Le village, appelé autrefois Fignies dans plusieurs titres wallons de la période féodale, tirerait son nom de sa situation au sein d’un terrain plat et fangeux. « Fagne » ou « foigniet » est un vieux mot d’origine celtique, employé pour désigner des lieux marécageux.
La terre de Feignies est, tout au long du Moyen Âge, un fief dans la mouvance directe des comtes de Hainaut. Au XIII e siècle, elle passa entre les mains des seigneurs d’Audenaerde et de Rozoit. Au XIV e siècle, elle retourna au Comte de Hainaut qui la céda au Comte de Flandre.
Passée au pouvoir de Charles Quint, elle fut plus tard donnée au seigneur de Senzeilles, vice-roi de Naples, puis en 1545 au duc d’Aarschot. Elle passa ensuite au duc de Croÿ et d’Orléans.
À partir du traité de Nimègue en 1678, qui céda le Hainaut à la France, Feignies releva de la Prévôté royale de Maubeuge.
***
La commune est composée d’un noyau ancien groupé autour de l’église paroissiale, de la mairie et de la salle des fêtes. Le développement a été limité vers le nord par l’importante aciérie Sambre et Meuse, et à l’est par la ligne de chemin de fer et par la gare.
Dans le passé finésien, on signale déjà un clocher en 1515, une nef et un choeur en 1584. les fonts baptismaux sont de 1686. L’église connut de nombreuses restaurations, notamment en 1808. Une tornade abattit les superstructures en 1876. la reconstruction totale fut commencée le 24 juin 1877 et la consécration célébrée le 27 juillet 1879, Léopold Dekerne étant maire et Delannoy curé. Le 2 septembre 1944, lors des arrivées des troupes américaines, un obus tiré d’un char d’assaut endommagea à nouveau l’élégante flèche.
Sur la face du monument une femme/Victoire ailée
À l’arrière un bas-relief, une femme raconte l’histoire des batailles Marne Yser Verdun Somme en les montrant du doigt à un enfant devant elle.
Le premier projet de construction d’une école de filles, d’un établissement de bains-douches et d’un bureau de poste date de 1928 ; il est l’oeuvre de l’architecte Adolphe Danis. Le logement du receveur est ajouté au projet. Le conseil départemental d’hygiène examine le projet et la commission des bâtiments civils donne un avis favorable en septembre 1929. La réception définitive des travaux a lieu en janvier 1932. L’ensemble est actuellement occupé par l’école ; la poste et les bains-douches ont été transformés en salles de classe.
L’école, les (anciens) logements de la directrice, de l’adjoint et du receveur de la poste forment un ensemble donnant sur la rue de la République. L’ancienne poste est située à l’angle de la rue de la République et de la rue Derkenne et fait la jonction avec l’ancien établissement de bains douches situé rue Derkenne. La poste est couverte d’un terrasse et l’enseigne en béton, faisant saillie, n’a jamais été réalisée. L’établissement de bains-douches est situé dans une maison, ressemblant à celle de la directrice. L’ensemble est en brique enduite partiellement. L’avant-corps central se style art-déco rythme l’élévation antérieure du bâtiment d’école. Source du Texte : Base Mérimée
L’histoire industrielle finésienne commença avec l’établissement de la voie ferrée Hautmont Mons en 1856. Auparavant on ne trouvait à Feignies qu’une scierie de marbre installée en 1820 auprès de l’ancien moulin seigneurial de Douzies. La brasserie Moreau (devenue entre 1926 et 1950 la brasserie malterie Notre Dame de la Garde) fut créée en 1856. L »usine Sand s’ouvrit en 1872. L’usine des produits céramiques des frères Dumont (qui produiront également des faïences à partir de 1922), et la fonderie Foulard virent le jour en 1909. Les Aciéries Léonard (devenues ultérieurement Sambre et Meuse), la fonderie Goblet et le briqueterie mécanique apparurent en 1911. La proximité des charbonnages belges alimentaient les industries de la commune en énergie.
En 1942, les Aciéries de Sambre et Meuse (créées en 1901) et la société des usines et aciéries de Feignies (de dix ans sa cadette) se regroupèrent pour former la fonderie Sambre et Meuse. Environ 2 500 salariés produisent alors des longerons et des bogies pour l’industrie ferroviaire mais aussi des bouches d’égouts estampillées SM.
Dans les années 80, on comptait 3000 salariés. En 2015, lors de la liquidation du site, il n’en restait que 260, l’usine ayant subi entre temps 17 plans sociaux.
En 2010,le dernier repreneur, un consortium russe UVZ s’orienta exclusivement vers les gros besoins du marché ferroviaire russe. Cependant le conglomérat n’ayant pas vu venir la crise ukrainienne et la dévaluation du rouble, le tribunal de commerce de Valenciennes prononça la liquidation en mars 2015. Il s’ensuivit la vente aux enchères en septembre de la même année, les machines partant pour une bouchée de pain chez un industriel de la région, allié à un groupe indien. Les fondeurs restèrent sur le carreau et disparurent.
Ces activités ont permis à la ville de se développer et de se doter d’équipements publics : une salle des fêtes en 1910, détruite, puis reconstruite dans les années 1950, une école, des bains douches, un bureau de poste en 1928, un gymnase en 1932, une mairie, aménagée en 1936, puis reconstruite en 1958.
***
Existaient également à Feignies un moulin à eau et trois brasseries.
***
Manifestations principales:
– Festival « Harpe en Avesnois » en janvier-février.
– Expo de voitures anciennes en avril.
– Salon de l’habitat en mai.
– Foire à l’ail le dernier dimanche du mois d’août.
– Porte ouverte du Fort Leveau en mai et en septembre pour les fêtes du patrimoine.
– Salon du mariage en novembre.
Construit dans le cadre du programme de 1874 du système Séré de Rivières, le fort de Leveau fait partie des six forts construits en périphérie de Maubeuge pour mettre la ville à l’abri des bombardements. Il se situe à 3 250 mètres au nord-ouest de la place et occupe une superficie totale de 82 500 m2. Aujourd’hui propriété de la ville de Feignies, il est l’un des derniers témoins de Maubeuge la Militaire en 1914. L’association Sauvegarde du Fort de Leveau est née en 1993 et travaille depuis à la restauration des lieux. Son but est de redonner au site son aspect d’origine, tout en conservant la trace des combats du passé.
Le musée du Fort Leveau consacre une large place à la bataille de Maubeuge de 1914. Conception de la place forte, troupes en présence, déroulé des combats avec le monde des tranchées et les conditions de vie des Poilus de la Grande Guerre vous sont expliqués et détaillés. Un espace est également dédié à l’histoire de Feignies durant la seconde guerre mondiale.