L’Avesnois dans les années 1960

La Situation de l’Arrondissement d’Avesnes dans le Département du Nord


La réputation du département du Nord n’est plus à faire. Tout le monde connait cette laborieuse région, à la fois industrielle, maritime et agricole, puissante par l’importance de sa production, par la densité de sa population et par son étendue. Le Nord industriel, c’est notamment la trépidante agglomération Lille-Roubaix-Tourcoing, capitale du textile sous toutes ses formes : laine, coton, lin, etc… ainsi que le Bassin Houiller et Industriel de Valenciennes ; le Nord maritime, c’est surtout Dunkerque, son activité portuaire rénovée et toute la région côtière environnante ; le Nord agricole enfin, ce sont principalement les vastes cultures des Flandres avec leurs magnifiques récoltes — qualité et quantité —de blé et de betteraves principalement, puis de pommes de terre, haricots, pois, houblon, tabac, etc… sans oublier les troupeaux de vaches laitières de pure race flamande.

Mais cet ensemble n’est cependant pas tout le département, qui n’est souvent connu et cité qu’entre Valenciennes et Lille ou entre Lille et la mer du Nord.

Il y a en effet, outre le Valencionnois, le Douaisis et le Cambrésis, le Sud du département, l’arrondissement d’AVESNES, qui réunit tout ce que l’on trouve dans sa partie septentrionale, exception faite évidemment de l’activité maritime, mais avec l’appoint de ses possibilités touristiques qui attirent chaque année, et de plus en plus, les populations des grandes villes précitées et de leurs environs.

Il y a, en un mot, l’AVESNOIS, à la fois industriel, agricole et touristique, et dont l’attrait est tel que celui qui l’a découvert y revient toujours. Nombreux sont en effet les touristes qui, n’ayant jamais soupçonné l’existence de cette belle région et ayant l’occasion d’y passer, éprouvent le désir d’en apprécier de nouveau les charmes a chacune de leurs périodes de liberté.


L’AVESNOIS a comme centre, surtout administratif puisqu’il s’agit du chef-lieu d’arrondissement comportant Sous-Préfecture, Palais de Justice, Recette des Finances, Chambre de Commerce et d’Industrie, Enregistrement, Hypotheques, Etablissements d’enseignement secondaire, etc… la yille d’AVESNES-SUR-HELPE, curieusement bâtie sur une colline dominant les environs, et dont le clocher de la massive collégiale Saint-Nicolas, s’élève orgueilleusement au point culminant de la cite ; abritant un des plus célèbres carillons du Nord, dont les ritournelles s’égrènent régulie-rement au cours des heures, à la satisfaction des touristes de passage qui en font la découverte inattendue.


AVESNES est une petite ville qui ne compte qu’un peu moins de 7.000 habitants, car l’étroite ceinture de ses fortifications construites par Vauban et le territoire proche des communes environnantes n’en ont pas, jusqu’à présent, permis l’extension qui s’avère cependant de plus en plus indispensable, mais qui a bénéficié d’un gros effort de construction et de modernisation depuis quelques années.

Mais si le chef-lieu est modeste, l’ensemble de l’arrondissement est puissant dans de nombreux domaines.

Il réunit en effet actuellement près de 240.000 habitants et sa superficie totale, qui s’étend sur plus de 140.000 hectares, est partagée en 12 cantons et 151 communes.

Dans sa situation actuelle, l’arrondissement d’AVESNES est plus peuple que 17 de nos départements pris isolement.

Toute sa partie Nord et Est, c’est-a-dire les cantons de Bavay, Maubeuge, Solre-le-Château et Trélon est limitrophe de la frontière belge ; sa partie sud appartient a la grasse hierache et est mitoyenne du departement de l’Aisne ; sa partie Ouest est voisine du Cambresis, avec, au Nord-Ouest, une quinzaine de kilometres jouxtant le Valenciennois.

Les communes les plus peuplées sont les suivantes, d’après les chiffres du recensement de 1962 : Maubeuge, 27.287 habitants ; Hautmont, 18.632 ; Fourmies, 15.197 ; Jeumont, 9.660 ; Aulnoye-Aymeries : 9.609 ; Avesnes, 6.716 ; Feignies, 0.469 ; Louvroil, 6.313 ; Ferriere-la-Grande, 5.263 ; Le Ques-noy, 4.763 ; Landrecies, 4.577 ; Rousies, 4.286 ; Berlaimont, 3.980 ; Wignehies, 3.876 ; Anor, 3.797 ; Sains-du-Nord, 8.672 ; Bavay, 3.355 ; TreIon, 3.344 ; Boussois, 3.$19 ; Marpent, 3.123.

La plus petite commune, quant a la population, est Choisies, dans le canton de Sgolre-le-Chateau. Elle ne compte en effet que 93 habitants.

Quant à la superficie des communes, elle varie de 9.755 Hectares pour Locquignol (à qui appartient administrativement le territoire de la forêt de Mormal) a 103 hectares pour la commune de Raucourt-au-Bois, avec cette curieuse remarque que ces deux communes, la plus grande et la plus petite de l’arrondissement, appartiennent au même canton du Quesnoy-Est.

Apres Locquignol, les communes les plus étendues sont Trélon, avec 3.914 hectares ; Cartignies, 2.461 ; Etroeungt, 2.510 ; Prisches, 2.311 ; Fourmies, 2.297 ; Anor, 2.224 ; Landrecies, 2.170 ; Maroilles, 2.193 ; Cousolre, 2.098, etc… Pour le reste, 10 communes ont de 1.500 a 2.000 hectares ; 24 de 1.000 a 1.500 ; 65 de 500 a 1.000 et toutes les autres ont moins de 500 hectares.

L’ AVESNOIS INDUSTRIEL

Du point de vue industriel, deux centres se détachent nettement de l’ensemble : le BASSIN MÉTALLURGIQUE de la SAMBRE, et la Région de FOURMIES-AVESNES dont l’activite était autrefois presque entièrement consacrée à l’INDUSTRIE TEXTILE mais qui présente aujourd’hui un aspect quelque peu différent à la suite de l’implantation d’industries nouvelles.

On trouve ensuite le centre marbrier de COUSOLRE et environs dont l’activité et la prospérité furent autrefois très importantes, mais qui sont très diminuées à la suite de crises successives provoquées notamment par l’emploi d’autres matériaux tant pour le bâtiment que dans les autres domaines d’utilisation habituelle du marbre. Cependant, les productions utilitaires et artistiques des industriels et artisans marbriers de cette région sont encore appréciées et recherchées.

Le Bassin de la Sambre, dont le centre est MAUBEUGE, s’étend de Jeumont à Aulnoye-Aymeries en descendant du nord-est au sud-ouest.

Il comprend notamment, outre les localités précitées, Recquignies, Boussois, Marpent, Hautmont, Rousies, Louvroil, Feignies, Ferrière-la-Grande, etc… et forme une agglomeration de l’ordre de 110.000 habitants comprenant de puissantes usines et industries diverses.

C’est ainsi que l’on y trouve :

— des usines sidérurgiques (Acier Martin, acier Thomas, acier électrique) occupant près de 11.000 salaries soit 25 % des effectifs des usines de la C.E.C.A. des départements du Nord et du Pas-de-Calais. Dotés d’un équipement moderne comprenant notamment un haut-fourneau à fonctionnement entièrement automatique constituant l’une des unités les plus modernes d’Europe, ces établissements ont produit 543.000 tonnes d’acier en 1963.

–des usines transformatrices multiples : fonderies de fonte et d’acier, fabriques de matériel de chemin de fer, de machines-outils, de tubes, de tout le matériel électrique et de la câblerie, appareil de levage et de manutention, forges, chaudronneries et tôleries, moteurs mécaniques, tréfilage, étirage et laminage à froid, articles métalliques divers (boulonnerie, quincaillerie), ainsi que des fabriques de céramique, de mosaique, produits chimiques et d’isolation, glaces et verres spéciaux et articles d’optique, cette dernière activité étant localisée dans les puissantes usines de Boussois.

L’ensemble de ces productions comprend une centaine de firmes principales et occupe plus de 40.000 salaries.

Certaines de ces usines, dont Peffeetif atteint et parfois depasse 3 a 4.000 ouvriers, sont dotées d’un outillage puissant et perfectionné qui permet de les comparer aux installations les plus modernes de tous les pays. L’une d’elles, dont l’outillage va du pilon de 500 kg. à la presse de 3.000 tonnes peut fabriquer des pièces de quelques centaines de grammes jusqu’à 40 tonnes. Elle possède un train de laminoirs le plus puissant du monde capable de laminer des frettes sans soudure jusqu’à 6 m. de diamètre, 1 m. 40 de largeur et d’un poids unitaire maximum de 30 tonnes.

Quant à la région de FOURMIES-AVESNES, dont la qualité des productions lainières avait porté bien avant 1914, le renom de Fourmies dans le monde entier, elle ne consacre plus qu’environ la moitié de son activité au travail des fibres textiles et présente actuellement un important éventail d’activités nouvelles, ce qui la rend moins sensible aux crises cycliques spécifiques du marche lainier.

Le textile englobe encore une vingtaine de firmes (filatures et tissages) situées a Fourmies, Wignehies, Ohain, Trélon, Glageon, Sains-du-Nord, Avesnelles et Avesnes, occupant 2.600 salaries et traitant mensuellement un contingent de matière de l’ordre d’un million de kg.

A côté de cette industrie traditionnelle, on trouve également dans cette région des forges et aciéries, visserie, fabriques d’appareils managers et électriques, de matériel pour la photo et le cinéma, de meubles, de confections, de bonneterie, gobeleterie, cartonnerie, brosses métalliques, produits exothermiques, caravanes, sucre de lait, etc…

En dehors de ces deux principales zones industrielles, il existe encore dans l’arrondissement d’Avesnes de très nombreuses productions, depuis les appareils de chauffage et machines agricoles jusqu’aux carrières de pierrs calcaires, de dolomie, de sables, en passant par le conditionnement et l’emballage, les beurreries et fromageries, la brasserie, la cidrerie, la confiserie, des fabriques de chaussures, de bonneterie, d’engrais, de feutre, d’amiante, de chicorée, de céramique, émailleries, marbreries, gobeleterie, ferblanterie, boissellerie et aussi plusieurs exploitations forestières écoulant la production de l’immense Forêt de Mormal et autres forêts domaniales et bois communaux de Fourmies, Sains-du-Nord, Trélon, Glageon, Anor, etc…

Les industries de arrondissement d’Avesnes sont par ailleurs largement exportatrices et contribuent, pour une part relativement importante, à l’équilibre de notre balance commerciale.

C’est ainsi que les factures d’exportation visées par la Chambre de Commerce et d’Industrie en 1963 — et toutes ne sont pas obligatoirement soumises au visa — représentaient un total de 38.000 tonnes de marchandises pour une valeur d’ensemble de 35 millions de francs.

Ces exportations sont principalement constituées par des produits sidérurgiques et de la transformation des métaux, des productions des firmes textiles, des industries laitières et diverses de la région, notamment des glaces et verres spéciaux, céramiques, etc… et sont expédiées à des-tination des cinq parties du monde.

Ces chiffres, la nature des marchandises et leur destination soulignent l’importance des nombreuses productions industrielles qui donnent tout son relief à l’activité économique de l’arrondissement d’Avesnes.

L’AVESNOIS AGRICOLE

Mais si l’Avesnois est industriel, il est également et largement agricole et se caractérise précisément par un remarquable équilibre de ces deux activités principales qui lui donne une certaine indépendance économique.

Toute la partie nord de l’arrondissement montre en effet surtout des cheminées d’usine, mais toute sa partie sud, où s’active une importante industrie laitière, beurrière et fromagère, englobe l’essentiel de ses 50.000 hectares de bois ,de forêts et de cultures diverses, et de ses 80.000 hectares de pâtures plantées d’arbres fruitiers et notamment de pommiers, séparées par des haies vives, peuplées de magnifiques troupeaux de vaches laitières et de bêtes à l’engrais où dominent principalement les races hollandaise, flamande, bleue du Nord et surtout, depuis quelques années, la magnifique race frisonne pie-noire dont un important contours annuel groupant à Avesnes plusieurs centaines de bêtes souligne le constant développement.

Quelques chiffres donneront une idée de l’importance agricole de l’arrondissement d’Avesnes :

— son troupeau bovin compte environ 180.000 têtes de bétail, dont plus de 85.000 vaches laitières, soit près de 50 % du troupeau de tout le département du Nord, et l’élevage du porc y est également très important ; — on y recolte souvent plus de 50.000 quintaux de pommes, ainsi que d’autres fruits, notamment des prunes et des cerises ;

— on y traite annuellement plus de 180 millions de litres de lait une production beurrière et fromagère très importante : une dizaine d’entreprises coopératives ou privées expédient leurs fabrications (Edam, Mimolette, Gouda, Galantine, Bébé, Saint-Paulin) dans de nombreuses régions de la métropole, en Afrique du Nord, voire à l’étranger; et certains « Maroilles » ou un de ces succulents « Dauphins » aromatisés, mais qui deviennent malheureusement de plus en plus rares, font les délices des gourmets.

Quant aux marches au beurre d’Avesnes, Landrecies, Berlaimont, et de certaines autres localités de la région, ils sent fréquentés par de nombreux acheteurs, grossistes, détaillants et particuliers ; les tours des marches au beurre d’Avesnes et de Landrecies servent d’ailleurs de base officielle pour le règlement des fermages.

Et si l’ensemble des exploitations agricoles de l’Avesnois et de la Thiérache évoque parfaitement le bocage normand, avec ses pâtures peuplées de bêtes à cornes et entourées de haies vives, de nombreux connaisseurs y ont trouvé un peu plus de « fini », un peu plus de soin — pour ne pas dire plus de coquetterie — dans la tenue et la présentation du cheptel, des bâtiments de ferme, des clôtures naturelles et des arbres fruitiers.

L’AVESNOIS TOURISTIQUE

Et nous arrivons au chapitre le plus agréable, en belle saison, pour nos visiteurs : celui des possibilités touristiques offertes par l’arrondissement d’Avesnes.

Il est indéniable qu’au printemps, à l’époque de la floraison, l’aspect de l’Avesnois est enchanteur, et la beauté de ses sites vallonnés, de ses ombrages, de ses bois, de ses forêts, surprend agréablement ceux qui n’imaginent le Nord qu’obscurci par des fumées d’usines et parsemé de terrils miniers.

Qui dira en effet le charme d’une randonnée — à pied, à bicyclette ou en automobile — au début de mai, alors que les pâtures sont couvertes de boutons d’or et que les pommiers sont en fleurs, a travers cette « Petite Suisse du Nord « , orgueil de l’Avesnois, qui prend naissance à Ramousies, pour s’étendre jusqu’à Eppe-Sauvage, par Liessies et les environs, entre la forêt de Trélon, le bois l’Abbé, le bois de Belleux, le bois de Nostrimont, jusqu’aux abords de la forêt de Rance, en Belgique ?

Qui dira l’attrait d’une promenade sous bois dans cette splendide forêt de Mormal, totalisant plus de 9.000 hectares et dont les vertes frondaisons, les allées bordées de chênes séculaires vous conduisent par Locquignol vers les cerisiers de Jolimetz, vers cette douce, vieillotte et accueillante ville du Quesnoy qui, a l’abri de ses anciennes fortifications de Vauban, heureusement préservées en partie de la destruction et des « urbanistes », vous permettra de délicieuses flâneries, d’agréables parties de pêche, de canotage, de camping, sur ses étangs et sur ses lacs, sous ses délicieux ombrages, au surplus parfaitement aménagés par les soins du Syndicat d’Initiative local qui a su déceler tout le parti et tout le profit qu’on en pouvait espérer ?

Les touristes trouveront également dans l’Avesnois, parmi tant de sites charmants, comme par exemple tous les environs de Soire-le-Château, de Clairfayts à Lez-Fontaine, la fine et chantante Vallée de la Thure, qui va d’Hestrud à Cousolre en longeant la frontiere beige.

Ilss y trouveront encore d’agréables promenades aux environs immédiats d’Avesnes, par Guersignies et Waudrechies ; par Godin, Belle-Fontaine, Coutant, Fuchau, hameaux et lieux-dits niches dans la verdure et dont la découverte est toujours agréable.

Ils y trouveront aussi la forêt de Trélon, la fagne de Sains, le bois de Glageon, la haie d’Anor, le bois de Fourmies, etc… qui rassemblent,toutes les possibilités de randonnées variées, de calmes et vivifiants repos ou d’ébats sportifs chers aux jeunes générations, sans oublier l’attrait, au printemps, d’odorantes moissons de clochettes de blanc muguet et, aux approches de l’automne, d’abondantes cueillettes de champignons de pâture qui, dégustés avec du pain frais bien garni de bon beurre avesnois, constituent un véritable dejeuner de roi !

Et si, parmi les visiteurs, il en est qui sont amateurs d’archéologie, l’AVESNOIS leur offre également dans ce domaine des ressources insoupçonnées car toutes leurs promenades seront jalonnées de souvenirs historiques de toutes les époques.

Ils y verront, un peu partout, ces nombreuses petites chapelles qui ont toutes leur légende ou leur histoire. Ils y verront, par exemple, à Solre-le-Château, l’ancienne église avec son curieux clocher à bulbes et ses jolis vitraux ; l’Hôtel-de-ville non moins ancien, flanqué d’une ancienne halle sur la façade de laquelle ils déchiffreront, inscrites en belle gothique dorée, des devises rappelant aux marchands de ce temps les préceptes de probité tenus pour règle de leurs transactions commerciales

Ils découvriront dans toutes les églises des villes et des villages soit des tableaux anciens, soit de vieilles boiseries sculptées, soit des statues de pierre ou de bois dont l’origine date souvent de plusieurs siècles.

ils trouveront à Avesnelles et à Flaumont-Waudrechies les vestiges du « camp de César » ; à l’exterieur de l’église de Sémeries, un « Dieu de Pitié » du XV° siècle ; dans l’église de Ramousies, d’admirables tryptiques de la Renaissance ; dans l’église de Liessies, l’évocation d’un riche passé tant sur la toile que dans le bois ou la pierre, et, non loin de là, la chapelle de Sainte-Hiltrude dont ils aimeront la légende.

Dans une autre direction, ils trouveront le coquet village de Floursies et sa fontaine romaine dont les eaux étaient autrefois dirigées sur Bavay par un aqueduc de 20 kilomètres ; Beaufort et les ruines d’un donjon construit en 1173 par un Comte du Hainaut : Eclaibes avec son étang et les vestiges imposants d’un château-fort du moyen-age, etc…

Ces quelques citations sont faites au hasard, car la simple énumeration de toutes les curiosités anciennes qui se trouvent dans l’Avesnois serait fastidieuse, mais on peut encore signaler, à Sains-du-Nord, un château qui fut autrefois une des résidences du Prince de Talleyrand-Périgord, ancien Évêque d’Autun et Grand Chambellan de Napoléon ; à Poix-du-Nord, la maison natale du grand tragédien Talma, lui aussi familier de Napoléon 1er dont il fut le comédien préféré.

Enfin, les touristes épris d’archéologie iront admirer les vestiges de ce que fut à l’époque gallo-romaine l’ancienne capitale des Nerviens, l’antique cité de Bagacum, aujourd’hui ville de Bavay, où se rencontrent les sept chaussées Brunehaut sur lesquelles ont cheminé pendant plus de quatre siècles les légions, les denrées, les œuvres d’art et tous les produits de la civilisation, matérielle et morale, de l’antiquité.

Les fouilles entreprises à Bavay il y a déjà de nombreuses années, et qui ont permis de curieuses trouvailles réunies dans un intéressant musée local très frequenté, furent reprises avec plus d’intensité depuis 1947 et provoquèrent la mise a jour d’une véritable ville antique avec des murs encore debout, des arcs hauts de 5 mètres et un ensemble de monuments dont l’harmonieuse disposition, la construction soignée et la riche décoration font l’admiration des visiteurs de plus en plus nombreux.

Ajoutons que l’attrait touristique de notre région s’est encore accru depuis quelques années par la création à Maubeuge, d’un jardin zoologique qui fait la joie des petits et provoque aussi l’intérêt des grands par le nombre et la diversité de ses pensionnaires.

Bien sur, le « Zoo » de Maubeuge ne prétend pas rivaliser avec celui du Bois de Vincennes, mais ses créateurs sont très attentifs à son développement et il est d’ores et déjà classe le 3eme de France.

Aussi bien, l’acclimatation des diverses familles d’animaux qu’il renferme semble donner d’excellents résultats si l’on s’en rapporte au nombre des naissances régulièrement enregistrées.

Les touristes de passage dans l’Avesnois peuvent donc, s’ils le désirent, se détourner de leur chemin pour une visite au Zoo de Maubeuge : ils ne seront pas déçus

En terminant cet aperçu des possibilités touristiques de l’Avesnois, il est juste de rendre hommage à celui qui est sans doute a l’origine de l’afflux toujours croissant des visiteurs dans notre belle région. Nous voulons nommer le regretté M. Charles-Narcisse PELTRISOT, ancien Maire d’Avesnes, ancien Président du Syndicat d’Initiative de cette ville qui, inlassablement, pendant de nombreuses années, vanta sur tous les tons et en toutes occasions, par la plume et par la parole, à l’aide de brochures, d’affiches ou de discours, les charmes de sa petite Patrie et de tous ses environs.

Il semble donc utile de rappeler, en l’affirmant, que c’est à M. PELTRISOT et à son travail opiniâtre et désintéressé que notre arrondissement doit en grande partie la flatteuse renommée touristique qu’il a pu acquérir et qui ne cesse de s’amplifier.

Pour conclure, nous dirons que l’AVESNOIS, par la valeur de son travail et de ses productions, par la richesse de son sol, par l’intérêt de son passé, présente un attrait certain pour toutes les classes de la Société et mérite quelque attention de la part de ceux qui en ignorent encore les ressources et le charme.

AVESNES et tout L’AVESNOIS sont à environ 200 km. de Paris, à 100 km. de Lille et de Bruxelles : toute la région est bien desservie tant par le rail que par la route, notamment la R.N. 2 de Paris h Bruxelles qui la traverse tout entière en ligne droite, de Larouillies à Bettignies en passant par Avesnes et Maubeuge.

Et dans cette traversée, il est bon de souligner que les amateurs de bonne chère trouveront des restaurants accueillants ou l’art du « bien manger » est encore respecté.

L’AVESNOIS, surtout dans sa partie sud, est le séjour idéal pour les vacances. C’est l’air pur, le calme, le repos, la tranquillité, la santé.

Et rappelons, comme point final à ce tour d’horizon régional, la flatteuse appréciation d’un haut fonctionnaire en tournée d’inspection dans notre arrondissement et qui, découvrant ses richesses naturelles et son attrait, dit à son entourage : « Lorsqu’on arrive dans le Nord par AVESNES, on entre par le cote jardin ».