleurs purpurines ou roses, en épi multiflore cylindracé ou ovale assez lâche ; bractées à 1-3 nervures, égalant l’ovaire ; divisions extérieures obtuses, aiguës ou acuminées, les latérales étalées ou redressées, la supérieure et les 2 intérieures conniventes ; labelle presque plan ou plié, ponctué de pourpre, trilobé, à lobes peu inégaux, le moyen échancré ; éperon ascendant-horizontal, cylindrique en massue, égalant l’ovaire.

L’Orchis mâle (Orchis mascula), espèce protégée, se développe dans le bois du Coquelicant à Saint-Hilaire -sur-Helpe (PNRA). Elle est peu commune et protégée régionalement.

53 Pâturin de chaix

Pâturin de chaix (Poa chaixii )

Description de Coste : Plante vivace de 50 cm, à 1 mètre, glabre, à souche courtement rampante ; tiges dressées ou ascendantes, comprimées, lisses ; feuilles vertes, distiques sur les rejets stériles, larges de 4-10 mm brusquement mucronées et souvent en cuillère au sommet, rudes ; gaines très comprimées, souvent rudes, la supérieure bien plus longue que le limbe ; ligule courte, tronquée ; panicule oblongue-pyramidale, étalée, à rameaux inférieurs nus réunis par 3-5 ; épillets ovoïdes-oblongs à 3-5 fleurs glabres à la base ; glumes inégales, à 1-3 nervures ; glumelle ovale-aiguë, non ciliée, à 5 nervures saillantes.

Rare (boisement à Saint-Hilaire-sur-Helpe) et quasi menacé.

54 Saxifrage granulée

Saxifrage granulée ou Saxifrage à bulbilles wikipedia.org
 Fleur de Saxifrage granulée 

Description

Espèce vivace, mesurant de 15 à 60 cm. Plante recouverte de poils visqueux remarquable par sa multiplication végétative à l’aide de bulbilles se développant à l’aisselle des feuilles basilaires. Feuilles à limbe bordées de grandes dentelures. Fleurs blanches composées de cinq pétales, longues de 12-17 mm en grappe lâche. Cette espèce se développe dans des prairies sèches moyennement riches en nutriments, pelouses sur sables pauvres en bases ou en voie de décalcification. Floraison entre mai et juin. Menacée d’extinction en Avesnois.

55 Sureau à grappes

Sureau à grappes commons.wikimedia.org
Fleurs du Sureau à grappes (Sambucus racemosa)
Fruits du Sambucus racemosa

Arbuste (atteint 4 m). Peu rameux. Écorce gris-brun à brun-roux, avec nombreuses verrues (lenticelles) ; moelle orangée. Feuilles opposées, composées de 3-7 folioles (jusqu’à 8 cm), lancéolées, longuement pointues, dessus vert fonce, glabre, dessous vert Clair duveteux ; bord denté (10-25 cm) ; à la base du pétiole, une ou plusieurs glandes nectarifères. Fleurs jaunâtre-verdâtre, hermaphrodites, au bout de rameaux courts, en têtes denses, dressées. Entomogamie. Fruits en juillet-août (4-5 mm), globuleux, rouges, en grappes dressées ; dispersés par des oiseaux, surtout rouge-gorge et rouge-queue noir. Peu commun en Avesnois (Milieu forestier à Audignies).

56 Trèfle intermédiaire

Trèfle intermédiaire (Trifolium medium)

Le trèfle intermédiaire est une plante vivace présente dans les forêts qui possède une tige dressée, en zigzag. Il ressemble au trèfle des prés (T. pratense), mais s’en distingue par son absence de marques blanches sur les feuilles et ses stipules plus élancées et à pointe plus longue. Période de floraison : Juin–août.

  • Tige flexueuse redressée. Hauteur : 20–45 cm.
  • Feuilles composées de 3 folioles elliptiques veinées et presque entières. Présence de stipules rétrécies en pointes.
  • Fleurs roses ou rouges de 15 à 20 mm formant un globe à l’extrémité de la tige.
  • Fruit : Cosse indéhiscente incluse dans le calice.

***

Menaces sur ces milieux forestiers : déforestation et plantation mono spécifique (exemple : les peupliers). Solutions : Adapter les périodes d’exploitation forestières pour ne pas abîmer les sols , privilégier les essences locales, développer des zones de lisières, conserver les arbres morts…

IV. Autres habitats, autres espèces patrimoniales

IV A. Bois calcaires clairs et secs

57 Laîche à utricules tomenteux

Laîche tomentause (Carex tomentosa) Photo Sysbio Université Lille I

C’est une plante rhizomateuse haute de 20 à 50 cm. Les feuilles sont plus courtes que la tige, étroites, planes et raides. L’inflorescence est formée d’un épi mâle brun surmontant un à trois épis femelles verts cylindriques situés à l’aisselle d’une bractée raide, horizontale et plus ou moins foliacée. Les utricules sont tomenteux et dépourvus de bec. Il y a trois stigmates. Floraison : avril à juillet. Sa présence est exceptionnelle et a été signalée dans un bois à Sassegnies (PNRA). Son taxon est menacé d’extinction et l’espèce figure sur la liste rouge à la fois régionale et nationale. Présente à Sassegnies.

IV B. Bois clairs et secs

58 Campanule fausse raiponce

Campanule fausse raiponce (Campanula rapunculoides) wikipedia.org

Description :

– plante vivace moyenne à grande, grêle, velue ou presque glabre
– feuilles ovales, cordiformes, les inférieures longuement pétiolées, les supérieures plus étroites et sessiles
– fleurs violettes ou pourpre foncé, 20-30 mm, pendantes, en longues grappes ; lobes du calice réfléchis

Espèce peu commune, non menacée et aperçue dans des bois et endroits secs (Lez-Fontaine, Solrinnes).

IV C . Bois clairs et broussailles

59 Ophrys abeille

Ophrys abeille (Ophrys apifera)

Description de Coste : Plante vivace de 20-50 cm, glabre, à tubercules subglobuleux ; feuilles oblongues ; bractées dépassant l’ovaire ; fleurs 3-10, en épi long et lâche ; divisions extérieures roses ou blanches, ovales-oblongues, étalées, les 2 intérieures courtes, lancéolées subtriangulaires, rose verdâtre, veloutées ; labelle plus court que les divisions extérieures, suborbiculaire, brun pourpre velouté, marqué d’une tache et de lignes glabres, trilobé à la base, les 2 lobes latéraux verticaux et coniques, le moyen grand, subglobuleux, trilobé au sommet, à appendice replié en dessous ; gynostème à bec long et flexueux.

labelle de l’Ophrys abeille

Son labelle (troisième pétale modifié de la fleur des orchidées) évoque l’abdomen d’une abeille d’où son nom. Cette belle orchidée qui s’auto-féconde très fréquemment est inféodée à des zones sèches : pelouses calcicoles, broussailles et bois clairs (observée à Hon-Hergies).

IV D Prairies sèches

60 Céraiste des champs 

Céraiste des champs (Cerastium arvense)

Le Céraiste des champs est une plante herbacée de 10 à 30 cm qui fleurit d’avril à septembre. Ses fleurs de 15 à 20 mm sont en panicule ombelliforme lâche, dichotome. Elles ont des pétales divisés en 2, presque 2 fois plus longs que le calice et 5 styles. Le calice et le pédoncule sont velus-glanduleux. Les feuilles sont lancéolées, toutes sessiles. Les feuilles bractéales sont largement membraneuses au bout. Ses graines sont dispersées par les fourmis. Le Céraiste des champs se rencontre dans les prairies à sols calcaires légers comme à Noyelles-sur-Sambre. Il est peu commun et quasi menacé.

61 Petit rhinanthe

Description de Coste :

Petit rhinanthe (Rhinanthus minor) wikipedia.org

– Plante annuelle de 5-50 cm, glabre ou presque glabre à tige effilée, simple ou rameuse, à feuilles intercalées entre la ramification supérieur et l’épi nulles ou 1-2 paires 
– feuilles oblongues-lancéolées ou lancéolées, crénelées-dentées 
– bractées glabres, vertes ou rougeâtres, rhomboïdes-triangulaires, atténuées, à dents inégales, aiguës ou les inférieurs aristées 
– calice glabre 
– corolle jaune, longue de 10-15 mm, non ou peu accrescente, à tube droit, à lèvres écartées, et à gorge ouverte 
– dents du casque très courtes, ovales-arrondies, d’un jaune pâle. Varie à plante basse à feuilles linéaires ou linéaires-lancéolées, avec tige rameuse inférieurement

Assez rare et vulnérable. Rencontrée à Berlaimont. (PNRA)

62 Potentille printanière

Potentille printanière (Potentilla verna)

Description (Flore de l’Abbé Coste) : Plante vivace de 5-20 cm, verte, velue ou pubescente, à souche très rameuse ; tiges latérales, faibles, étalées, dépassant peu ou point les feuilles, à poils ordinairement étalés-dressés ; feuilles inférieures digitées, à 5-7 folioles obovales, velues, dentées dans le haut, à dent terminale plus petite ; stipules radicales étroitement linéaires, les caulinaires lancéolées ; fleurs jaunes, assez grandes, en cymes lâches pauciflores ; pédicelles fructifères ascendants ou à peine courbés ; calicule à lobes plus petits que ceux du calice ; pétales émarginés, dépassant le calice ; carpelles lisses. Plante polymorphe. Elle est rare (vue à Obrechies), vulnérable et protégée au niveau de la région.

63 Scabieuse colombaire 

Scabieuse colombaire (Scabiosa columbaria0) – fourni par Michel DESCAMPS (Sysbio).

Description (Flore de l’Abbé Coste) : Plante vivace de 30-80 cm, plus ou moins poilue, à tiges ordinairement rameuses, à rameaux étalés ; feuilles pubescentes ou velues ; les radicales crénelées ou incisées-lyrées, les caulinaires ordinairement pennatiséquées, à paires presque également distantes ; fleurs d’un bleu clair, rayonnantes ; involucre à environ 10 folioles linéaires, plus courtes que les fleurs ; têtes fructifères assez grandes, ovoïdes-subglobuleuses ; calicule poilu, parcouru par 8 sillons ; arêtes calicinales noirâtres, sétacées dès la base et sans nervure, 3-4 fois plus longues que la couronne.

Plante peu commune observée dans une prairie sèche non amendée à Lez-Fontaine.

IV E. Talus

60 Céraiste des champs 

Céraiste des champs (Cerastium arvense) wikimedia.org

Se rencontre dans les talus à sols calcaires légers à Noyelles-sur-Sambre.

63 Scabieuse colombaire

Scabieuse colombaire (Scabiosa columbaria0) wikimedia.org

Feuilles inférieures crénelées, découpées ou dentées ; feuilles caulinaires à segment terminal plus grand, denté. Fleurs inodores. (talus et rocailles)

64 Orpin de Foster

Orpin de Foster (Sedum forsterianum)
Orpin de Foster (Sedum forsterianum)

Description (Flore de l’Abbé Coste) : Plante vivace de 15-30 cm, glabre, glauque, à souche non fruticuleuse, émettant de nombreux rejets stériles rougeâtres terminés par une rosette de feuilles très dense, subglobuleuse ou obconique ; tiges dressées, grêles, compressibles ; feuilles grêles, linéaires-comprimées, cuspidées, prolongées à la base, ponctuées, les caulinaires ne remontant pas dans l’inflorescence ; fleurs d’un jaune vif, subsessiles, en corymbes denses recourbés avant la floraison ; sépales plans, obtus, non épaissis ; 5-8 pétales, étalés ; base des filets glabre.

On note la présence d’une espèce exceptionnelle en Nord Pas de Calais et gravement menacée d’extinction. Il s’agit de l’Orpin de Forster (Sedum forsterianum) qui est considérée comme quasiment disparue et est indigène de l’avesnois. Elle a été observée à l’entrée ouest de la commune d’Eppe-Sauvage en bordure de la D 133 à proximité de la base de loisirs du Val Joly : Source PNRA

IV F. Tourbières

65 Prêle des bois

Prêle des bois (Equisetum sylvaticum)
Prêle des bois(Equisetum sylvaticum) wikimedia.org

Description de Coste : Haut de 10 à 80 cm, possède des tiges fertiles blanchâtres ou rougeâtres simples ou munies de rameaux courts avant maturation des spores. Épi ovale à oblong de 2 cm et obtus en son sommet, disposé en position terminale. Après maturation, la tige devient vert clair et très ramifiée, avec de longs et fins rameaux retombants, verticillés par 9 à 12 et garnis de rameaux secondaires en verticilles. A ce stade, gaines moins longues et moins larges qu’auparavant. NB : selon le stade de maturation, sa hauteur varie. Avant maturation, la tige fertile mesure de 10 à 45 cm. Après maturation, la tige stérile mesure de 25 à 80 cm. Les spores brunes roussâtres obtenues sont longues et fendues jusqu’au milieu en 3 à 6 lobes lancéolés à oblongs.

Rare, quasi menacée et protégée. Habitat : tourbières à Obies

IV F. Vieux Murs humides et Zones ombragées

66 Polypode commun

Polypode commun (Polypodium vulgare)
Polypode commun

Description de Coste : Plante vivace de 10-50 cm, glabre, à rhizome épais, un peu charnu et sucré, chargé d’écailles roussâtres ; feuilles un peu épaisses, à pétiole assez long et nu, oblongues-lancéolées, profondément pennatipartites, à 10-25 paires de segments lancéolés, entiers ou un peu dentés, alternes et confluents à la base ; sores gros (2 mm), sur deux lignes parallèles à la nervure médiane du segment.

Sa présence est rare et cette fougère a été photographiée à Hon-Hergies.

Conclusion

Les espèces florales patrimoniales sont principalement liées à un gradient d’humidité moyen à élevé et se localisent donc dans les prairies humides, les zones en eau prolongée ou bien encore dans les milieux forestiers humides. Cependant, une grande majorité de ces écosystèmes est en forte diminution disposant alors d’une végétation de plus en plus appauvrie au regard du cortège floristique. Les paysages bocagers ont en effet été profondément affectés par la modernisation agricole (arrachage des haies, drainage, arasement de talus, abandon de mares, conversion des herbages en cultures…)

En conséquence, une agriculture respectueuse de ces habitats et une gestion extensive des boisements sont primordiales pour stopper le recul de cette biodiversité florale et faunistique.

Ainsi des actions urgentes de préservation de cette flore ont été mises en place d’autant que le contexte économique agricole tend à faire diminuer les surfaces enherbées au profit de cultures. Certaines solutions ont été évoquées tout au long de cette rubrique. Le syndicat mixte du Parc Naturel Régional de l’Avesnois est le principal acteur actif de la mise en place de ces actions, en partenariat avec des associations locales comme par exemple le CPIE Bocage de l’Avesnois. Il convient pourtant dès maintenant de les intensifier et de les suivre régulièrement dans le temps avec appui technique en vue d’éventuelles corrections. Les intensifier est en effet une nécessité car les instruments classiques de la protection de la nature sont mal adaptés à la conservation de ces espaces. Les intensifier signifie donc réfléchir à d’autres mesures incitatives du type agro-environnementales et climatiques en accompagnant d’avantage financièrement les acteurs du territoire dans leurs actions de développement durable. Le classement du bocage de l’Avesnois au patrimoine mondial de l’UNESCO permettrait-il d’amplifier ces mesures incitatives ?