Avesnes-sur-Helpe

Vue aérienne d’Avesnes-sur-Helpe
Miniature d’Avesnes-sur-Helpe. Album de Croÿ

La ville d’Avesnes-sur-Helpe est une cité pittoresque accrochée au flanc d’une falaise rocheuse. Ses seigneurs furent illustres. Le premier, Wédric le Barbu, la fonda au IX e siècle et la ville se construisit autour de son château seigneurial. En 1080, son fils Thierry d’Avesnes bâtit une autre tour.
Au XII e siècle, une agglomération unique était formée. Elle était entourée d’un mur d’enceinte qui réunissait les deux tours. Sur la place du marché fut fondée l’église saint Nicolas. Les seigneurs d’Avesnes étaient alors particulièrement puissants. En 1200 la ville reçut sa charte et la ville basse naquît autour de l’Helpe.

Au XV e siècle, Avesnes était une la ville du drap et connut la prospérité. Cependant elle dut subir de plein fouet le choc des guerres entre Louis XI et Charles le Téméraire puis de la guerre de succession de Bourgogne. En 1477, Alain d’Albret, pourtant seigneur d’Avesnes, fut obligé de prendre et de détruire la ville qui refusait de se rendre par fidélité envers Marie de Bourgogne.

La ville fut reconstruite grâce à Louise d’Albret . C’est à elle que l’on doit le chapitre de Chanoines et l’érection de l’église en collégiale en 1534, en style gothique tardif.

Les rois de France la convoitèrent longtemps pour en faire un bastion avancé sur la route de Paris. Mais elle passa sous la domination de l’Autriche, puis de l’Espagne avant de devenir française par le traité des Pyrénées en 1659.

Vauban la fortifia en agrandissant le bastion de la Reyne et en redessinant tous les ouvrages détachés.

Le XVIII e siècle fut une période de développement de la ville et la plupart des maisons datent de cette époque.

Le presbytère, où Napoléon Ier passa la nuit avant la bataille de Waterloo.

Ancienne maison du lieutenant de roi (XVIII e siècle) Napoléon y logea les 13 et 14 juin 1815. Le prince Impérial, fils de Napoléon III, logea dans le même immeuble.

 Napoléon y rédigea son dernier ordre du jour avant la bataille de Waterloo.

Au XIX e siècle la ville connut une réelle prospérité. Son marché au beurre était l’un des tous premiers de France.

En 1867, la ville fut déclassée en tant que place militaire. C’est aussi l’année de l’arrivée du chemin de fer et la population va ainsi doubler.

Le Prince Impérial logea à Avesnes à la veille de la bataille de Sedan.

Hindenbourg et le Kaiser à Avesnes

En 1918 la ville était le quartier général du Kaiser et du maréchal Hindenbourg.

Septembre 1944
La collégiale sans son clocher

le 2 septembre 1944 les allemands incendièrent le clocher de la collégiale lors de leur retraite.

Avesnes, sous préfecture est donc par son passé une seigneuriale et glorieuse cité.

Elévation de la Tour et de l’Eglise d’Avesnes-sur-Helpe 1840. Fonds Préfecture ADN 2 O 36 / 112
La collégiale à la « Belle Époque » .
La collégiale

Le choeur est édifié au milieu du XIII e siècle. L’église est remaniée vers 1484 après sa destruction partielle par Louis XI et achevée peu avant 1504, au moins dans son gros-œuvre. Elle est de nouveau remaniée après un incendie survenu en 1514. On termine les voûtes en 1533. On renforce la tour et l’on en complète les parties hautes vers 1547-1561.

L’église est érigée en collégiale en 1534. En effet, à cette date, Louise d’Albret, princesse de Chimai et dame d’Avesnes , fille d’Alain d’Albret et de Françoise de Bretagne et veuve de Charles de Croy, fonde le collège de chanoines d’Avesnes.

Dans l’ensemble, l’édifice appartient à l’époque brillante de l’architecture hennuyère. L’autel mis à part, c’est une église-halle avec des bas-côtés, des chapelles latérales et de sveltes colonnes. St-Nicolas d’Avesnes est un des exemplaires caractéristiques du flamboyant en Hainaut.

Sa tour carrée et massive soutenue par des contreforts se terminant dans un encorbellement d’échauguette qui forme chéneau, s’élève à 60 mètres. Au sommet du dôme se dresse un campanile où logea le guetteur jusqu’en 1815.

Le carillon reconstitué en 1956 après l’incendie le jour même de la libération, le 2 septembre 1944 par un obus, est composé de 48 cloches. Il est l’un des plus beaux instruments de l’art campanaire du Nord.

Le Chœur
Les sièges des stalles
Tapisserie
Le Chœur

Le choeur, en briques et pierre est la partie la plus ancienne de l’édifice. Il est du XIII e siècle. Il est formé d’une abside polygonale à cinq pans, plus basse que la nef. Le pavement du choeur eut lieu en 1851 (ADN Série 4 V).

La Nef

Celle-ci a une gracieuse légèreté et une harmonie qui font du bâtiment un exemple unique en son genre de l’architecture religieuse du XVI e siècle.

La grande Chapelle de la Vierge
Triptyque : à gauche l’Annonciation, au centre l’Assomption et à droite la Visitation

Ce merveilleux triptyque date de 1541 et est composé de quatre volets peints sur chaque face, et qui pivotent de chaque côté d’un panneau central aujourd’hui disparu. Il représente des scènes de vie de Saint Sébastien que l’on invoquait autrefois contre la peste.

Watteau exprime ici l’élan ascensionnel et démontre toute sa maîtrise technique dans un style typique du baroque tardif. Watteau acheva le cycle en 1768 et les toiles sont restées en place dans leur cadre d’origine depuis le XVIIIe, ce qui les rend d’autant plus rares et précieuses.

L’orgue construit par Victor Gonzalez dans ses ateliers en 1958, installé dans la Collégiale d’Avesnes-sur-Helpe en 1964 par Jean-Marc Cicchero.
Dalle funéraire d’Adrien de Blois mort en 1561 et de sa femme Jeanne Lallaing.

Sous la tribune d’orgues, figure la pierre tombales d’Adrien de Blois, bailli de la terre d’Avesnes et gouverneur de la ville de 1544 à 1555. Il est représenté aux côtés de sa femme. Cette pierre, d’un beau marbre rouge, a été très détériorée dans l’incendie de la tour en 1944.

Dalle
Dalle funéraire symbolisée par « la Grande Faucheuse »

Les chapelles absidiales : en partant du portail à gauche :

Chapelle avec de magnifiques boiseries Louis XV
Confessionnal , contemporain des lambris (1740)
Chapelle Sainte Anne
  • la quatrième Chapelle Sainte-Anne avec retable montrant les premiers signes de l’art baroque, à son sommet une statue de Sainte-Anne du XV ee siècle.
  • La grande chapelle de la Vierge avec ses boiseries exécutées vers 1740 et ses toiles peintes de Louis Joseph Watteau représentant l’Annonciation, la Visitation et au centre l’Assomption.

à droite :

Chapelle Saint Antoine : toile représentant Saint-François d’Assise au désert (XVIII e siècle) et statue de Saint Antoine.
Chapelle Saint Nicolas : au sommet Dieu le Père. Les grandes toiles sont aussi de Louis Watteau :saint Jean Baptiste baptisant, saint Nicolas apparaissant aux galériens et apaisant la tempête, saint Sébastien
  • la chapelle Saint-Antoine
  • La grande chapelle Saint-Nicolas
  • La chapelle Notre Dames des Mouches
La chapelle Notre Dame des Mouches. Le tableau représente les Français mis en fuite par des essaims d’abeilles, grâce à l’intervention de la Vierge, en 1498.
Notre Dame de Bonsecours dite Notre Dame des Mouches : la statue date du XV e siècle

La légende des mouches :

En 1498, alors que le Hainaut appartient aux Pays-Bas, les armées françaises assiègent Avesnes, place forte de première importance. Le 21 novembre, jour de la présentation, les paroissiens réunis en grand nombre dans l’Eglise prient la Sainte Vierge avec ferveur pour la délivrance de leur ville.

C’est alors que les abeilles du château fort d’Avesnes, troublées par la mitraille, sortent de leurs ruches et forment un rempart en face de l’ennemi qui se disperse en toute hâte. C’est pourquoi, dans les armes d’Avesnes, figurent une ruche et neuf abeilles.

La Chaire
Fonts Baptismaux
Vitrail

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La collégiale Saint-Nicolas d’Avesnes-sur-Helpe a été victime d’un incendie le lundi 5 avril 2021. On déplore la destruction par les flammes du retable situé dans la chapelle sud, retable qui abritait 3 tableaux réalisés en 1768 par Louis Watteau, classés Monuments Historiques en 1913, en même temps que la collégiale elle même. Afin d’accompagner et soutenir la commune d’Avesnes sur Helpe, une association locale « Sauvons la Collégiale d’Avesnes » a été créée pour animer l’appel aux dons. Tous peuvent contribuer à cet effort de restauration et de sauvegarde.

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Le polyptyque de Saint Sébastien

de la chapelle hospitalière d’Avesnes

par Michel Defossez,

Président de la Société Archéologique et Historique de l’Arrondissement d’Avesnes, Membre de la Commission Historique du Nord

Valentiana N° 22 Décembre 1998


Depuis le début du XIXe siècle se trouvaient dans la collégiale Saint-Nicolas d’Avesnes quatre volets de bois peints aujourd’hui classes, et représentant une scène de peste. L’origine précise de ces panneaux est inconnue. Lebeau écrivit qu’ils passaient pour provenir de la Maladrerie de la ville. (1)

En fait ces panneaux proviennent plutôt de l’ Hotel-Dieu de la ville, parfaitement distinct de la Maladrerie. Ils constituent un témoignage passionnant de l’ architecture hospitalière au milieu du XVIe siècle et de ce qu’était un hôpital à l’époque.

Pour établir cela, il faut commencer par décrire l’oeuvre.

Description du polyptyque

Les quatre panneaux peints correspondent à des volets permettant d’ouvrir et de fermer un retable central, aujourd’hui disparu. Ils comportent des personnages et des sujets sculptés comme les ateliers d’Anvers en ont produit en quantité au début du XVIe. Il existait de semblables retables à la collégiale d’Avesnes (deux furent cédés à La Flamengrie dans l’ Aisne où ils ont été volés, le troisième est maintenant à l’église de Saint-Germain l’Auxerrois à Paris). On en trouve encore deux à Ramousies ; les volets de l’ un de ces deux retables subsistent toujours.

L’ analyse suppose donc de détailler les panneaux volets fermés et volets ouverts.


Volets fermés

On a de gauche à droite :

I – Scène de peste dans un hopital :

Des religieuses récollectines, dites sœurs grises, s’ affairent autour des malades ; on apporte le viatique à un mourant. La légende précise : «Es stalles peste régnait si fort qu’à mort mettait grands petits faibles forts».

Des lits sont alignés le long d’un mur, une boiserie commune les relie. Sur la partie supérieure de la boiserie on aperçoit une sorte de devise : PAIX VIVIS REQUIES. Apparemment une inscription latine, en caractères romains alors que les légendes sont en caractères gothiques, a été reproduite par le peintre qui a confondu latin et français. Des tentures rouges permettent d’isoler les lits. Une fenêtre porte des armoiries, avec la date de 1551. On a lu au XIXe siècle 1441, mais le tableau est bien du XVIe siècle et porte bien cette date selon une écriture classique dans l’Avesnois.

II – Scène de peste dans une ville :

Un dragon survole la ville avec un glaive ; à la fenêtre dune maison une personne le regarde ; dans la rue, un homme le montre du doigt à une femme (plan supérieur). Le long du chevet de l’église, un homme transporte le cadavre d’ un enfant ; un cadavre, à demi étendu sur le seuil, sort d’une maison en pierre à l’ architecture présentant des éléments Renaissance ; dans le cimetière près de l’église un homme creuse la tombe de son épouse qui est en train de défaillir (plan médian). Enfin des porteurs transportent un cercueil (plan inférieur).

Cette scène traduit l’horreur de la peste, qui outre la mortalité importante, crée une mortalité brutale qui empêche les rites habituels de la mort, et donc sans doute aussi les prières des vivants pour les morts et les sacrements, permettant d’éviter l’Enfer.

<< Tant aux maisons de coups frappait le diable Tant mouraient gens de peste dommageable ».

III – Saint Sébastien réconforte Marc et Marcellin

C’est là le début de la vie de saint Sébastien. En haut, dans une église de campagne, Marc et Marcellin sont baptisés. Ils sont nus, à genoux devant des fonts baptismaux tels qu’on les connait depuis l’époque romaine. Un évêque les baptise. Dehors un personnage au chaperon vert observe ; c’est lui qui va dénoncer et provoquer l’arrestation des néophytes.

En bas, Marc et Marcellin sont enfermés en prison et Sébastien les réconforte et les encourage à rester fermes dans la foi, malgré la présence de l’ épouse avec un jeune enfant et de deux hommes. La légende precise :

« Sebastien fut en for tenant deux frères malgré leur enfant et leurs confrères ».

IV Martyre de Marc et Marcellin, arrestation de saint Bastien

Le plan supérieur nous montre le martyre de Marc et Marcellin par le feu dans un paysage on a cru voir les Pierres Martines de Solre-le-Château ; il s’ agit plutôt d’une maladresse de représentation d’une montagne.

En dessous, Sébastien comparait devant l’Empereur. Le turban et la barbe font allusion au Grand Turc, mais les armoiries du bâtiment sont celles du Saint-Empire. Le menton n’est pas sans évoquer celui de l’empereur Charles-Quint. Les costumes sont caractéristiques du début du XVIe siècle. On revoit le personnage au chaperon vert qui avait assisté au baptême.

« Des gens plusieurs après sont convertis pouquoi fut prins mais propos ne dit »

On observera que le martyre de saint Sébastien n’est pas représenté ; il devait l’être dans le retable central.

Volets ouverts

I – Saint Sébastien apparaît lors d’une peste

Une personne alitée voit saint Sébastien sous son aspect traditionnel, nu et perce de flèches. Il révèle que si on construit une chapelle en son honneur la peste cessera. C’ est ce que la légende devait préciser ; on n’ arrive plus à lire que :

« fut que…. peste

….église…… chapelle »

II – Construction de la chapelle

Un architecte visite le chantier et donne des ordres comme l’indique la position de la main. Les différentes étapes de la construction sont représentées : monter les pierres, les tailler, gâcher le mortier. Une petite niche est déjà en place. La légende précise le miracle :

« d’une église faire on travailla

et la peste plus nuls ne travailla »

III et IV – Procession d’action de grâces

Une procession, clergé en tête, suivi des hommes pieds nus et en chemise, puis des femmes habillées, se rend à l’église dont on aperçoit le choeur et le jubé. Quelques cadavres, face contre terre, jonchent encore le sol. Le tout
se passe au milieu d’architectures ou les éléments décoratifs Renaissance dominent, alors que l’église est de style gothique. On peut lire de la légende : …. voyant cessation

……firent procession ».

Il s’agit donc bien d’une procession d’action de grâces et l’ordre logique des panneaux est respecté.

Le polyptyque : reflet de l’Avesnois et d’une époque

Le sens général de ces panneaux est donc de montrer comment saint Sébastien est un saint intercesseur privilégié contre la peste.

La référence à la Légende dorée

Le polyptyque se réfère à un épisode de la Légende Dorée qui est le suivant (nous nous referons ici a la traduction de J-B M. Roze, Garnier-Flammarion 1967) : « Au temps du roi Gombert, l’Italie fut frappée d’une peste si violente que les vivants suffisaient à peine à ensevelir les morts ; elle fit de grands ravages particulièrement à Rome et à Pavie. Alors un bon ange apparut sous une forme visible a un foule de personnel ordonnant au mauvais ange qui le suivait et avait un épieu de frapper et exterminer Or autant de fois il frappait la maison, autant il y avait de morts à enterrer. Il fut révélé alors par l’ordre de Dieu à une personne que la peste cesserait entièrement ses ravages si l’on érigeait à Pavie un autel à saint Sébastien. Il fut en effet élevé dans l’église Saint-Pierre-aux-Liens. Aussitôt après le fléau cessa ».

On saisit bien ici l’influence de la LégendeDorée de Jacques de Voragine sur le tableau, mais avec des nuances. Dans la Légende Dorée, saint Sébastien fait un discours au moment de la comparution devant l’Empereur. Dans notre polyptyque, il se tait. On ne voit pas de bon ange. Enfin c’est saint Bastien qui apparaît directement.

Et surtout, il n’y a pas de scène d’hôpital dans la Légende Dorée, ce qui nous ramène a notre sujet.

Une représentation d’Avesnes

Les auteurs qui ont examiné l’oeuvre ont toujours été frappés par l’aspect local des architectures et des paysages. L’église où Marc et Marcellin sont baptisés, les maisons de la ville, la nature évoquent ce qu’on sait d’Avesnes et de l’Avesnois au XVIe siècle.

Le décor flamboyant de la niche de Saint-Sébastien est l’écho des portails flamboyants de l’époque qu’on peut voir àFlaumont, Lez-Fontaine, Dimont, Avesnelles, Waudrechies etc.

Mais bien entendu il est impossible de dire que on est en présence d’une description fidèle d’Avesnes, d’ autant qu’il y a en même temps des architectures imaginaires avec des décors Renaissance qui n’ont pas d’équivalents connus.

II en va cependant différemment de la scène de l’hôpital. Dans celle-ci, la perspective a été intentionnellement déformée pour montrer en même temps l’ allée centrale de l’hôpital et des fenêtres latérales qui portent des verrières armoiries.

Les donateurs avesnois

Ces armoiries sont aisément reconnaissables, même si elles posent quelques problèmes de date. La première est celle des Croÿ entourée du collier de la Toison d’Or, la seconde est celle des Blois-Trélon, c’est-a-dire des descendants du bâtard de Blois, fils naturel de Jean II de Blois-Chatillon, qui reçut la Terre de Trélon alors éclissée de la Terre d’Avesnes à la fin du XIVe siècle (2). Le bâtard de Blois avait épousé Sophie Van Dalem dont il prit les armes en les brisant d’ un franc quartier reprenant les armes des Blois-Chatillon (3).

La date de 1551 fait donc allusion à des libéralités faites à l’hôpital par des personnages titulaires de ces armoiries. Pour l’un d’eux, l’identification est facile. Le gouverneur d’Avesnes, Adrien de Blois, frère du vénérable Louis de Blois, abbé de Liessies, descendait du Bâtard de Blois. Il fut gouverneur de la ville jusqu’en 1555 et il y fut enterré. Sa pierre tombale est encore visible dans la collégiale Saint-Nicolas.

En revanche, il n’existait pas de Croÿ, chevalier de la Toison d’ Or en 1551. Philippe II de Croÿ était décédé en 1549; Charles son premier fils décéda en 1551 avant d’avoir été fait chevalier ; Philippe III le second fils fut fait chevalier bien après 1551.(4). La solution la plus vraisemblable est que des libéralités testamentaires furent faites par Philippe II, mais que les travaux ne furent achevés qu’en 1551.

Un autre indice est apparent dans le carrelage qui montre sur certains carreaux un monogramme présentant un A entrelace de deux P, qui évoquent soit le couple Anne de Croÿ (Dame d’Avesnes décédée en 1539) -Philippe II soit éventuellement Anne de Lorraine (seconde épouse) – Philippe II. Cette dernière aurait agi comme exécutrice testamentaire de son mari à qui elle survécut jusqu’en 1568.(5)

Quoi qu’il en soit de l’attribution exacte, le polyptyque décrirait alors l’ hôpital d’Avesnes en 1551, tel qu’il était après des travaux financés pour partie par Adrien Blois-Trélon, gouverneur de la Ville, et par Philippe de Croÿ, seigneur de la Ville, Terre et Pairie d’Avesnes. Et il est donc probable que le tableau était destiné à orner cet hôpital.

Hôpital ou maladrerie ?

Car c’est bien de l’hôpital qu’il s’agit et non de la maladrerie, comme on pensait au début du XIXe siècle.

Les deux établissements sont distincts dans leur origine, leur fonction et leur architecture.

Selon la tradition (manifestée par des tuiles portant une date et qui remontent au XVIIe siècle conservées au Musée de la Société Archéologique d’Avesnes), la maladrerie remonterait à 1158. La première mention de l’hôpital l remonte à l’ acte de 1212 par lequel Gauthier II d’Avesnes constitue des sortes d’apanages à ses frères et donne la Terre de Dourlers à Guy. Il s’agit dans cet acte d’ un hôpital des pauvres (6). En 1268, Jean I de Chatillon, seigneur d’Avesnes, fait des legs distincts à la « Maison-Dieu » (c’est-a-dire l’ hôpital) et à la « Maladrie »(7).

La maladrerie est un endroit où l’on isole les lépreux, l’ hôpital un lieu où l’on recueille les pauvres, et où ils ont gite, couvert et soins. Parmi ces pauvres, il peut y avoir des catégories particulières : pèlerins, orphelins etc. La maladrerie comportait une chapelle et des maisonnettes distinctes pour les lépreux. Au contraire, comme on le voit sur le tableau, les pauvres étaient recueillis dans un édifice en forme de chapelle où ils avaient des lits baldaquins tendus de couvertures rouges, et ils recevaient une assistance matérielle et spirituelle. Le fond de l’édifice était une abside avec un autel, et les malades pouvaient donc assister à la messe. Le tableau montre une succession de quatre lits, soit plus que n’aurait pu, en toute hypothèse, contenir la chapelle de la Maladrerie dont la longueur totale (chœur compris) ne dépassait pas dix mètres. Ceci est un argument supplémentaire pour identifier l’hôpital et non la maladrerie.

Tous ces éléments sont bien connus et nous rappellent les hospices de Beaune. D’une certaine façon, on peut dire que notre polyptyque de Saint-Sébastien est l’équivalent (fonctionnel, sinon artistique) du Jugement Dernier de Rogier de la Pasture, avec un bon demi-siècle d’écart.

Mais si l’hôpital était fondamentalement une chapelle, il n’était pas que cela ; il fallait en effet au minimum une cuisine. Par ailleurs, il fallait du personnel pour assurer les soins quotidiens. A Avesnes, et à cette époque, l’hôpital était desservi par des sœurs grises dont le couvent avec une chapelle propre jouxtait le bâtiment. Ces sœurs grises avaient pris la succession des béguines dites encore Filles-Dieu ou Filles dévotes en 1473, sans doute par transformation de la communauté religieuse préexistante. (8)

De cet hôpital même, il ne reste rien ; tout fut reconstruit en 1632. (9) Mais la reconstruction respectait le schéma ancien de la grande salle en forme de chapelle. Cette grande salle fut compartimentée en 1835. Le chœur est resté intact et la structure d’origine est encore parfaitement visible dans la construction qui est maintenant appelée la « Résidence de la Chapelle ».

La représentation fidèle d’une époque ?

Il ne nous est donc pas possible de vérifier in situ si la représentation du tableau est fidèle. Il est vrai que les architectures figurées posent problème. Le mur de briques et sa corniche a l’arrière de la scène de la comparution de saint Sébastien devant l’Empereur ne correspondent pas à ce qu’on sait de l’ architecture du milieu du XVIe siècle dans nos régions. De même l’arc de la fenêtre armoriée de la scène de l’hôpital, en plein cintre, est totalement inhabituel. Ces deux éléments feraient plutôt penser à la première moitié du XVIIe siècle.

A l’inverse, les décors en gothique flamboyant de la niche de saint Sébastien, les costumes, notamment des soldats, l’église du baptême des saints Marc et Marcellin, l’église de la ville et son jubé, les maisons et les costumes de la scène de peste en ville correspondent bien à la période qui va de 1500 a 1550. Même le remplage des verrières du chœur de l’église, présentant des motifs circulaires et non en arc brise, répond aux fenêtres situées à l’entrée de la collégiale Saint-Nicolas d’Avesnes datables des années 1550. Ce qui signifie que l’arc brise commençait à être abandonné en Avesnois vers cette date ; le tableau représente une église de style gothique hennuyer, dont la collégiale d’Avesnes est le meilleur exemple.

On notera aussi la tonalité « médiévale » de l’ œuvre, non seulement dans l’ inspiration (Légende Dorée), mais encore dans les représentations. L’architecte qui visite le chantier exprime le commandement dans une attitude classique au Moyen Age (10).

L’écriture n’est pas sans poser aussi problème : les légendes sont en gothiques, la devise sur les lits en caractères latins.

Il ne faut pas chercher dans une reprise du tableau l’explication de ces discordances. Nous avons pu vérifier qu’il n’y avait pas de repeints, qui n’ont pas davantage été décelés lors de la dernière restauration par les services du Musée du Louvre.

La date de 1551 n’ est pas douteuse. Au début du XVIIe siècle, entrée en vigueur du Concile de Trente aidant, on n’aurait plus fait un tel retable à scènes faisant référence à la Légende Dorée ; l’empereur et ses soldats auraient été représentés à la romaine, et non comme Charles Quint et ses soudards qui s’illustrèrent lors de la prise de Rome.

Mais l’esthétique Renaissance commence à apparaître dans un Hainaut particulièrement conservateur et attaché au style gothique qu’il illustre encore par les églises d’Avesnes, Chimay etc. Le peintre a cherché à représenter l’antiquité, d’ où, au milieu d’ architectures « contemporaines », des représentations différentes qui nous évoquent l’ art de la Renaissance. La brique et l’ arc en plein cintre étaient sans doute perçus comme représentatifs de la Rome antique, comme les figures de chimères et de monstres qui décorent certains murs. Cette représentation de l’antique est encore très maladroite, l’humanisme n’ a pas encore porté tous ses fruits dans cette œuvre d’origine locale et le peintre a donc inventé des arcs en briques assez étranges.

Pour ce qui concerne la scène de l’hôpital, l’emploi de l’écriture romaine est l’un des premiers témoignages de cette nouveauté, déroutante (11) pour ceux qui avaient appris à lire avec l’ancienne écriture, signe peut-être d’ une origine princière du donateur des lits qui avaient voulu une inscription latine. Quant aux fenêtres en plein cintre, nous avons vu qu’elles existaient déjà dans la collégiale Saint-Nicolas d’Avesnes. Mais il est aussi possible qu’elles soient déformées en plein cintre pour signifier qu’on est dans l’antiquité et non dans la période contemporaine.

Au total l’œuvre est donc un témoignage précieux de la pénétration de l’art de la Renaissance dans nos contrées.

Il existe encore en Avesnois deux autres exemples de cette architecture hospitalière traditionnelle encore vivace au XVIIe siècle : il s’agit des vestiges de la chapelle Saint-Roch à Solre-le-Château et de la chapelle Saint-Julien a Dourlers, chapelle destinée a l’accueil des pèlerins. Il est malheureusement à craindre que nous ne soyons pas en mesure de laisser à nos successeurs ces précieux témoignages.

Notes

  1. LEBEAU, Précis de l’histoire d’Avesnes, Avesnes, 1836, p. 113.
  2. 2. Acte aux Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, cote E 120, publie par J. FINOT, « Une émeute à Avesnes en 1413 ›>, Mémoires de la Societé des sciences de l’agriculture et des arts de Lille, 1895, p. 84.
  3. Cf. « Généalogie des seigneurs de Trélon… », Mémoires de la Société Archéologique et Historique de l’Arrondissement d’Avesnes, t. XI, p. 202.
  4. Sur les Croÿ, on peut consulter : Robert BORN, Les Croÿ, 1981 ; Jean-Marie DUVOSQUEL. « La fortune foncière du duc Charles de Croÿ et les albums de Croÿ», dans Villes et Villages de la Belgique Espagnole ( 1596-1612), Actes du colloque de Chimay et Fourmies des 7 et 8 mai 1992, Crédit Communal de Belgique. 1996. p. 13 et ss.
  5. Hypothèse proposée par M. François Boniface de la Commission Historique du Nord, que je remercie spécialement pour ce qui concerne ces questions d’ identification.
  6. Acte publié dans le « Cartulaire de la Terre d’Avesnes >›, Mémoires de la Société Archéologique et Historique de l’Arrondissement d’Avesnes. t. IX, p. 96.
  7. A. J. MICHAUX, Chronologie Historique des Seigneurs d’Avesnes, Avesnes 1844-1868, reprint Office d’ Edition et Diffusion du Livre d’Histoire et Société Archéologique et Historique de l’Arrondissement d’Avesnes, 1994, p. 111.
  8. M. DEFOSSEZ, « L’ implantation des ordres religieux dans les petites villes du Hainaut méridional (XIIIe-XVIIe) », Actes du XXXVe Congres de la Fédération des Sociétés Savantes du Nord de la France, Le Touquet 1994, p. 42 et ss.
  9. Date portée sur une niche du bâtiment.
  10. François GARNIER, Le langage de l’image au Moyen Age, t. 1, p. 165 et ss.
  11. Lorsque Galliot du Pré publie en 1531 les Illustrations de la Gaule Belgique de Jacques de Guyse, il emploie les caractères gothiques plus appropriés au lectorat, que les caractères romains dont il dispose et qu’il utilise pour indiquer son nom. C’est seulement à la fin du XVIe siècle que l’écriture gothique disparaît des monuments funéraires de l’ Avesnois. A Ramousies, la pierre tombale de Hiltrude Damanet, épouse de Jacques Herbecq, fabriquée en 1592 et écrite en caractères gothiques, reçut en 1617 la date du décès de la défunte en caractères romains.

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Installation et baptême des nouvelles cloches à la collégiale d’Avesnes 1923

Histoire de la reconstitution du carillon tel que M Cayasse, Inspecteur de l’enseignement primaire à Avesnes, l’a racontée et qui se trouve dans les archives de la S.A.H.A.A.

« Nous ne verrons plus celles que l’Allemand nous a prises. Le bourdon a été seul à chanter la délivrance de notre ville et depuis plus de 6 ans nous n’avons que lui pour annoncer les offices, célébrer les fêtes, sonner les cérémonies funèbres. La municipalité avait espéré pouvoir rendre plus tôt la vie au clocher muet, mais les difficultés se sont accumulées. Tout d’abord il fallait de l’argent pour les nouvelles cloches et l’on ne peut encore prévoir aujourd’hui quand la ville recevra l’indemnité de dommages de guerre destinée à faire face à cette dépense. Heureusement M.Wauthy, de Douai, le fondeur renommé de tant de belles cloches, a consenti à recevoir 25.000 Francs seulement à la livraison et à se contenter de l’intérêt de 22.905 Francs de surplus jusqu’au jour où la ville toucherait des dommages de guerre et un conseiller municipal membre de la Société d’Archéologie a prêté 25.000 francs à la ville.

La première difficulté était donc résolue, le fondeur se mit en œuvre et livra les 4 cloches qui furent bénites le 28 octobre 1923 par Monseigneur Chollet, archevêque de Cambrai assisté de M. le Chanoine Lenotte Vicaire-Général, en présence de maître Edouard Gir Doyen de la paroisse St Nicolas d’Avesnes et de M.Maurice Picard, Maire de la Ville d’Avesnes.

Les noms anciens furent conservés, sauf celui de Benoîte que ne désignait pas une aussi lointaine tradition. La cloche qui la remplaçait reçut le nom de Jeanne d’Arc, il a paru qu’il était bien qu’une des voix de la tour de notre église évoquât la Sainte de la Patrie.

Le Bourdon Charlotte pèse 3160 kilogrammes et donne le « La » de l’octave. Les inscriptions des cloches disparues ont été reproduites sur leurs cadettes ainsi que les sujets de la cloche Hiltrude et l’on y a ajoute sur le côté libre ce qui suit:

Aldegonde : j’ai nom Aldegonde, Mon parrain a été M.Henri Foisset, juge honoraire. Ma marraine Madame Maurice Pécard. Je remplace la cloche Aldegonde enlevée par les Allemands le 15 octobre 1917. Mon poids est de 146o kgs. Je donne le « Ré” naturel.

Hiltrude : J’ai nom Hiltrude, Mon parrain a été M.Jules Wittrant Avoué. Ma marraine Madame Georges Maire. je remplace la cloche Hiltrude enlevée par les Allemands le 15 octobre 1917. Mon poids est de 1050 kg, je donne le « Mi » naturel.

Joséphine : J’ai nom Joséphine. Mon parrain a été M.Henri Lenain, Président de la Confrérie de St Vincent de Paul. Ma marraine a été Madame Auguste Deshayes. Je remplace la cloche Joséphine enlevée par les Allemands le 13 octobre 1917. Mon poids est de 725 kgs, je donne le « Fa » dièze.

Jeanne d’Arc : J’ai nom Jeanne d’Arc. Mon parrain a été M.Charles Beaumont, banquier. Ma marraine Madame Edouard Chevreux. Je remplace la quatrième cloche enlevée par les Allemands le 17 octobre 1917.Mon poids est de 450 kgs, je donne le « La » naturel.

La cérémonie de la bénédiction fut très belle, la foule s’y pressait et il ne restait dans l’église pas une place assise ou debout….

Les cloches que leurs marraines avaient enveloppées d’aubes brodées, étaient suspendues sur deux rangs, à droite et à gauche de l’entrée du choeur.

Monseigneur l’Archevêque a revêtu l’ornement du centenaire de Notre-Dame des Mouches, il s’avance au son des orgues avec ses acolytes l’abbé Peter et l’abbé Declémy, suivi d’un très nombreux clergé qui lui fait cortège….

Monseigneur procède ensuite aux cérémonies de la bénédiction rituelle pendant que les jeunes files des familles des parrains et marraines distribuent des dragées à l’assistance. Dès qu’elle est accomplie, Monseigneur l’archevêque, les parrains et les marraines, le Doyen, le Maire, le Président du Conseil Paroissial font tour à tour tinter chacune des cloches..

Les cloches durent ensuite attendre pendant 18 mois sur les dalles de la nef et d’une chapelle collatérale que le clocher fût prêt à les recevoir. La direction des Beaux-Arts à qui incombait la mise en état de ce dernier, a fait les plus louables efforts pour les hâter, mais if a fallu attendre les crédits nécessaires à l’énorme dépense de réfection de la toiture et de la charpente et d’installation d’un beffroi indépendant des murailles, pour la suspension des cloches.

C’est seulement en mai 1925 qu’elles purent faire entendre aux Avesnois leurs voix aimées. Elles sont aujourd’hui mises en branle au moyen d’un pédalier qui remplace avantageusement les sonneurs d’autrefois.

La municipalité s’est occupée également de notre pauvre carillon qui a beaucoup souffert de ces péripéties. Elle a pu ramener au bercail les cinq cloches descendues par les Allemands et qui après l’armistice s’étaient envolées vers diverses autres communes, elle a fait fondre une remplaçante à celle qu’ils ont brisée et exécuter les réparations nécessaires aux autres.

La mise en place du carillon, la restauration du cadran de l’horloge ne sont pas encore près d’être réalisées, il faut s’y résigner en murmurant le proverbe éternellement vrai Patience et longueur de temps…. »

***

LA GRAND-PLACE :

L’Hôtel de Ville

L’Hôtel de Ville
Sur la façade de la mairie : Gloire aux Morts pour la Patrie

L’Hôtel de ville a été construit sur l’emplacement de l’ancienne « maison de ville », en 1757-1758. Il était divisé en deux corps de bâtiments séparés par une petite cour intérieure. Le bas de celui qui fait face à la Place d’Armes contenait les bureaux de la mairie, au dessous se trouvait le corps de garde. Une vaste salle occupait le haut et servit de salle d’audience au tribunal de bailliage à partir de 1765. Le bâtiment de derrière renferma longtemps la prison. Ce bâtiment sombre, délabré, tombant en ruines fut reconstruit en 1811 sur un nouveau plan et reçut une destination nouvelle. Il n’eut qu’un étage divisé en deux pièces, dont l’une devint la salle d’audience, l’autre, le greffe des justices de paix et du tribunal de simple police. (Sources : Précis de l’Histoire d’Avesnes Isidore Lebeau 1836 page 199. Archives Départementales du Nord Série C Hainaut 473).

A l’occasion de sa réédification en 1757, on plaça dans les fondations de l’édifice une plaque en plomb portant les noms de l’architecte Pierre Salengros, de l’entrepreneur Charles Jamar et des principaux fonctionnaires locaux dont le marquis d’Argouges, gouverneur d’Avesnes depuis le 17 avril 1750 (livre rouge de la mairie 2è volume).

Sa façade en pierres bleues, ornée d’un gracieux perron, fait l’ornement de la Place d’Armes.

Le perron, la façade sud et les toitures de l’hôtel de ville sont classés Monuments Historiques depuis le 9 janvier 1930. Depuis novembre 2021 les éléments suivants ont été inscrits au titre des Monuments Historiques :

– façades arrière et latérales du bâtiment principal 
 – intérieurs du bâtiment principal participants des aménagements significatifs du XVIIIe siècle et/ou du XIXe siècle (au rez-de-chaussée, les salles voûtées et le passage voûté ; au premier étage le vestibule, la cheminée du XVIIIe siècle de la salle sud-ouest et la cheminée de la 1ere moitié du XIXe siècle de la salle sud-est ; l’ensemble de la cage d’escalier et l’escalier avec son garde-corps du XVIIIe siècle ; au 2e étage la grande salle avec sa tribune ; et l’étage de combles en incluant les papiers peints imitant le cuir de Cordoue et la bibliothèque murale)
– façades, toitures et escalier extérieur du bâtiment en fond de cour
– salles voûtés et passage cocher voûté du rez-de-chaussée du bâtiment en fond de cour
 – sol de la cour (Source : Ministère de la Culture).

Fontaine sur la Grand’Place

Maisons anciennes

belle Bâtisse ornée de grands balcons
Autre jolie bâtisse
Belle porte avec écussons et belle pierre sculptée
La rue Léo Lagrange

La rue Léo Lagrange réunit la ville haute à la ville basse. elle ne manque pas de pittoresque avec ses maisons bâties de guingois et ses vieilles façades.

LA PETITE PLACE : LA PLACE Guillemin

Palais de Justice

L’ancien Palais de Justice de style néo-grec.

A la suite de la destruction en 1815 (due à l’explosion d’un magasin à poudre voisin) d’un premier tribunal, un nouvel édifice est reconstruit entre 1827 et 1829 par l’architecte Victor Leplus (1798-1851). Leplus est également l’auteur du palais de justice de Lille (détruit en 1963) , dont celui d’Avesnes est le prototype. Il adopte un parti-pris italianisant inspiré de Palladio. Un volume rectangulaire accueillait la salle des pas-perdus et la salle d’audience, tandis que les bureaux étaient situés à l’arrière dans une aile d’un étage, implantée perpendiculairement.
Entre 1835 et 1840, Leplus réalise un étage supplémentaire destiné aux archives. En 1837, le plafond de la salle d’audience est abaissé pour une meilleure acoustique. En 1851, le conseil général reconnaît la mauvaise fonctionnalité du bâtiment et confie à l’architecte Jules Fiévet son réaménagement. La salle des pas perdus est divisée en trois parties et le couloir ouest aménagé pour abriter des salles d’attente pour témoins et prévenus. La salle d’audience est réaménagée avec un hémicycle et le plafond à caissons est remplacé par un plafond à voussures plus bas. Une nouvelle cage d’escalier est construite à l’arrière. Les travaux sont achevés en 1853. Dans les années 1930, des travaux de confortement des planchers des combles supportant les archives et la charpente de la salle d’audience sont réalisés. Des travaux d’agrandissement sont réalisés après la Seconde guerre mondiale. 

Nouveau palais de Justice (2007). Photo Wikipédia Auteur Chatsam


Un nouveau palais de justice a été construit sur le plateau Chémerault à Avesnes en 2005-2006 par l’architecte Pierre-Louis Faloci.

Source culture.gouv.fr

Monument Guillemin

Monument aux Guillemin. Sculpteur Bertrand Boutée

Érigé en 1910 à la mémoire de Joseph Guillemin, maire d’Avesnes sous la restauration, de son fils Ernest et de son petit-fils Léon qui furent des parlementaires avesnois du XIX e siècle.

Niche de 1678 sur la Place Guillemin. Statue de Ste Thérèse d’Avila.
L’école Sainte Thérèse

Le Pensionnat de Sainte Thérèse

Le pensionnat fut édifié sur l’emplacement d’une maison qui fut le quartier général de Jourdan et Carnot au début de la bataille de Wattignies (1793). Les religieuses appartiennent à l’ordre des sœurs de la Providence, fondé à Avesnes au début du XIX e siècle par Mère Carlin, à qui Talleyrand rendait fréquemment visite.

Marie Jeanne Thérèse Carlin est née le 1er janvier 1785 à La Sablonnière, hameau de Jeantes, petit village de l’Aisne. A 20 ans, le 2 juillet 1805, Monique prononce les vœux de chasteté, d’obéissance et de dévouement à l’éducation de la jeunesse… Désormais, son nom sera sœur Thérèse-Monique Carlin. En 1817, elle est sollicitée par les autorités d’Avesnes pour instruire les jeunes. Elle vient dans cette ville avec quatre personnes pour ouvrir un pensionnat, une école gratuite et un hôpital. Elle ébauche un premier règlement et prend la tête de la congrégation qui prend le vocable de Ste Thérèse d’Avila. Le 4 octobre 1822, mère Carlin et dix-huit sœurs font leurs premiers vœux à la collégiale d’Avesnes.

Les sœurs de Sainte-Thérèse d’Avesnes sont présentes dans le diocèse de Cambrai depuis la fondation. Actuellement, elles sont au Quesnoy, à Maubeuge, Marcoing, Fourmies, Avesnelles et une communauté est également présente à Tourcoing (diocèse de Lille). Les sœurs ont pour mission l’instruction de la jeunesse. Leurs principes pédagogiques découlent de la vie de mère Carlin, au contact de la nature.

En 1820, mère Carlin ouvre le premier hôpital à Maubeuge pour le service des malades. Elle veut être présente auprès du plus délaissé et de celui qui souffre… Les Sœurs restent fidèles à cette mission et essaient de répondre aux besoins de leurs temps.

La congrégation est arrivée à Madagascar en 1963 en réponse a l’appel de Monseigneur Michel Canonne, originaire du diocèse de Cambrai. Cette mission continue de s’élargir en 2007: une communauté des Sœurs de Sainte-Thérèse est ouverte au Burkina Faso (diocèse de Nouna). En 2022, deux sœurs Malgaches sont arrivées dans le diocèse de Cambrai : sœur Sabine à Bagatelle (Avesnelles) pour une mission au sein de la Congrégation et sœur Albertine a Fourmies pour renforcer la communauté des sœurs et répondre aux besoins pastoraux ; sœur Jeanne Florentine est également arrivée à Tourcoing, pour une formation.

Source : Sœur Véronique Supérieure Générale Nos clochers avril 2022

Institut Villien
façade de l’Institut
Institut Villien

Bâti en 1869 dans le style Louis XIII à la suite d’un legs du colonel Villien, il sert aux réunions des sociétés savantes, artistiques et culturelles de la ville. C’est de nos jours le musée archéologique.

Le Musée d’histoire et d’archéologie d’Avesnes-sur-Helpe :

Historique

Pour l’essentiel : dons des membres de la Société archéologique et achats. Les collections ont été constituées dès 1851 par les objets provenant de fouilles régionales (Bavay, Ferrière, Saint-Hilaire, Fuchau…). Objets réunis par la Société historique et archéologique, installée en 1870 à l’Institut Villien

Atouts majeurs

Fonds provenant de l’égyptologue et orientaliste Prisse d’Avesnes. Fonds local regroupant des objets venant de l’ensemble de l’Avesnois. Collections archéologiques issues des fouilles régionales : monnaies gauloises, bijoux gallo-romains et barbares, statuettes de bronze. Sculptures des XVèmes et XVIèmes siècles (dont Christ en bois du XVIème siècle). Documents et objets d’histoire locale, balances de changeurs (XVIIème siècle), manuscrits enluminés de l’Abbaye de Liessies (en particulier un Saint Marc de l’Evangéliaire de Lessies de 1146), arts populaires, faïences. Collections minéralogiques et paléontologiques.

Thèmes des collections (détail)

Antiquités étrangères : Egyptiennes, Archéologie nationale : Préhistoire, Protohistoire, Médiéval, Moderne, Art religieux (manuscrits de l’Abbaye de Liessies du XIIe siècle. Statuaire du XIVe au XVIIe siècles), Civilisations extra-européennes : Islamiques, Collections militaires : Armes, Manuscrits, incunables, Numismatique, Ethnologie : Habitat, Métiers et Outils, Pratiques religieuses et collectives, Histoire : Histoire locale et régionale

Source du texte : culture.gouv.fr

Vue sur le bras de l’helpe qui borde les bâtiments de l’ancien Hôpital

L’Hôpital fut fondé au XII e siècle. Les bâtiments sont du XVII et XVIII e siècles.

Le monument au Tambour Stroh inauguré le 3 septembre 1905 . Il a été élevé à la mémoire d’un enfant de 15 ans dont Michelet a vanté l’héroïsme.

Stroh était Alsacien, et en 1792 ce jeune héros de la Révolution était parti avec ses frères pour s’engager à l’armée comme volontaire.

Âgé alors de 15 ans, on l’intégra en qualité de tambour , dans l’ancien régime du Royal-Suédois, devenu le 89è de ligne.

Dans les premiers jours d’octobre 1793, Stroh était à Avesnes, lors des préliminaires de la Bataille de Wattignies.

Le jeune Stroh entraîna alors une poignée de soldats pour combattre contre les autrichiens. Infatigable, il battait la charge, mais une fois cerné par des grenadiers hongrois et refusant de se rendre, il tomba héroïquement sous les balles ennemies,au moment même où des renforts arrivaient.

Les restes du petit Tambour furent découvert en 1837 et réinhumés dans le cimetière communal de Dourlers. Un monument commémore à Avesnes-sur-Helpe ce jeune héros de la Révolution ainsi qu’une rue porte son nom.

Les Monuments aux Morts

Ce monument est aujourd’hui au centre d’une petite place pavée. il n’en fut pas toujours ainsi car le monument fut jadis dans un espace clos de murets de béton et de grilles.
Situé dans la partie basse de la ville, rue de Mons, près de l’ancien hôpital et de l’Helpe majeure, le monument se trouve légèrement en retrait de la rue.

De forme pyramidale –
Un soldat, un poilu robuste, en uniforme avec casque et longue capote, les bras le long du corps
Un ange aux ailes déployées protège ce soldat. Cette allégorie représente la Victoire
Il mesure plus de 3m50 de haut, 3m30 de large et a une longueur de 6m40

Stèle érigée en mémoire des Déportés de la Résistance disparus au cours de la guerre 1939 – 1945
Stèle érigée en mémoire des Enfants d’Avesnes morts pendant la guerre 1939 – 1945
Hommage à Léo Lagrange, député du Nord, Ministre des Sports et Loisirs, Mort au champ d’Honneur 1900 1940
Mémorial Jessé de Forest

Monument à Jessé de Forest, teinturier originaire d’Avesnes, colon pionnier du groupe qui fondera la ville de New York.

6 oratoires et 3 chapelles

Avesnes-sur-Helpe vers 1910
Avesnes-sur-Helpe 2011

Le kiosque à danser a été installé en 1890 place de la Rotonde. Il est circulaire surélevé sur pied unique en fonte, constitué d’une charpente métallique et d’une toiture en zinc. Le plancher de la plateforme est en bois. Il a été restauré en 2012 dans le cadre de la préservation et de la valorisation du patrimoine bâti du Parc naturel régional de l’Avesnois.

La Salle des Fêtes rue Cambrésienne
Les remparts
Bastion de la Reyne

Le donjon du XII e siècle et une partie de l’enceinte médiévale ont été mis au jour depuis 1975. L’enceinte du XVI e siècle a été construite par les Espagnols et réaménagée au XVII e siècle (largement conservée : Porte de Mons, bastion de la Reyne, bastions de France et Saint-Jean).

Le Pont des Dames

Le Pont des Dames est un un pont-écluse à quatre vannes édifié par Vauban, permettant de réguler le cours de la rivière, de tendre des inondations défensives et de réguler le volume d’eau des fossés.

L’HeLpe Majeure au Pont des Dames
Tour près du Pont des Dames
Fichier:Gare Avesnes-sur-Helpe.JPG
La Gare d’Avesnes Photo Wikipédia Auteur Chatsam

Avesnes-sur-Helpe comptait deux moulins, le moulin St Pierre situé sur le ruisseau du même nom et le moulin du domaine royal sur l’Helpe Majeure, rue de Mons,  qui était à quatre tournants dont un à usage d’écoussière c’est-à-dire à écoudre l’épeautre. Il fut démoli en 1891.

Le Moulin Saint Pierre
Brasserie-malterie Hazard Paul, puis Hazard et Cie. Photo base Mérimée

Elle aurait été fondée à la fin du XIX e siècle par Paul Hazard. La façade sur rue porte d’ailleurs les initiales PH. Puis elle prend la raison sociale Hazard et Cie jusqu’à la cessation d’activité en 1960. A cette date la brasserie est convertie en dépôt de boissons puis en 1985 en logement.  (35 rue de Mons)

Ancienne Brasserie le Clos Fleuri Photo base Mérimée

De source orale la brasserie aurait été fondée entre 1850 et 1900. En 1927 la brasserie porte le nom de brasserie-malterie de l’Helpe et est dirigée par Léonce Herbecq. La fabrication cesse avant 1946. A une date inconnue la brasserie est convertie en abattoir. Actuellement les bâtiments sont désaffectés. 

Caserne Chémerault : 84e Régiment d’infanterie. – Bureau de recrutement (1re région) : Choisy (chevalier de la Légion d’Honneur), chef de bataillon d’infanterie, commandant en 1908.

La caserne fermera en 1938.

L’ancienne Gendarmerie Place Guillemin
AVESNES-La Gendarmerie
La gendarmerie, la prison et le palais de justice

Sur cette carte postale on y voit la Gendarmerie prolongée par la prison dont on aperçoit le porche au fond à gauche. A droite le Tribunal.

Gendarmerie en cours de destruction

La gendarmerie fut transférée dans les années 1930 route de Landrecies.

AVESNES-La Prison
Porche d’entrée de la prison

En face de la maison d’arrêt existait la guillotine qui servit pour la dernière fois en 1891 pour l’exécution des « Ecumeurs de Cartignies ». En 1862 s’éleva une nouvelle prison qui, dès 1864, accueillera 120 prisonniers. A cet endroit sera bâtie la nouvelle Trésorerie.

L’Office de Tourisme
Vue aérienne d’Avesnes-sur-Helpe