Le village de Colleret fut donné en 663 par Sainte-Aldegonde au monastère de Maubeuge.
Ce monastère de femmes ne put exercer ses droits féodaux et conserver ses biens qu’à l’aide de la protection de quelques puissants seigneurs locaux. Cette protection était payée par une redevance à laquelle on donnait le nom d’avouerie. Le comte du Hainaut était l’avoué du Chapitre à Colleret.
Le Chapître de Maubeuge possédait donc à Colleret la majeure partie du territoire sur lequel il exploitait deux grandes fermes; celle de Fauquemont (sur la route de Cousolre) et surtout la Casdel’Cours ( Cour Sainte Aldegonde, rue des Chanoinesses ) mais dans les registres des comptes, on voit que la plupart des revenus étaient partagés par moitié entre le Chapitre et le comte du Hainaut.
Au XIIIe siècle Colleret renfermait deux fiefs dont l’un dépendait de la pairie de Barbençon et l’autre de la terre de Solre-le-Château.
L’un de ses natifs célèbres fut Dom Maure Sénepart (1734-1808), dernier abbé de Maroilles qui mourut à Boussois, et dont la tombe est dans l’église de Colleret
Colleret fut pillé par les Autrichiens en 1793, par les Russes en 1814 et par les Prussiens en 1815.
Le village d’Ostergnies qui était en 1470 un arrière-fief fondé par Marie de Lallaing, et dépendant de Solre-le-Château fut rattaché en 1825 à Colleret.
Elle date de 1500. Le corps de l’édifice endommagé par un incendie fut complètement réparé en 1614. En 1849 la tour fut restaurée et en 1904 la toiture fut réparée. Le clocher fut restauré en 2018.
Elle a subi d’énormes dégâts pendant la 1ère Guerre Mondiale.
Le Chapitre était tenu de l’entretien du choeur et des cloches de l’église.
Le fort de Cerfontaine est un Seré De Rivières, en forme de pentagone, situé sur la commune de Colleret et à ce jour propriété de l’ONF.
Après la défaite de 1870, on construisit le fort de Cerfontaine, qui jouera un petit rôle en 1914, quand Cerfontaine se trouva de nouveau confronté avec une armée allemande. Après le retrait des troupes françaises de la Belgique, survenu le 24 août 1914, les Allemands commencèrent la traversée de la Sambre et ils visèrent à l’est de Maubeuge d’abord le fort de Cerfontaine. Celui-ci étant bien défendu, ils s’en prirent davantage au village voisin de Ferrière-la-Petite. Le 6 septembre, les Allemands prirent le village de Cerfontaine, qui sera occupé jusqu’à presque la fin de la guerre.
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À l’occasion des 35e Journées du patrimoine, l’association de reconstitution des deux guerres La Nervie a ouvert les portes du fort de Cerfontaine pour la toute première fois ce samedi. Cette manifestation a été un succès, puisque 320 visiteurs s’y sont déplacés.
Il s’agissait d’expliquer au visiteur l’histoire du fort, mais aussi de leur faire comprendre que depuis le mois de juin il est en cours de réhabilitation. Le travail accompli en si peu de temps est une réussite. La grande cour de ce fort à l’abandon a été délivrée de sa végétation envahissante qui l’étouffait depuis plusieurs dizaines d’années. Les hauteurs des bâtiments ont eux aussi été défrichées. Des pièces du casernement sont maintenant accessibles.
Mais le travail ne s’arrête pas là. Il y en a encore pour de nombreuses années de labeur afin de lui rendre son aspect et permettre des visites plus poussées du site. L’aile gauche qui a été préservée des combats sera réhabilitée, tandis que l’aile droite plus sévèrement touchée restera « dans son jus » et restera le témoin de l’histoire de ce fort.
Le Fort de Cerfontaine fait partie du plan Séré de Rivières, il fait partie intégrante de la ceinture défensive de Maubeuge. sa construction a été réalisée de 1878 à 1880. Il est également l’un des premiers forts de la place de Maubeuge. Il pouvait contenir jusqu’à 600 militaires et il a été bombardé par les Allemands du 30 août au 7 septembre 1914 qui fut la date de la reddition de cette place.
Ces bombardements ont laissé de nombreux stigmates et furent même meurtriers. La partie droite du fort est très largement détruite par un obus qui a enseveli sous les décombres 49 soldats qui étaient dans leurs chambrées. Une expédition de sauvetage a été menée mais malheureusement un second obus a explosé au même endroit emportant la vie d’une dizaine de soldats qui faisaient partie de l’équipe de secours.
Après les combats de 1914 le fort fut laissé à l’abandon jusqu’en 1930 ou il servit de point d’observation et de lieu de casernement aux troupes du 161 RAP. Après la, défaite de il a été utilisé par des résistants.
Source : La Voix du Nord du Nord Article du 17/09/2018
Voir également le site :http://tchorski.morkitu.org/17/cerfontaine.htm
Hameau d’Ostergnies
Historique industriel de Colleret :
Il se composait de deux moulins à farine, dont l’un mû par l’eau et l’autre par le vent ; plus une brasserie, trois ateliers de tisserand, une fabrique de sabots, et au hameau d’Ostergnies une carrière abandonnée de marbre vert de Sainte-Anne.
Quant au moulin à vent , c’était un moulin-tour érigé en 1832 par Pierre Charles Dassonville, déjà propriétaire du moulin à eau.(ruelle à n’y voir goute). Il tombe en ruine en 1884.
Camille Julien Demanez fut maire de Colleret de 1888 à 1900 et de 1908 à 1919. Il était Propriétaire et Brasseur. sa fille Marthe épousa en 1902 Ursmer Duchâteau.
Le château Branleux
Le château de Branleux est un vaste bâtiment étiré, de la première moitié du XIX esiècle, à un niveau, de neuf travées, flanqué de deux tours d’angle carrées à deux niveaux, d’une seule travée et à toiture pyramidale, et de deux tourelles en retrait, à toiture conique. Parements en briques sous enduit ; soubassements, chaînages d’angle et encadrements des baies en pierre grise du pays, souvent bouchardée. Corniches de pierre, en cavet. Couverture d’ardoises. Toit à la Mansart planté de neuf lucarnes à bâtière et à fronton triangulaire. Faîtages du toit et des lucarnes en tuiles vernissées. Epis de faîtage en terre cuite à la pointe de chaque lucarne. Volets des lucarnes en chêne et à abat-son. Aux baies du rez-de-chaussée et des tours, volets en fer ornés d’un « oeil » en forme de cœur : ils ont gardé la rusticité paysanne des demeures cossues qui, a-t-on dit, peuvent tenter des Moneuse, des Mandrin, des Gueux…
Chaque tour a sa girouette-paratonnerre. Les deux cheminées centrales, carrées, débouchent sur le pan de façade, tandis que les deux autres, voisines des tours, sont à section rectangulaire et enjambent le faîte. La porte centrale, en fer, peinte en gris, épaisse et garnie d’appliques en fonte, est le fruit d’un réaménagement : à l’origine il y avait un large porche, avec portail en chêne, permettant de passer avec cheval et charroi du parc du sud à la cour de ferme du nord. Une poutrelle métallique fait linteau, au milieu duquel on a appliqué un mascaron en fonte en forme de tête (on pourrait dire : de masque) de lion. Deux lanternes à pétrole lampant agrémentent les deux ouvertures, où des grilles ont été posées.
Ces lieux au 7 è siècle sont de la terre de Cousolre. En 676 ils figurent dans la donation d’Aldegonde au Chapitre des Chanoinesses de Maubeuge.
On voit apparaitre Branleux dans l’histoire écrite dans un document du 7 décembre 1227 signé par dame eusile, abesse de Maubeuge et Gérard de Jace, de Thirimont, « homme du Chapitre ».Il y a une puissante source à moins de cent mètres du « château » ; c’est la principale fontaine qui a créé le ruisseau dit Presson, qui se jette dans la Thure à Bersillies-l’Abbaye. Il est probable que la proximité de l’eau a permis l’installation d’une exploitation herbagère, d’abord à dominante d’élevage d ovins.
Ce qui est certain c’est que le domaine (murs, bois et prés) est vendu parmi les Biens Nationaux durant la Révolution, et racheté lors de la vente publique par l’Etat, le 4 septembre 1832, par le Lillois Pierre-Joseph Bonte Pollet, fabricant d’huile, époux depuis 1804 de Rose Pollet (dynastie textile). Né en 1777 ce Pierre Bonté-Pollet devient un riche négociant. Pierre Pierrard, dans son Histoire de Lille, le définit comme un « vieux montagnard rallié » au Prince-Président, le futur Napoléon III. A l’âge de soixante-douze ans, il est nommé maire de Lille par le gouvernement de la 2e République. Il le reste du 3 juillet 1849 au 9 juin 1852. Mais, demeuré farouchement anti-clérical, il démissionne quand le pouvoir autorise à nouveau les processions publiques. Il meurt à Colleret (Branleux) à quatre-vingt-sept ans. en 1864.
Pourquoi et comment ce personnage haut en couleurs s ‘éprend-t-il de nos vallons boisés où des escarpements annoncent la fagne et le vieil Ardenne ? Question encore à creuser pour passionnés d’histoire (et d’histoires) régionale… Sans doute le goût de la chasse, et des rencontres amicales, en pleine nature… A Branleux on est loin des sombres caves prolétariennes de Lille. Certes, il faut être riche pour y venir fréquemment de Lille, au temps des diligences (la voie ferrée Aulnoye-Maubeuge est de 1855. et Valenciennes-Aulnoye de 1865).
Pierre-Joseph Bonte-Pollet est le créateur du pavillon de chasse de Branleux. Un long bâtiment ne comporte alors ai en rectangulaire à combles mansardés, qui masque au sud la ferme originelle, et au rez-de-chaussée qu’une cuisine, une vaste salle d’hôtes, et une sellerie.
Après les Bonte-Pollet, Branleux, par héritage le plus souvent, par vente parfois, passe à des Pollet Bonte, à Lucien Louis Pollet, aux Mariage, à Marie Oury. Sous le Second Empire, une branche Pollet-Bonté fait construire au nord, le château qui portera leur nom jusqu’aujourd’hui, et qu’on nommera d’abord Le Petit Branleux.
En 1899, Marie Oury vend ferme, « château » et 79 hectares de bois et pâtures à Camille Demanez, avocat douaisien qui a épousé Adèle Goulu, elle même descendante des Mariage. Maire de Colleret de 1888 à 1919 cet homme d’affaires accole à la face nord du bâtiment existant une galerie de quatre mètres de largeur, et, à chaque extrémité, les tourelles ci-dessus mentionnées. C’est le même Demanez qui introduit le fer et la fonte — alors à leur apogée en France — dans plusieurs réaménagements du relais de chasse devenu une demeure résidentielle de caractère et fréquentée par les notables de la région.
Branleux est réquisitionné par les Occupants allemands de 1914 à 1918. Ils en font un centre de services vétérinaires; on y soigne des chevaux malades ou blessés.En 1919, les Demanez vendent à la Société Berheim, qui, en 1923, vend des bois à Overtus (de Bersillies-l’Abbaye) et les bâtiments et des terres à Louis Victor Dupont de Morlanwelz (B) alors directeur des usines de Baume-Marpent. En 1927, Dupont cède son bien à Gaston Corbeau, industriel et c’est ainsi qu’aujourd’hui Philippe Bourguignon et son épouse née Marcelle Corbeau sont amenés à procéder à une restauration de bon goût (1986). Source : Promenade dans la mémoire de l’Avesnois A Hanot A Pierrard
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Les dames chanoinesses avaient à Colleret la majeure partie du territoire sur lequel elles exploitaient la ferme de Fauquemont sur la route de Cousolre. Les Langlois y étaient les fermiers de père en fils : Robert (1656 1724), puis Jean Baptiste (1699 1740), et enfin Jean Baptiste (1731 1794) et son frère François (1728 1779).
Une autre ferme appelée Touvent avait pour censier Jean Lévangeliste Desalle père (1703 1786) et fils (1756 1822).
Avant que Ostergnies fusse rattacher en 1825 à Colleret, ce petit village disposait d’une ferme qui devait soit appartenir au Chapitre, soit aux vicomtes de Rouveroy.