Glageon est la première commune de la Fagne quand on vient d’Avesnes. C’est un village de pierre et d’ardoise doté d’un patrimoine naturel et bâti de grande qualité. Il constitue un village clairière avec la présence proche de la forêt, véritable écrin de verdure.
Au Moyen Age, le village comportait un important château connu par plusieurs vues des élévations aussi bien dans les albums de Croÿ que par des plans conservés à Avesnes. Il était situé au lieu dit « Les Pâtures » derrière l’ancien cimetière. Marie de Châlons possédait à Glageon des propriétés et des droits qu’elle tenait en fief de la seigneurie d’Avesnes. A la demande de Gui de Châtillon, elle lui vendit tous ses biens en 1333. Au XIVème siècle, Jean d’Eclaibes épousa Ide de Bergue, dame de Glageon. Philippe de Stavèle, un des seigneurs de Glageon, fut grand maître de l’artillerie du roi d’Espagne, Philippe II. Le château des seigneurs, qui était fortifié, fut pris en 1543 par les troupes de François Ier opérant contre celles de Charles Quint. Le château, qui avait été pillé et brûlé, fut reconstruit peu après. En 1552, Henri II, pour punir Charles Quint, vint l’attaquer à son tour, il fut emporté d’assaut et les aventuriers qui l’occupaient passés au fil de l’épée. En 1553, l’ennemi s’empara à nouveau de la forteresse mais, l’année suivante, les ducs de Montmorency et de Vendôme reprirent Glageon que les habitants avaient abandonné. La forteresse fut rasée une fois encore. Rebâtie par le Cateau-Cambrésis en 1559, Glageon et les environs étaient rattachés aux Pays-Bas. Turenne vint par la suite attaquer le château et l’enleva deux fois de vive force en 1637 et en 1655. Il n’en reste plus de trace aujourd’hui.
L’église de Glageon dédiée à Saint Martin date de 1714. Elle a été agrandie en 1785.
Elle possède également un ciboire en argent, régence (MH),une statue de sainte Waudru en pierre du XVI e siècle et de de belles boiseries.
L’Hôtel de ville de Glageon était à l’origine, une villa (grande maison) qui s’apparentait davantage à un petit château.
La stèle est surmontée d’un poilu. On notera que les pilasses en pierre de l’enceinte ont été taillées en forme d’obus.
Emmanuel Brihaye (1913 – 2004) fut officier de l’armée de l’air, pilote de chasse dans le groupe Normandie Niemen de 1943 à 1945 et pilote d’essai de 1947 à 1967 chez le motoriste SNECMA.
Château du XIXe siècle. Il fut transformé dans les années 1950 en « Colonie sanitaire des Œuvres Sociales de la Table Ronde ». Il est de nos jours un Restaurant renommé.
Il est érigé à partir de 1727 pour remercier Notre-Dame de Montaigu de l’exaucement d’un vœu. Un pèlerinage s’y déroule dès la fin du XVIIIe siècle. Il sera renforcé dans ses fondations au XIXe siècle par 4 gros piliers de pierre bleue taillée. Il est coiffé d’une toiture à quatre pans sur une imposante charpente en chêne massif. Du haut de ce récif corallien, Il domine toute la localité ainsi que la carrière située juste à côté.
Dans les archives nous avons retrouvé ce document faisant état de la donation du calvaire. Il porte la date de 1727.
«Pour mémoire à la postérité et à mes enfants.
Je soussigné propriétaire après Dieu de deux razières de terre sur le caillois, tenant aux haies Demon (?), connaît et confesser d’avoir accordé à perpétuité, autant d’espace de terrain sur la dite terre qu’il est convenable pour y ériger un calvaire, à la plus grande gloire de Dieu et en mémoire de la mort et passion de notre sauveur Jésus Christ, lequel a été fait par la dévotion de Demoiselle Marie Goulard, la vigilance et sollicitude de Monsieur Robert Blanchart, notre très digne pasteur, comme aussi du présent donateur et plusieurs autres personnes pieuses de la paroisse de Glageon le huit du mois d’avril mil sept cent vingt sept.
Le document est signé Lefèbvre. Source : Chrisnord selon son blog du 20/06/2012
Ce document pourrait avoir été signé par le Père Jacques Lefèbvre jésuite à Glageon dont sa présence est attestée dans cette paroisse en 1748 : cf. Mémoires de la Société d’émulation de Cambrai en date du 12/12/1909.
En 1727 donc P Lefebvre donne un terrain sur lequel Marie Goulart, veuve de Jean Théodore de Gozée, fait ériger un calvaire. Ce monument subira au moins trois réfections. Les pilastres en maçonnerie seront remplacés par quatre piliers en pierre de taille entourés de grille en 1868. En 1912-1913, des réparations seront entreprises aux frais de Louis Hubinet et, en 1992-1993, la commune le restaure complètement avec une inauguration le 4 juillet 1993, en présence de Monseigneur Delaporte, évêque de Cambrai.
Vers 2004, il a été entièrement démonté, restauré et déplacé rue Hector Dufresnes sur le Rieu des Hameaux afin de l’intégrer au mieux à la commune. source : Chrisnord
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En 1773 est ouverte la minière de Couplevoie. Suite à l’exploitation de la mine de fer jaune sur Féron et Couplevoie est découverte une couche assez régulière de fer rouge, exploitable de Glageon à Momignies.
L’activité d’extraction de la pierre calcaire est également ancienne sur la commune, antérieure au XIXe siècle. L’une était célèbre pour son marbre.
La seule qui fonctionne encore aujourd’hui existe depuis le début du XIXe siècle. Elle fut reprise en 1922 par Célestin Fillion et Pierre Blavet. A cette époque Charles Bocahut est Maître de Carrière à Haut-Lieu. En 1961 la Société Bocahut reprend la Carrière de Glageon. En 1997, Bocahut devient GCA (Groupement Carrières de l’Avesnois).
Voir une série de cartes postales anciennes de ces carrières sur le site de Chrisnord
Le ruisseau du Pont de Sains prend sa source à Glageon, près des étangs de la forge. Il a pour affluent le ruisseau des Viviers qui lui-même a pour affluent le Rieu des Hameaux. Ce dernier appelé au XIX è siècle rivière de Glageon, alimentait deux moulins.
Le moulin en amont était un moulin à écorce et à scier le marbre construit en 1824 par Nicolas Méhaux. Le meunier Dupont moudra par la suite les aliments pour animaux et le moulin cessera peu avant la seconde guerre mondiale.
Le second moulin à deux roues, dont « un tournant servait à écoudre l’épautre », se situait au village et était antérieur à la Révolution. Il appartenait à la famille d’Aremberg de Bruxelles en 1809.
A partir de 1840, Glageon connaît un développement industriel lié aux filatures, aux usines de tissage et de peignage de la laine. Le moulin fut converti en tissage puis en filature et tissage par Théophile Legrand, filateur à Fourmies. La famille Legrand le posséda jusque la première guerre mondiale. Il fut brûlé en 1918 par les Allemands. Reconstruite, l’usine prit le nom de Tissage du Moulin jusqu’à son arrêt en 1980.
Depuis 1983 Emmaüs occupe les bâtiments.
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La fabrication de bière cesse en 1940 à cause de destructions dues à la Seconde Guerre mondiale. L’établissement devient alors dépositaire de la brasserie Poulain (de Fourmies), puis de la brasserie Bouchard (de Saint-Amand-les-Eaux). Actuellement la brasserie sert de dépôt de boissons et de logement.