Larouillies, c’est la roulie, la route qu’empruntaient les rouliers c’est à dire les voituriers qui assuraient le transport des marchandises .
Le village de Larouillies est situé sur la chaussée Brunehaut, reliant Reims à Bavay. Il est placé sur le point de passage de la frontière issue du traité de Verdun (843) séparant la Francie occidentale de la Lotharingie. La première mention du village se trouve dans l’itinéraire suivi par Albert de Stade, moine de Brême, en route pour Rome en 1152 : entre Avesnes et Vervins, il passe à Rulie et note « en cet endroit précis, une pierre est posée au milieu du village le long de la route ; cette pierre borne l’Empire et le Royaume de France ».
En 1212 le village est séparé de la terre d’Avesnes et réunit à Etroeungt et Féron pour former la terre d’Etroeungt. D’abord hameau d’Étroeungt, cette localité fut érigée en commune vers le XVe siècle.
Le 19 juillet 1631, Marie de Médicis, dans sa fuite, après la journée des Dupes, passa à Larouillies et le chemin qu’elle suivit a conservé, depuis lors, le nom de Chemin de la Reine.
Cette commune se trouvait a l’extrême frontière des Pays-Bas , vers la France; c’est la localité où, pour la dernière fois , le 21 mai 1635, au début de la guerre de Trente ans, furent exécutées toutes les formalités d’une déclaration de guerre, par le ministère d’un héraut d’armes. Celui-ci dénommé Jean Gratiolet de Daubis, vint au nom du roi de France Louis XIII afficher la déclaration de guerre sur un poteau vis à vis de l’église du village, et par conséquent à la frontière d’Espagne.
Avant 1789 , Larouillies était du baillage et de la subdélégation d’Avesnes; il dépendait, pour la justice de la prévôté d’Etroeungt et était régi par la coutume du Vermandois. En 1790, il fut compris dans le canton d’Etroeungt, et, en l’an X, incorporé dans celui d’Avesnes-Sud. Source : Bulletin de la Commission historique du département du Nord 1866.
L’église, d’abord simple chapelle, fut agrandie vers 1700 par les moines de l’abbaye de Liessies qui augmentèrent le choeur et lui adjoignirent un clocher. L’édifice fut partiellement reconstruit vers 1768. Le chœur, de très vastes proportions, fut décoré de maximes par les religieux et le clocher reconstruit et surélevé. Cette époque est marquée par l’art baroque, né de la Contre-Réforme, et la richesse ornementale de l’église de Larouillies lui doit les trois retables et autels : colonnes torses, ornements dorés, chutes de fleurs, de fruits, flammes.
L’église ne devint siège d’une paroisse qu’après le Concordat (1801).
- 1837, 27 juin : installation de trois cloches neuves dans le clocher, en remplacement des précédentes
1878 : Destruction du le toit de l’église et du clocher par un ouragan. 1892 : réfection à neuf du clocher.
1917 : samedi 16 novembre, les Allemands retirent les trois cloches
1922 : installation des cloches actuelles
Source : ADN série O Administration et comptabilité communale
En octobre 2017 la toiture du clocher fut refaite entièrement. VDN
Sont inscrits à l’Inventaire Supplémentaire à la liste des Objets Mobiliers classés, les objets désignés ci-après, conservés dans l’Église de Larouillies :
1° MAÎTRE-AUTEL ET RETABLE
Dans le chœur – Bois peint faux chêne – début du XIXe siècle – Hauteur de l’autel 1,00 mètre ; largeur de l’autel 2,00 mètres largeur du retable 3,45 mètres
2° LAMBRIS DU CHŒUR
Bois verni – XIXe siècle.
3° DEUX STALLES avec agenouilloirs, comportant chacune une banquette à deux places et un siège – De chaque côté du chœur – Chêne verni XIXe siècle – Hauteur 1,05 mètre ; largeur 3,04 mètres ; profondeur 1,17 mètre.
4° HUIT CHANDELIERS – Sur les autels – Laiton argenté – XVIIIe siècle – Hauteur 0,455 mètre.
5° DEUX CHANDELIERS Laiton XIXe siècle – Hauteur 0,635 mètre.
6° PETITE CROIX AVEC CHRIST – Dans le chœur – (provenant sans doute d’un tabernacle ou d’un confessionnal) – Chêne verni – Christ en alliage moulé – XIX e siècle – Hauteur totale 0,66 mètre ; largeur 0,32 mètre.
7° LUTRIN – Dans le chœur – Bois découpé – XIXe siècle – Hauteur 1,40 mètre.
8° DEUX VASES – Dans le chœur (déposés au sol au pied du retable) – Porcelaine blanche à décors polychromes d’oiseaux et de fleurs – Hauteur 0,67 mètre ; largeur 0,41 mètre. – Chaque vase porte une plaque de laiton où est gravée l’inscription « Offert par M. A. Comtesse à l’Église de Larouillies » et (aux poinçons) « 1-11-1960 ».
9° AUTEL LATÉRAL NORD ET SON RETABLE (autel de la Sainte-Vierge) – Dans la nef – Bois peint faux chêne – Début du XIXe siècle.
10° VIERGE A L’ENFANT – Statue – Dans la niche de l’autel latéral Nord – Bois polychrome – XIXe siècle – Hauteur 0,80 mètre.
11° AUTEL ET RETABLE LATÉRAL SUD (autel du Sacré-Cœur) – Dans la nef – Bois peint faux chêne – Début du XIXe siècle.
12° CHAIRE DE VÉRITÉ – Dans la nef – Bois peint faux chêne – XIXe siècle.
13° UN PETIT CONFESSIONNAL Dans la nef – Bois peint faux chêne – XIXe siècle.
14° PIERRE TOMBALE de Catherine Bricart et Pierre Quenoy – Encastrée dans la nef Sud, à l’intérieur de l’église – 1736 – Pierre grise – Hauteur 1,00 mètre ; largeur 0,90 mètre – Inscription :
ICI DEVANT REPOSE LE
CORPS DE DLLE CATHERINE (BRI)CART
FILLE DU SR GILLE BRICART (E)N SON
VIVANT GOUVERNEUR DE ( )LLE
WORTE . LAQUELLE DECED(A) LE 1ER
JANVIER 1718 AGEE DE 76 ANS &
DU SR PIERRE QUENOY SON MARY
QUI DECEDA LE 28 FEVRIER
1726 AGE DE 84 ANS &
MRE JEAN BAPTE QVENOY LEUR
FILS CHANOINE D’AVESNES EN
MEMOIRE A FAIT POSER CETTE
EPITAPHE & FONDE DEVX OBITS
A PERPETUITE POUR LE REPOS
DE LEURS AMES
FAXIT DEVS SANCTOR V M PACE
FRVANTV
RAPPEL – Une croix processionnelle, au nom de Gilles Bricart, cuivre doré, 1649, actuellement en dépôt au presbytère d’Etrœungt, a été classée parmi les Monuments Historiques par Arrêté du 25 octobre 1922.
Source: Direction de l’Administration Communale 4e bureau Préfecture du Nord 27 octobre 1976.
Fourni et installé par l’entreprise Deresme Matton d’Etrœungt, le monument a été inauguré le 23 Juillet 1922.
Une allée de gravillons permet d’accéder à ce monument qui a été déplacé deux fois. C’est un obélisque de pierre bleue. Dans sa partie inférieure, figure la dédicace Sur la partie supérieure de l’obélisque, différents symboles sont représentés : sabres entrecroisés et casque de soldat surmonté d’une palme.
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