Eclaibes

Vue aérienne d’Eclaibes

Dès le IX e siècle, Eclaibes se voit habiter par des seigneurs issus du fameux Gérard de Roussillon, contemporain de Charles le Chauve, personnage célèbre dans les légendes des trouvères. Ces seigneurs appartenaient à une branche cadette de la maison de Chièvres dont ils adoptèrent les armes et le cri. Quelques uns moururent en Terre sainte, d’où leur nom de chevaliers de Jérusalem. Ils possédaient à Eclaibes un château.

Il est presque le seul de la région qui n’a pas été entièrement rasé.

Sa construction remonterait à la fin du XIIe siècle et constituait une redoutable défense : il était entouré d’un rempart extérieur et de douves, garni de 4 tours intérieures reliées par un second rempart ainsi qu’un pont levis enjambant les fossés extérieurs. Une exploitation agricole le cernait.

Il aurait été rebâti au XVIe siècle. Il fut plusieurs fois assiégé sous les règnes de Henri II, Louis XIII et Louis XIV ; Louis XI y séjourna en 1477. Au XVIe siècle, le fief fut vendu au seigneur de Fosteau puis passa à Charles de Croÿ qui refit le château, lequel fut démoli à la Révolution et servit de carrière de pierres.

Sur une large pierre qui surmonte l’une des portes d’entrée, on lit ces mots : « Jean d’Eclaibes, Chevalier de Jérusalem et du Mont Sinaï – 1549 ».

Du château , de nos jours, il ne reste plus que l’enceinte extérieure, recouverte par une épaisse couche de lierre, les douves en eau. Une des quatre anciennes tours a résisté au temps. C’est la tour de la Sorcière, dont la base serait encore d’époque. Les dépendances du château font désormais office d’habitation principale.

La Tour de la sorcière en 1923
La Tour actuelle
Le château d'Eclaibes
Le château d’Eclaibes
Photo: Les plus beaux villages des Hauts-de-France
blasonpierre
Le blason des Seigneurs d’Éclaibes existe encore sur l’une des pierres du Château : Ce blason est la base du Blason communal, auquel vient s’ajouter la devise des Seigneurs du château :  » A moy ne tien Esclaibes » .

Il y a une quarantaine d’années, les Compagnons d’Éclaibes avaient entrepris de restaurer une partie du château. Aujourd’hui Virginie Pouillard, propriétaire d’une partie du château, fille de Jean-Pierre, qui fut maire du village durant dix-huit ans et agriculteur, veut continuer à le faire vivre. Cependant la tâche n’est pas facile car la réhabilitation peut vite s’avérer être un gouffre financier. Voix du Nord 20/08/2016

L’église d’Eclaibes : vers 1900 le maréchal-ferrant Félix Vincent a forgé le coq du clocher de l’église qui,elle, est de 1568.
L’église St Etienne d’Eclaibes Photo Budotradan

L’église, dédiée à Saint Étienne, est située au centre du village et sur la partie haute (163 mètres au-dessus du niveau de la mer), dominant la vallée du ruisseau des « Cligneux ».

Elle appartenait à l’abbaye de Liessies, et la partie la plus ancienne date du XIIe siècle. Elle a été remaniée à la fin du XVIe et le chœur au début du XVIIe. Enfin, le clocher a été reconstruit en 1889. A l’intérieur, un très beau Saint Étienne du XVIe et un confessionnal du XVIIIe classé à l’inventaire des Monuments historiques.

C’est un édifice de dimensions modestes, dont la forme actuelle est en croix latine, comprenant une courte nef, un transept fait de croisillons dissymétriques et un chœur terminé par un chevet 3 pans. Le raccord du transept sur le bâtiment principal se fait par une voûte plein cintre sur gothique.

En 2012, elle a fait l’objet d’une rénovation complète (toiture, murs…). À cette occasion se sont révélées des spécificités architecturales très intéressantes, notamment une ouverture restaurée qui permet d’en dater la construction.

L’église possède un chœur majestueux et monacal. C’est grâce à l’abbé Lefebvre, curé de Beaufort et observant à Éclaibes, que nous pouvons admirer le chœur actuel. Il entreprit dans les années 1977/78 le décapage de la voûte qui était badigeonnée de plusieurs couches de chaux. Pour découvrir une superbe voûte faite de petites briques rouges s’appuyant sur une arcature de pierres bleues dégageant 4 clés de voûte. L’une porte l’inscription « Magdeleine d’Egmont, princesse de Chimay et du Saint Emp(ire) », au centre, un écu finement gravé qui devait être le blason du seigneur d’Éclaibes, prince De Croÿ, sur une autre clé, figurent le monogramme IHS et la date de 1629.

Quelques statues dont :

Saint-Étienne (MH) du XVI e siècle, patron de la paroisse,Sainte-Brigitte, buste reliquaire en bois sculpté polychromé du XVIII e  siècle, Saint-Anne, Saint-Arnoult, Saint-Sébastien, Saint-Roch, Vierge à l’enfant et Saint-Éloi en bois sculpté polychromé du XVIII e siècle.

Une dalle funéraire d’Alexandre Honoré, bailli d’Eclaibes mort en 1710 est classée au titre objet des MH.

Vous pouvez consulter le site de la Mairie d’Eclaibes ici pour obtenir de plus amples renseignements sur l’église.

La mairie d’Eclaibes vers 1920

La Mairie d’Eclaibes. Je vous invite à consulter son site sur lequel vous y trouverez l’actualité du village, son histoire, les travaux, les animations ….Photo Budotradan
Fontaine Rue de Beaufort
Le Monument aux Morts d’Eclaibes Université Lille 3
Oratoire N.D de Bonsecours (1779)
Oratoire N.D de Bonsecours (1779)

C’est l’oratoire le plus ancien de la commune. Il est situé au bord de la RD 307 en direction de Beaufort. Sa console est assez imposante.

Oratoire Chemin Margot
Oratoire N.D de Lourdes Chemin Margot
Chapelle
Chapelle

Cette chapelle funéraire rue du Moulin a été bâtie par Boulanger Ernest et Dubray Anna. Ils se sont mariés en 1880 à Dimechaux, lui natif de Limont-Fontaine et elle originaire de Dimechaux. Ils s’installent en tant que cultivateurs dès 1883 « Dessus du Moulin » à Eclaibes. En 1906 ils habitent avec Laure Scouflaire leur petite fille et Julia Pierrart leur servante. Anna Dubray est décédée le 31 mars 1915.

 Chapelle N.D de Walcourt RN2
Chapelle N.D de Walcourt RN2
Intérie
Intérieur
Le Calvaire d’Eclaibes

Il a été  très probablement au vu du cadastre érigé par Thomas ROGER né en 1772, garçon meunier originaire de Taisnières en Thiérache et marié à Eclaibes en 1816 à Marie Joséphine CARION. Il est cultivateur en 1854 et décède à Eclaibes le 4 mars 1858.

Le ruisseau d’Eclaibes

Ce village a connu sur le ruisseau désigné autrefois ruisseau du moulin et de nos jours ruisseau d’Eclaibes deux moulins, le Grand et le Petit. Ils appartenaient au duc d’Orléans.

Le Grand était situé plus précisément au confluent du ruisseau du Moulin et de celui de Warennes. Il faisait partie du château tout proche et remontait à 1553 comme en témoigne une pierre employée en soubassement. Moulin à farine et épeautre, il fut reconstruit en 1790 pour M. François Dewez.

Le Petit Moulin érigé en amont, à la sortie du « Grand Etang » datait de 1784.

Ils furent adjugés à la Révolution à Jean Pierre Noiret d’Avesnes qui les revendit en 1793 à Louis Mareuse de Saint-Quentin. La veuve de ce dernier les loua en 1825 à Dieudonné Dewez pour 9 ans avant de les céder en 1829 à Louis Joseph Lebeau de Maubeuge. En 1842 Elie Herbecq meunier à Eclaibes et Etienne Duhain acquirent en société les deux moulins. Etienne Duhain céda vers 1844 ses parts à Augustin Herbecq, frère d’Elie. La famille Herbecq détentrice alors des deux moulins construisit en 1862 une ferme située 10 rue de Beaufort pour y entreposer le grain à moudre.

Eclaibes Le Grand Moulin vers 1900
Eclaibes Le Grand Moulin 2013

Le Grand Moulin à deux roues, quatre paires de meules continua d’être la propriété d’Elie Herbecq. Il décéda en 1878. Ses deux filles Elise et Marie Elisa mariées respectivement à Aimé Collet et à Alfred Deharveng en héritèrent. Ferdinand Gabet, meunier à Eclaibes, loua en 1892 le moulin pour 9 ans. A cette date les propriétaires  MM. Collet-Herbecq et Deharveng indivis firent une demande de réglementation « situé sur les ruisseaux des Cligneux et de Varennes ».

En 1906 le moulin était la propriété en indivis des héritiers d’Augustin Herbecq : son fils Henri et sa fille Marie qui occupait le moulin avec son fils Henri Dupont, meunier. Ce dernier y résidait encore en 1934 mais il avait cessé en 1928 d’y produire de la farine.

Eclaibes : Moulin à farine dit le Petit Moulin, auberge du Petit Moulin : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/memoire_fr
Eclaibes Petit Moulin 2007

Le Petit Moulin, à une seule roue, était détenu en 1847 par l’autre frère : Augustin Herbecq. A son décès en 1889 ses biens revinrent à ses enfants Henri et Marie femme d’Alfred Dupont. Ceux-ci possédèrent par la suite aussi le Grand Moulin comme nous l’avons dit. Le moulin cessa de fonctionner en 1911.

Le bâtiment est aujourd’hui désaffecté après avoir été transformé dans les années 1980 en « Auberge du Petit Moulin ». Une importante digue maçonnée contient les eaux d’un vaste étang qui se prolonge au sud, vers le Bois du Temple.

Vous pouvez retrouver la description des deux moulins sur le site  culture.gouv

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L’étang du Moulin

L’étang créé dans la vallée du ruisseau des Cligneux, pour les besoins du château, date probablement du XII e siècle. Il approvisionnait les habitants en poissons et constituait la réserve de poissons de l’abbaye d’Écuélin, village voisin. Primitivement composé de deux pièces d’eau successives séparées par une digue en terre qui existe toujours, l’étang a une superficie de 5 hectares. L’endroit est situé dans un joli cadre de verdure et est propice à la solitude.

Une des branches de l’aqueduc romain Floursies Bavay passait à Eclaibes. Il suivait la rive ouest de l’étang, longeait le village et suivait ensuite approximativement le chemin de Bachant. Des traces sont encore visibles aux lieux-dits La sablonnière et le chemin Margot.

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Vue d’Eclaibes