La naissance du chemin de fer dans notre région fut un événement. En 1845 la Compagnie des Chemins de Fer du Nord est créée par MM Rotschild, Jacob et Isaac Pereire et est adjudicatrice de la ligne Paris-Lille. Cette ligne fut ouverte en 1846.
Les premiers trains circulèrent de Paris à Jeumont à partir du 14 novembre 1855. Les prix étaient plus avantageux que ceux des diligences. II en coûtait 27, 55 Fr en l ère classe de Paris à Maubeuge pour 40 Fr dans le coupé de la diligence, 26 Fr dans la rotonde et 15,15 Fr en 3 ème classe. Il y avait deux trains par jour dans chaque sens et la durée du voyage était de 7 h 30.
Notre région était donc reliée à la capitale, il manquait une transversale l’unissant au chef lieu du département, ce fut chose faite avec la création de la ligne Valenciennes – Hirson via Le Quesnoy, Aulnoye-Aymeries, Avesnes, Fourmies dont les travaux s’échelonnèrent de 1868 a 1872.
Puis ce fut l’établissement dans les dernières décennies du siècle des lignes d’ intérêt local qui complétèrent le réseau ferré, lequel allait rendre un immense service à notre économie. Ainsi s’ouvrirent par ordre chronologique les lignes suivantes:
- Valenciennes Maubeuge en 1880
- Bavay Le Quesnoy en 1881
- Bavay Roisin en 1882
- Maubeuge Fourmies en 1885
- Ferrière-la-Grande Cousolre également en 1885
- Bavay Houdain et Bettrechies Hon-Hergies en 1895
- Maubeuge Villers-Sire-Nicole en 1896
- Sars-Poteries Avesnes-sur-Helpe en 1901
- Aulnoye Pont-sur-Sambre en 1905
- Solesmes Avesnes-sur-Helpe en 1907
* * * * * * * * *
I La ligne de chemin de fer Valenciennes Maubeuge
Une ligne de «Valenciennes à Douzies par Bavai» fut concédée à Monsieur Ernest Carpentier banquier à Valenciennes par une convention signée le 3 avril 1872 avec le préfet du département du Nord. Cette convention fut approuvée et la ligne fut déclarée d’utilité publique, à titre d’intérêt local, par un décret du 11 septembre 1873 (1). Le délai maximum des travaux fut fixé à quatre ans.
Cette ligne fut ensuite exploitée par la Compagnie du Chemin de fer du Nord selon un décret du 20 mai 1876 (2). Le ministre des Travaux publics D Raynal, au nom de l’État, concéda le 5 juin 1883 la ligne à cette même Compagnie présidée par le baron A de Rothschild. Cette convention fut ratifiée par une loi du 20 novembre suivant qui réincorpora la ligne dans le réseau d’intérêt général (3).
L’exploitation de la ligne de Valenciennes à Bavay débuta le 9 février 1880 et celle de Bavay à Maubeuge commença le 6 septembre de la même année. Elle était longue de 33 kilomètres. Elle passait par Marly, Saultain, Curgies pour entrer dans notre région à Jenlain, puis Wargnies-le-Grand, Wargnies-le-Petit, La Flamengrie Saint-Waast-la-Vallée et Bavay. De Bavay elle se dirigeait vers Audignies, La Longueville, Grévaux-Les Guides à Feignies et Douzies. Elle fut déclassée en 1965 pour les voyageurs et en 2005 pour le fret.
(1) : Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, XII e série, tome 8, n°181, 1874 p 197-215. Décret N°2704. Gallica (bnf.fr)
(2) : Bulletin des lois de la République française, Paris, Imprimerie Nationale, XII e série, tome 12, n° 303, 1876, p. 624 – 625. Décret N°5228. Gallica (bnf.fr)
(3) : Bulletin des lois de la République française, Paris, Imprimerie Nationale, XII e série, tome 28, n° 834, 1884, p. 333 – 339. Loi N°14214 Gallica (bnf.fr)
Gares sur le trajet :
Jenlain :
Wargnies-le-Grand :
Wargnies-le-Petit :
A Wargnies-le-Petit la ligne empruntait l’actuel chemin latéral en direction de la Flamengrie Saint-Waast-la-Vallée.
La Flamengrie Saint-Waast-la Vallée :
Bavay :
La gare de Bavay-Louvignies était importante avec 500 voyageurs jour. De plus le trafic portait sur de multiples transports effectués pour le charbon, les carrières, les marbreries, les sucreries, les engrais. Elle faisait figure de carrefour ferroviaire.
Audignies :
La Longueville :
Le chemin de fer contribua à la création en 1898 des forges et ateliers de La Longueville. Peu avant 1914 toujours à La Longueville, le long de la ligne Bavay-Maubeuge apparurent l’usine métallurgique Lemoine Krieger et la verrerie Saint-Marc. Après le premier conflit mondial s’édifia la briqueterie Sainte Barbe grâce à l’apport des dommages de guerre.
Douzies-Maubeuge :
Certains souhaiteraient que cette voie ferrée désaffectée soit transformée en voie verte. Véloroute Voie Verte
II La ligne de chemin de fer Bavay Le Quesnoy
Les lignes Bavay Le Quesnoy et Bavay Roisin (chapitre suivant) faisaient partie de la ligne «de Cambrai à la frontière de Belgique vers Dour» concédée à la Compagnie des chemins de fer du Nord par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le 15 juin 1872. La convention fut approuvée par une loi qui déclara d’utilité publique la ligne à la même date (1).
La ligne fut mise en service le 1er novembre 1881 d’une longueur de 13,5 Kilomètres. Elle passait par Bermeries et Gommegnies. De Le Quesnoy elle se prolongeait vers Solesmes puis Escaudœuvres. Elle fut supprimée en 1970. Les rails ont été enlevés.
(1) : Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, XII, tome 5, n° 99, 1872, p. 33 – 34 Décret N°1284 Gallica (bnf.fr)
Gares ou haltes sur le trajet :
Bermeries :
Gommegnies :
Le Quesnoy :
III La ligne de chemin de fer Bavay Roisin (Belgique)
Cette ligne Bavay Roisin fut mise en service le 20 août 1882. Elle mesurait 20 kilomètres et se dirigeait en direction de Saint-Waast puis vers la gare de Bettrechies Bellignies avec ensuite un point d’arrêt à Gussignies à 200 mètres de la frontière franco-belge. Le raccordement au niveau de la frontière fut défini par une convention internationale signée le 23 septembre 1877 entre la République Française et le Royaume de Belgique. Cette convention fut approuvée par une loi le 21 mars 1878 (1) et promulguée par un décret le 28 mars suivant (2). Suppression de la ligne avant 1940.
(1) : Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, XII, tome. 16, no 384, 1878, p. 358 Loi N°6838 Gallica (bnf.fr)
(2) : Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, XII, tome. 16, no 384, 1878, p. 358-363 Décret N°6839 Gallica (bnf.fr)
Gares ou haltes sur le trajet :
Bettrechies Bellignies :
La gare n’existe plus : elle fut transformée en bureaux appartenant à la Société d’Exploitation des Carrières de Bellignies (SECAB). Notons aussi que la ligne de chemin de fer fut interrompue dans l’exploitation de cette même carrière.
Gussignies :
Il y avait bien une halte à Gussignies.
IV La ligne de chemin de fer Maubeuge Fourmies
M Pierre François Dumont industriel et propriétaire de hauts fourneaux à Ferrière-la-Grande fit construire à ses frais en 1860 la « ligne du chemin de fer industriel » Maubeuge – Ferrière-la-Grande longue de 4 kilomètres et mise en service le 9 avril 1861. C’était un embranchement particulier reliant la ligne de Saint-Quentin à Erquelinnes aux usines de M Dumont. Quant à la ligne complète Maubeuge Fourmies longue de 41 kilomètres elle ne fut inaugurée que le 29 août 1885 soit plus de 24 ans après son tronçon initial de 1861. En effet que de discussions, de réunions, de contestations en particulier entre Sars-Poteries et Solre-le-Château pour le tracé de cette ligne ! Celles-ci étaient la conséquence d’antagonismes basés sur des intérêts locaux.
Pourtant dès 1865 la loi du 12 juillet autorisa la création d’un chemin de fer d’intérêt local pour des contrées importantes, privées des avantages de voies ferrées. Le Conseil Général dans sa séance du 28 août approuva la création du chemin de fer d’intérêt local et laissa aux communes et aux industriels intéressés l’initiative des demandes d’étude.
Un premier tronçon partirait d’Erquelinnes vers Anor par Cousolre Solre-Château Trélon Fourmies : 45 km
Un deuxième tronçon relierait le chemin de fer projeté de Beaumont à celui d’Avesnes en passant par Sivry Solre-Château Sars-Poteries Beugnies : 25 km
Le 16 juillet 1870 M Dumont maitre de forges à Ferrière-la-Grande fut autorisé à faire procéder aux études d’un chemin de fer d’intérêt local de Ferrière à Sars-Poteries.
Le 25 avril 1872 le Conseil Général accorda à M Carpentier concessionnaire de la ligne Valenciennes Maubeuge un second tracé de Maubeuge à Solre-le-Château par Ferrière d’une longueur de 19 km 355 dont 15 km 025 à construire. Les motifs invoqués par le Conseil général étaient les suivants- relier Maubeuge avec le canton de Trélon par une voie raccourcie – apporter aux usines, fontes et minerais que réclamait l’industrie métallurgique et ouvrir aux charbons une nouvelle voie de transport vers la région située à l’est- procurer à la ligne Jeumont-Solre un affluent direct vers Maubeuge – la plus courte distance du Bassin de Charbons à Sars-Poteries Trélon serait mesurée par la ligne de Charleroi à Solre -le-Château.
Il s’ensuivit le 3 juin 1872 une réunion à Avesnes-sur-Helpe sous la présidence de M Maillet, membre du Conseil Général afin de justifier le tracé de la ligne concédée à la Compagnie de M Carpentier. De cette réunion qui mit en exergue les rivalités entre Sars-Poteries et Solre-le-Château il fut décidé de nommer une commission d’enquête composée de Mrs Rouez Zénon-Autier, maire de Maubeuge, Ouverleaux, conseiller d’arrondissement à Maubeuge, Hamon, administrateur et gérant des Hauts-Fourneaux du Nord, Pige, constructeur à Hautmont.
De cette commission d’enquête du 22 juin 1872 il en résulta que l’intérêt public de la ligne n’était pas discutable, que la ligne devait se diriger tout droit de Maubeuge à Solre et que l’importance du groupe Sars-Poteries, Beugnies, Felleries était trop considérable pour n’être pas desservi directement sous peine de faire perdre à la ligne son principal caractère d’intérêt local. Or le tracé par Sars-Poteries allongerait la distance de 4 km et dès lors il perdrait tous les avantages de tracé direct. Pour ces motifs la commission d’enquête fut d’avis de déclarer d’utilité publique le chemin de Maubeuge à Solre par le tracé direct vers Solre et de desservir Sars-Poteries par un embranchement partant de la gare de Solre, embranchement construit simultanément avec la ligne principale et dans les mêmes conditions.
Entre temps dans sa session du 12juin 1872 le Conseil Général concéda à M Carpentier la ligne d’intérêt local de Maubeuge à Sars-Poteries, cette ligne devant desservir Sars-Poteries considéré comme centre principal du trafic : le groupe de Sars avec ses verreries, ses poteries, ses boisselleries et ses sables offrait à la ligne à construire un trafic évalué à plus de 50 000 tonnes.
Le 25 juin 1874 le dossier du chemin de fer Maubeuge-Solre fut renvoyé par le Ministre des travaux publics à l’examen de M Duvergier, Inspecteur général des Ponts et Chaussées. Ce dossier avait été préalablement soumis par le département de la Guerre à la Commission de la défense qui avait déclaré ne s’opposer en rien à la construction soit de la ligne de Maubeuge à Solre par Sars-Poteries, soit de la ligne de Maubeuge à Sars par Solre.
Le 11 janvier 1876 le ministre de la guerre opposa par contre son véto formel à la construction des lignes Maubeuge-Solre, Solre -Beaumont, Solre à la limite de l’Aisne et de celle de Trélon à Fourmies.
Le 19 mars 1878 suite à une réunion de 200 personnes à Maubeuge une délégation fut nommée et chargée d’aller demander au ministre des Travaux Publics la construction immédiate du chemin de fer de Maubeuge à Sars. Les représentants du Canton de Solre refusèrent de s’associer à un vote donnant la priorité au Chemin de fer par Sars.
Le 18 avril 1878 M Georges Duponchel maitre de la verrerie d’en Bas de Sars-Poteries fit un rapport à Messieurs les Présidents et membres de la commission spéciale du 4 è et 5 è bureau du Conseil Général du Nord pour réclamer la ligne de Maubeuge à Solre par Sars-Poteries et la ligne de Sars à Avesnes, cette dernière ayant fait l’objet d’un examen plus favorable par le département de la Guerre en date du 25 février 1878.
En septembre 1878 M Freycinet, ministre des Travaux Publics signa la convention concédant à la Compagnie du Nord l’exploitation d’une ligne de chemin de fer reliant Sars-Poteries d’une part avec son chef lieu de canton Solre-le-Château et d’autre part à son chef lieu d’arrondissement Avesnes-sur-Helpe.
Le 23 octobre 1880 les arrêts de cessibilité des terrains à occuper dans les communes de Lez-Fontaine, Sars-Poteries, Felleries, Liessies et Trélon furent délivrés à la Compagnie du Nord-Est. Le tracé était définitivement approuvé et il s’agissait de poursuivre devant le tribunal civil l’émission du jugement d’expropriation.
Par arrêt du 6 juillet 1881 la Compagnie du Nord-Est fut autorisée à pénétrer dans les propriétés privées communes pour le passage des deux lignes en question.
Enfin le 29 août 1885 eut lieu l’inauguration de la ligne de chemin de fer Maubeuge Fourmies en présence de M Charles Demole, Ministre des Travaux publics et de M Pierre Legrand, Ministre du Commerce.
Résumé du trajet définitif : A la sortie de la gare de Maubeuge, la ligne desservait Rousies (gare), La Machine (lieu-dit de Ferrière-la-Grande) (point d’arrêt), Ferrière -la-Grande (gare), continuait vers le sud avec Ferrière-la-Petite (gare), Obrechies (point d’arrêt), Dimechaux (point d’arrêt), Dimont (point d ‘arrêt), décrivait une courbe vers l’est au niveau de Sars-Poteries (gare) pour toucher Lez-Fontaine (point d’arrêt), et se dirigeait alors vers Solre-le-Château (gare). De là, son tracé suivait une orientation nord-sud en desservant Liessies (halte), Trélon-Glageon (gare), Couplevoie (hameau de Glageon)(point d’arrêt), pour se relier à la ligne Lille – Hirson avant d’arriver en gare de Fourmies.
De source Wikipédia : « Le service voyageur sera supprimé sur toute la ligne le 28 septembre 1969. Des autocars sont prévus en remplacement avec la même fréquence…Le déclassement officiel de la ligne intervient le 8 mars 1975 et la voie est déposée entre Ferrière-la-Petite et Sars-Poteries. Ensuite, la ligne entre Sars-Poteries et Trélon est rachetée par le Conseil Général du Nord en vue de la création d’un train touristique. Création de l’association ferroviaire Sambre-Avesnois, en 1983, elle s’implique dans le projet qui, en 1989, après avoir fait l’acquisition d’un autorail, relance l’idée du tourisme ferroviaire. Ce projet de création d’un train touristique ne verra pas le jour. Création de l’association « Autour du sentier Emeraude ».» La Ligne de Maubeuge à Fourmies
L’inauguration de la ligne de chemin de fer Maubeuge Fourmies publiée dans le journal L’Observateur du 1er septembre 1885 :
« L’inauguration du chemin de fer attendu depuis 15 ans, quelle fête pour un pays. Aussi toutes les communes traversées par la ligne depuis Rousies jusqu’à Trélon avaient-elles fait des préparatifs de réjouissances extraordinaires et des discours aux ministres, dont le passage était une occasion bien légitime d’affirmer ses sentiments de gratitude au gouvernement républicain, de se recommander en haut lieu. Pourquoi faut-il que la pluie soit venue gâter le plaisir que l’on se promettait . Il a fallu que l’enthousiasme fût réel pour résister à ce temps néfaste. Maubeuge seul a été favorisé pour le moment de la réception.
A 11 h. 40 le train spécial qui amenait M.M. Demote et Pierre Legrand, composé de deux wagons-salons, d’une voiture de Première s’arrêtait à Aulnoye où les deux ministres étaient salués par Monsieur le Préfet du Nord, son secrétaire général et ses conseillers de préfecture, Monsieur le commandant Toffart de Saint-Germain, représentant le général Billot,Monsieur Daniel, ingénieur en chef du département, Monsieur le Sous-Préfet et Monsieur le Président du Tribunal d’Avesnes . Quelques minutes plus tard, il entrait en gare de Maubeuge
annoncé par le canon de la place.
A Maubeuge : Sur le quai se tiennent M.Berteau, maire de la ville et ses adjoints: MM Testelin et Fournier sénateurs, Maxime Lecomte, Cirier,Desmoutiers, et Giroud, députés, Sculfort, Ernest Legrand, Boussus, Darche, Eliez, conseillers généraux, MM les maires de Fourmies et de Cousolre, M.Sepulchre consul de Belgique etc…La gare où se font les présentations est décorée, peloton de cuirassiers, garnison, officiers, artillerie de forteresse, dépôt du 8 e cuirassier, sapeurs-pompiers, douane sont présents. La réception a lieu dans le grand salon de la mairie. Un banquet de 150 couverts est dressé . Des discours sont prononcés par Monsieur le Préfet, Monsieur le Maire, Monsieur le Ministre et Monsieur Fournier, sénateur rappelant que ce chemin de fer avait été imaginé en 1869 et que les travaux avaient été commencé en 1881.
Sur la ligne : Nous apercevons les importances usines de Ferrière-la-Grande, les nombreuses carrières de Ferrière-la-Petite . Au Pont des Bêtes, Wattignies et son champ de bataille célèbre. Puis une vallée secondaire pour gagner Dimont qui attend lui aussi sa station et Sars-Poteries qui doit fournir au chemin de ter la grosse partie de son trafic. A chaque station pavoisée de guirlandes, le maire attend les ministres qui descendent de leurs Wagons, écoutent sous la véranda ou sous un parapluie protecteur le discours de bienvenue et y répondent par quelques paroles toujours acclamées par le cri de Vive la République . Des jeunes filles en blanc offrent des bouquets, partout des musiques jouent la Marseillaise avec entrain, la fanfare de Colleret est venue prêter son concours à des voisins en attendant l’inauguration de l’embranchement de Cousolre qui aura lieu dans un mois.
A Sars-Poteries : Les sapeurs-pompiers en bataillon scolaire, l’excellente musique des verreries, les habitants, encombrent la gare; trois jeunes filles en bleu, blanc, et rouge offrent un magnifique bouquet dont remercient galamment les ministres; d’autres jeunes filles offrent du champagne aux portières des wagons. Mais il pleut toujours et il faut partir au bout de 10 minutes. Le train continue à décrire la grande courbe qui a permis de desservir à fois Sars et son chef-lieu de canton, nous remontons légèrement vers le Nord et nous apercevons la pointe pittoresque du clocher de Solre, nous tournons court brusquement pour couper la route nationale et nous brûlons la gare où nous reviendrons tout à l’heure. Nous entrons dans la région pittoresque du trajet : la grande tranchée de Belleux, qui a exigé un déblai de 150.000 m3, profonde de 10 mètres à travers les schistes où la mine est impuissante, l’étang de Liessies qui offrirait un coup d’œil ravissant si la pluie n’ôtait pas au paysage tout son coloris, enfin le bois Labbé et ses belles futaies. A Tr2lon, nous rentrons dans la région industrielle : la société de gymnastique, le remarquable bataillon scolaire de Glageon sont alignés à contre voie et passés en revue par les ministres. Puis nous repartons pour stopper quelques minutes plus tard à Fourmies dont le viaduc offre aux étrangers un panorama saisissant sur le jeune et grande cité lainière.
A Fourmies : Haie de pompiers, réception à l’asile. Discours de Monsieur Bernier,maire. Monsieur le Ministre répond à Mr Legrand, remet les palmes académiques à Mr Bernier.
A Solre-le-Château : Retour sans arrêt vers Solre. Même cérémonial à 7 h. Un banquet de 200 couverts accueillent les personnalités. A minuit 45 les ministres rentraient à Paris.
Discours du Maire de Sars-Poteries « Je suis heureux de l’honneur qui m’est fait de vous souhaiter la bienvenue. Cet honneur m’est surtout sensible parce qu’il me procure l’occasion, au nom de la population sarséenne de remercier le gouvernement de la République, en la personne de ses éminents représentants , de son sympathique et dévoué concours dans l’exécution de la ligne Maubeuge-Fourmies si inutilement réclamée sous le régime précédent. La commune de Sars-Poteries espère que le même concours lui sera acquis pour la ligne de Sars-Poteries à Avesnes déclarée d’utilité publique depuis plusieurs années. Cette ligne destinée à relier notre canton à la Sous-Préfecture et à desservir l’importante commune de Felleries forme un complément nécessaire du réseau de voies ferrées dans notre contrée et son inexécution laisse en souffrances des intérêts nombreux et considérables qui ne sont que partiellement satisfaits par la voie dont nous fêtons aujourd’hui l’inauguration.
Merci à vous tous, Messieurs, qui avez bien voulu par votre présence contribuer à rehausser cette fête d’inauguration longtemps attendue. Merci à Monsieur le Sous-Pr2fet et à Monsieur le Préfet chez lesquels nous avons toujours trouvé le concours le plus empressé et le plus efficace, Merci à vous Messieurs les Ministres, qui par votre bienveillante démarche donnez une fois de plus la preuve de votre sollicitude pour l’agriculture, l’industrie et le commerce de notre patriotique contrée. Vive la France, Vive la République.
Gares ou Arrêts sur le trajet :
Rousies:
La gare de Rousies fut en 1890 la dernière gare à être construite sur la ligne. Détruite par les bombardements du 6 septembre 1914, elle fut rebâtie en 1921 avec les dommages de guerre. Elle fut rasée en 1997, le démontage des rails ayant eu lieu l’année précédente.
Ferrière-la-Grande :
Il existait un point d’arrêt pour voyageurs au passage à niveau de « La Machine » avec garage pour les marchandises des usines Delattre et Vautier (1).
Sur l’emplacement de la gare actuelle M Pierre François Dumont fit construire en 1830 les premiers hauts fourneaux au coke de la région. Les hauts fourneaux furent éteints en 1868. Une distillerie fut installée dans une partie des bâtiments mais la guerre de 1870-1871 vint arrêter cette nouvelle entreprise. Il ne resta que les laminoirs dirigés par M Lesaffre. L’usine Delattre fut fondée par M Augustin Delattre dans les bâtiments de l’ancienne usine de M Dumont (2).
(1) et (2) : Questionnaire Histoire de Ferrière-la-Grande par Louis Lutaud 13 juin 1913, petit ouvrage paru par l’association des parents d’élèves du groupe scolaire Georges Maufroy.
Ferrière-la-Petite :
Obrechies :
Dimechaux :
Avant d’entrer sur la commune de Dimechaux la voie ferrée traversait l’extrémité sud ouest du territoire de Choisies au lieu-dit «Le Pont des Bêtes».
Près du Pont des Bêtes se trouvait la halte de Dimechaux. Puis la ligne de chemin de fer longeait le Ruisseau du Stordoir pénétrant donc l’extrémité nord ouest de Dimechaux que sur quelques 500 mètres environ.
Dimont :
(à gauche direction Sars-Poteries et à droite direction Obrechies)
A Dimont se trouvait un arrêt à l’endroit des photos ci-dessus.
Sars-Poteries :
Solre-le-Château :
La ligne de chemin de fer en direction de Solre-le-Château passait à Lez-Fontaine en parallèle du chemin d’Offies et de la rue Haute pour couper la rue du Gal de Gaulle et la route de Maubeuge :
La Voie Verte à Lez-Fontaine Rue Léon Perron
Liessies (Station) :
La voie ferrée prenait la direction de Liessies en traversant de nouveau Lez-Fontaine au chemin de l’Epine (défriché de la Queue de SA), Sars-poteries à la Garde Belleux, Felleries au chemin de Juigné :
Trélon-Glageon :
Vue 17/39
Glageon était alors desservi par la gare de Trélon-Glageon et par un arrêt à Couplevoie. Notons ici que la section Ferrière-la Petite – Trélon-Glageon fut fermée le 3 avril 1972, le trafic marchandise étant devenu très faible. Remarquons également que Glageon avait également une gare Féron-Glageon sur la ligne de Fives à Hirson.
Glageon-Couplevoie (point d’arrêt) :
Le tracé au niveau de la rue Roland Rouleau se prolongeait par l’actuelle rue du Calloit puis se dirigeait vers Couplevoie :
Fourmies :
Le tracé venait ensuite se coupler avec la ligne Lille Hirson avant d’arriver en gare de Fourmies :
Cadastre de Fourmies 1882 ADN P 31 / 707 Vue 12/36
V La ligne de chemin de fer Ferrière-la-Grande Cousolre
Cette ligne construite en même temps que celle de Maubeuge-Fourmies fut embranchée sur celle-ci au niveau de Ferrière-la-Grande. Elle comportait une gare à Ferrière, à Colleret et à Cousolre. Elle servait principalement au transport de marchandises et de ballast. Elle fut fermée en 2008 mais le Réseau Ferré de France la conserve comme ligne de fret.
Gares sur le trajet :
Ferrière-la-Grande :
Cerfontaine :
Colleret :
Cousolre :
VI La ligne de chemin de fer Bavay Houdain et Hon-Hergies Bettrechies
Le 5 août 1895, s’ouvrit la ligne « d’intérêt local » Bavay-Bettrechies avec embranchement vers Hon-Hergies à partir d’Houdain. Le réseau fut exploité successivement par la Compagnie du chemin de fer de Bettrechies à Hon et Bavay de 1895 à 1920 puis par la Compagnie Générale de chemins de fer d’Intérêt Local (CGL) de 1920 à 1956 et par l’UUCF à partir de 1956. La longueur totale des 2 lignes était de 9 kilomètres.
Source : FACS Patrimoine Ferroviaire
Gares sur le trajet :
Bavay Annexe :
La ligne ne commençait pas à la gare de Louvignies-Bavay mais à la gare annexe de Bavay située près de la route départementale N° 23 de Cambrai à Malplaquet (l’actuelle rue Eugène Mascart). La ligne se dirigeait vers la Fache de Wachevez et quittait Bavay en direction d’Houdain.
Houdain-lez-Bavay :
Ligne Bavay annexe Bettrechies en orange Ligne Bavay Roisin en rouge Ligne Houdain Hon en bleu
D 305
Hon-Hergies :
Bellignies :
VII La ligne de chemin de fer Maubeuge Villers-Sire-Nicole
Cette ligne à voie étroite (1 mètre de large) fut déclarée d’utilité publique le 12 août 1893. La concession de cette ligne longue de 12,5 kilomètres fut confiée à Alfred Lambert, un ingénieur civil de Paris (1). Le premier trajet eut lieu le 15 mars 1896. La Compagnie du Chemin de fer de Maubeuge à Villers-Sire-Nicole (MV) créée en 1897 pour construire et exploiter la ligne se substitua à M Lambert. Elle disparut en 1919 absorbée par la Compagnie générale de voies d’intérêt local (CGVFIL) (2). A partir de 1926 le réseau fut pourvu de la gare de Maubeuge au faubourg Saint-Quentin de deux rails extérieurs écartés de 1 mètre 438 encadrant les deux rails écartés de 1 mètre. La ligne fut fermée en 1951 mais déjà en 1940 plus aucun train n’y circulait tant la ville de Maubeuge avait été détruite par les bombardements et l’industrie démantelée par les Allemands.
La ligne connue dans notre région sous l’appellation « le train de Villers » démarrait de la gare de Maubeuge « non pas coté des quais et voies de son grand frère, le chemin de fer du Nord, mais au long du parking face à la gare » (3), longeait la route jusqu’au Pont Rouge et après avoir franchi la Sambre sur ce pont, quittait la route jusqu’aux ateliers de l’usine Sculfort & Fockedey.
De là elle suivait les actuelles D 649, RN 2 et route de Mairieux avant de faire escale à Mairieux, puis de se diriger vers Bersillies et de se terminer à Villers Sire Nicole sur le site de l’usine des machines à outils.
Cette ligne avait pour objectif de relier les 2 usines d’un même industriel, à savoir les usines Sculfort.
(1) : Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, XII, tome 47, n° 1595, 1893, p. 1225 à 1252 Loi N°27298 books.google.fr
(2) : Compagnie générale de voies ferrées d’intérêt local : CGVFIL
(3) : Source l’excellent article de la mairie : « le petit train de Villers »
Gares sur le trajet :
Seules 2 véritables gares seront implantées sur le trajet : l’une à Mairieux, la seconde au terminus voyageurs de Villers-Sire-Nicole.
Mairieux :
Bersillies :
Pas d’emplacement ni de photos de la gare de Bersillies.
Le bâtiment n’est plus visible, uniquement des restes de la voie ferrée sur la parcelle d’un particulier (1).
(1) : Selon mail du 18 mai 2021 envoyé par Mme Marie Paule Rousselle maire de Bersillies.
Villers-Sire-Nicole :
VIII La ligne de chemin de fer Sars-Poteries Avesnes-sur-Helpe
Dès 1870, le Conseil Municipal de Felleries demandait au Préfet du Nord la construction d’une ligne de chemin de fer d’Avesnes à Sars-Poteries afin que les tanneries, les six scieries et les fabriques d’articles de boissellerie du village puissent être alimentées en bois et puissent exporter leurs produits finis (1).
La ligne fut concédée à titre éventuel par l’État à la Compagnie des chemins de fer du Nord selon les termes d’une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le 5 juin 1883. Cette convention fut approuvée par une loi le 20 novembre suivant (2).
Les expropriations en date du 14 janvier 1889 sur Sars-Poteries furent les suivantes : Vandam Alfred 24 a 39 pour 5250 fr–Heuclin Coutelier 25 a 25 pour 10000 fr–Thomas Huftier 27 a 43 pour 3800 fr–Richet Amédée 23 a 81 pour 3500fr. (3)
La ligne fut déclarée d’utilité publique le 16 août 1893 (4). Elle se raccordait à la ligne Maubeuge Fourmies au niveau de Sars-Poteries. Elle desservait Beugnies, Felleries, Sémeries, Flaumont-Waudrechies et se terminait à Avesnes-sur-Helpe. Cette ligne fut inaugurée le 20 juillet 1901. Elle comportait 4 trains par jour, dans chaque sens. Longue de 14 kilomètres son trajet se faisait en 1910 en un peu moins de 30 minutes et en 1935 en 25 minutes environ.
Avant la seconde guerre mondiale, le trafic marchandise était effectué par des locomotives à vapeur 140 G. Elles ne pouvaient tracter que 510 tonnes eu égard aux déclivités de 18 pour 1000 rencontrées sur le parcours (5). Le transport des voyageurs s’arrêta en août 1941 et la ligne fut fermée pour le trafic marchandise en 1953.
(1) : Délibération du Conseil Municipal de Felleries en date du 20 septembre 1870
(2) : Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, XII, tome 28, no 834, 1884, p. 333 – 339 Loi N° 14214 Gallica (bnf.fr)
(3) : Monographie de Sars-Poteries par M Herlem
(4) : Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, XII, tome. 47, n° 1585, 1893, p. 906 – 907. Décret N° 27080 Gallica (bnf.fr)
(5) : Les Racines de Florentine de Bernard Fosse – chemins de fer du Nord et ses tramways
Gares sur le trajet :
Sars-Poteries :
A Sars-Poteries les lignes de chemin de fer Maubeuge Fourmies et Sars-Poteries Avesnes étaient parallèles à partir de la gare avant de se séparer au Près des Crayaux.
La ligne Sars-Poteries Beugnies fut déclassée en 1960. (1)
(1) : Journal Officiel de la République Française du 14 juin 1960,page 5360
Beugnies :
Felleries :
La date de déclassement de la ligne Beugnies Felleries eut lieu en 1954 selon le Journal Officiel de la République Française du 13 novembre 1954 à la page 10676. Quant au tronçon Felleries Camp de César (garage) il fut déclassé selon le Journal Officiel de la République Française du 22 février 1964, à la page 1828.
Sémeries :
Flaumont-Waudrechies :
Il n’y avait pas de gare mais un point d’arrêt comme en témoigne encore de nos jours le cadastre :
Avesnes-sur-Helpe :
IX La ligne de chemin de fer Aulnoye Pont-sur-Sambre
La Compagnie du Chemin de fer d’Aulnoye à Pont-sur-Sambre (APS) fut créée en 1904 pour construire et exploiter cette ligne à voie normale qui fut inaugurée le 5 novembre 1905. A partir de 1920 la Compagnie Générale de chemins de fer d’Intérêt Local (CGL) exploita la ligne jusqu’à sa fermeture en 1948.
En février 1906, les installations ferroviaires subirent de graves dégâts à cause des inondations dues aux intempéries en emportant en certains endroits les rails et le ballast.
Entre 1905 et 1914 quatre trains par jour circulaient dans les deux sens. Lors de la Première Guerre Mondiale la ligne subit des dommages suite aux bombardements et à l’enlèvement partiel de rails par les Allemands. La ligne ne fut rétablie qu’en 1920 avec les réparations de guerre. Le trafic voyageurs s’interrompit cette année même 1920 car le nombre de voyageurs était trop restreint (deux en moyenne par jour). Cependant suite à la réclamation de la municipalité de Pont-sur-Sambre en 1922 et à l’intervention du Préfet, le rétablissement du trafic voyageurs fut alors rétabli en 1925.
La Seconde Guerre Mondiale endommagea encore les ouvrages de la ligne et notamment le pont métallique de la Sambre. Néanmoins les réparations furent entreprises à partir de 1944 et permirent la circulation des trains dès novembre 1945.
La régression des activités industrielles présentes le long de la ligne occasionna le déclin du trafic du fret et de celui des voyageurs pour aboutir à la suppression de la ligne en 1948.
Cette ligne de 6 km démarrait du dépôt d’Aulnoye, faisait une courbe vers le hameau de Malakoff, passait sous le pont de l’Horipette, enjambait la Sambre sur un pont encore existant et se terminait à Pont-sur-Sambre. Un projet d’extension de la ligne jusque Bavay en passant par la Longueville fut abandonné à cause du déclenchement de la première guerre mondiale.
Gares sur le trajet :
Cette ligne comportait 4 arrêts : Aulnoye, Bachant carrières (Malakoff), Bachant Village, et Pont sur Sambre.
Aulnoye-Aymeries :
Bachant :
Pont-sur-Sambre :
X La ligne de chemin de fer Solesmes Avesnes-sur-Helpe
Cette voie ferrée étroite (largeur 1 mètre) fut déclarée d’utilité publique le 12 août 1893. Elle était gérée par la société générale des chemins de fers économiques du Nord, basée à Anzin et gérée par Edmond Caze et Edouard Empain.
Longue de 47 kilomètres elle partait de Solesmes et desservait Neuvilly, Forest-en-Cambrésis, Bousies, Fontaine-au-Bois, Landrecies, Maroilles, Grand-Fayt, Petit-Fayt, Cartignies, Boulogne-sur-Helpe puis se dirigeait vers Warpont d’où un embranchement reliait Etroeungt et un autre reliait Haut-Lieu, Avesnelles puis enfin Avesnes-sur-Helpe.
La difficulté des expropriations et l’ampleur des travaux d’aménagement firent que l’inauguration du chemin de fer le «tortillard» n’eut lieu que le 28 octobre 1907. Elle ne fut exploitée que 7 ans car le trafic voyageur fut interrompu en août 1914. D et les Allemands en 1916 démontèrent les rails portant un coup d’arrêt définitif à la ligne.
Gares ou haltes sur le trajet :
Le tracé du tronçon Solesmes Landrecies d’une longueur de 18,500 km comportait 13 passages à niveau sans barrière.
Solesmes :
Neuvilly :
Forest-en-Cambrésis :
La voie de chemin de fer venait de Neuvilly par la Croisette puis se dirigeait vers Croix-Caluyau « en suivant le tracé de la Chaussée Brunehaut sur un large trottoir côté impair.
La gare a été construite dans la rue d’Amerval en face du numéro 7, à l’emplacement du parc de stationnement actuel de la mairie» (1).
(1) : Article de l’ancienne Communauté de Communes du Pays de Mormal et de Maroilles : Il y a un siècle, le train s’arrêtait en gare de Forest
Bousies :
La ligne de chemin de fer venait de Forest via la Chaussée Brunehaut puis bifurquait en empruntant l’actuelle rue du Château d’Eau sur la commune de Croix et arrivait à Bousies.
La traction était assurée par 2 locomotives à vapeur Corpet-Louvet – type 0,31 T de 20,8 tonnes à vide, conçues pour circuler avec la cabine à l’avant en raison de la traversée de nombreuses localités. Elles étaient numérotées aux Economiques de 3751 à 3762. Ces machines furent construites à Paris,
entre 1907 et 1909, au 117 Avenue Philippe Auguste, par la Société Corpet-Louvet.
Le transport des voyageurs était assuré par 25 voitures à bogies. La ligne assurait aussi le transport de betteraves pour l’essentiel du trafic, mais aussi des produits laitiers, blé, bière, paille, charbon et bois (1).
(1) : Article de l’ancienne Communauté de Communes du Pays de Mormal et de Maroilles : l’Histoire du rail à Bousies
Fontaine-au-Bois :
Cadastre 1933 ADN 31 P 705 Vue 6/15
La ligne comportait deux arrêts sur le territoire de la Commune. (peut-être au niveau actuel du 54 rue du Pont et du 46 rue du Cateau)
Landrecies :
A Landrecies le train s’arrêtait à 4 endroits : la Gare, L’Eglise, à la Route de Guise et au Chemin de Prisches.
Le bâtiment de la gare se composait d’un hall central doté d’un fronton, flanqué de deux ailes basses surmontées de deux pavillons à étage. Il fut détruit lors du premier conflit mondial.
Maroilles :
A Maroilles la ligne longeait la rue des Malades et la gare se trouvait à la Basse Maroilles.
Grand-Fayt :
Petit-Fayt :
Extrait de Chemin de fer et gare de Cartignies
ADN P 31 / 754 Vue 13/17
Cartignies :
La gare de Cartignies se situait dans le voisinage de l’actuel groupe scolaire.
Boulogne-sur-Helpe :
Extrait de Chemin de fer et gare de Cartignies
ADN P 31 / 671 Vue 7/15
A Boulogne-sur-Helpe, le tracé du chemin de fer reprenait le sentier de la Corbière à Boulogne et celui de Boulogne à Warpont. Il passait ainsi par la Passe du Gard, le village, les Pâtures Maubeuge, le Courtil Drojo, Lorbette et les Près de Warpont. A cet endroit un embranchement se dirigeait vers la gare de rebroussement d’Etroeungt et un autre embranchement se dirigeait vers le hameau de La Folie situé sur Avesnelles.
Etroeungt :
Haut-Lieu :
Une halte se présentait au lieu-dit La Folie, halte située sur l’actuelle N2 car La Folie est un hameau limitrophe à la N2 situé sur le territoire d’Avesnelles.
Avesnelles :
A Avesnelles en vue du passage du chemin de fer 16 parcelles furent expropriées entre l’arrêt d’Avesnelles situé route Nationale N2 et le raccordement avec le Chemin de fer du Nord (1). Il y avait également une gare comme l’indique encore le cadastre actuel :
(1) : Arrêté du préfet du 30 octobre 1896 qui déclare cessible pour cause d’utilité publique des terrains nécessaires à l’établissement du Chemin de fer d’intérêt local de Landrecies à Avesnes
Avesnes-sur-Helpe :
Le terminus de la ligne se faisait à la gare d’Avesnes.
Conclusion
Le Nord était traversé en 1899 par 52 lignes de chemin de fer. Douze lignes de chemin de fer dont dix d’intérêt local jalonnaient l’Avesnois à compter de la fin du XIX e siècle. Ces dernières permirent l’essor industriel de notre région car à cette époque les transports s’opéraient essentiellement avec des voitures tirées par des chevaux. Elles rendirent également un grand service à l’ensemble de la population car les automobiles étaient rares et par conséquent les déplacements aussi. Tous ces chemins de fer d’intérêt local ont disparu tantôt à cause de la guerre mais surtout à cause de la concurrence de nouveaux moyens de transports comme les camions, les autobus et les voitures. Le temps était alors venu pour ces dessertes locales de disparaitre les unes après les autres. Quelques unes ont été aménagées en voies vertes et véloroutes au plus grand bonheur des promeneurs et des cyclistes.