Marpent est déjà cité au VII e siècle.
Ce village fut depuis des temps immémoriaux jusqu’à très récemment (an 2000), le lieu d’un célèbre pèlerinage dédié à la Vierge, sous le vocable de Notre Dame d’Ayde.
Au XIIe siècle, Nicolas de Barbençon, en l’honneur de Notre dame d’Ayde, fonda la Maison destinée aux filles de l’Ordre de Saint-Augustin, une petite communauté de religieuses augustines dont ses deux filles firent partie.
Transplantée ultérieurement à Solre-sur-Sambre, commune belge voisine, cette communauté donna naissance au Monastère de la Thure.
L’église fut élevée en 1442 dans le style gothique de la même époque que l’Hôtel de ville de Mons (Belgique). Mais le choeur seul est authentique. Les nefs et la façade ont été remaniées, un ouragan ayant renversé le clocher en 1800. Il subsiste cependant des fragments du portail et quelques sculptures de la façade qui sont contemporains de la construction.
Le clocher fut reconstruit dans un style tout a fait différent, plus élancé que le précédent, donnant à cet édifice une impression de légèreté.
Elle abrite un magnifique calvaire qui date de l’époque et la statue en bois peint et doré du XIIIe de Notre Dame d’Ayde, la plus ancienne du département du Nord.
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L’école des filles construite en 1932 ainsi que la mairie et la salle des fêtes réalisées entre 1952 et 1964 par Danis et Gaillard sont de beaux exemples d’architecture publique.
Le projet de salle des fêtes d’Adolphe Danis est daté de 1952 et réalisé en 1953-54. La mairie a été construite à côté en 1964 par l’architecte André Gaillard, successeur de Danis et forme aujourd’hui avec la salle des fêtes un ensemble homogène.
Depuis 1926, il existe à Marpent un kiosque de concert octogonal en béton et en bois. Sa toiture a fait l’objet d’une remise en état dans les années 1980. Le pourtour du socle s’agrémente de moulures décoratives et son sol laisse découvrir une mosaïque sur le thème de la Lyre. Autour du kiosque s’organise tous les ans le festi-kiosque.
Second kiosque acheté sur une brocante et installé en 2014 au rond point de la rue Victor Hugo.
2 oratoires à Marpent :
Cet oratoire situé au carrefour de la rue Marceau et de la rue Victor Hugo a été construit en 1825 par Louis Bertrand. Il n’a conservé d’origine que son fût en pierre, la niche étant métallique avec de chaque côté une cavité prévue pour y déposer des bougies.
Nicolas de Barbençon, le seigneur belge de Marpent (mais aussi de Jeumont, Solre-sur-Sambre et environs) disposait sur les bords de Sambre d’un château fort, le château de Marpynas, au lieu-dit » la barque ».
Sainte Amalberge, la mère de Saint Emebert, évêque de cambrai, fit du château de Marpynas sa résidence de retraite.
Abondant en serfs et en produits de tous genres, le village fut donné par le Saint Evêque à l’église Notre Dame de Cambrai.
C’est dans ce château de Marpynas que fut entreposé le corps de Saint Emebert, venu de Ham en Brabant jusqu’à ce qu’il fut transporté à Maubeuge pour y être inhumé.
Situé au lieu-dit de la Folie d’En Haut, ce moulin à vent est une tour originale en moellons de pierres bleues. Il existait déjà vers 1758. en 1770 il appartenait au sieur de Bécourt, propriétaire de la fenderie de Jeumont. En 1796 il était occupé par Jean Leclerc + 1798 puis en 1807 par Modeste Collart, meunier propriétaire. Il passa ensuite entre les mains d’Antoine Lejuste puis vers 1837 à Antoine Bureau suivi de son fils François Joachim en 1865. Il était déjà en ruine en 1877. Il est transformé en habitation vers 1883. Plusieurs locataires et propriétaires vont se succéder. il est ensuite abandonné et subit même un incendie. La commune décida donc de l’acheter en 1990 et de le restaurer. Elle décida en 2010 dans ce cadre de rénovation de lui ajouter des ailes Berton de 14 m d’envergure (ailes typiquement vendéennes c à d fonctionnant comme des persiennes, actionnées de l’intérieur). Il est inauguré le 18 mai 2013.
Au XIXe, le village se développe avec l’extraction mais surtout le travail du marbre sur les bords de la Sambre.
La marbrerie MARMOR (“marbre” en latin) créée par les belges a produit de belles pièces à partir du marbre provenant de Belgique.
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Difficile aujourd’hui de se représenter le fourmillement d’activité qui devait être celui de l’usine Marmor il y a encore un demi-siècle. Seule la cheminée reste, dernier vestige d’une époque prospère. Tout autour n’est que ruine et verdure. Ici, la nature a repris ses droits. Arbres et ronces ont progressivement recouvert les traverses de béton armé qui laissent deviner le bâtiment qui s’érigeait ici.
La marbrerie Marmor a été fondée en 1878 et s’appelait alors Pirmez-Moncheur, du nom du baron belge qui l’avait créée. « La société voulait avoir un pied en France tout en conservant son siège social en Belgique, explique André Huart, un Marpentois passionné d’histoire locale. C’est la conséquence directe d’une taxe sur les produits manufacturés instaurée par la France au début du XIXe siècle. Pour s’en exonérer, beaucoup de sociétés belges ont alors ouvert une entité de l’autre côté de la frontièree. »
L’usine était spécialisée dans le marbre travaillé. « On y faisait surtout des cheminées, quelques horloges, ou encore de l’équipement de salle de bains. C’est d’ailleurs d’ici que sont sortis les lavabos en onyx du paquebot Le Normandie. » Elle connaît un développement important, et adopte en 1903 le nom de Marmor. « Soit à cause d’un rachat, soit pour un regroupement, on ne sait pas bien. »
En 1940, la marbrerie est à son apogée et emploie plus de 200 personnes. Des scieurs, des marbriers et des polisseurs, principalement des femmes, chargés de donner à la pierre son toucher lisse. C’est justement le poste qu’occupait l’arrière-tante d’André Huart au sein de l’entreprise. « C’était un métier très dur. Elles devaient travailler cette pierre calcaire sur un polissoir à disque et à eau. À force, ça leur provoquait souvent de l’arthrose déformante aux mains. »
À l’époque, les métiers étaient alimentés par des machines à vapeur situées au sous-sol. Trois conduits serpentaient à travers tout le bâtiment pour récupérer les fumées et les évacuer par la cheminée. « Après la guerre, l’électricité s’est peu à peu installée et la cheminée a cessé de fonctionner. » Le début d’une nouvelle ère. De courte durée. Comme beaucoup d’autres marbreries du secteur, Marmor peine à maintenir son activité dans la deuxième moitié du XXe siècle et ferme ses portes en 1966. « C’est le béton qui l’a fait mourir. Il a commencé à être fortement utilisé dans la construction, ainsi que la faïence et le granito, au détriment du marbre. C’était une question de mode. Seules les marbreries haut de gamme ont réussi à survivre. »
Quarante-sept ans après, il ne reste quasiment plus rien de Marmor. Un patrimoine à l’abandon dont la sauvegarde semble aujourd’hui difficile, voire impossible. « La cheminée est éventrée à la base et la dalle de béton commence à s’effriter. On pouvait encore y accéder il y a une dizaine d’années, mais maintenant c’est dangereux. » Un risque diminué par la végétation dense qui se charge de maintenir à distance les visiteurs imprudents.
Racheté il y a quelques années par un particulier, le site avait pourtant intéressé, un temps, la municipalité marpentoise. « Le terrain était alors cédé pour l’euro symbolique, se souvient le maire, Jean-Marie Allain. Mais la «compétence friches» de l’Agglo était à l’état embryonnaire et comme nous avions déjà le projet du moulin à porter, nous ne nous sommes pas portés acquéreurs. » Un rendez-vous manqué pour la requalification de l’ancienne usine Marmor. Une aubaine pour la nature environnante.
source du texte : Article de la Voix du Nord du 01/08/2013
La commune, située sur l’axe ferroviaire Paris-Moscou, connut ensuite une intense activité industrielle avec l’implantation de Baume-Marpent (1882), une usine créée par le belge Clément Delbecque, déjà créateur d’une fonderie à Haine Saint Pierre, près de la Louvière où existe toujours une rue Baume-Marpent. La troisième sera créée à Morlanwetz.
Ces trois usines vont connaître un destin industriel fulgurant et fabriquèrent sur tous les continents des wagons et des locomotives, mais aussi des gros ouvrages à structure métallique : ponts du Nil, pont du Vandar sur la ligne qui relie Salonique à Monastir en Tunisie, viaducs, basilique du Congo, palais à Heysel, théâtre à Casablanca, tramways qui arpenteront les rues du Caire, de Tien Sin, de Barcelone ou d’Odessa.
En 1896, l’usine Baume-Marpent rachète celle de Morlanwetz et, en 1914, installe une aciérie dotée de fours martin, d’une forge à essieux et d’un laminoir à bandages installé par une firme allemande.
L’objectif était de fournir l’usine en essieux, roues et des pièces moulées. Inaugurée en juillet 1914, l’aciérie cessa son activité trois semaines plus tard, en raison de l’occupation allemande.
Le laminoir fut démonté et ramené en Allemagne.
Après la guerre, le laminoir fut remonté et une nouvelle fonderie fut installée.
Les deux périodes d’après-guerre ouvriront à Baume-Marpent des chantiers importants comme la reconstruction du pont de Rouen.
Au sommet de son apogée, l’usine marpentoise compte plus de 1000 ouvriers et occupe les deux rives de la Sambre, le secteur mécanique sur la rive droite et l’aciérie sur la rive gauche.
En 1951, Baume-Marpent envisage une fusion avec l’Union des constructions métalliques de Sao Paulo au Brésil mais le projet avorte et l’entreprise est reprise en 1956 par les Aciéries Hydrauliques du Nord, filiale du groupe américain “HK Porter Company” le plus gros fabricant de locomotives dont le siège se trouve à Pittsburg.
HK Porter Marpent fermera son aciérie en 1977 et cèdera le secteur mécanique aux fonderies lorraines Gorcy, qui elles-mêmes fermeront en 1979. Il n’empêche, le savoir-faire développé par l’entreprise reste un acquis. L’architecte du bassin olympique d’Athènes des jeux de 2004, Olivier Cnockaert, explique que sa structure démontable en acier trouve son origine dans les principes constructifs de Baume-Marpent.
En Belgique, l’unité ” Baume-Marpent ” a repositionné sa production et fusionne avec la firme Thirion pour devenir le groupe BMT : Baume-Marpent – Thirion, qui produit des objets métalliques et en verre utilisés dans des secteurs aussi différents que l’aérospatiale ou l’emballage de produits cosmétiques et pharmaceutiques.
Son siège social se trouvait à Boechout, près d’Anvers jusqu’à la fin 2004, date à partir de laquelle le groupe s’est séparé de sa division ” tôles ” et a déplacé son siège social à Saint-Denis-Westrem, près de Gand.
Le groupe est implanté dans 12 pays (Europe, Asie, Etats-Unis) et compte 2600 salariés. Il dispose même d’une superbe résidence à AlKharga, en Egypte, qui s’appelle ” Baume-Marpent Resthouse”.
Du matériel ferroviaire de Baume-Marpent- HK Porter reste encore en activité. L’une des machines diesel fabriquées à Baume-Marpent a même servi pour les travaux du TGV Nord.
La plupart du temps, ce matériel a été désaffecté et restauré par des musées comme celui du Tram ardennais, ou des chemins de fer touristiques comme celui du Vermandois ou des Côtes du Nord.
La friche acquise par la commune a été requalifiée grâce à des fonds de l’Etat, de la Région et de l’Europe.Cédée à la communauté d’agglomération Maubeuge Val de Sambre, elle devient l’un des trois sites ” Nature en Sambre ” (avec Leval et Pont-sur-Sambre), reconnu comme un site naturel d’intérêt communautaire, partie intégrante de la Trame verte et bleue de la Région Nord-Pas-de-Calais.
Elle est bordée à la fois par les marais des Marpiniaux (Boussois) et par la vélo-route Paris-Moscou.
Source du texte : la Mairie
La maison a été construite pour la famille Surlereau vers 1929 par les architectes Jacques et Henri Lafitte. Cette maison figure dans le recueil d’architecture des deux architectes. Le fils, Charles, directeur de l’usine Baume et Marpent, l’achète à ses parents vers 1931. Elle a été vendue en 1957 aux FACEJ (Forges et Ateliers de Constructions Electriques de Jeumont) qui apportèrent quelques modifications afin de la diviser en trois logements. Plus tard, à une date inconnue, la demeure fut utilisée en logement unique.