Villers-Pol occupe le versant droit de la vallée de la Rhônelle avec quelques écarts sur le plateau. La chaussée romaine, qui va de Bavay à Cambrai, le traverse.
Le village appartenait au chapitre de Cambrai, qui possédait dès 885 la terre et la cure. Il s’appelait alors Villers-l’Évêque, pour prendre au XIII e siècle le nom d’un titulaire du chapitre, Monseigneur Pol.
Des notables de Valenciennes et de Le Quesnoy possédaient au XV e siècle des bois, terres, et courtils dans le village. Il arrivait que les mouvances de fiefs et les passations d’héritages familiaux tombaient en partie dans l’escarcelle de l’évêché. La paroisse de Villers-Pol, qui comprenait aussi Orsinval, dépendait du décanat de Valenciennes, et cela du XII e siècle jusqu’à la Révolution.
En 1790, un incendie ravagea l’église ainsi qu’une trentaine de maisons.
Au cours des XIX° et XX° siècles l’église fut fréquemment réparée. Ses dimensions sont inhabituelles avec sa voûte atteignant 18 mètres, et la longueur de son chœur mesurant 12,50 mètres. Perché à 40 mètres, le coq est visible de loin.
Monument avec médaillon tête de poilu. Ornementation végétale : palme Ornementation associée : Sabre et Feuilles de chêne entrecroisés.
Au lieu dit « la Croisette », une stèle est érigée à un carrefour constitué par trois chemins qui rejoignent la voie romaine allant de Bavay à Cambrai. Elle rappelle qu’en septembre 1944, en ce lieu, l’abbé Lehu, curé de Villers-Pol et d’Orsinval fut tué par les Allemands.
Un premier calvaire est érigé en 1787. En 1852, un autre le remplace. Comme le premier, il est ouvert vers l’ouest, le Christ étant tourné vers le soleil couchant.
Bien que la famille Monier-Delsart l’ai fait édifier, à ses frais, sur son propre terrain, un maire décide, cinquante-sept ans plus tard, que le calvaire doit être retourné. Un procès s’ensuit avec la famille propriétaire. La municipalité l’emporte, et depuis,(1909), le calvaire fait face à la rue de Valenciennes.
Occupée dès la fin août 1914 par les troupes allemandes, Villers-Pol est restée loin des combats jusqu’en novembre 1918 date à laquelle le village a été le théâtre de violents combats entre les troupes britanniques et allemandes pour la prise du secteur. Ce cimetière a été créé à cette date pour inhumer les victimes des deux camps, pour la plupart tombées le 4 novembre 1918.
Il y a maintenant 119 victimes britanniques de guerre de 1914-18 commémorées sur ce site dont 2 ne sont pas identifiées et 74 sépultures allemandes dont 39 non identifiées. L’extension couvre une superficie de 1183 mètres carrés et est entourée par une bordure en brique. Source Wikipedia.
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La ferme de Wult fut comprise dans la donation de Liebert, évêque de Cambrai, à l’église du Saint-Sépulcre en 1064.
Le dénombrement de cette propriété est ainsi fait dans les lettres d’engagères données par Philippe IV en 1631 : « la cense de Wult gisante entre les villes du Quesnoy et de Valenciennes, consistant en une maison, thours, étableries closes d’eau, une grange, cenglier, colombier, viviers, douze mencaudées de pré, un muid de pasture et septante un muis de terres labourables, le tout en une partie, avec un terrage qui se lève au terroir de Villers Pol… » (Mémoire pour les abbés et religieux de St Sépulcre à cambrai in 4, 1759)
En 1667, un passage de troupes sur les champs de Marie Lasne, censière du chapitre Notre Dame à Villers-Pol « avait empéché de labourer et assemencer 15 mencaudées de terres (5 ha) et le reste n’ayant esté labouré et cultivé qu’à demie » (ADN 4 G 2442). Ces épisodes de guerres devaient forcement mettre les censiers en situation financière délicate.
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Jadis, nombreux petits établissements industriels :
fabrique de sucre et de chicorée, distilleries, brasserie, forges, moulins à eau, aujourd’hui tous disparus.
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Existèrent 3 brasseries à Villers-Pol : la brasserie Monier jusqu’en 1939 -la brasserie Delsart de 1890 à 1908 -la brasserie Busin (1908-1914) devenue Luez Busin jusqu’en 1939.
La brasserie Monier, qui dépendait d’une ferme, apparaît dans l’annuaire des brasseurs de 1888. La date de 1903 est portée sur le conduit de cheminée, ainsi que le nom Monier Levrez. Exploitée par les descendants Monier, la brasserie cesse de fonctionner en 1940. Elle est actuellement désaffectée, tandis que la ferme est toujours en activité. En 1910 l’usine produisait de la bière de fermentation haute ; elle n’utilisait pas de bouteilles mais des fûts de 50, 75, 100 et 200 litres. En 1910 la brasserie employait 2 maîtres brasseurs en plus du patron.
Source : Ministère de la culture
La Rhonelle à Villers Pol faisait tourner trois moulins.
Nicolas Richard demanda en 1782 au bureau des finances de Lille un avis favorable pour l’établissement d’un moulin sur la Rhonelle. Il s’ensuivit alors un procès interminable entre le Sr Richard et le chapitre de Cambray, propriétaire d’un moulin en aval. Ce procès n’était pas encore terminé lorsque Nicolas Richard mourut le 8 décembre 1788. Ce fut sa veuve Marie Joseph Delsart qui vit tourner ce moulin dont la construction avait commencée en 1784. Elle loua ensuite le moulin en 1804 à Benoit Luez, son fils d’un premier mariage avec Nicolas Luez.
L’ordonnance royale de ce moulin fut signée le 9 juillet 1847 : la ventellerie était composée de trois vannes, chacune large de 1,05 m et il n’avait pas de déversoir.
A cette date il appartenait à Adélaïde Dupire °1782 +1869, la veuve de Benoit Luez décédé le 1er mai 1847. Elle fit construire un déversoir. Le propriétaire suivant se nomma Louis Lefebvre. Le 30 décembre 1880 le moulin prit feu. Les travaux étant considérables, il ne sera pas reconstruit. Il n’est que ruine de nos jours.
Nous avons évoqué plus haut un moulin appartenant au chapitre Métropolitain de Cambrai. Nicolas Richard °1739 +1788 que nous avons cité précédemment en était le meunier locataire.
En 1826 le moulin appartenait à Clément Luez, neveu de Benoit Luez. Il était né en 1788 et était déjà meunier en 1812 lors de son mariage avec Aldegonde Bureau. Il décéda en 1854 et le moulin passa entre les mains de la famille Carpentier : Placide Antoine °1787 + 1857 marié à Sophie Rousseau, puis son fils Théophile Louis Antoine °1822 +1889 marié en 1849 à Alcidie Carlier. Le moulin fut incendié en 1897 et tomba alors en ruine. Il fut ensuite racheté par Eugène Luez, gérant de fabrique à Solesmes qui y adjoignit en 1903 trois turbines pour y produire de l’électricité. Il fut endommagé pendant la guerre 14 18 et s’arrêta de fonctionner quelques années plus tard.
Le moulin avait une chute de 4 m et n’avait qu’une roue de 3,14 m de diamètre et de 1,60 m de largeur. La vanne moleresse était large de 1,5 m tandis que les trois vannes de décharge étaient manœuvrées, la centrale par un cric et les deux latérales par un levier.
Le troisième et dernier moulin de Villers Pol se situait « au fond de Paris ». Il fut construit vers 1831 par Nicolas Luez, frère de Clément, ce dernier s’étant d’ailleurs opposé à cette édification. Nicolas Luez mourut en 1839 et le moulin appartint ensuite à Auguste Caulet, cultivateur à Haspres, qui le loua à un dénommé Hion. Célestin Hébert °1808 +1871, agent de change au Quesnoy en fut le propriétaire suivant puis sa veuve Caroline Célestine Douay et ensuite jusqu’en 1925 Ernest Hébert ° 1860 +1939, leur fils, avoué à Saint-Omer.
Ce moulin à eau à farine possédait en 1860 deux jeux de meules anglaises et une machine à vapeur de 30 chevaux. Ses vannes étaient de 4 m de large et son déversoir de 3 m. En 1877, l’état de la ventellerie était en mauvais état et le moulin cessa son activité vers 1900. Il est de nos jours une habitation.
Ancien lavoir (d’où ses rebords en pierre bleue) la fontaine Angélina est à voir à l’intersection de la rue de la fontaine et de la rue du moulin.Il fut un temps où la fontaine était remplie par son « goulot », aujourd’hui peut être que la source, et sans doute les nappes, ont descendu. Le fait est que l’eau arrive par le sol.
Pourquoi Angélina? : La maison face à la Fontaine était jadis un café. Café tenu par Angélina. Ainsi les fermiers venant du village et allant vers leurs patures de la « croisette » pouvaient y faire une halte, laissant leurs chevaux devant le café. Source villers-pol.skyrock.com
Fontaine Tasbille Fontaine Tasbille
Cette fontaine du nom de son présumé propriétaire (il y avait un dénommé Pierre Rémi Tasbille marié à Françoise Gambier) se nomme de nos jours la fontaine des » Trois Goulots ».
La fontaine des « Trois goulots » se situe en bas de la montée Wibaille et de la chaussée Brunehaut, près de la rivière. Tout comme la Fontaine Angélina, il s’agit d’un ancien lavoir. Restaurée il y a peu, son toit de tôles a été remplacé par des tuiles. Habillée de fleurs, elle est d’autant plus belle quand le printemps arrive.
Les habitants de Villers-Pol organisent des fêtes du terroir et des fêtes culturelles.
La fête de la Moisson, organisée en alternance une année sur deux avec la fête de l’Eau qui se tient à l’étang du Moulin a été lancée en 1987. Ses bénévoles, issus de cinq associations locales, en plus d’Aqua-Terra, à savoir la Société de la chasse, l’Amicale des anciens sapeurs-pompiers, les Amis réunis, le club de football, s’activent toutes les années impaires sur une pâture prêtée par un agriculteur de Villers-Pol.
La fête de la Moisson met en avant le monde agricole d’antan avec des démonstrations de la moisson à l’ancienne. Moissonnage, battage au fléau, batteuses anciennes, présence de chevaux de trait, tout est fait pour rappeler le travail de nos anciens.
De plus des producteurs présentent leurs produits du terroir au Salon de l’artisanat et de la gastronomie. En 2013 une cour de ferme fut reconstituée et une exposition présentant au public près de deux cents photographies de la fête de la Moisson, retraçant tout son historique, était présente sur le site.
La fête de la moisson à l’ancienne,avec salon de l’artisanat et de la gastronomie et fête du cheval est un donc spectacle à ne pas manquer…