Le nom de ce village évoque le fer. Le sol recèle en effet à Féron d’épais filons de mine rouge et jaune qui, vers Glageon et Trélon, ont donné lieu, à l’époque moderne, à une véritable mine avec puits et terrils. Très tôt, l’abbaye de Liessies qui a reçu, en 1097, ce village de Thierry d’Avesnes, installa une fonderie.
En 1581, le maître de forge Philippe de Lalis obtint du Duc de Croÿ ou d’Arschot le droit de transférer sa forge du gué Berbieu à Glageon, au Pont de Sains, à Féron. C’est l’origine du château où sont d’abord créés un fourneau, pour la production de fonte, et une forge, en activité jusqu’au milieu du XIX° siècle. En 1733, au hameau de Couplevoie une minière occupait 437 ouvriers. Les « fourneaux » de Féron fabriquaient notamment des taques à feu ou plaques de cheminées.
Les habitants de Féron fortifièrent leur église (Saint Martin) en 1614 pour se protéger des bandes de pillards français. Ils surélevèrent ainsi leur tour entièrement construite en pierre bleue.
Cet énorme donjon-clocher muni de meurtrières est flanqué au nord d’une tour ronde qui possède un escalier étroit et hélicoïdal de cinquante quatre marches permettant d’accéder aux quatre étages des salles de défense.
Le premier niveau comporte une cheminée qui permettait de cuisiner en cas de siège. Le premier étage (et peut être les second et troisième) servait de dortoir commun aux villageois.
Le dernier niveau abritait la cloche fixée sous le clocher. En cas d’alerte, elle sonnait le tocsin. Grâce aux abat-sons du beffroi, le bruit se répercutait dans un faible périmètre afin que l’ennemi ne sache pas qu’il était repéré.
Dans les albums de Croÿ, l’église est entourée d’un cimetière fortifié, organe militaire supplémentaire de défense.
A voir dans l’église : L’adoration des mages : huile sur toile de l’école de Rubens du XVII e siècle. (copie de Lucas Vorsterman ; original conservé à la collégiale Saint-Jean de Malines). Pierre tombale de Philippe Joseph Théodore, maître de forge, mort en 1746. Dans les chapelles de chaque côté du choeur, une vierge couronnée et un saint Martin qui sont du XVII e siècle.
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Trois calvaires se dressent à Féron :
Ce calvaire de 1870 a été érigé par Dieudonné et Léopold Durieux, deux frères nés du du couple Jean Baptiste Durieux et Marie Narcisse Sophie Gillon.
16 oratoires et 1 grotte à Féron :
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La statue du violoniste fut érigée en 1984 sur la place du village pour mémoriser le 4éme festival des Féronades. Ce violoniste de 970 kg de bronze est la réalisation de l’artiste sculpteur yves Lohé.
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Le ruisseau du Pont de Sains prend sa source à Glageon et traverse Féron où s’y jette un ruisseau du nom de Fontaine de la Roche ou ruisseau du Roc. Il actionnait dans le village un moulin datant du début du XVII è siècle. Initialement une forge, il était déjà à farine en 1791. Jacques Mandron, meunier à Sains le posséda en 1802 puis Constant Lebeau + 1870 époux de Julie Mandron. En 1860 ce moulin à deux tournants, monté à l’anglaise, fut acquis par Léonard Bossaux Michel, meunier qui le revendit très vite à Edouard, Jules et Octave Foret. En 1873 il était à trois roues. Acquis en 1881 par le meunier d’Etroeungt Bénoni Salengros, le moulin cessa de faire de la farine car il fut incendié le 17 novembre de la même année. Par la suite il actionna une scie à bois puis fut équipée d’une turbine. Le bâtiment transformé existe toujours.
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Au XIVe siècle, les moines de l’abbaye de Liessies étaient propriétaires d’une ferme à Féron. Un régisseur civil chargé de percevoir la dime était nommé et habitait dans la dite grosse ferme. Sur une clé de voûte est gravée 1722, date de la reconstruction. (feron59patrimoine)
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2 brasseries ont existé : la brasserie Meuret de 1890 à 1905 et la brasserie Faleur en 1902.
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Entre Féron et Fourmies, la route traverse le ruisseau de La fontaine Rouge dont la source se trouve dans une pâture, à quelque distance. elle donne une eau ferrugineuse, qui fut analysée par Raullin, médecin du roi Louis XV, puis en 1810 par Tordeux, apothicaire à Avesnes. Des tentatives d’exploitation de cette source thermale dans les années 1920 n’ont pas abouties, les particules ferrugineuses rendant l’eau non potable.
CHATEAU DU PONT DE SAINS :
De l’ancien château, datant du XVI° siècle, subsistent les tours d’entrée. Ces tours, de 4 mètres de diamètre avec toits en poivrière, ont un caractère défensif puisqu’elles sont munies de meurtrières. Ces tours ressemblent fortement à celles du château Maillard d’Eppe-Sauvage. Dans la cour intérieure une tourelle, des XVII° et XVIII° siècles, est placée à l’intersection des anciens murs d’enceinte. Il s’agit d’un petit ouvrage défensif garni de meurtrières. Cette tourelle est coiffée d’un bulbe.
En 1747 Philippe-Joseph-Emmanuel du Puis fait bâtir sur les lieux un château que Talleyrand rachète après les saisies révolutionnaires.Placée au dessus de l’entrée, composée de trois arcs de pierre bleue donnant sur l’ancien château démoli à la fin du XIX° siècle, les armoiries de Talleyrand, 1808, évoquent l’arrivée du Prince de Bénévent, le plus célèbre diplomate de Napoléon Ier. En 1801 Talleyrand rachète à SIMONS, banquier belge et ami, ce domaine avec les bois environnants. Il engage de grands travaux en 1808 comme l’attestent les ancres de la façade dans laquelle il scelle son blason. Celui-ci se compose de trois lions d‘or armés, lampassés et couronnés. L’ancien évêque d’Autun, qui a éprouvé des difficultés à dire correctement la messe lors de son arrivée dans son évêché, tient à affirmer sa piété par sa devise ; Re que Diou. Le blason est surmonté par une hure de sanglier qui est à la fois le symbole de Sains-du-Nord et de l’abbaye de Liessies. Talleyrand ajoute un étage en 1829. À la fin du XIX e siècle, d’importants remaniements sont effectues par la famille de Castellane. Le château du Pont de Sains appartient désormais à l’association trélonaise La Maison des Enfants (Traits d’union) qui y a implanté en 1978 un centre d’aide par le travail pour des adultes handicapés.
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Les Féron’Arts: le festival à coucher dehors !
Tous les deux ans, à la mi-août, Féron se met en festival.
En 1978, naissaient « Les Féronades », festival de musique, danse, théâtre, arts plastiques et artisanat d’art. : 6 éditions et 10 ans d’existence ont fait de cet événement un lieu de rencontres culturelles et artistiques au nord de Paris, accueillant de nombreux artistes et artisans qui, par leur présence, ont contribué à donner à Féron un attrait considérable et le renom qu’on lui connaît.En 1996, dans la continuité des Féronades, c’est sur une impulsion nouvelle que naît l’association Féron’arts, qui a initié depuis une stratégie permanente de développement culturel qui trouve son point d’expression lors de son festival biennal : les Féron’Arts.
L’esprit du festival : « partager le beau, l’émotion et l’imaginaire ».
Le détour d’une rue, l’entrebâillement d’une porte de grange, les gradins d’un chapiteau, l’intérieur d’une église, s’offrent alors comme de véritables lieux de découvertes et de rencontres artistiques insolites et imprévues.
Le village devient pour quelques jours un parc d’ »Arts-tractions », avec entre autres particularités l’accès gratuit aux lieux d’exposition et une tarification très faible rendant accessible à tous le spectacle vivant.
Manifestation éclectique destinée à toucher l’ensemble de la population du territoire et accueillant des artistes venus d’horizons multiples, les Féron’Arts se veulent avant tout le lieu et l’époque d’une réconciliation entre l’art et le public, entre tous les arts et tous les publics.
Féron : l’Art et la Matière : une stratégie permanente de développement culturel
Si les Féronades étaient un important rendez-vous culturel, les Féron’Arts ont initié depuis leur création une stratégie permanente de développement culturel.
Porté par l’association, Féron passe ainsi du statut de village où s’organisait une manifestation culturelle tous les deux ans de rayonnement régional et transfrontalier à celui de « Féron, l’Art et la Matière » projet territorial dynamique au cœur de la stratégie culturelle du pays de Sambre Avesnois.
Tout au long de l’année, Féron’arts c’est :
Un travail de proximité mis en place avec les communes partenaires • des ateliers d’écriture permanents pour renforcer le travail d’appropriation de l’Art • des ateliers cirque dans les communes partenaires avant le festival • l’édition d’un recueil d’Ecrits d’écoliers, fédérant plusieurs actions d’écritures mises en place sur le territoire • un partenariat large et toujours grandissant avec les communes du canton, avec le public scolaire Un espace de découverte • un coup de projecteur sur les artistes originaires de l’Avesnois ayant acquis une notoriété en dehors du territoire • une programmation à la recherche d’artistes en devenir Un soutien à la création artistique • des commandes de créations artistiques • l’accompagnement de résidences d’artistes. Source : Wikipédia .
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