Mairieux existait déjà au VII e siècle puisque sainte Aldegonde y eut une entrevue en 680 avec sa soeur sainte Waudru et saint Guislain.
Il y existait trois seigneuries possédant chacune un château et une chapelle :
Héron-Fontaine, La Glisuelle (on disait autrefois l’églisuelle : la petite église) et Mairieux.
De Héron-Fontaine, fief du comte de Hainaut et dont la chapelle relevait de l’abbaye d’Hautmont, il ne reste que la ferme du château.
La Glisuelle relevait du chapitre de Maubeuge. Jean de La Glisuelle était en 766 seigneur de Pierre-Fontaine et de La Glisuelle. Le fief restera jusqu’au XVI e siècle dans la famille. Le château a été démoli au XVII e siècle. Un champ nommé « le château » en perpétue le souvenir.
La seigneurie de Mairieux était formée par deux fiefs. Les collateurs de la cure érigée en 784 en furent d’abord les religieux du monastère de Hautmont, ensuite ceux de l’abbaye Saint-André du Cateau et en 1183 la collation revint à l’abbaye d’Hautmont qui la garda jusqu’à la Révolution. Il ne reste aucune trace du château.
La route de Mons fut construite au début du XVII e siècle, et les habitants intervinrent pour leur part dans les frais de la construction, au moyen d’un emprunt de 1200 livres et d’impositions diverses. Pour les indemniser de ces charges, il leur fut accordé un droit de péage sur tous les voyageurs fréquentant cette route, droit qui fut renouvelé en 1701 et 1760 et fut maintenu jusqu’en 1789.
Sur la route de Mons,à l’intersection de la route de Mairieux, un monument rappelle les premiers combats de la guerre déclarée à l’Autriche au début de la Révolution : le combat de La Glisuelle .
Bâtie entre 1867 et 1868 par l’architecte avesnois Jules Fiévet, l’église de Mairieux est placée sous le patronage de l’apôtre André.
Elle renferme un confessionnal de 1712 (MH) et un ostensoir en vermeil de 1680 (MH).
L’église retrouva en octobre 2016 son éclat en accueillant ses treize vitaux, dix latéraux et trois centraux. Un chantier de sept années, réalisé grâce aux mécénats et au travail minutieux d’une bénévole, Marie-Noëlle Frumin, vitrailliste amateur d’Anor.
À sa création, l’édifice possédait des vitraux, mais ceux-ci furent détruits durant la Première Guerre. Au lendemain du conflit, du verre cathédrale, sans couleur, vint remplacer les scènes d’antan. Seul le petit vitrail circulaire, en haut du chœur, est resté d’origine.
Extrait de l’article de la Voix du Nord du 09/10/2016 :
« Il faudra attendre 2009 et la volonté de l’abbé Piton et du maire Léon Loiseau pour lancer ce chantier. « Je n’ai pas voulu m’inspirer de ce qui a été fait, regarder dans les archives », décrypte M.-N. Frumin, qui a acheté ses vitraux à Courtrai (B) « car ils ne sont plus fabriqués en France ». Sept ans, deux conseils et quatre maires plus tard, le projet est enfin achevé. « Une façon de garder la mémoire de la commune, pour l’abbé Piton, très ému hier. Pas de regarder vers le passé, plutôt de penser à l’avenir. » »
Soulignons ici la volonté des quatre maires successifs, M. Léon Loiseau, M. Philippe Beaumont, M. Michel Mayaux, M. Alain Bouilliez et leurs conseils municipaux d’avoir soutenus la mise en œuvre de l’embellissement de l’église communale.
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Le 11 juin 1792 eut lieu, au lieu aujourd’hui appelé La Grisoëlle, près de la route de Mons le combat de la Glisuelle, dans laquelle un bataillon de volontaires de la Côte d’Or, qui faisait partie de l’avant-garde de l’armée de La Fayette, s’est couronné de gloire, en tenant héroïquement tête jusqu’au dernier homme devant une armée de 33 000 Autrichiens, pendant que le gros de l’avant-garde, dont le commandant, le maréchal de camp Jean-Baptiste Gouvion, avait été tué, se repliait vers Maubeuge, retrait devenu nécessaire du fait que le général La Fayette n’avait pas envoyé de renfort. Seulement 15 blessés du bataillon de la Côte-d’Or survécurent, mais ils ont tenu jusqu’à ce que l’armée autrichienne se soit retirée au son des tambours du renfort français venu enfin : Source Z. Piérart – « Recherches Historiques sur Maubeuge et son canton, et les communes limitrophes ». Zéphir Piérart fut le premier mémorialiste à raconter les péripéties de cette bataille.
Ce monument a été élevé à l’endroit même où le général Gouvion Saint-Cyr et les lieutenant-colonels Claude Joseph Cazotte et Pierre Fondard furent tués. Il a été conçu par l’architecte Jules Cattelain et porte un médaillon en bronze de Jean-Baptiste Gouvion par le sculpteur maubeugeois René Bertrand-Boutée
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1 oratoire et 4 chapelles sur la commune.
Au carrefour de la route de Mons existait un cabaret qui était l’un des plus anciens cabarets de France : « Aux trois entêtés ».
Cette photo prise du S-O est de 1912. C’est un estaminet célèbre au hameau de La Grisoëlle. En 1912, le tenancier est » le Père Bonneau » mais cinquante ans auparavant on aurait pu écrire la même chose car les Bonneau se succèdent de père en fils en ce lieu historique qui annonce la frontière puisque la douane de Bettignies n’est qu’à 3.2 km. Une partie de la famille Bonneau pose sur le seuil du cabaret. A l’extrême gauche des soldats du 145è d’Infanterie de Maubeuge effectuant une marche réglementaire. Derrière les fantassins se trouve le chemin menant a droite à Mairieux-centre, puis le champ où sera érigé en 1913 le monument commémoratif de la bataille de 1792.
L’estaminet est une construction très ancienne, souvent rafistolée au cours des 18 e et 19 e siècles. Le pignon du sud est en petites briques, mais plusieurs murs sont en torchis. Les toitures sans gouttière sont en chaume de seigle. L’enseigne est une toile peinte a l’huile présentant trois personnages: au milieu un baudet, à gauche un homme le tirant vers l’avant par la bride, à droite un autre le tirant verts l’arrière par la queue. sur l’enseigne l’inscription » Aux trois entêtés »
Accolée au pignon, une construction neuve (en 1912) à toit plat en zinc et avec gouttière et tuyau de descente : c est le local où les pompiers de Mairieux rangent leur pompe à bras a traction hippomobile et leur matériel de lutte contre les incendies : le père Bonneau a fait bâtir cette remise à la condition (souscrite) que la Société des Pompiers tienne ses réunions statutaires et son repas de la Sainte-Barbe » Aux Trois Entêtés ».
La chaumière pittoresque, que l’on venait voir de loin, fut abattue vers 1966 mais l’ancien refuge de la pompe à incendie subsiste, au lieu-dit Le Vieux Logis.
Le premier mémorialiste à raconter la bataille de la Glisuelle de juin 1792 fut l’historien Zéphyr-Joseph Piérart (v. c.p. n° 64). C’est en puisant dans sa Relation publiée pp. 15 à 18 de son livre Recherches historiques sur Maubeuge et son canton (1851) que nous présentons ci-dessous un sommaire résumé de ces péripéties. Juin 1792. Un an après la création du chapeau bleu-blanc-rouge. La Marseillaise a été chantée par Rouget de l’Isle, à Strasbourg, le 26 avril. La guerre vient d’être déclarée à l’Autriche. La 1ère Coalition des têtes couronnées contre la France révolutionnaire envoie ses forces, réputées invincibles à nos frontières. La Fayette, qui est à Maubeuge envoie sous le commandement de Gouvion Saint-Cyr une colonne de trois mille hommes qui cantonnent partie à La Glisuelle, partie à Bettignies.
Ce fort fut implanté sur le territoire de la commune dès 1878. Sa construction débute en septembre 1878. Pendant trois ans, s’y activèrent une soixantaine de maçons et jusqu’à 200 terrassiers, 15 000 m3 de béton et 25 000 m3 de maçonnerie furent mis en œuvre et pour des raisons économiques, une partie des briques fut fabriquée sur place.
Le fort de Sars fut écrasé en 1914, comme le fort Leveau (Feignies) sous le feu allemand. Entre le 29 août et le 9 septembre 1914, il fut atteint par des obus de 420, des projectiles qui pesaint près de 800 kg, dont 140 kg d’explosifs. Face à un ennemi puissamment armé, les survivants de la garnison du fort reçurent l’ordre de l’évacuer. Au final, 65 corps ont été retrouvés sur l’ensemble du territoire de Mairieux, dont 44 dans les ruines du fort
Modernisé en 1940, avec deux blocs émergeant à 70 m l’un de l’autre et relié par une galerie souterraine, il est écrasé de la même façon par l’artillerie et l’aviation ennemie.