Aulnoye-Aymeries

Vue aérienne d’Aulnoye-Aymeries
Vue de la gare

Aulnoye était le village des « aulnes » dans lequel les habitants exploitaient les aulnes et les osiers rouges pour en faire des paniers et des corbeilles tressés à la main.

Il devint la ville des cheminots avec la création du chemin de fer Paris Bruxelles en 1854. Aulnoye prit un essor considérable : déjà en 1868, la gare devenue trop petite fut reconstruite et agrandie.

Au début du siècle dernier, les mutations se confirment. En 1907, la société métallurgique de Montbard crée une usine (étirage) et la compagnie des Chemins de fer français s’agrandit vers Bachant.

De 1900 à 1913, Aulnoye passe de 1 450 à 5 000 habitants. A partir de 1953, Aulnoye fusionne avec Aymeries. L’’usine de Montbard devient alors Vallourec. Dans les années 1970, près de 3 400 personnes travaillaient dans cette entreprise. Mais la crise économique est passée par là et 5 000 emplois ont été perdus en 25 ans.

Aymeries 

Ermengarde de Mons, veuve de Gossuin Ier, seigneur de Hainaut, donna en 1088 à l’abbaye d’Anchin, un domaine situé sur les bords de la Sambre, près de Berlaimont. L’abbé d’Anchin, Aymeric, y construisit un prieuré pour son monastère et aurait donné son nom à ce petit village. Depuis lors, les moines d’Anchin possédèrent le domaine d’Aymeries jusqu’à la Révolution. Il existait aussi dans le village un château-fort que possédait en 1430 Nicolas Rollin, chancelier des ducs de Bourgogne, sous Philippe le Bon et Charles le Téméraire.

Prieuré et Châtellenie et Prieuré vont connaître les malheurs liés à la guerre dont le Hainaut sera l’enjeu durant plusieurs siècles. Totalement détruits une première fois en 1543 par les troupes de François Ier, ils le seront de nouveau en 1658 par l’armée de Turenne.

2 Rue de l’Eglise (la tour pigeonnier fut abaissée au XX e siècle)
Le prieuré fut transformé en ferme dans laquelle subsistent les vestiges du cloître.

Le prieuré est restauré en 1707 par le moine Dom Becquet (Tombe visible dans l’église). Sous la Révolution, il est vendu comme Bien National au censier de Renaut-Folie, Pierre Evrard, dont l’épitaphe est sur le mur Nord de l’église. Les bâtiments contigus à l’église abritent actuellement une exploitation agricole appartenant à M et Mme Delvallée.

Le château est racheté par la famille De Rocca. Turenne et Condé en font le siège. Il est revendu en ruines en 1693 à Pierre Bady. Celui-ci, architecte de Louis XIV, en fera une somptueuse demeure. Sous Louis XV, la demeure fut aménagée en maison de campagne par l’intendant Bernières. Fénelon, archevêque de Cambrai, y fut souvent son hôte. La bâtisse servit entre 1727 et 1755 de quartier général aux grands de la Cour à l’occasion des camps d’entraînement dits « Camps de la Sambre ».

En 1789, la propriété appartient à Marie Albertine Bady, épouse du comte de Sainte Aldegonde. Le couple émigre. Le château, habité un temps par Charles Bady de Dourlers est pillé, puis cédé comme carrière de matériaux et complètement détruit. Renseignements tirés de l’article de Gérald Collet paru lors de la publication du bulletin n° 16 du CHGB.

Aulnoye-Aymeries
L’église d’Aymeries Photo Wikipédia Auteur Budotradan

L’église est la chapelle du prieuré dont elle flanquait les bâtiments. Cela explique qu’elle n’a de fenêtres que d’un seul côté. On remarque sur le seuil l’inscription commémorative rimée d’Antoine Rollin, seigneur d’Aymeries, mort en 1497.

Pierre commémorative de Antoine Rollin, Grand Bailli de Hainaut et Marie d’ AILLY, son épouse sur le parvis (pierre datée 1497 – classée MH)
Photos Colette CHGB
Photos Colette CHGB
Photos Colette CHGB Décembre 2009

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L’église Saint Martin Rue St Martin
Intérieur de l’église saint Martin d’Aulnoye

Construite en 1908 par les paroissiens, elle devient en 1938 salle des fêtes lorsque l’église du Sacré Cœur devient opérationnelle. Elle redevient église en 1940 après le bombardement et l’incendie du Sacré Cœur, avant de redevenir salle des fêtes en 1950.

En 1975 la sécurité de l’église du Sacré Cœur oblige à la fermeture de celle-ci. Saint Martin redevient église. 

La Rénovation de l’église Saint-Martin eut lieu en 2007.
Son clocher, très contemporain a fait beaucoup parler. Finalement il a pris sa place dans le paysage aulnésien.

La cloche fêlée de l’église Saint-Martin a été remplacée par celle de l’ancienne église Saint-Éloi (celle de droite).
La cloche fêlée de l’église Saint-Martin a été remplacée par celle de l’ancienne église Saint-Éloi (celle de droite). Photo VDN

En avril 2017, l’une des cloches de l’église Saint-Martin d’Aulnoye-Aymeries ne sonnait plus comme il se devait. Elle fut remplacée par la cloche de l’ancienne église Saint-Éloi – aujourd’hui devenue immeuble locatif.

L’église du Sacré Cœur
L’église du Sacré Cœur et Pensionnat Jeanne d’Arc

L’ancienne église du Sacré Coeur fut démolie en 1986.

L’église Saint Raphaël Photo Google 2013 Rue Madame Pierre Curie

L’église Saint-Raphaël est construite vers 1960 pour desservir une cité abritant des logements de cheminots, située à Aulnoye-Aymeries. Sa construction est financée par l’archevêché de Cambrai et la paroisse. Le chantier est confié à l’architecte lillois Fernand Dumont vers 1960. Située rue Pierre Curie, elle est construite en brique. Elle bénéficie d’un vaste parvis qui l’isole de la chaussée. L’unique vaisseau est éclairé par une bande de fenêtres rectangulaires. Aucun clocher ne la signale. Seule une croix apposée en façade indique la fonction de l’édifice. Source MH

L’église Saint Eloi Photo Google 2019

L’église Saint-Eloi est élevée dans un quartier résidentiel en expansion de la ville d’Aulnoye-Aymeries. Sa construction est financée par l’archevêché de Cambrai, le doyenné et la paroisse. Le chantier est confié en 1960 à l’architecte audomarois Joseph Philippe, disciple du moine-architecte Dom Bellot, de l’abbaye de Wisques (Pas-de-Calais). Les travaux sont menés en 1961 et 1962.
L’église Saint-Eloi abrite un lieu de culte et des salles paroissiales dans un seul bâtiment, élevé en brique. L’entrée, abritée par un élément à pan de couverture unique, dessert les deux parties de l’ensemble. La nef de plan rectangulaire peut accueillir 400 personnes. L’éclairage est assuré dans le choeur par un pan de vitrail en dalle de verre et dans la nef par une bande éclairante qui court sous le toit. Le vitrail du choeur est dû au verrier Allain, de Meudon, une statue de saint Eloi au RP Gossens, sculpteur. Source MH

Hôtel de Ville et son kiosque Année 1950 Ce kiosque construit vers 1934-1935 sur la Place de l’Hôtel de Ville subit les bombardements de 1940 et fut par conséquent rasé en 1958.
Hôtel de Ville : un bel exemple d’architecture art-déco

Le conseil municipal donne un avis favorable à la construction d’un nouvel hôtel de ville le 24 avril 1927 et valide les plans des architectes Joseph Ségers et Albert Rouzé, datés de mars 1927. La commission des bâtiments civils critique la faible épaisseur des murs de façade, le manque d’éclairage et de ventilation de certaines pièces, et surtout le beffroi qui n’est pas en harmonie avec l’ensemble. Des modifications de toiture et un autre projet de beffroi (belvédère) sont proposés et validés. Néanmoins, il semble que les moyens n’ont pas été suffisants : l’édifice n’a pas la profondeur ni la toiture prévues. Le conseil municipal délibère pour les travaux de décor en 1929 : la ferronnerie est confiée à M. Alexandre et la décoration intérieure (moulurations) à M. Steyaert. L’horloge, fournie par Henry-Lepaute, est installée en 1934. La création de la rue, l’alignement et le classement de la place où a été construit l’hôtel de ville sont dus à l’ingénieur municipal Dubus en 1934. Source MH

Restauré au début des années 2000, l’Hôtel de Ville dispose d’un carillon trônant dans le Beffroi.

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Salle de théâtre Léo Ferré en 2004 Photo du bulletin municipal
Salle de théâtre Léo Ferré Décembre 2021

Aulnoye Aymeries dispose depuis 1983 d’un théâtre qui porte le nom de Léo Ferré . Il a été modernisé, agrandi et inauguré pour la seconde fois le 9 octobre 2021 par le maire Bernard Baudoux en présence de la veuve du poète, très émue lorsque la photo d’inauguration datant du 20 novembre 1983 fut dévoilée dans le hall du théâtre.

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Monument aux Morts d’Aulnoye Université Lille 3
Aulnoye-Aymeries A ses morts de la Résistance et de la Déportation.
Mémorial anglais 1914 1918 rue Parmentier
Croix (1822) Chemin du Noir Dieu.
Croix (1822) Chemin du Noir Dieu.
1822 INRI
1822 INRI

A la date de 1822, et ce depuis les temps les plus anciens, le chemin du Noir Dieu était la « frontière » entre les terres d’Aymeries et celles d’Aulnoye.     La parcelle sur laquelle est érigée cette croix appartenait au patrimoine de la famille MARY DELVALLEE (Source : Gérald Collet CHGB- SIAA).

5 oratoires sont présents sur la commune.

Le  Chapitre de Maubeuge détenait à Aulnoye la ferme de Mérimont qui fut vendue comme bien national à un dénommé Gau le 15 Thermidor An 4 (ADN 1 Q 21/1010).

La Ferme de Mérimont (70 Rue de Leval)
La Ferme de Mérimont

2 brasseries ont existé à Aulnoye-Aymeries :

Brasserie Carpentier

la brasserie Carpentier au 146 rue de l’Hôtel de Ville, fondée par Adrien Carpentier en 1851 et qui produisit de la bière jusqu’en 1954

la brasserie coopérative l’Émancipatrice au 5 rue de Dourlers, fonctionnant de 1926 à 1944 et dirigée par Michel Mathieu jusqu’en 1934 puis par M Naveaux jusqu’à son endommagement en juin 1944 par un bombardement. Elle fusionna avec l’Union de Coopérateurs de Caudry.

Usine de production de chaux
Vue de l’ancienne usine de production de chaux Photo Janvier 2022

Ce four à chaux a été créé dans les années 1870 1880. Il s’est arrêté en 1924 puis vendu. Parmi les anciens propriétaires on trouve Thierry Desgardin pour les meubles Lecomte et Jean Louis Dormigny qui ouvrira plus tard le Shopi juste à côté. Il a été démoli entre fin avril et mi mai 2022, étant effondré de partout et devenu dangereux. A sa place l’arrivée prochaine d’un Leclerc drive.

La gare d’Aulnoye
Image illustrative de l’article Gare d'Aulnoye-Aymeries
La Gare d’Aulnoye

La station d’Aulnoye est mise en service le 21 octobre 1855 par la Compagnie des chemins de fer du Nord lorsqu’elle ouvre la section de Saint-Quentin à Hautmont. En 1865, elle a toujours son bâtiment voyageurs provisoire.En août 1885, le Conseil général du Nord a communication de travaux en cours pour améliorer et développer les installations des voies et des signaux4.

La gare devient le siège d’un important dépôt après la Première Guerre Mondiale dont le poste d’aiguillage se trouvait placé au sommet d’une tour, dite tour florentine, conçue par les architectes GustaveUmbdenstock et Raoul Dautry5 .elle a été restaurée en 2002.

Depuis 2010, les installations de sécurité (aiguillages, signaux) sont gérées par un PIPC, remplaçant deux postes d’aiguillages mécaniques7.

La tour Florentine : Tour d’aiguillage des dépôts
Tour Floentine

Après la Première Guerre Mondiale, la Compagnie des Chemins de Fer du Nord décide de reconstruire les sites ferroviaires détruits sur de nouvelles zones géographiques, non enclavées dans les gares, comme c’était le cas pour la commune d’Aulnoye-Aymeries. Les ingénieurs de la Compagnie du Nord, propriété de la famille Rothschild, décident alors d’établir de nouveaux dépôts-standards afin de rentabiliser au plus vite les installations ferroviaires du réseau à reconstruire (notamment à Lens, Béthune, Lille-Délivrance, Laon et Saint-Denis). A ce titre, ils établissent des plans-type de rotondes, dépôts, tours florentines, adaptés par la suite à leurs sites d’implantations. Le nouveau dépôt d’Aulnoye-Aymeries se met en place dès 1920 et sera par la suite étendu sur la commune de Bachant. En raison des reliefs plats de notre région, les postes d’aiguillage useront d’une spécificité architecturale qui n’est pas sans rappeler les beffrois de nos communes : la tour florentine. Elle permettait, grâce au système d’aiguillage Mors, d’effectuer des manœuvres d’aiguillage à distance, assurant une plus grande sécurité des agents du chemin de fer. La manœuvre d’un levier déclenchait une série de moteurs électriques, des arbres, des poulies et des fils pour aboutir au contact de deux rails qui changeait l’itinéraire de la machine à vapeur. C’est à l’architecte alsacien Gustave Umbdenstock que l’on doit la réalisation de cette tour. Ce dernier fut en effet appelé à travailler pour les chemins de fer par l’intermédiaire de Raoul Dautry, son ancien professeur à Polytechnique, alors ingénieur en chef-adjoint de l’itinéraire des réseaux. culture.gouv.fr

L’usine Vallourec

En 1839, la société de l’Espérance implante les premiers hauts fourneaux à Aulnoye-Aymeries, ravitaillés en fer par le gisement de Saint Aubin.
La première usine de fabrication de tubes sans soudure du groupe Montbard Aulnoye est construite en 1906.

Vieille usine avant sa destruction partielle

Cet édifice est appelé la vieille usine et a été en grande partie détruite en 1990. Une autre usine, appartenant au groupe Montbard-Aulnoye, est construite entre 1928 et 1930. La liste de travaux des Lafitte, établie par le petit-fils de l’architecte, Eric Lafitte, mentionne la construction des bureaux et de logements de cadres de la société Vallourec (nom de fusion). L’usine a également construit des cités ouvrières. En 1932 les deux usines d’Aulnoye fusionnent puis en 1937 ce sont les groupes Louvroil et Montbard Aulnoye qui fusionnent. En 1957 la société des Tubes de Valenciennes et Denain à Louvroil est intégrée au groupe Montbard Aulnoye, devenant Vallourec (Valenciennes, Louvroil, Recquignies)

Vue générale du centre de recherches

Le centre de recherches est construit en 1959-60 par l’architecte Edouard Albert. En 1990, la tuberie et l’usine de filetés se séparent afin de former deux sociétés distinctes devenant la société Vallourec Oil & Gas (usine de filetés) en 1994 et Tubes. Cette dernière fusionne en 1997 avec Mannesmann, devenant Tubes Mannesmann fabricant des tubes d’acier destinés à l’industrie pétrolière. 
Présence de machines : un four tournant, le perceur (machine allemande) , vers 1930, l’élongateur, le lisseur, le calibreur, un laminoir. Source MH

Voir le site culture.gouv.fr

La Cité ouvrière

Dès son implantation, l’usine métallurgique construit une cité pour loger ses employés dans son environnement immédiat. Les différentes parties s’échelonnent entre 1928 et 1955. La localisation est définie par les rues Saint-Martin, Anatole France, rue des Fleurs, rue Ampère, rue de l’ Industrie, rue de Leval, Impasse d’ Arsonval. L’ilot principal, constitué d’environ 240 maisons à 1 étage et combles, est en forme de « cité-jardin ». Les maisons sont mitoyennes ou semi mitoyennes, alignées face à la rue. Pas de garage. Le jardin est derrière, loti en parcelles étroites. Peu ou pas d’ornementation à l’origine, ce type de maison ouvrière est destinée aux ouvriers à revenus modestes. Pour les cadres, (contre-maîtres, ingénieurs) si la dimension reste modeste, on note un léger et parfois un net recul par rapport à la rue et des éléments d’ornementation (menuiseries – lucarnes). Les dernières implantations sont équipées d’un garage. Sources : Etudes du Projet « Beauregard » et « Inventaire général 2001 »

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Les Nuits Secrètes est un festival de musiques actuelles qui se déroule trois jours durant à Aulnoye-Aymeries le dernier week-end de juillet. Créé en 2002 sous le nom initial des Estivales le festival est rebaptisé Les Nuits secrètes en 2003.

La particularité de l’événement est de proposer des « parcours secrets ». En montant dans un bus sans connaître les destinations et les artistes programmés, les spectateurs sont amenés à faire des découvertes et ce dans des lieux totalement insolites du territoire de la Sambre-Avesnois, spécialement aménagés pour l’occasion (église, champs, grange, château, etc.).

Toujours dans le but de faire découvrir de nouveaux artistes, le festival offre la possibilité à des groupes inconnus de se produire sur le festival en ayant sélectionné ceux-ci au préalable par l’organisation de tremplins.

L’ancien pont en béton

En novembre 2008, l’ancien pont a tiré sa révérence laissant définitivement la place à un équipement moderne et sécurisé.

Le Pont Bleu à Aulnoye-Aymeries
Autre vue du Pont Bleu