Eppe-Sauvage

Vue aérienne d’Eppe-Sauvage

Le village tire son nom de la rivière (Elpe, Helpe) qui le traverse et de sa situation au sein d’un pays boisé et sauvage
Le premier habitat sur le village d’Eppe-Sauvage se situe au lieu-dit  » Linière  » à l’époque néolithique. Une villa gallo-romaine a été mise à jour en 1858 sur le même secteur. Suite aux défrichements des Xe et XIe siècles, le village se développe sur les flancs des collines qui bordent les vallées de l’Helpe-Majeure et du ruisseau de Montbliart .

Dés 1113, le nom d’Helpra apparaît dans une chartre d’Odon le Bienheureux, relative à l’abbaye de Liessies. En 1186, l’église est constituée en paroisse du decannat d’Avesnes, de collation de l’abbaye de Liessies

Il y avait à Eppe-Sauvage une seigneurie  (arrière fief de la pairie d’Avesnes) mouvance de la pairie de Hainaut composé de deux fiefs que possédait en 1473 Thieri de Morchipon. Cette seigneurie fut détruite en 1651. Il existait un autre fief possédé par Henri Mahieu de Maubeuge  (arrière fief de Messire Philippe de Mastain).

L’église d’Eppe-Sauvage Photo Google 2019
L’église d’Eppe-Sauvage Photo Google 2019
Église Saint-Ursmar d'Eppe-Sauvage-4179.jpg
L’église d’Eppe-Sauvage Photo Google 2019

Saint Ursmer, évêque et abbé de Lobbes, né en 647 à Fontenelle et mort en 713, est le patron de la paroisse. L’église Saint Ursmer, toujours visible aujourd’hui a été construite en 1593. Elle est surmontée d’un clocher en charpente. Son soubassement est constitué de pierre calcaire et la maçonnerie de brique. Elle est composée d’une nef unique sans collatéraux. La nef comporte une voûte d’ogives plate. Les chapelles sur plan carré situées de part et d’autre du choeur sont voûtées en brique avec des nervures en pierre, ainsi que le choeur, éclairé par trois fenêtres ogivales. Elle est inscrite MH depuis 1947. Le mobilier y est très riche. En voici son inventaire :

Bénitiers en marbre

Pierres tombales de marbre blanc (Barthelemy Maillet, François Poschet)

Pierres tombales en pierre grise (Adrien Machelart, Antoine Polchet, Arnould Petit, Bartomé De la Court, Famille Poschet, François Monte, Hugues Nocquet, Jacques Poirault, Jean Lambre, Jean Naveau, Jean Baptiste Dufossé, Joseph Leruste, Nicolas Ghislain, Pierre Polchet, Pierre Monte)

Fonts baptismaux

Bronzes (reliquaire, chandelier, ostensoir, croix en possession)

Peintures murales (retable, transept), peintures sur bois (Annonciation, Assomption, Visitation), peintures sur toile (Adoration des bergers, Calvaire, Christ en croix, Marie Madeleine, Mise au tombeau, Vierge de calvaire)

Bois (confessionnal, Paul, Jude) Bois peints (Christ en croix, retable, Sébastien) Bois polychromes (Christ en croix) Bois dorés (ange, évêque, Immaculée Conception, Vierge)

Vitraux

Intérieur de l’église Photo Chatsam
Triptyque fin XVI e s représentant des scènes de vie de Saint-Ursmer : naissance, consécration épiscopale, délivrance d’une religieuse du monastère de Maubeuge possédée du démon par le saint, mort de ce dernier, reconnaissance solennelle de ses reliques. Photo Chatsam
La Mise au tombeau d’Alfred Dehodencq est un envoi de l’Etat à l’église Saint-Ursmer d’Eppe-Sauvage en 1881. En 1879, l’oeuvre avait été proposée à la ville de Montargis qui l’avait refusée en raison de ses dimensions. MH
La Mort de sainte Catherine d’Alexandrie de William Haussoullier est un envoi de l’Etat à l’église Saint-Ursmer d’Eppe-Sauvage en 1881. Elle a été commandée à l’artiste en 1858. Une date portée (1859 ?) est difficilement lisible en bas à gauche. En 1870, l’oeuvre était initialement destinée à l’église Saint-Léonard de Fougères. MH
Le retable baptisé « la vie de la Vierge Marie » Triptyque du XVI e siècle qui nécessite une réhabilitation dont le coût s’élève à 39 000 euros. Photo 2022
Chaire Photo Chatsam
Peinture ancienne : « l’abbaye de Lobbes en 1740 ». Photo Chatsam

On peut également y admirer les statuettes de saint Jude, saint Paul, saint Jacques et saint Barthélémy; sous la tribune d’orgues un grand retable encadrant une descente de Croix; de nombreuses pierres tombales dont celles de la famille Poschet, les maîtres de forge d’Eppe-sauvage (MH).

Vierge dite « d’Eppe-Sauvage », original en chêne XIV e siècle, Avesnois. Cliché Eric Fossey, Collection Ecomusée

En ce début d’année 2022 la commune d’Eppe-Sauvage recherche deux millions d’euros pour réhabiliter la totalité de son église (maçonnerie, charpente, menuiserie, chauffage, électricité, peintures…). La Mairie et l’ARSEPPE (Association de restauration et de sauvegarde de l’église d’Eppe) frappent à toutes les portes pour obtenir des subventions, qu’il s’agisse de l’Etat, de collectivités ou de fondations.

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La Mairie datée de 1839 Historique et description sur le site MH
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Ancien Presbytère construit en 1823

Ancien presbytère à cinq travées, situé en retrait, à l’angle de la rue de la Fontaine et de la rue de Verdun. Il est partiellement mitoyen. Le soubassement, l’encadrement des baies, le bandeau, ainsi que la corniche, sont en pierre calcaire. La toiture, surmontée de deux lucarnes à croupe débordante, est en ardoises. Un garage à linteau métallique a été percé en façade, rue de Verdun. Description : MH

Le Monument aux Morts. Université Lille 3 Photo Chatsam

Ce Monument est commun à Eppe-Sauvage, Baives et Moustier-en-Fagne.

10 oratoires et 6 chapelles dont la plus ancienne :

Chapelle Saint-Ursmer (1669). Rue de la Haut / Chemin Trouillet.

Chapelle Saint-Ursmer (1669). Rue de la Haut / Chemin Trouillet.
Calvaire au cimetière
Calvaire au cimetière

FORGES :

A partir du XVI e siècle, l’industrie du fer se développa fortement.
En effet , en 1515, la lettre patente du seigneur des lieux, le prince Charles de Croÿ, confirmait le développement de l’activité des forges. Eppe-Sauvage en possédait alors quatre : le Voyaux, le Marteau, le Grignaux et Willies.

Avec l’avènement de Philippe II en 1556 jusqu’au traité d’Utrecht en 1715, le Hainaut fut ravagé par les guerres franco-espagnoles et Eppe-Sauvage fut presque entièrement incendié en 1651 par les troupes françaises. A la suite du traité de Nimègue en 1678, le village appartenant aux Pays-Bas fut rattaché au royaume de France. Au XVIIIe siècle, les Merode, seigneurs de Trélon, établirent des hauts fourneaux, modernisant les anciennes forges.

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Le Marteau ADN P 31/694 Cadastre 1823/1883

Ainsi, le village se développa jusqu’à compter au milieu du XIXe siècle. Cependant, l’établissement de la nouvelle frontière coupa Eppe-Sauvage d’autres centres sidérurgiques comme Montbliart et Rance. Son organisation administrative et économique en fut modifiée. L’activité douanière devint centrale dans la vie du village.

L’activité douanière

La sidérurgie déclina dans la deuxième moitié du XIXe siècle au profit des hauts fourneaux de l’actuelle Wallonnie. Elle fut remplacée par l’élevage et l’industrie laitière.

MOULINS :

Le Petit Moulin Photo MH

Deux moulins situés sur le ruisseau Mahomet provenant de Sivry Rance furent construits en 1672 selon Pierre Joseph Dorléans, propriétaire des lieux en 1823. Le « Petit Moulin » s’arrêta en 1827 car il manquait de force hydraulique, à l’inverse du « Grand Moulin » qui bénéficiant d’un bel étang fonctionna en tant que moulin à farine et à écorces avant d’être transformé en scierie de marbre vers 1844. Il fut converti en habitation dès 1900. Voir mon site Moulins en Avesnois

CHÂTEAU DE VOYAUX :

Le château de Voyaux. Photo MH
Vue aérienne du château de Voyaux
Château de Voyaux en 1970
Château de Voyaux en 2011
Le château de Voyaux

Le château Voyaux a été construit au XVIe siècle pour les seigneurs d’Eppe-Sauvage, les Marchipont et racheté en 1540 par les fortunés Polschet, maîtres de forge au village qui, bien entendu, y adjoignèrent une forge . Il se situe à l’entrée de Moustier en Fagne face au chemin des Couturelles. Au début du XXe siècle, le château a appartenu au comte Culhiat du Fresne, avant d’abriter une colonie de vacances dite la Maison des Jeunes « les Sapins », ouverte en 1930 par l’Institution Saint-Louis de Roubaix.

Les bâtiments composant l’ensemble sont aujourd’hui divisés entre différents propriétaires et ont un usage résidentiel.

Le château est composé d’un logis et des anciens ateliers de la forge transformés en ferme. Le logis englobe une tour du 16e siècle située sur l’arrière. Le corps central ainsi qu’une tour à deux étages située en façade datent du 18e siècle. Perpendiculairement est implantée l’ancienne forge reconvertie en ferme : elle comprend un petit logis, une première grange, plusieurs étables surmontées d’un fenil et deux granges construites en retour. Source de la description : Base Mérimée MH

Le château de Voyaux sera la propriété des POLCHET pendant deux siècles et demi. Ils quitteront la région vers 1760 pour se rapprocher de la Sambre. La forge sera transformée en ferme à la fin du 18e sicle, ou au début du 19e . Au 19e , il est la propriété de la famille de CAUX de BLACQUELET. Au début du 20e , il est occupé par le comte CULHIAT du FRESNE. Dans les années 30, c’est une colonie de vacances. Le château et la ferme auront ensuite des propriétaires différents. La ferme est d’ailleurs à vendre. Texte CHGB Colette + Sep 2014

CHÂTEAU MAILLARD :

Château Maillard
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Château Maillard

Le Château Maillard a été construit en 1774 pour le maître de forge Laurent Polschet, alors mayeur d’Eppe-Sauvage et de Sivry.

L’accès au château est signalé par deux tourelles d’entrée. Le château est organisé autour d’une cour, le logis étant situé à l’est, accolé au sud à un bâtiment comprenant l’étable, le fenil et une grange. A l’ouest a été construite une seconde grange, face au logis. Celui-ci comporte un étage à six travées et deux étages de comble. Les ouvertures sont légèrement cintrées. La maçonnerie est en brique, le soubassement en pierre bleue, l’encadrement des baies en pierre bleue et en brique. La toiture est couverte en ardoise. Source de la description : Base Mérimée MH

Maison dite le chalet de Lendribut Inventaire général MH

Maison construite en 1887 pour Raoul de Caux, briquetier en Belgique. Il a été un des propriétaires du « château Maillard ».
Elle comporte un motif de serlienne sur la travée centrale et un décor de céramique.

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Laiterie d’Eppe-Sauvage début XX e siècle

La laiterie d’Eppe-Sauvage a été construite à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle. Elle est une succursale de la laiterie d’Ohain. Le 16 août 1925, Louis Normant agissant pour le compte « des laiteries coopératives d’Ohain et d’Eppe-Sauvage » sollicite l’autorisation d’établir une porcherie à proximité de la laiterie préexistante.

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Ancienne laiterie 9 route de Moustier
Ancienne laiterie 9 route de Moustier
L’Helpe Majeure à Eppe-Sauvage
Le Val-Joly : barrage et plan d’eau avec base de loisirs, école de voile, pêche, sports nautiques, équitation etc.

En 1966-67 fut édifié par EDF un barrage sur l’Helpe-Majeure destiné à assurer la réfrigération des groupes de la centrale thermique de Pont-sur-Sambre, ainsi qu’à réguler le cours de la rivière sujette auparavant à des crues. Le barrage a une longueur de 315 m et s’appuie sur 48 contreforts d’une hauteur maxima de 18 m. Le plan d’eau couvre 180 ha. Des vues magnifiques s’ouvrent sur le site, qui se trouve encadré de pentes boisées : d’abord sur la route de Willies àLiessies, la seconde sur la route de Touvent à Eppe-Sauvage, et la troisième sur la route d’Eppe-Sauvage à Trélon. Nous sommes dans la Petite Suisse du Nord et ici la vue est admirable.

La station Val-Joly était jusqu’ici gérée par un syndicat mixte dont le Département était l’acteur principal. A compter du 1er janvier 2020 la société privée Vert Marine aura la délégation de service public sur le centre aquatique, l’aquarium, la maison des sports de la nature, le mini-golf, le centre d’hébergement collectif « La Héronnière », le camping…