La Flamengrie tire son nom d’une colonie flamande qui y avait élu domicile. Elle est mentionnée à partir du XII e siècle en tant que paroisse du décanat de Bavai. Une ferme du village appartenait aux Templiers puis plus tard aux chevaliers de Malte.
La Flamengrie a une position très particulière sur la frontière franco-belge. Quand on est au centre du village, on a le choix entre quatre routes pour le quitter ; deux pénètrent directement en territoire belge et les deux autres vont en France en longeant la frontière. Des maisons ont été construites du coté belge de ces routes et La Flamengrie est, de fait, un village franco-belge.
L’église de la Flamengrie est dédiée à Saint-Gilles et date de 1859. On suppose que l’ancienne avait servi de chapelle à une maison de Templiers.
Le 13 novembre 2021 la commune a organisé une commémoration en dévoilant une plaque en mémoire du révérend John James Wallace, aumônier anglican de 38 ans qui en portant secours à son camarade d’arme le capitaine Frederick Good, lors du bombardement de La Flamengrie du 5 novembre 1918, fut blessé et succomba le 8 novembre à l’hôpital militaire d’Awoingt Cambrésis des suites de ses blessures. Cette plaque est sur le mur de l’église, près du monument aux morts.
La chapelle des Français est bâtie à la limite de Roisin en mémoire de réfugiés français de la guerre de 1870.
LA STATUE DE MARIANNE
Don de la République reconnaissante pour le vote du refus du boulangisme, le 19 août 1888.
La statue, haute d’environ 1,80 m dorée à la feuille, fut en effet offerte par l’Etat à la commune, en remerciement pour son civisme. Quant eut lieu le référendum du Général Boulanger en 1888, la Flamengrie vota en effet à l’unanimité pour le maintien de la République. Depuis lors les habitants de la commune s’appellent les « Français » et non plus les « Flaminds ».
La statue fut volée en 2008.
Une petite réplique en terre cuite est alors placé dans la mairie en juin 2009.
La nouvelle statue de La Flamengrie, de 75 kg et de 1,73 m de hauteur, copie conforme de l’originale réalisée en bronze à la cire. Le moule d’une copie a été retrouvé après maintes recherches par Régis Gremont-Naumann, maire de La Flamengrie. Les fonderies de Tusey ayant disparu en 1949, et il ne restait plus d’empreinte de la statue. Le maire sillonne alors la France, où il subsiste encore douze Marianne datant de cette époque. Il tombe sur une réplique à Salvagnac, dans le Tarn. Deux céramistes, Stéphane et Cécile Cuvelier d’Obies dans l’Avesnois auront en charge la réalisation de la nouvelle Marianne de la Flamengrie, reproduite selon le moule de celle du Tarn. La nouvelle Marianne a été coulée à la fonderie Paumelle, dans la Marne. (Source VDN)
La nouvelle statue a été inaugurée le 18 avril 2015. Écharpes tricolores de mise pour les élu(e)s venues assister à l’inauguration de la statue qui trône désormais en bonne place sur son socle de pierre bleue. Sous son bonnet phrygien, orné d’une couronne de lauriers, elle n’a pas eu à rougir des applaudissements de ces messieurs-dames, sur l’air de La Marseillaise. C’est qu’elle était attendue, la nouvelle Marianne de la Flamengrie, 1,72 mètre de bout en bout, qui porte sur ses épaules toute la symbolique des valeurs de la République, et une histoire, soudée avec celle des Français, ces habitants de La Flamengrie dans du Nord.
C’est Stéphane Cuvelier, artisan-céramiste à Obies, qui a eu l’honneur en ce 18 avril 2015, date qui sera très certainement inscrite dans les annales locales, de dévoiler, au sens propre, la statue, réalisée en bronze à la cire, lui reconnaissant une « gestuelle magnifique, qui dégage tellement d’émotion ». Une statue copie conforme de l’originale, volée en 2008 et jamais retrouvée, celle qui valut à La Flamengrie la reconnaissance de la République. Ce 18 avril 2015, deux heures avant que ne soit donné le coup d’envoi des cérémonies, la nouvelle Marianne était jusqu’ici gardée sous surveillance dans le salon de ses créateurs, Cécile et Stéphane Cuvelier.
Aujourd’hui, munie toutefois d’un système d’alarme, elle fait toute la fierté du village, et en premier lieu de son maire, Régis Gremont-Naumann, lequel, à force de tenacité , a abouti, non sans mal, à ce que son village retrouve son symbole républicain, lui qui a sillonné l’Hexagone à la recherche d’une Marianne identique à celle de 1889. « Sur les 45 fabriquées en 1889, il en reste 12 aujourd’hui », précise Régis Gremont-Naumann, qui est tombée sur une réplique exacte à Salvagnac, dans le Tarn. Sa sœur « jumelle » avait été démontée, avant d’être moulée dans une fonderie d’art, la fonderie Paumelle, dans la Marne. La statue de la Marianne ainsi reproduite à l’identique trône désormais sur la place de la Mairie… à La Flamengrie, place qui devrait prochainement être rebaptisée place…de la République. (Source VDN 18/04/2015).
LES BORNES-FRONTIERE
En 1678, la Flamengrie est rattaché à la France par le traité de Nimègue tandis que le village voisin de Roisin est resté espagnol.
En 1714 la paix Utrecht met fin à la guerre de succession d’Espagne commencée en 1701. Toutefois, dans ce partage, la France hérite d’un nouveau voisin encombrant au Nord, l’Autriche, sous l’autorité de l’Empereur germanique Charles VI.
La Flamengrie va alors devenir une ville frontière, lieu de confrontations entre la France et l’Autriche. A cet endroit le tracé établi de la frontière fut si sinueux que des conférences diplomatiques eurent lieu tout au long du XVIII e siècle entre Français et Autrichiens afin de rectifier la frontière.
Finalement, lors d’une convention pour la modification de la frontière signée le 18 novembre 1779, la France obtint une partie du Bois de Roisin ; en cédant à l’Autriche la même superficie en terres agricoles prises tout autour du village de La Flamengrie. Pendant l’été 1780, les bois et les parcelles non construites et non habitées autour du village furent arpentés, mesurés et cartographiés. Une nouvelle limite fut ainsi définie, qui imposa aux habitants toute une série de contraintes.
Des bornes furent placées en 1781 le long de cette frontière modifiée, à chaque changement de direction de son tracé, et il n’en fallut pas moins de 65 !!!
On peut encore voir aujourd’hui une cinquantaine de ces bornes, la plupart en bon état ; une vingtaine sont à proximité des rues et chemins de La Flamengrie, les autres sont dans la campagne, au détour des haies.
Une randonnée proposée par PNR de l’Avesnois.
Départ de l’Église Saint-Gilles. (D/A) Empruntez la Rue des Toubaqueux, qui est perpendiculaire à la Rue de l’Église. Croisez la Rue Basse à droite et le chemin du retour à gauche, puis suivez à droite la Rue Haute, durant 200m.
(1) Empruntez à gauche le Sentier Voit N’y Goutte » pour aller à la borne n°46. Revenez sur vos pas.
(1) Continuez à gauche dans la Rue Haute, ou vous croisez d’autres bornes frontières. Aboutissez à la chaussée romaine (Chemin de Valenciennes) et suivez la à gauche.
(2) Au carrefour de la Perche Rompue, tournez à droite dans le Chemin du Bosquet.
(3) Au croisement en T, suivez la D154 à droite. Peu après le cimetière, engagez-vous à gauche sur le chemin frontalier qui mène au SaintQuentinois. Prudence le long de la Chaussée
(4) Empruntez à droite le Chemin Royal qui tire son nom, dit-on, de l’ancienne Douane Royale. Aller à travers champs et bosquets, Nord puis cap au Nord-Ouest : vous voici en Belgique.
(5) Longez à gauche la Chaussée Romaine Bavay – Tournai (construite en 43 après J-C sous l’Empereur Claude). Après environ 200m, bifurquez à droite dans le Chemin du Vignoble. À la fourche, obliquez de nouveau à droite.
(6) Au croisement de la Chapelle des Français, tournez à droite, Rue du Point du Jour. Repassez en France, laisser la D154 à droite et continuer tout droit.
(7) Après un virage à droite, descendez à droite la Rue Verte. En bas, tournez à gauche et longez le ruisseau. Retrouvez la Rue des Toubaqueux et suivez la à droite, jusqu’à l’église (D/A).