Le lundi 5 avril 2021 la collégiale Saint-Nicolas d’Avesnes-sur Helpe fut victime d’un grave incendie. Malgré l’intervention rapide des pompiers, on déplora notamment la destruction par les flammes du retable situé dans la chapelle sud, retable qui abritait 3 tableaux réalisés en 1768 par Louis Watteau, classés Monuments Historiques en 1913. D’autres éléments furent également fragilisés par la chaleur de l’incendie comme les vitraux et l’orgue.
C’est dans ce genre d’évènement tragique que nous réalisons toute la valeur de certains objets mobiliers qui composent notre patrimoine … C’est pourquoi je vous invite à pousser la porte de certaines de nos églises pour découvrir ou redécouvrir les orgues de l’Avesnois. Elles sont quasiment une trentaine ,vingt neuf pour être précis, ce qui signifie que près d’une église sur cinq dans notre région détient ce bel instrument.
C’est le grec Ctesibios, un ingénieur et physicien établi à Alexandrie au IIIe siècle av J-C qui invente l’hydraule, le premier type d’orgue à vent dans lequel l’énergie d’une chute d’eau actionne un mécanisme alimentant l’orgue en air. Les Romains l’utilisent lors de leurs fêtes païennes. Par la suite le son de cet instrument est généré par l’air passant à travers une multitude de tuyaux qui correspondent chacun à une note. Au Moyen-Age, il s’impose dans la musique chrétienne, d’abord dans les monastères en tant que guide chant puis dans les églises. Il symbolise ostensiblement le côté sacré de cette musique insufflée.
La multiplicité de ses timbres en fait le roi des instruments (expression attribuée au compositeur et écrivain français Guillaume de Machaut au XIVe siècle). Chaque instrument est un ouvrage unique. Il est adapté à l’édifice qui l’abrite, à sa destination musicale et liturgique, à l’importance du budget qui a pu lui être consacré. De plus l’orgue ou les orgues ont souvent un rôle décoratif important comme en témoignent ceux de la collégiale d’Avesnes-sur-Helpe et de l’église de Maroilles qui se hissent parmi les plus célèbres et les plus remarquables de notre région mais l’orgue s’est aussi invité dans certaines de nos petites églises et mérite le détour et notre attention.
Sachez enfin que la plus ancienne manufacture d’orgues du monde toujours en activité est vosgienne et se situe à Rambervillers. Héritière de la maison Jaquot Jean Pierre connue pour avoir été la plus grande entreprise vosgienne de facture d’orgue au XIXe siècle, aujourd’hui, cette manufacture perpétue cette tradition.
L’orgue de l’Église St Denis d’Avesnelles
Petit orgue positif fabriqué par le facteur d’orgue Daniel Decavel de Berlaimont.
L’orgue de la Collégiale Saint-Nicolas d’Avesnes sur Helpe
L’orgue fut construit dans les ateliers de Victor Gonzalez et installé dans la Collégiale d’Avesnes-sur-Helpe en 1964 par Jean-Marc Cicchero (1944 2023). Selon ce dernier l’orgue fut harmonisé par Jacques Bertrand (1926-2020), qui était depuis 1961 « premier harmoniste » chez Gonzalez ,après le départ de Jean Daniellot, Jacques Bertrand étant secondé par Jean-Marc Cicchero.
Source : Fédération Francophone des Amis de l’Orgue
Restauration de l’orgue en 2013 par la Ville d’Avesnes sur Helpe suivie le 3 juin d’une mise à l’honneur avec la participation de l’organiste Jean Coulon. Maintenance de l’instrument par Daniel Decavel en 2000.
Né en Espagne à Hacinas, en 1877 et décédé à Paris en 1956, Victor Gonzalez à été formé par les deux grands facteurs du 19ème siècle, Aristide Cavaillé-Coll, chez qui il travaille comme monteur harmoniste en 1894, puis chez Joseph Merklin en 1899, où il reste avec Joseph Gutchenritter jusqu’en 1905.
Liens de référence :
Inventaire National des Orgues
http://www.orgbase.nl/scripts/ogb.exe?d…
L’orgue de l’Église St Michel de Berlaimont
En 1857 le doyen Victor Longuet fit construire à l’entrée de la nef une tribune destinée à recevoir un buffet d’orgue. L’instrument ne sera acheté d’occasion et installé qu’en 1875. Les 311 kg d’étain provenant des tuyaux de l’orgue furent enlevés par les Allemands le 24 septembre 1917. Le coût de leur restauration en 1921 sera estimé à 20.000 francs. En 1940 l’église fut ravagée par un incendie. En 1967-1968 un nouvel orgue fût installé dans le transept Nord, la console et le buffet étant face à face avant que Daniel Decavel, facteur d’orgue à Berlaimont, en reconstruise un nouveau.
Voici en détail les explications figurant dans l’église :
Les Orgues de l’église St Michel de Berlaimont avant la dernière guerre.
C’est en 1857 que Benoit MANY, artisan local spécialisé dans la fabrication de mobilier d’église, réalise une tribune dans le bas de la nef de l’église pour y placer le buffet d’orgue du XVIIe siècle, acheté d’occasion par la commune. La balustrade de la tribune était formée d’une succession de panneaux ajourés ou présentant des instruments de musique.(D’après R. Berard, mémoires de la Ste Archéologique d’Avesnes, Tome XXVII, 1980).
Quelques questions restent aujourd’hui sans réponse. Il serait intéressant de savoir , d’où provenait ce buffet… Et qu’entend-t-on par « buffet d’orgue ? Est-ce le meuble uniquement ou l’ensemble de l’instrument (à l’exception de la tuyauterie) ? La composition de cet orgue , avec entre autres une gambe et une voix céleste semble plus appartenir au XIXe qu’au XVIIe siècle.
La tradition populaire attribuait cet orgue à Merklin, ce qui vaudra à ses successeurs d’être choisis pour réaliser l’actuel instrument (en 1967).
Les comptes de l’église et les délibérations du conseil municipal sont à peu près muets sur la question jusqu’à la guerre de 1914-18. Il n’est nulle part question d’entretien ou du traitement d’un quelconque organiste.
En 1917, les Allemands récupèrent les métaux non ferreux. Outre les cloches de la paroisse, les Allemands enlèvent 311 kilos de tuyaux d’étain provenant de l’orgue.
Voila donc notre instrument muet… il le restera pendant plus de dix ans. Lors des combats de la libération, le 5 novembre 1918, l’église avait subi quelques dommages (toiture et vitraux du Chœur, toiture de la nef au niveau des fonds baptismaux…).
L’édifice, classé Monuments Historiques en Aout 1921, est à peu près hors d’eau quand le doyen Lucien DEBLOCK arrive à Berlaimont en 1924. Celui-ci ne tarde pas à écrire au maire pour le prier de faire avancer « la question orgue ». Fin mélomane, le Doyen DEBLOCK avait amené avec lui l’organiste Léon LAHAYE, « illustre » personnage qui accompagnera les offices jusqu’en 1959, date de son décès.
Cette question orgue était déjà en suspens depuis le début de l’année, 1922, date à laquelle un devis avait été demandé à la maison Sesquiès de Lille (fin 1926, celle-ci s’inquiètera de ne pas avoir reçu de réponse).
La restauration de l’orgue devait être financée par les «dommages de guerre», organisme auprès duquel les communes sinistrées avaient dû déclarer dès la fin des hostilités, le montant des dommages subis.
Ayant, pour l’orgue, perdu 311 kg d’étain, les édiles de l’époque avaient calculé le prix de …311 kg d’étain brut au prix de 1920, soft environ 4 600 F (somme qui leur fut attribuée sans problème).
Le devis de Sesquiès étant presque… 5 fois plus élevé (20 500 F), il fallut expliquer, argumenter, plaider … pendant plus de 5 ans pour arriver à réunir la somme nécessaire.
Ce n’est que le 8 décembre 1927 que le conseil municipal peut approuver le marche de gré à gré passé entre le maire de l’époque, Georges SEPULCHRE , et Paul KRISHNER, artisan organier, de Lille, sur la base d’un devis de 19 910 F, ramené a 15 000 F, le complément étant apporté par la paroisse.
C’est en 1928 que les travaux de restauration seront effectués, sous le contrôle du docteur BEDART, expert de l’Etat (mais néanmoins personnage assez louche aux yeux de la profession). Ce dernier entretenant une correspondance détaillée avec la municipalité, l’étude de celle-ci a le mérite de nous faire imaginer cet instrument dont il n’existe, à notre connaissance, aucune reproduction graphique.
Les travaux de remise en état ne changeront rien, dans un premier temps, à la composition de l’instrument. Le 4 juillet 1928, le Docteur BEDART écrit que « l’orgue est rétabli dans ce qu’il était avant la guerre».
Françoise Defromont( Berlaimont).
L’instrument actuel
C’est en 1967 que l’orgue actuel est construit par la Maison « Merklin et Khunn » de Lyon. Cet Instrument est financé par les dommages de guerre en remplacement de l’ancien orgue de tribune détruit dans l’incendie du 2 septembre 1944. C’est un instrument de type électromécanique avec des sommiers en chêne à règles et gravures
En 1978 George Delmotte (facteur d’orgues Tournai) effectue un relevage de l’instrument et monte le diapason de 435 a 440 hz.
En 1987 Christian Guerrier (facteur d’orgues en Alsace), fait un travail de fond sur l’instrument et remédie aux principaux problèmes de transmission. Un relevage complet de l’instrument avec une modification partielle de la transmission est entrepris cette époque, le ventilateur qui est devenu fort bruyant est déplacé dans la Chapelle Sainte-Anne.
En 2004, Daniel Decavel (facteur d’orgues Berlaimont)reconstruit l’instrument, l’ancienne console qui comportait l’ensemble des contacts est alors changé, la conception électromécanique est abandonnée au profit d’un système électronique à mémoire «PROM ».La composition de l’instrument est modifiée avec l’ajout de 3 jeux supplémentaires et le remplacement des mixtures ainsi que les tuyaux de façade en étain. (2 emplacements de jeux été restés libres à sa construction). L’ harmonie est complètement modifiée, on s’oriente alors vers une esthétique un peu française avec un cornet décomposé sur le clavier de positif et l’ajout d’un jeu de trompette 8′ utilisable sur les 2 claviers et le pédalier.
Lien externe :
9h50 Le matin joue de l’orgue à Berlaimont et découvre l’église St Géry de Cambrai – YouTube
L’orgue de Église Saint-Martin de Cousolre
En octobre 1784 Pierre Baudson, un habitant de Cousolre livra un orgue à la demande du mayeur Lambert Henry et de ses habitants. En 1877 l’orgue étant irréparable, Henry Payen, président du conseil de fabrique, signa le 12 décembre un contrat avec Jean-Baptiste Dufossez, facteur d’orgue à Erquelinnes, stipulant entre autres, que les jeux du vieil orgue qui sont encore bons, seront replacés sur les sommiers. C’est ainsi que nous retrouvons dans l’orgue actuel le basson hautbois provenant de l’orgue de 1784. L’orgue fut inauguré le 11 novembre 1879, jour de la fête de St Martin.
En 1979 une restauration soignée fut réalisée par G Delmotte, facteur d’orgue à Tournai et supervisée par Jean Cau, technicien conseil près la commission supérieure des monuments historiques. En 2005, à l’instigation du docteur Jacques Baudson, vétérinaire et organiste amateur, la Maison B. Cogez de Tourcoing posa un jeu de mixture qui manquait pour pouvoir jouer toutes les œuvres sur cet instrument. En 2020 l’association « le centenaire des orgues de Cousolre » fit appel à M Decavel, facteur d’orgue à Berlaimont, pour installer les tuyaux de la soubasse du buffet de l’orgue sur un nouveau sommier à l’extérieur sur les côtés du buffet, libérant ainsi de la place dans l’orgue pour faciliter les travaux d’entretien. Un bourdon de 8 p à la pédale fut également ajouté.
Source : Orgue de Cousolre d’après Jacques Baudson Notice corrigée
Lien de référence : Inventaire National des Orgues
L’orgue de l’Église Saint Georges d’Englefontaine
L’orgue fut construit en 1873 par les frères Edouard et Théophile Delmotte à la demande du curé Régis Pierchon natif de Bousies en 1804 et qui exerça sa fonction de 1839 à 1878. L’instrument fut restauré en 1990 par le facteur d’orgue de Berlaimont Daniel Decavel.
La maison Delmotte relève d’une longue tradition familiale de facteurs d’Orgues transmise de père en fils. En 1812, Pierre-Fidèle Delmotte (1792-1867) créa sa propre manufacture à Saint-Léger dans la province du Hainaut en Belgique. En 1855, son fils Théophile Delmotte (1833-1909) se rendit à Paris pour s’initier au style symphonique chez A. Cavaillé-Coll. Il travailla avec ses deux frères Edouard et Constantin. Ce dernier restera à Saint-Léger où il se spécialisera dans la fabrication des tuyaux d’orgue alors que Edouard et Théophile se fixèrent à Tournai en 1872. Ces derniers installèrent de nombreuses orgues dans le Nord (Sebourg, Lesquin, Lille, Linselles, Ohain, Marquette, Santes…)
Descendant d’une illustre famille de facteurs d’orgues, Aristide Cavaillé Coll (1811 1899) fut sans aucun doute le plus fameux d’entre eux. Appelé à Paris par le compositeur italien Rossini qui désirait un petit orgue, il remporte le concours destiné à la fabrication des grandes orgues de Saint-Denis. Dès lors, c’est la consécration et les commandes affluent.
On lui doit la quasi totalité des orgues détenues par les églises parisiennes, mais également d’autres commandes en province ou à l’étranger.
Liens de référence :
Inventaire National des Orgues
L’orgue de l’Église St Ursmar d’Eppe Sauvage
Mme Jocelyne Delhoye, Adjointe Culture et Tourisme à la Mairie d’Eppe Sauvage, Vice-Présidente de l’association de restauration et de sauvegarde de l’église d’Eppe (ARSEPPE) a eu l’extrême gentillesse de fournir des renseignements sur ce très bel instrument. « En fait, il s’agit d’un harmonium – fabrication Paul Devred (organiste)… L’Arseppe a reçu en 2021, M. Decavel, facteur d’orgues de Berlaimont. Celui-ci a établi un devis pour sa restauration. L’harmonium n’est, en effet, plus utilisable en l’état. Aussi, étant donné le travail de restauration de l’église qui devrait avoir lieu à partir de cette fin d’année 2023 – début d’année 2024, il n’est pas souhaitable de restaurer l’harmonium pour le moment. Ce dernier devra être déplacé durant la période des travaux ».
Liens de référence :
Paul Devred (1853 1909) : Organiste de la cathédrale de Cambrai, il a remporté le 1° prix de composition au concours ouvert par la Société Internationale des organistes et maîtres de chapelle de Paris, avec trois pièces pour orgue avec pédale obligée, publiées chez Schott et dédicacées au Roi du Portugal (Prière d’offertoire ; Communion ; Fugue à 5 parties). Son monument funéraire est orné d’un médaillon en bronze exécuté par l’artiste cambrésien Joseph Carlier en 1910. Photo : Cimetières de France et d’ailleurs
L’orgue de L’Église St Amand de Ferrière la Grande
L’inauguration des orgues fabriquées par la maison Anneesens d’Halluin (Nord) a eu lieu le 25 septembre 1902. Elles se sont tues depuis une quarantaine d’année en raison de travaux de réfection devenus indispensables et ce malgré un projet de restauration élaboré en 1991 1992 qui n’a pu aboutir à cause des exigences techniques imposées. Source : MM Henri Fontaine et Louis Lutaud
L’orgue de l’Église Notre Dame de Fourmies
Crédit : Antoine Pascal Facteur d’orgue à Saint André
1957 :
Orgue construit en 1957 par la Manufacture Delmotte.
Facteur(s) : Manufacture Delmotte de Tournai
Buffet en chêne, en tribune. Console mobile dans la nef.
La présence d’orgues est déjà attestée en 1878 comme en témoignent les dépenses de la Fabrique de cette année dans lesquelles figurent celles de l’organiste et du souffleur de l’orgue. Elles étaient donc antérieures à l’église actuelle construite en 1890.
Archives Départementales du Nord 2 O 245/87
Entre 1939 et 1945 des modifications techniques ont du être apportées par la manufacture d’orgue de Rambervillers
Fonds de la Manufacture de Grandes Orgues de Rambervillers (1814-2006) Partie II : Dossiers Techniques des Instruments page 120
L’orgue de L’Église Saint-Quentin de Gognies Chaussée
Pas de renseignement à ce jour.
L’Orgue de l’Église Notre Dame de l’Assomption d’Hautmont
Photo Olivier Noirfalise
Orgue de 1897 (facteur d’orgue Anneessens à confirmer). Buffet néogothique avec positif postiche à deux plate-faces. Console indépendante retournée. Deux claviers et pédalier, vingt sept jeux.
Il est qualifié de facture romantique contrairement aux orgues réalisées avant 1860, de facture classique. Les sons sont donnés par l’air insufflé dans les tuyaux à l’aide de 1600 petits soufflets en peau. Depuis 1897, seul, cinq organistes ont occupé la fonction. Restauration en 1999 par Daniel Decavel (Berlaimont).
« Depuis 1995, André Duchateau est organiste à l’église Notre-Dame de l’Assomption. L’enfant de la commune a succédé à Mademoiselle Acquart (organiste depuis 1955).
Ingénieur informaticien, André Duchateau a toujours baigné dans la musique. Avec une maman premier prix de violon, il a fait ses armes, étudiant, sur un harmonium chez un prêtre à Reims.
Bien plus tard, il a enseigné l’orgue au conservatoire du Cateau. Une fois en retraite, il a suivi pendant 12 ans des cours dans la classe d’orgue du conservatoire mais ces rendez-vous dominicaux ont toujours eu lieu à l’église d’Hautmont.
Et c’est avec ferveur qu’André Duchateau évoque « son » orgue. De facteur flamand, daté de 1897, l’orgue d’Hautmont a une très grande spécificité : il n’a pas besoin d’électricité, toutes les commandes sont pneumatiques. C’est l’air envoyé dans les tuyaux en plomb qui soulève les soufflets. L’instrument affiche fièrement 1350 tuyaux d’un centimètre pour le plus petit jusqu’à 5,50 m. En étain, ces tuyaux sont d’ailleurs partis à la fonte, participant à l’effort de guerre. Aujourd’hui ils sont en zinc.
L’orgue a aussi eu droit à un grand chantier de rénovation en 1999 par l’entreprise Decavel de Berlaimont. Un grand concert avait salué l’événement.
Mais ce mastodonte est aussi fragile, capricieux parfois. André Duchateau le sait bien : le moindre changement de température provoque la dilatation des bois. L’organiste doit aussi s’adapter aux six secondes de réverbération du son au sein de l’édifice.
Avec vingt-sept jeux, deux claviers, les pédales… les possibilités sont pourtant infinies ».
Source : Changer Hautmont Le Magazine de la Ville d’Hautmont 577 / Septembre 2019. Dossier Église et Abbaye en lumière
Lien externe : la manufacture de Charles Anneessens
L’orgue de l’Église St Saulve de Hecq
L’église de Hecq possède une pseudo-tribune d’orgue. Il ne semble pas qu’il y ait eu un orgue ou alors il a disparu depuis très longtemps.
L’orgue de l’Église St Martin de Hon Hergies
Photo Réseau Eglises Ouvertes Copyright EONDF
L’orgue est de 1877. Sous la tribune se trouvent quatre blochets sculptés en bois servant d’appui à la charpente et provenant de l’ancienne église (XVIe s).
En 1930 les orgues furent restaurées par Charles Mutin, facteur d’orgues à Paris (Archives départementales du Nord 2 O 304/99).
L’orgue de l’Église St Pierre St Paul de Landrecies
En 1789 l’orgue était peu important. En 1822, lors de la reconstruction de l’église, l’orgue réalisé par le facteur Caulier de Valenciennes comportait 20 jeux et 2 claviers.
En novembre 1860, la société Merklin-Schütze de Paris et Bruxelles installa de nouvelles orgues. L’inauguration eut lieu le 15 janvier 1861 : au clavier Monsieur Batiste, organiste de Sainte Eustache à Paris.
En 1917, les tuyaux en étain furent enlevés par les Allemands et en 1918 les bombardements endommagèrent l’orgue.
En 1928, l’orgue fut reconstruit par le facteur Felix Van Den Brande d’Amiens avant d’être restauré en 1953 par la maison Grammet de Saint André lez Lille sous la surveillance de l’architecte Lillois Marcel Pesse. En 1995, une nouvelle restauration fut confiée au facteur d’orgue Andriessen de Menen (Belgique): remplacement du ventilateur trop bruyant, pose de 168 tuyaux en étain placés sur des sommiers en chêne. Malheureusement une octave du clavier fut supprimée. En 2000 le facteur Decavel de Berlaimont restaura complétement l’orgue (instrument et buffet).
Source : Histoire de l’Église Saint Pierre Saint Paul (panneau signalétique au sein de l’église).
Lien externe :
L’orgue de l’Église Notre Dame de l ’Assomption de Le Quesnoy
Instrument réalisé en 1839 par un Facteur d’Orgue non identifié, provenant de l’ancienne Abbaye Sainte Elisabeth au Quesnoy.
L’orgue a du être remis en état en 1922-1923 car le 13 novembre 1923 M. le chanoine Lefebvre, archiprêtre de Valenciennes, bénissait les orgues de l’église de Le Quesnoy et M. le chanoine Delay prononçait, pour la circonstance, une allocution fort goûtée sur le rôle des orgues dans les cérémonies du culte. (La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai du 5 janvier 1924)
Orgue rénové en 1989 (Relevage de l’instrument)
Lien de référence : http://www.orgbase.nl/scripts/ogb.exe?d…
L’orgue de l’Église St Lambert de Liessies
Correspondances entre le curé Victor Leblanc et Henri Bievelet (13 juin 1955-12 mars 1956) relatives au déplacement de l’orgue : Fonds de la Commission diocésaine d’Art Sacré du diocèse de Cambrai [1er versement]. Côte 7 L.01.106-03
L’orgue de l’Église St Eloi de Louvignies Quesnoy
3 plans sonores :
Pédale expressive
Étendue : C1-D3 (27 notes)
- Bourdon 16
- Octavebasse 8
Grand-Orgue expressif
Étendue : C1-G5 (56 notes)
- Bourdon 16
- Bourdon 8
- Flûte harmonique 4
- Montre 8
- Trompette 8
- Salicional 8
Récit expressif
Étendue : C1-G5 (56 notes)
- Bourdon 8
- Voix céleste 4
- Flûte harmonique 4
- Salicional 8
- Trompette 8
1874 : Construction d’une tribune avec projet de construire un orgue.
1884 : Construction de l’orgue dans un buffet de Chérubin Vernier , ébéniste du village. Facteur(s) : Merklin Joseph
1950 : Électrification Facteur(s) : Schyven Pierre
Buffet
Buffet simple en chêne. Deux rangés de chanoine en bois. La montre est à l’intérieur.
Console
La console est sur le coté latérale droit de l’orgue. L’organiste est de profil par rapport au cœur.
Partie instrumentale :
Sommiers
Sommiers piqués par les vers et attaqués.
Transmission
Mécanique. La transmission marche relativement bien malgré de fort défaut qui pousse au cornement.
Tirage des jeux
Mécanique. Le tirage est extrêmement bruyant du à l’usure de l’orgue.
Soufflerie
Soufflerie automatique inutilisable et dangereuse à utiliser à cause du système d’allumage.
Tuyauterie
Tuyauterie parfois manquante ou délabrée.
Selon les paroissiens l’instrument ne fonctionne plus depuis des décennies.
Source Mairie
L’orgue de L’ Église St Pierre et St Paul de Locquignol
Cet orgue électrique a été installé dans les années 1960 lors de l’arrivée de l’abbé Testelin qui a lui même réalisé l’habillage de l’instrument, le prêtre étant à l’origine menuisier. Il est à souligner que les tubes de l’orgue sont factifs car il s’agit de tuyaux de gouttière. M Bruno Rivart en était l’organiste attitré . Source Mairie de Locquignol
L’orgue de l’Église Saint-Martin de Marbaix
Cet orgue fut inauguré le 6 septembre 1931 grâce à l’abbé Charles Lamendin. Ce curé originaire d’Erchin, arrivé à Marbaix en 1922 fut très attaché à la restauration de l’église (remise à neuf du clocher muni d’une horloge et d’une cloche, création d’une terrasse avec balustrade et de quatre chapelles). De part cet engagement, il fut très vite estimé des Marbaisiens qui lors de son jubilé (vingt-cinq ans de prêtrise) célébré le 26 juillet 1931, décidèrent de faire une souscription pour lui offrir un cadeau. Le prêtre refusant tout cadeau personnel décida alors de doter son église d’un orgue.
Il fut restauré en 1978 et 1984.
Source : La Paroisse 1931 (devenue Nos Clochers) La Voix du Nord des 4 septembre 1978 et 2 novembre 1984
L’orgue de l’Église Saint-Humbert de Maroilles
Les orgues proviennent de la chapelle de l’abbaye de Maroilles et ont été mises en place en 1792, à la suite de la destruction de l’abbaye. En voici le détail historique. Le conseil général de la commune de Maroilles, après avoir entendu, dans sa séance du 25 novembre 1791, un rapport qui lui a été fait sur ce que la caisse de la fabrique de l’Eglise paroissiale présentait un encaisse « suffisant pour faire l’acquisition des orgues de la ci-devant abbaye do Maroilles et qu’on ne pouvait faire un emploi plus utile de ces deniers qu’en les consacrant à cette acquisition » a délibéré et arrêté unanimement que l’achat en serait, fait sur les deniers de la dite église, entendant de les (les orgues) placer aussitôt dans l’église paroissiale ».
Le déplacement de cet orgue d’une église à l’autre donna lieu a une adjudication publique en date du 26 août 1792. La mise à prix, établie à 1,800 livres par le sieur Bruyere, ayant amené de nombreux rabais produits entre lui et les sieurs Troyaux (Pierre et François), il s’en est suivi en faveur du premier une diminution de 660 livres. Le cahier des charges, qui contenait 22 articles, portait que (art. 1″) l’orgue, avec son buffet et le tocquesal, serait placé à l’entrée de l’église de la paroisse, dans la partie du milieu, tenant a la tour ; (art. 2), l’adjudicataire serait obligé de démonter et de remonter le tocquesal, le buffet et l’orgue, de nettoyer et rendre d’accord cette dernière partie ; (art. 4), le tocquesal sera exhaussé d’un pied de France, de plus ; (art. 6.) Il (l’adjudicataire) livrera, à ses frais… une pièce de bois de chesne de 10 à 12 pouces de France, et d’une longueur suffisante pour le plancher du tocquesal, du coté de la grande porte de l’église ; (art. 7) il livrera quatre choques (sic) en pierre bleue à la fine pointe, sur un pied de hauteur pour donner, au tocquesal, l’élévation spécifiée à l’article 4.Elles serviront à asseoir le piédestal de chaque colonne en marbre qui portent aujourd’hui le tocquesal et seront posées sur le pavé de l’église dans les mêmes forme et dimension qu’elles sont aujourd’hui. (Archives de Maroilles Acte du 26 août 1792 enregistré à Avesnes le 11 septembre suivant).
La partie instrumentale a été restaurée par Joseph Kerkhoff, facteur d’orgues à Bruxelles, en 1867.
Orgue fortement architecturé, composé d’une tribune ajourée à trois tourelles, d’un positif surmonté d’un angelot et d’un buffet à cinq tourelles orné de deux personnages masculins en gaine et surmonté de deux angelots musiciens.
La tribune est surmontée de deux angelots tenant une trompette et esquissant un pas de danse. Deux atlantes sont placés de part et d’autre de la tribune et un troisième angelot surmonte le positif. Texte : culture.gouv.fr
Voir sur cette même page l’article complet sur les orgues de Maroilles.
Liens de référence :
Inventaire National des orgues
La Plateforme Ouverte du Patrimoine (Ministère de la Culture) : PM59001922 PM59001037 PM59001031
L’orgue de l’Église Saint-Pierre Saint-Paul de Maubeuge
L’orgue, réalisé par la manufacture Grandes Orgues de Lyon a été remplacé en 1993 par un orgue de style néoclassique placé dans le choeur et réalisé par le facteur d’orgues Bernard Cogez.
Mais qu’en était-il de cet orgue précédent ? Alfred Drapier (1) fut longtemps le gardien vigilant de cet instrument. C’est la maison Michel Merklin et Khun de Lyon qui avait réalisé cet instrument et qui fut inauguré le 18 février 1960 au cours d’une messe radiodiffusée. L’instrument se dégradant, en 1986, un cahier des charges décrivit la solution trouvée, qui est celle que nous connaissons aujourd’hui, construire un nouvel instrument en réutilisant un maximum d’éléments de l’orgue de 1960. Nous l’avons dit c’est l’équipe de Bernard Cogez qui réalisa cet orgue néo-classique situé dans le choeur de l’église (83.84.85).
Source : Saint-Pierre-Saint Paul, histoire d’une église en chantier : article publié par André-Benoît Drappier
(1) : Né le à Cambrai le 19 Juin 1920, Alfred Drapier fit ses études musicales au conservatoire de cette ville. Entré à l’âge de 12 ans, il y obtint quatre premiers prix, et un brevet supérieur d’études musicales.
Figure emblématique de la vie musicale Maubeugeoise, il fut de 1969 à 1986, directeur du conservatoire municipal de Maubeuge. Titulaire de l’orgue de l’église Saint Pierre Saint Paul de Maubeuge. Il sera également un des carillonneurs les plus brillants de la Guilde Française de cet instrument.
Président et directeur musical de l’Association pour le développement de l’Art Lyrique, il présentera au public du Nord, du Pas de Calais et de la Belgique, un grand nombre d’opérettes.
Alfred Drapier s’est éteint le 23 Janvier 2006 à Maubeuge, qui était devenue en quelques sorte sa ville d’adoption. Fait attachant, Alfred à tenu le Carillon et l’Orgue de la paroisse jusqu’au seuil de sa mort. AUDITORIUM NPDC (01-10-2018).
Carillon et orgue: Folklore du Nord (1980) |
DRAPIER Alfred |
L’orgue de l Église St Martin d’ Ohain
Photo 1998 Par J-B Marchal
L’orgue a été construit en 1885 par les frères Delmotte suite au legs de Charles Hannotteau pour l’église de Ohain et inauguré le 22 mai 1886 avec un concert d’Edmond Delcourt, organiste à Tournai. A part les tuyaux de façade en zinc, remplacés en 1922 par Maurice Delmotte, cet orgue est très authentique. Lors de la 2ème guerre mondiale, l’orgue fut sérieusement endommagé par un obus allemand tiré dans le clocher de l’église. Suite à ces dégâts une nouvelle restauration s’imposa et en mars 1954 ce fut la maison « Grammet » de St. André lez Lille qui fut désignée pour réaliser le travail. Toutefois le manque de sérieux de la maison obligea la municipalité d’Ohain à reprendre les travaux en 1961 et à les confier à l’entreprise Pinchart en Belgique.
Lien de référence : http://amisdelorguedohain.blogspot.nl/
Relevage de l’instrument par Jean Grammet en 1954 et par la Manufacture Pinchart en 1961. Restauration en 1998 par Daniel Decavel et Bernard Cogez : Travaux co-financement Région, Département, association des Amis de l’Orgue et Mairie. Classé au titre objet MH depuis le 03/02/2011 : orgue en totalité (partie instrumentale et buffet)
La partie instrumentale est composée de deux claviers de 56 notes plaqués d’ivoire, dièses en ébène et d’un pédalier de 27 touches. La console, indépendante, est placée au rebord de la tribune. L’alimentation en vent comprend un réservoir et un ventilateur. Sommier unique, diatonique avec deux layes. Le buffet, en chêne, est composé d’un soubassement en forme d’arc de triomphe et d’une façade de deux tourelles latérales encadrant deux plates-faces, surmontées d’un riche décor à claires-voies et d’un cartouche millésimé 1885.
Liens de référence :
Inventaire National des Orgues
La Plateforme Ouverte du Patrimoine (Ministère de la Culture) : PM59009135 PM59009136 PM59009137
L’orgue de l’Église St Martin de Poix du Nord
Orgue offert en 1922 à la commune par Gaston Ducornet, maire et industriel filateur de Poix-du-Nord pour fêter en quelque sorte le retour de son fils de la guerre.
M Ducornet fit appel au facteur d’orgue M De Campenaere de Malines qui était également fabricant de pianos et d’harmoniums.
L’instrument ne fonctionnant plus depuis 1993, le conseil municipal vota, lors de sa séance du 22 mars 2017, un crédit de 5000 € pour la remise en état de l’orgue, avec remplacement de 29 tuyaux. Cette restauration minutieuse fut financée à hauteur de 50 % par la commune et 50 % par la réserve parlementaire de la sénatrice Valérie Létard. Pour célébrer l’évènement, le 4 novembre 2018 eut lieu en l’église un concert d’inauguration par Samuel Jette, premier prix du conservatoire de Valenciennes, accompagné des choristes et musiciens de la chorale Saint-Martin.
Autres photos de l’orgue. Remerciements à la Mairie pour sa précieuse collaboration :
Lien externe :
Festival « Orgue à l’unisson » à Poix du Nord – 8 mars 2020
L’orgue de l’Église Notre Dame de Quartes de Pont sur Sambre
Buffet et balustrade de la tribune inscrits au titre objet le 27/10/1976
L’orgue de l’Église St Rémy de Sains du Nord
L’orgue fut inauguré le dimanche 13 décembre 1885 en présence du chanoine Jolleaud Source : Journal de Fourmies.
Il a été restauré en 1995 par M Decavel facteur d’orgues sous l’égide de la municipalité présidée par le Dr André Becel, maire.
L’orgue de l Église St Pierre St Paul de Solre le Château
Instrument construit en 1772 par un Facteur d’Orgue non identifié. Il provient du couvent des sœurs grises. Cet instrument a été reconstruit en 1865 et il est l’œuvre des trois frères Constantin, Edouard et Théophile Delmotte. Il s’agit d’un orgue neuf avec réutilisation de l’étage supérieur de la façade sculptée d’un buffet ancien. Tout le reste de la boiserie date de 1866 (le soubassement, avec son réseau de baguettes moulurées, ainsi que l’arrière en sapin).La console, dans le style de la production Merklin, était prévue en fenêtre dans le soubassement. Elle fut commandée dans un second temps par le curé comme console séparée. Elle comporte deux claviers de 54 notes et une pédale de 30 notes. La transmission des jeux et des notes est mécanique. La tuyauterie est en alliage pauvre.
Le buffet est surmonté d’une statue du roi David qui joue de la Harpe, provenant de l’abbaye de Liessies. David est représenté les cheveux bouclés, la barbe longue, couvert de vêtements harmonieusement drapés. Cette statue remarquable se trouvait sur le jubé de l’abbatiale de Liessies. Buffet classé au titre objet MH le 29/01/1910.
Liens de référence : La Plateforme Ouverte du Patrimoine (Ministère de la Culture) : PM59001953 PM59001355 PM59009376
Relevage de l’instrument par Georges Delmotte en 1962. Orgue en totalité classé au titre objet le 12/07/2022. Il n’est plus en état de marche et doit faire l’objet d’une réparation dont le coût est estimé à environ 150 000 €.
L’orgue de l Église St Léger de Trélon
Le regretté historien local Gérard Caudrelier nous apprend que l’orgue actuel de Trélon date de 1830. Il précise qu’en 1990 le jubet a été raccourci pour donner d’avantage de lumière dans la nef. Le buffet d’orgues, d’une très belle facture artistique, porte la « montre de six pieds ». Il a été fourni par le sieur Caulier, facteur d’orgues à Valenciennes, et vérifié par le Sieur maitre de musique et organiste trélonais Auguste Scholz. Au cours de la période 1860-1940, les organistes les plus connus ont été M. Emile Macaigne (père et fils) et M. François Pecher. Au-delà., on peut citer : Mme Thérèse Mervaux (L’Histoire en Nord Ville de Trélon L’Eglise Saint-Léger Gérard Caudrelier avril 1994).
M Michel Bombart a eu l’extrême gentillesse de me fournir les délibérations du Conseil Municipal de 1830 concernant l’établissement d’un orgue à Trélon :
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Autres renseignements :
En 1876 Arsène Nicolas (1843 1885) est professeur de musique et organiste à Trélon [Annuaire musical & orphéonique, 1876].
Orgue modifié en 1939 par la Manufacture de Grandes Orgues de Rambervillers gérée à l’époque par les Ets Jacquot Lavergne : Archives Départementales des Vosges Dossier 152 J 1401.
Lien de référence :
Fonds de la Manufacture de Grandes Orgues de Rambervillers (1814-2006) Partie II : Dossiers Techniques des Instruments page 121
Les orgues de Trélon ne fonctionnent plus depuis les années 1990 faute d’organiste.
L’orgue de l Église St Cyriaque de Vieux Reng
Date de création : 1868 (date sur la plinthe de la tribune). En 1937 l’archevêque de Cambrai conféra la médaille du mérite diocésain à M Zéphir Croix, clerc sacristain et organiste depuis plus de 30 ans.
Source : La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai.
Buffet et tribune inscrits au titre objet des Monuments Historiques du Nord le 27/04/1977.
Autres renseignements : A l’organiste Zéphyr Croix a succédé Marie Rose Démoulin, née Mainil. Remplacée quelque temps par Monique Carion, elle a repris du service, au moins jusqu’en 1979, date à laquelle l’église a été fermée durant 3 ans pour travaux. Mme Démoulin est décédée le 7 août 1986 à l’âge de 62 ans. De nos jours, il y a très peu de messes le dimanche et depuis longtemps, l’organiste jouait dans la nef de gauche sur un harmonium. L’orgue doit encore fonctionner, mais il devrait probablement être revu par un facteur d’orgue.
Photos et renseignements fournis par Mme Brigitte Brasselet, responsable de la paroisse, que je tiens vivement à remercier.
L’orgue de l Église St Martin de Villers Pol
Buffet
Le buffet est piqué par les verts et l’arrière n’est pas ouvrable. Il est entièrement fermé de planche clouté. De même pour un des deux côtés de la tribune. Le premier étage contient le soufflet et la mécanique.
Console
La console n’est plus visible. Il ne reste qu’un trou béant latérale a la nef comblé par des planches de lamino compressé clouté.
Partie instrumentale :
Sommiers
Le sommier est toujours présent mais certainement à restaurer.
Transmission
Mécanique. Il reste quelques vergettes
Tirage des jeux
Mécanique. Il reste des registres avec leurs mécanisme
Soufflerie
La soufflerie est a pédales et elle ne marche plus. Les soufflets sont à plats et les gosiers ouverts et déchiré.
Tuyauterie
Il ne reste que quelques tuyaux de bois sur les côtés de l’instrument. Certainement des bourdon de 8′ ou de 16′
Source : Inventaire National des Orgues
L’orgue de l Église St Etienne de Wignehies
Journal de Fourmies du 6 avril 1899 :
L’inauguration de l’orgue de l’église de Wignehies avait attiré lundi après-midi dans cette commune, de nombreux habitants des localités voisines ; de Fourmies, Féron, Clairfontaine, Rocquigny, La Capelle, Etroeungt et même de Cartignies, on était venu assister à cette cérémonie, qui, avec le concert religieux et le salut qui ont suivi la bénédiction, n’a pas duré moins de deux heures.
L’orgue, construit par la maison Bourcet et Cie, d’Halluin (Nord), est véritablement monumental. Sa puissance de son dépasse celle des instruments similaires de notre région. Il a été acquis au moyen d’une souscription faite parmi les fidèles de la paroisse.
L’eglise était absolument comble lorsque, à trois heures, M. le curé de Wignehies est monté à la Tribune, accompagné de M. le curé de Fourmies et de M. le supérieur du collège Saint-Pierre pour la cérémonie de la bénédiction qui n’a pas durée plus de dix minutes.
Dès que les prêtres reprirent leur place dans le choeur, M. J. Verneuil, organiste à Saint- Quentin, prit place à l’orgue et joua une marche solennelle à grand orchestre qui montra successivement les ressources harmoniques du magnifique instrument.
Ensuite, MM. Verneuil, E. Le Bas, organiste a Paris, Elie Gras, organiste à Fourmies, executèrent sur l’orgue différents morceaux choisis parmi les plus belles pages de la musique religieuse.
Comme intermédiaires, on entendit M. E. Desfossez, chef de musique à Wignehies, qui joua sur le violon, avec accompagnement de l’orgue, deux morceaux très expressifs ; puis un artiste valenciennois, à la voix forte et pure, M. H. B., …, chanta un Pater-Noster et un Ave verum qui firent impression sur l’assistance. Entre temps, au choeur, des cantiques fluent chantés par des jeunes filles de Wignehies.
Avant le salut, M. le Chanoine Hécart, curé doyen d’Avesnes, monta en chaire et prononça un sermon dans lequel il développa cette thèse que l’orgue est la représentation de la voix du peuple et que la suave harmonie qui s’en dégagé fait prier avec plus de ferveur.
Il était 5 heures lorsque la cérémonie prit fin.
Voir ici le procès verbal de cet orgue de 27 jeux..
Chronologie de l’histoire des Orgues de Maroilles
Comment retrouver l’historique des orgues de Maroilles ?
Nous l’avons déjà dit : à la fin de 1791 la commune de Maroilles saisit l’opportunité de la vente des biens du clergé pour acquérir un orgue provenant de l’abbaye.
Dès lors, pour en connaitre d’avantage sur cet orgue et éventuellement des orgues précédents, il nous faut se rendre aux Archives Départementales du Nord et consulter la série 11 H qui détient sommairement les comptes de l’abbaye. Ceux-ci sont en effet fragmentaires : comptes de 1418-1420 (11 H 226-228), comptes de 1570, de 1578-1579 (11 H 230-231), comptes de 1642-1643 (ADN 11 H 232), puis ceux de 1648-1649 (11 H 233-237). Il n’est fait mention d’aucun orgue mais cela ne signifie pas pour autant que l’abbaye n’en possédait pas.
Preuve en est avec les comptes de 1650-1656 (ADN 11 H 241). On y trouve, en 1655, le paiement de 60 sols pour la réparation des soufflets de l’orgue. Les moines de Maroilles détiennent donc bien un orgue.
Continuons notre recherche. La série 11 H 243 révèle, en date du 5 mars 1663, le versement de 12 sols pour une peau de mouton pour réparer « les soufflets de la vieille orgue » et en date du 29 avril de la même année le paiement de 5 livres 16 sols au menuisier que l’on aura mandé de Landrecies pour réparer ces mêmes soufflets.
A ce stade de la recherche, on peut se poser la question de savoir la date approximative de fabrication de cette « vieille orgue ». Il est légitime de penser que sa construction est du milieu du XVI è siècle, entre 1544 date du traité de Crépy en Laonnois qui permet le retour des moines dans leur abbaye dévastée par les guerres et les environs de 1570, période où Fréderic d’Yve gouverne la maison, augmente le nombre des appartements du monastère et fait bâtir la porte d’entrée et les dépendances adjacentes (l’Abbaye de Maroilles en Hainaut Michaux l’Ainé).
L’instrument a donc une centaine d’années et apparait très usagé. Ceci est confirmé par les comptes de 1664 (11 H 244) qui nous apprennent que les orgues sont transportées à Valenciennes pour y être fondues (« la despense de notre cavaille portant les petittes vieilles orgues à Valen(ciennes) pour fondre … XXIII sols ») et qu’elles sont remplacées par des nouvelles exécutées par des pères Carmes du couvent de Valenciennes, placées dans un buffet neuf sur une tribune appelée « docsal ».
Ces comptes sont très détaillés. Ils mentionnent ainsi les noms des facteurs, le père Mathieu et le frère Sébastien qui ont recours à un autre religieux, le père Bonaventure et son garçon assistant. Ils précisent que la tribune est le travail d’artisans locaux (notamment de Landrecies et de Le Cateau) tandis que le buffet est l’œuvre d’un artiste valenciennois.
Sur la tourelle centrale du buffet, est disposé un ornement sculpté à la forme d’un « pot-à-fleurs ». Les anciennes courtines sont réutilisées après les avoir raccommodées et adaptées au nouveau buffet. Cet orgue a un seul « secret » c’est-à-dire un seul clavier, deux jeux d’anches, une Trompette et un Clairon. Les moines mandatent comme expert l’organiste Jean Lekat qui reçoit XXVIII livres pour « avoir assisté à la relivrance de notre orgue ».
Les comptes de 1665 (11 H 245) font état d’une dépense de 4 livres 16 sols réglée au père Bonaventure pour être venu « raccommoder l’orgue …en la place du père Mathieu malade pour lors ». En 1667 (11 H 247) une dépense est effectuée pour la pose au sommet de l’orgue « des escussons des armes de mond.seigneur et du couvent ».
Jusque quand cet orgue de 1664 fonctionne-t-il ? Jusqu’en 1725. Les Archives Départementales du Nord conservent sous la cote 11 H 31 pièce 885, la convention passée le 28 juin 1725 entre l’abbé de Maroilles Benoit Lévêque et le facteur de Lille Antoine Gobert pour un orgue neuf à quatre claviers manuels et pédalier, de trente huit jeux et quarante registres.
Selon le devis, le grand buffet doit comporter cinq tourelles, la plus grande de 11 pieds de haut au centre, et quatre plates-faces. Le Positif doit être disposé avec trois tourelles dont les plus élevées, de 5 à 6 pieds, se positionnent aux extrémités.
Ces dispositions ont été respectées car l’orgue actuel présente ces caractéristiques.
A qui fait appel l’abbaye pour la confection du buffet ? On ne le sait pas. Certains avancent Antoine Gilis, le sculpteur de Valenciennes qui réalise en 1739 le buffet de l’abbaye d’Anchin (Pecquencourt), à présent dans la Collégiale Saint-Pierre de Douai. Peu importe. Il est grandiose. Ses proportions sont harmonieuses et son architecture gracieuse avec ses angelots-musiciens perchés sur l’entablement des tourelles et ses deux atlantes qui supportent les tourelles latérales.
En 1792, l’orgue est transféré dans l’église paroissiale. Eugène Bruyère se rend adjudicataire du déplacement de l’orgue. Il devient en 1793 l’organiste et reçoit pour rétribution annuelle la somme de 60 écus 3 livres (délibération communale du 24 janvier 1793). Bruyère né en 1764, marié le 26 janvier 1790 à Maroilles avec Marie Humbertine Sculfort est musicien et cabaretier.
Dès 1795, l’orgue de Gobert est sur le point d’être vendu, une fois encore, comme bien de la Nation. En effet le Comité des Finances de la Convention arrête, le 16 Ventôse an III (6 mars 1795) qu’il sera procédé à la vente de toutes les orgues existant dans les églises appartenant à la République. Le 21 floréal an IV (10 mai 1796) le ministre des finances, Dominique Vincent Ramel, confirme la vente aux enchères de tous les buffets d’orgues à l’exception des buffets qui, par leur travail et leur perfection, sont dignes d’être conservés.
L’instrument de Maroilles est ainsi sauvé grâce à son travail lors des fêtes décadaires (Archives Municipales de Maroilles du 4 Floréal an VII : 23 avril 1799). Ces fêtes instaurées sous la Convention puis étendues par le Directoire, effectuées chaque décadi, dixième et dernier jour de la décade dans le calendrier révolutionnaire, ont pour objectif d’instaurer une morale républicaine et de fédérer les esprits autour des idées révolutionnaires (fête de l’être suprême, de l’agriculture, de la jeunesse, des époux, de la vieillesse, de la fondation de la République, de la souveraineté de peuple, du 14 juillet…). En juin 1799 cette mesure de vente aux enchères des orgues est d’ailleurs abrogée.
Au début du XVIII e siècle, le facteur chargé de l’entretien n’est pas connu mais il pourrait s’agir de François Joseph Carlier (1787 St Amand 1858 Douai) qui occupe un rang distingué parmi les facteurs d’orgues de la région.
En 1867, le 14 mai, la commune de Maroilles passe un marché de gré à gré avec le facteur bruxellois Joseph Kerkhoff pour la restauration de l’orgue. Il est prévu l’adjonction de quatre sommiers, la pose d’une boite expressive pour Echo actionnée par une pédale et l’addition de douze tuyaux de Bombarde rajouté à l’Echo (Archives Municipales : devis pour appropriation des orgues de Maroilles présenté par M Kerkhoff, facteur d’orgues à Bruxelles). Malgré ces modifications malencontreuses, l’orgue conserve dans presque sa globalité son caractère primitif.
Lors de la Première guerre Mondiale, les Allemands enlèvent sa Montre c’est-à-dire ses tuyaux d’étain disposés en façade. Il est dans un aspect pitoyable à la sortie du conflit mais il faut attendre les dommages de guerre des années 1930 pour songer à le réparer. Sa réparation est confiée au facteur Paul Krischer sous la direction du Docteur Bédart. Les idées novatrices de ce dernier sont malheureusement inappropriées à la restauration de ces orgues si anciennes et si remarquables par leur importance. La rénovation comporte notamment la construction d’un grand sommier pneumatique, la nouvelle division de la pédale recevant des jeux par emprunts, le remplacement de la façade enlevée par des tuyaux en zinc et la suppression de la Bombarde de 16 pieds en bois placée en 1867. Elle ne respecte en rien l’orgue de Gobert qui aurait pourtant du être pieusement conservé dans son état quasi originel.
En 1957 la partie pneumatique de l’orgue est si dégradée que l’orgue est presque inutilisable. Son état oblige le curé de Maroilles Émile Cattelin à écrire au Président de la Commission d’Art Sacré, Henri Biévelet pour déplorer la situation et faire réparer l’orgue (Archives diocésaines de Cambrai Sous- Série 7 L.01.117). La réparation est confiée au facteur d’orgues Paul Anneessens de Menin qui ne peut que réparer sommairement trois plans sonores : le Grand-orgue, le Positif et l’Echo.
En 1963 l’abbé Cattelin et Maurice Vanmackelberg, grand historien de l’orgue et membre correspondant auprès des monuments historiques entreprennent des démarches pour que l’instrument soit classé, tant pour le préserver de futures restaurations désastreuses que dans l’espoir d’une restauration exemplaire. A cette date l’orgue dispose de sérieux arguments pour être classé : malgré les calamiteuses interventions de 1931 1933 l’instrument présente encore, avec trois plans sonores en grande partie intacte, ses sommiers et ses abrégés d’origine, sans oublier son buffet fort bien conservé.
Grâce à l’appui de M Norbecq Dufourcq, membre de la Commission supérieure des Monuments historiques et de M Charles Waldschmidt, architecte en chef des Monuments historiques, l’orgue de Maroilles est classé le 31 octobre 1963.
Dès lors des démarches sont entreprises en vue de recueillir des fonds pour lui redonner une nouvelle jeunesse, l’aide gouvernementale ne pouvant se concevoir sans la participation du Conseil général du département du Nord, de la commune et de la paroisse de Maroilles. Elles se voient couronnées de succès et en mai 1964 M. Curt Schwenkedel, facteur d’orgues à Strasbourg est chargé par la Commission supérieure des Orgues d’aller examiner l’instrument afin d’établir un projet technique et une proposition de prix en vue de sa restauration. Il se rend à Maroilles les 4 et 5 juin suivants et procède à un examen minutieux de l’orgue.
Le 26 janvier 1965, il présente un devis descriptif des travaux à accomplir. Constatant qu’avec trois plans intacts sur quatre, l’orgue présente une grande valeur de témoignage historique. Il s’engage à le remettre dans son état originel dans la mesure du possible, ne pouvant proposer une reconstitution à l’identique de l’instrument de Gobert, l’’Echo et la Pédale ayant été ajoutés et complétés. Il entend garder les anciens sommiers de Grand-Orgue et de Positif (quarante-huit notes) si du moins ceux-ci ne se révèlent pas trop défectueux lors du démontage. Sinon, il refera des sommiers neufs de cinquante-six notes. Il veut également refaire les sommiers de l’Echo et du Récit.
Ce devis est accueilli favorablement mais les services d’état dépendant du Secrétariat d’Etat à la Culture, Direction de l’Architecture sont très lents. Il faut les interventions du député du Nord M Bécue, des curés de Maroilles Troisfontaines et Delegove, du maire de la commune M Raulin pour que le marché soit finalement agréé le 15 septembre 1969 par la Conservation régionale des Bâtiments de France.
L’orgue est démonté le 28 février 1972 pour être emmené à Strasbourg dans les ateliers Schwenkedel. Les travaux commencent mais trainent en longueur, pire encore la société Schwenkedel est déclarée en faillite en avril 1974.
Le 2 juillet de la même année la Commission supérieure des Monuments historiques mandate alors un de leurs techniciens-conseils M Cau pour inventorier les éléments de l’orgue et pour constater l’avancement des travaux.
Les pièces de l’orgue sont alors transportées dans les ateliers Haerpfer et Erman, à Boulay dans le département de la Moselle. Un nouveau devis, est bien sûr demandé par la Commission supérieure des Orgues historiques. Les facteurs de Boulay présentent le 5 décembre 1975 leur devis, s’engageant à remonter l’orgue de façon à reconstituer l’orgue de 1725. Le devis est conforme aux attentes sur le plan restauration mais très élevé sur le plan financier bien que justifié car les travaux entrepris par l’entreprise strasbourgeoise étaient demeurés peu avancés et peu probants en terme de rénovation.
Dans ces circonstances, la Commission des Monuments historiques privilégie en septembre 1976, faute de crédits suffisants, non pas une reconstitution complète de l’orgue du XVIII e siècle mais une restauration sans adjonction de jeux neufs. Ainsi, faute de volonté et de moyens financiers, cette décision orientée vers une absence de retour à l’orgue de Gobert procure le sentiment amer d’un travail non accompli totalement. Les experts regretteront sans nul doute ce choix.
Orgues disparues suite probablement à la détérioration ou la destruction des églises lors des deux derniers conflits mondiaux.
« Les orgues sons des vivants, donc ils meurent… souvent au champ d’honneur.
A la fois pièce majeure du mobilier de nos églises, et instrument de musique, l’Orgue témoigne à travers les siècles des styles et des modes, tant sur le plan architectural que sonore. Si la France peut s’enorgueillir de posséder un patrimoine organistique très riche, les guerres ont rayé de la carte nombre d’ensembles remarquables.
Vouloir ressusciter certains d’entr’eux par la magie de la photographie, c’est aussi évoquer la souffrance des bourgs, des vines, dont ils étaient souvent les joyaux ». Etienne Delahaye Octobre 1987 Regards sur quelques orgues disparus ADN BH 31119
Anor :
Avesnes sur Helpe :
Chronologie des orgues à Avesnes-sur-Helpe
L’église d’Avesnes possédait un orgue avant 1558 (voir le substantiel article de M. Ch.-N. PELTRISOT. Les orgues d’Avesnes, leur histoire depuis quatre cents ans, dans l’Observateur du 25 décembre 1935 ). Les 19 juillet de cette année 1558, un marché est en effet conclu entre « messieurs les gouverneur, maire, jurez et mannans et hahitans et M° Art (Arnold) Wangnon, bourgeois de la ville de Liège, maestro ouvrier des orgues••. » pour o fabriquier et mestre en estat cleu de nouvelles orgues… » (L. R., 1″ reg.• 10 40, v°.). Le fabricant fournira tout le nécessaire, « sauf le planchier et ancres », ainsi que la peinture. II recevra 1.800 livres tournois, dont 40o au 1er septembre, 400 six mois plus tard, 200 le jour de Noël 1589 et le reste. soit 8oo livres, le jour de Noël 159o. L’instrument sera construit sur le modèle de celui « de l’église Sainte-Ysabiau en la ville de Mons ». Le grand jeu sera livré le 15 aout 1589 et le petit jeu à la Noël de la même année (Signe : Gouthiere, de Fuchiault• Ghoris. (Ibid., f° 4o, v°).
Art (Arnold) Wangnon ou Wagnon, était le fils de Claude Wangnon, un des facteurs d’orgues liégeois les plus connus au XVI° siècle. On le voit en pleine activité à Liège en 1561, 1564. 1569, 1573, mais on n’en trouve plus de mention dans cette ville après le 28 août 1579, date à laquelle il fait son testament avec sa femme Anne de Lincent. Il est peut-être difficile d’affirmer que neuf ans après avoir testé, il était encore assez valide pour construire les orgues d’Avesnes. Mais Ia chose n’est pas impossible, et la coïncidence du prénom Art- est éminemment favorable à l’identification (Renseignements dûs à l’obligeance de M. Ed. Poncelet, Président de l’Institut archéologique liégeois).
Comme de coutume on affecta certains revenus des années 1589, 1590 et suivantes au paiement de l’ «ouvraige des orghues ».
Le jour même du marché, maire, jures et manants louent pour trois ans « les prets derrière et Cordeliers et de Plancquette (L. R La Planquetle : passerelle en bois sur la rivière, presque en face de la Roquette de Belle-Fontaine.) regardant les wayens (regains] pour comenchier à l’aoust 1589 ».
Le 10 octobre de la même année, « pour furnir au restant deu à maitre Wangnon », les mayeurs et jurés accordent à cens pour trois ans à Nicole le Sure « les stains des pretz de la Planquette•.. » moyennant -la somme de soixante livres une fois payée (Signé : Dourbe, Jacques Fiefvet, de Clerbois, Melchior de Vache, Nicolas Marin, Louis Meurant. (L. R. in reg., f° 42).
Le 13 décembre, l’adjudicataire de « la cense de Monsieur de Penthièvre » sise à Saint Saulve, près de Valenciennes, doit avancer sur ses fermages la somme de 900 livres : « 300 I. promptement et 600 I. au premier mai prochain, plus, donner prestement cent livres pour convertir aux ouvraiges des orgues » (Signé : Jacques Fiefvet, Gouthière. Louis Meurant. (Ibid.)).
Le 29 janvier 159o, Gilles Lefebvre. bourgeois d’Avesnes, prend « à rente, à main ferme… pour lui et ses hoirs à tousjours… certaines parties de warescaix », mises en labour par son père, sises au pars Louvet, moyennant la somme une fois payée de 1oo livres qui seront employées « à l’ouvraige des orghues-.. » (Signé : Adrien le Machon, Gouthiere, hommes de fief. (Ibid., f° 43 v°). Le part Louvet se trouvait en 1453 à proximité de la porte des Près,« en allant vers le porte Allart »).
Le 26 juin, Jean Tayenne obtient à rente perpétuelle une petite bande de warescaix, derrière sa maison sise en « la rue Poilvache ». Il paiera d’abord 24 livres tournois pour « les ouvraiges des orghues » puis une rente annuelle de 6 deniers (Ibid. f° 45.).
Le 11 décembre, Paul Taminieau, d’Avesnes, obtient aussi rente « une portion de warescaix se comprendant en une ruelle gisant hors ladite ville » an prix annuel de 20 sous tournois et moyennant une somme de 100 livres tine fois payée qui servira à payer Jacques de Beaurevoir (Ibid. f° 45 v°) : la ville est en effet redevable envers ce dernier, « escrigner (menuisier, ébéniste], es faulbourg dudit Avesnes d’une somme de 300 livres de Hainaut qu’il a payée au facteur « pour son œuvre des orghues » (Ibid. f° 45 v°).
Enfin, le 28 février 1592, Bertrand Dupont obtient à rente une petite partie de warescaix tenant a la tannerie de Gilles Meurant. II donne 10 livres « aux orgues ». A cette date, la dette de l’orgue parait éteinte (Ibid. f° 46 v°).
Par contrat du 17 août 159o, Thierry Fanieau promet de («desservir l’estat d’organis, batailleur [carillonneur] et orlogeur, comme du passet. [passé] », pour 360 livres tournois. II recevra en outre des chanoines 40 livres par an pour tenir l’orgue pendant certains offices (Ibid. f° 45 v°). En dehors de Thierry Fanieau, nous connaissons les noms de quatre organistes du XVII° siècle.
Le 26 février 1681, maitre Gerard Beauduin. vicaire du Chapitre. demande au Magistrat la place de « prêtre de la musique de l’église » que va laisser vacante Mre Nicolas Cannis. Satisfaction lui est donnée, à condition qu’ « il se rende capable du contre-point, le plus tôt qu’il pourra » ( Signé : Diesmes. Boutry. A. Benoist. Doutremer, Rousseau. Guislin. Bauduin. (Ibid., f° 15o. v°). Gérard Beaudoin fut titulaire du 6e canonicat en 1684.).
Douze ans plus tard, Mre Antoine Marescault, né à Mons, obtient l’emploi de « maistre de musique en l’église collégiale », aux mêmes gages que ses prédécesseurs (Ibid., f° 186).
En 1698 enfin, Jean Faineau reçoit 600 livres « pour avoir conduit l’horloge, servis d’organiste et de carillonneur » pendant un an et demi. (Compte de massarderie de 1698. (L’Observateur, 23 octobre 1894). Le même compte mentionne : « Item. la somme de douze livres payer à Jean Bronsin, pour une année de ses gages de souffleur d’orgues escheue au Noël 1697 (l’Observateur, 23 octobre 1894.)
On décida en 1704 de remplacer le petit orgue de 1539 —ses débris furent vendus 65o livres de France — par un autre instrument dont l’exécution fut confiée au facteur Pierre Cardon. Il fut installer « au jubé, au dessus de la porte du choeur, à la place de l’autel qui était] au pied du grand crucifix » (Décision du 5 décembre 1704. (L. R., f°’ 226 v°, 227. 228)). Ce qui tendrait à prouver que, précédemment, l’orgue, de dimensions réduites, se trouvait dans le choeur même de l’église.
Sa « relivrance » (réception], par Dom Etienne Dumont, organiste de Liessies et le sieur Wautier, organiste de Sainte-Aldegonde à Maubeuge, eut lieu le 24 septembre 1706. II mesurait 6 à 7 pieds de hauteur et 5 pieds de profondeur.
La Révolution survint. Avesnes, vraiment comblée, reçut —avec le carillon et le jubé de l’abbaye de Liessies — ses grandes orgues. Par lettre du 4 juillet 1791, la ville sollicitait en effet du Directoire du département du Nord l’attribution de cet instrument. Les représentants du peuple le lui accordèrent. L’instrument fut démonté et les pièces en furent apportées à l’église d’Avesnes oùl on les déposa, pêlemêle dans les chapelles latérales. Déjà, avant et pendant le démontage — ainsi qu’au cours du transport — bien des déprédations et des vols avaient été commis. Les débris de l’orgue, abimés et mélangées à plaisir se voyaient encore à la Chapelle Joseph, lors d’un état des lieux en décembre 1793.
Finalement, le Conseil de la Commune refusa de faire usage de tout ce matériel détérioré et dépareillé et de faire remonter l’orgue, non seulement en raison des dépenses que l’opération eût entrainées pour la ville, mais aussi « pour l’intérêt de la république. ». Autrement dit, cette restauration ne semblait plus désirable en raison de l’état des esprits, hostiles à la religion (On estima aussi, ajoute I. Lebeau, que l’église n’était pas assez vaste pour la puissance de l’instrument…).
Du « magnifique jeu d’orgue de l’abbaye de Liessies » attribué — on ne sait à quel titre — à la ville d’Avesnes, transporté à grands frais dans notre église, volé pièce par pièce ou brulé, il ne resta bientôt plus rien…
L’orgue de 17o6, endommagé lui aussi pendant la Révolution — alors que l’église était transformée en « hôpital ambulant » — fut sans doute réparé et remis en service jusqu’au milieu du XIX siècle.
Mais il était devenu incomplet et bien insuffisant. En 1837, on se plaint de cet instrument fort ancien et peu en rapport avec l’importance de l’édifice. On désire « un instrument plus harmonieux et d’un son moins discordant » (L’Observateur, 3o novembre 1837.). L’Observateur du 1″ juillet 1838 se plaint du « vieil et mauvais jeu d’orgue de l’église » et celui du 20 avril 1843, de « l’harmonieux rinchinchin qui fait le malheur des oreilles civilisées..»
Pour satisfaire au vœu de Mgr. Giraud, archevêque de Cambrai, qui avait visité l’église le 13 mai 1842, M. le doyen Denis et let Conseil de fabrique se firent présenter, en 1846, par M. Hippolyte Loret, facteur d’orgues à Bruxelles un devis s’élevant à la somme de 14.500 fr., réduits a 14.300 fr. (L’Observateur des 15 juillet. 2 septembre. 25 et 28 novembre 1847. ).
La difficulté d’établir sur un espace restreint deux soufflets à double pompe et à réservoir fut heureusement surmontée. La soufflerie, aménagée entièrement sous d’édifice de l’orgue, permettait de laisser disponible une partie du jubé pour les chœurs « qui viendraient quelquefois se faire entendre (L’Observateur, 2 septembre 1847. Deux annexes latérales furent ajoutées à la tribune des orgues en 1902. ) ».
La puissance de son de cet instrument, les ressources nombreuses que présentait la grande variété de ses jeux rendaient cet orgue — un seize pieds — digne de la grandeur et de Ia majesté de notre église. Son buffet, en beau bois de chêne, orné de trois tourelles, ayant 2 pieds d’élévation, 14 pieds de largeur et 5 de profondeur — œuvre du sieur Moutier, menuisier a Avesnes — bouchait malheureusement la grande fenêtre de la façade occidentale.
L’inauguration eut lieu le 23août 1847 et l’expertise le 23 novembre. L’orgue fut touché par M. Loret, constructeur et par M. Stavaux, professeur de musique a Avesnes. « Tout le monde s’est accordé pour lui reconnaitre d’excellentes qualités et pour déclarer qu’il pourrait rivaliser avec les orgues les, plus estimées du pays ». L’ancien orgue fut vendu à l’église de Felleries.
Apres trente-cinq ans d’usage, cet instrument nécessitait de très sérieuses réparations. Le travail fut confié — le chanoine Hannoye étant alors curé-doyen — à M. Welche qui ne fit rien de sérieux, puis A M. Anneessens, de Grammont (Belgique), dont le devis s’éleva à la somme de 1o.000 fr. L’inauguration eut lieu le 30 mai 1887, lundi de la Pentecôtiste. au cours d’une magnifique cérémonie. L’orgue était tenu par MM. Auguste Wiégant, organiste à Ostende et Petit, organiste de la paroisse.
De nouvelles réparations furent effectuées en 1913, puis après la guerre, par la maison Jacquot de Rambervillers, sous la direction d’un remarquable technicien, M Lavergne (Ch.-N. Peltrisot, Inauguration des orgues de l’église d’Avesnes-L ‘Observateur des 3 et 5 janvier 1936).
Les organisateurs de la cérémonie d’inauguration du 29 décembre 1935-en tête desquels il convient de citer le regretté André Chabert, organiste d’Avesnes- s’étaient assurés le concours de M H Nibelle, maitre de chapelle de Saint-François-de-Sales à Paris.
Les orgues furent détruites par l’incendie du 2 septembre 1944).
Source : La collégiale Saint-Nicolas d’Avesnes Charles Croix 1951
Article tiré de Regards sur quelques orgues disparus Etienne Delahaye Octobre 1987 ADN BH 31119
Fourmies (Église St Pierre) :
Des orgues se trouvaient dans l’église St Pierre édifiée en 1860 et qui fut désaffectée en 1973. Elles avaient été inaugurées le dimanche 11 novembre 1900 et restaurées par la maison Henri Didier d’Epinal
Source : Journal de Fourmies
Maresches :
« C’est de l’abbaye Saint-Jean de Valenciennes que provenait le buffet d’orgues visible en l’église paroissiale de Maresches avant la guerre 1914- 1918 1. Œuvre des frères sculpteurs Michel et Joseph Fior, auxquels commande avait été passée en 1722, l’ensemble a été décrit par Georges Servières 2 : « Authentique et ingénu – écrit celui-ci-il atteste le faire d’artisans rustiques, mais il n’en a que plus de saveur. C’est un orgue incurve, à trois tourelles et positif de même. Les chapiteaux des tourelles sont hexagonaux, ce qui, en ce temps, est fort rare, en France du moins. Il a pour caractéristiques d’être surmonté d’une petite montre de deux plates-faces et une tourelle, avec, au-dessus, un grand motif ornemental formé de deux anges tenant un cartouche an milieu duquel est un plat avec la tête de saint Jean-Baptiste, patron de l’église 3 et, en outre, d’être peint : motifs en blanc sur fond jaune, tuyaux en gris très clair; enfin d’avoir, sur les côtés, des boiseries extérieures à grands rinceaux de fleurs et de feuillages et à mascarons inspirés des « grotesques » de Bérain. Quant aux deux statues dont est décoré le grand buffet, l’une représente le roi David, accoutré à la romaine, le front ceint d’une couronne à dents de scie, d’allure désinvolte et dégingandée. La figure de femme drapée à la grecque, qui lui sert de pendant, est d’un style plus noble. Est-ce une sainte Cécile? L’instrument disparu qu’elle tenait à la main droite, devait plutôt être une lyre qu’un orgue, car sa main gauche semble manier un plectre…»
A l’exception d’une intervention de la Maison Delmotte en 1902 4, nous n’avons d’autres informations sur l’instrument lui même.
- M. Hénault, « Les Fior (Michel, Joseph et Philippe), sculpteurs Réunion des Sociétés des Beaux Arts des Départements, session, 1900.
- La décoration artistique des buffets d’orgues, ouvrage cité.
- En réalite,de l’abbaye.
- Roland Servais, « Les facteurs d’orgues Delmont – Cent ans d’activités en Tournais révélées par leurs archives (1821 1920). 1986.
Source : Etienne Delahaye Regards sur quelques orgues disparus ADN BH 31119
Liens externes :
Histoire de l’orgue : son introduction dans le culte chrétien par J E Bertrand 1858
Notes sur les différentes parties constituantes d’un orgue et de la façon dont
elles sont associées pages 10 à 16
Petit dictionnaire de facture d’orgue à l’usage des élèves. Pierre Méa
Facteur et/ou restaurateur d’orgues