Vers l’an 661 Sainte Aldegonde fonda une abbaye de femmes qui donna naissance à la ville de Maubeuge. Celle-ci fut rattachée en 870 au royaume de Francie occidentale par le traité de Meerssen, avant d’être pillée par les Vikings en 876 et 881.
Maubeuge fit partie du comté de Hainaut sous les premiers rois carolingiens et le bourg à l’activité textile se développant reçut une charte communale.
La première enceinte du domaine des chanoinesses disparut dans un incendie à la fin du XIV e siècle et en 1369, le comte Guillaume II de Hainaut autorisa l’édification de nouveaux remparts plus vastes comprenant six portes et vingt-deux tours sur trois kilomètres. Mais malgré ces prudents aménagements, la ville de Maubeuge fut, jusqu’à son rattachement à la France en 1678, saccagée et pillée plus de vingt fois.
Comme Avesnes, Maubeuge fut au Moyen âge la ville du drap : en 1483 elle occupait plus de 2000 métiers et comptait 10 000 habitants.
La concurrence de la Flandre fit péricliter l’activité textile et la ville devint bientôt une ville de garnison dont la raison d’être fut avant tout militaire. Vauban la resserra dans ses remparts, en rasant un tiers de sa superficie.
Maubeuge devint le siège d’une prévôté dont les fonctions furent remplies, pendant tout le XVIII e siècle, par la famille Hennet.
En 1793, le prince de Cobourg vint assiéger la ville mais fut obligé de lever le siège par suite de la victoire de Wattignies. En 1814, sous le commandement du colonel Schouller, Maubeuge résista vaillamment à la poussée de l’ennemi, mais en 1815, après Waterloo, elle dut capituler et fut occuper par les armées prussienne et russe.
Pendant le XIX e siècle, la ville connut de nouveau la prospérité grâce à l’industrie qui s’installa dans la vallée de la Sambre. Elle possédait d’ailleurs une manufacture d’armes célèbre qui persista jusqu’en 1835.
En 1914, après une résistance acharnée, Maubeuge capitula après avoir subi un bombardement sévère des Allemands.
Le 17 mai 1940, les avions allemands lancèrent des bombes incendiaires sur la ville. Les troupes ennemies en pénétrant dans la ville achevèrent l’oeuvre de destruction en incendiant les immeubles qui n’avaient pas été atteints par les bombes. Le pourcentage des maisons détruites fut de 98 %.
André Lurçat, nommé « architecte en chef du Bassin de la Sambre » par le ministre de la Reconstruction, entreprit une redéfinition de la ville sans précédent. Il fit table rase des tracés du passé, allant jusqu’à rabaisser le niveau de la ville haute et à remonter celui de la ville basse. Cette reconstruction s’avéra une tâche de longue haleine qui durera jusqu’en 1970 (date d’inauguration du nouvel hôtel de ville). Ce vaste programme de construction permit à la ville de se pourvoir de 8525 immeubles (soit 11000 logements) et de 2500 autres de 1977 à 1983.
À la fin de la guerre, plusieurs industries renommées s’installèrent dans la région. Mais de 1962 à 1968, le Bassin de la Sambre subit une forte récession. Il fut alors indispensable de reconvertir les activités et de les diversifier. La création d’une zone industrielle permit d’accueillir l’usine Chausson en 1971, qui constituera Maubeuge Construction Automobile (MCA), filiale de Renault.
L’installation de ces ateliers donna un second souffle à l’activité industrielle de Maubeuge. Malgré cela, le bassin de la Sambre connut une terrible période de récession de 1975 à 1990, perdant près d’un quart de ses emplois. La situation économique de la ville, si elle tend à s’améliorer après des années difficiles, reste cependant délicate.
L’Ancien Chapitre des Chanoinesses
La légende de Sainte Aldegonde
Aldegonde, née à Cousolre, de parents issus des rois mérovingiens, voulant échapper à une demande de mariage d’un prince anglais nommé Eudon, s’enfuit de la maison paternelle. Elle se réfugia au bord de la Sambre, devant l’endroit où s’édifia par la suite la ville de Maubeuge. Elle fit jaillir une fontaine pour qu’elle puisse se désaltérer puis traversa la Sambre en marchant sur les eaux, soutenue par les anges. Elle se rendit alors auprès des saints évêques Amand et Aubert qui se trouvaient à Hautmont. Ici, l’Esprit-Saint, sous la forme d’une colombe, lui déposa sur sa tête le voile des vierges qui la consacra à Dieu. Aldegonde fonda alors le monastère qui donna naissance à la ville.
Le chapitre de Sainte Aldegonde
L’enclos du chapitre de Sainte Aldegonde s’étendait sur une grande partie de la ville. Il renfermait de nombreux bâtiments et était primitivement limité par une forte muraille crénelée qui disparut par suite de divers incendies.
Le chapitre devint très puissant et persista jusqu’à la Révolution. Seules y étaient admises les jeunes filles pouvant justifier de seize quartiers de noblesse, huit dans chaque ligne. Les plus grandes familles d’Europe y furent représentées. A vrai dire, la règle était peu sévère. Les chanoinesses ne s’y retiraient en général que dans l’attente d’un beau mariage. Elles donnaient des fêtes à la garnison, voire des bals. Le roi, lorsqu’il venait à Maubeuge, avait le privilège de les embrasser toutes. Source Jean Mossay
Le monastère renfermait également une petite église nommée Vieux-Moustier, qui fut démolie en 1751, et l’église collégiale de Sainte Aldegonde, consacrée en 661. Brûlée en 1387 et 1478, elle fut rebâtie de 1480 à 1511, dans le style de transition du gothique à la renaissance. On y comptait huit chapelles richement ornées. C’était le lieu de sépulture des abbesses. Située sur l’emplacement de la Place Verte, elle fut pillée sous la Terreur, convertie en ambulance, en dépôt d’artillerie, et démolie en 1802 .
Cependant les maisons des chanoinesses, situées en contrebas, subsistent.
Dans les années 1980, une partie du chapitre accueillait une clinique et un musée. Les bâtiments, classés Monuments Historiques depuis 1941, abritent désormais le lycée Notre-Dame de Grâce.
L’église St Pierre et St Paul
13 avenue Franklin-Roosevelt
Un incendie détruisit en 1815 la vieille église de Maubeuge. Un édifice fut reconstruit dans un style néo-classique mais fut à son tour la proie des flammes en 1944, par fait de guerre.
André Lurçat travailla à la reconstruction de l’église avec Henri Lafitte qui fit un avant-projet art-déco en 1947, lequel aboutit à un projet sobre prévoyant des matériaux modernes.
La construction débuta en 1955 et la réception définitive eut lieu en décembre 1960. l’édifice est entièrement en béton, couvert d’une terrasse. Les poteaux porteurs séparent les trois vaisseaux de la nef et forment un arc de cercle entre le choeur et le déambulatoire. Deux chapelles latérales occupent les bras du transept.
La mosaïque extérieure est réalisée en émaux de Murano par Schmidt-Chevallier, d’après les cartons du tapissier Jean Lurçat, frère de l’architecte, et les mosaïques intérieures par Catherine Lurçat, fille de l’architecte.
Les statues des saints Pierre et Paul sont des œuvres du sculpteur Félix Roulin, mises en oeuvre par le marbrier Pouillon, de Cousolre (Nord).
L’orgue, réalisé par la manufacture Grandes Orgues de Lyon a été remplacé en 1993 par un orgue de style néoclassique placé dans le choeur et réalisé par le facteur d’orgues Bernard Cogez. Les vitraux, en dalle de verre, ont été réalisés par Bernard Pelletier dans les années 1970.
Le chemin de croix originel, réalisé par Catherine Lurçat, également l’auteur des mosaïques du banc de communion et du maître-autel, est situé dans le déambulatoire. Un second chemin de croix, réalisé par Livio Korn en 1994, a été placé dans la nef.
Source Actuacity Maubeuge
L’église abrite deux chapelles latérales : la chapelle du Saint-Sacrement et la chapelle de Sainte Aldegonde. Celle-ci contient le reliquaire du voile de la Sainte, la crosse abbatiale et la chasse des reliques.
- Ce reliquaire-monstrance est une précieuse merveille d’orfèvrerie. Sur un socle d’argent, incrusté de cabochons d’émail, deux anges, à demi-agenouillés, et qui évoquent les chefs-d’oeuvre de la peinture flamande, élèvent dans leurs mains, dans un cylindre de cristal, le voile de laine que, suivant la légende, le Saint-Esprit aurait fait descendre lui-même sur la patronne de Maubeuge. Au-dessus du cylindre, un petit dais qui abrite une statuette de la sainte en prière devant un lutrin. Une colombe lui apporte son voile. Un crucifix domine les arceaux gothiques du plus fin travail. L’ensemble est date de 1459. Un parchemin renfermé dans le cylindre révèle en effet que le voile de sainte Aldegonde y a été déposé le 16 juin de cette année-la. Le reliquaire porte le poinçon de la guilde de Valenciennes (un lion rampant).
- La crosse, dite de sainte Aldegonde servait jadis l’abbesse du chapitre, et daterait des années 1230. Sa volute en argent repoussé et doré a été exécutée par l’un des grands orfèvres mosans, le frère Hugo d’Oignies, dont les œuvres font la richesse du trésor des Sœurs de Notre-Dame à Namur. Cette volute d’une rare luxuriance est ornée d’un enroulement de feuillages parmi lesquels courent des lièvres, des sangliers, des cerfs poursuivis par des chasseurs et des chiens. Mais les détails doivent être examinés à la loupe, tant ils sont minutieux. C’est une véritable merveille d’orfèvrerie. La hampe est en buis. Elle est aussi du XIIIe siècle. Autour de cette hampe, s’enroulent de petits tableaux sculptes, au nombre de 36, et représentant des scènes de la vie du Christ. Ils sont entremêlés d’inscriptions en caractères primitifs. La crosse est faite de trois tronçons, qui se vissent bout a bout.
- La chasuble : sa forme est du XIVe siècle, mais l’étoffe est beaucoup plus ancienne C’est un tissu de lin et de soies cramoisies broché or. Les fils en ont été patiemment découpes dans une baudruche, préalablement recouverte d’or. Il semble, avec ses dessins de perroquets affrontés surmontant une plante stylisée, titre d’origine syrienne ou persane. Emile Mâle fait remonter en effet le thème des animaux affrontés aux plus anciennes civilisations de l’Asie. Et certains archéologues datent ce tissu du VII e siècle. Cependant, il est plus raisonnable de penser que ce tissu oriental ait été rapporté vers l’époque des Croisades, c’est à dire au XI ou XII e siècle. La galon proviendrait de Palerme mais son origine véritable serait arabe. Source Jean Mossay
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L’église du Sacré Cœur
134 Route de Mons
L’église primitive datant de 1911 et le faubourg de Mons furent bombardés pendant la seconde guerre mondiale. L’église fut reconstruite et consacrée en 1957.
C’est en 1947 que l’abbé Paul Vaillant, récemment nommé Curé de la paroisse du Sacré-Cœur, remarqua les nombreux témoignages de dévotion à Sainte Rita dont la statue était placée dans le fond de l’église provisoire (ancienne école du Faubourg de Mons), d’où la naissance de ce pèlerinage local. Source Sainte Aldegonde en Val de Sambre
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L’église Notre Dame du Tilleul (Sous le Bois)
Place René Hamoir
L’église est due à René Hamoir (sté métallurgique de Senelle-Maubeuge) qui change la physionomie du quartier en faisant construire des rues, des maisons, l’église, le presbytère et le cimetière entre autre.
L’intérêt majeur de l’église Notre-Dame du Tilleul est d’être le seul édifice religieux à charpente métallique dans la région. Datée de 1864, elle a succédé à l’église Saint-Augustin de Victor Baltard, premier édifice religieux à structure entièrement métallique réalisé en 1860 à Paris. Elle est également le témoin du développement d’un secteur industriel très important dans le département du Nord : la métallurgie.
L’enveloppe extérieure en briques, à l’allure massive, fut dessinée par l’architecte Louis Dutouquet. Elle contraste complètement avec les charpentes métalliques de l’église rendues légères par les motifs en dentelle imaginées par l’ingénieur des Hauts Fourneaux M. Vopel et confectionnées dans l’usine Senelle.
L’église se compose d’une nef de six travées séparée des bas côtés par des colonnes métalliques soutenant des arcades plein cintre, un chevet en hémicycle et un clocher octogonal coiffé d’une flèche ardoisée au-dessus de la façade triangulaire.
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L’Eglise de l’Immaculée Conception (Douzies)
Rue Victor Hugo
L’église actuelle remplace une chapelle primitive du XVIème siècle.
Le clocher-porche, en façade se termine par une flèche polygonale.
Une statue de la Vierge orne la façade, au niveau de l’oculus.
On voit sur cette photo de 1934 l’autel de l’église de Douzies orné de tous les outils de travail des ouvriers locaux un jour de Saint Eloi (1er décembre), fête de tous les métallurgistes et cultivateurs.
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Autres édifices religieux :
Construit en 1901 rue Parmentier ou rue du Halage,il fut détruit en 1940.
Le temple fut reconstruit et le premier culte y fut célébré le 24/09/1989.
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L’édifice est situé dans le cimetière du Centre. Il a été démonté à un moment donné car la console est ici placée en haut du fût alors qu’elle devrait se trouver sous la niche. De plus la pierre qui constitue la niche est beaucoup plus récente. « Cette chapelle érigée S.J Becquet à l’honneur de la Sainte Familles Je–us Marie joseph 1773 « .
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Un oratoire dédié à St Alexis de 1828 a disparu : il était au 48 rue du Marais à Douzies. Il était d’une seule pierre et était enterré jusqu’à la niche. Cet oratoire étant inconnu du voisinage, sa disparition doit remonter dans les années 1970 1980.
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Cette chapelle, rue de la Croix, est située dans l’enclos du béguinage des Cantuaines dont le bâtiment fut donné aux femmes de la bourgeoisie déchue appelées alors Cantuaines, par Jean Gippus, doyen des chanoines du Chapitre de Saint-Quentin à sa mort en 1562 . En échange de ces bienfaits, les consœurs devaient prier pour le repos de l’âme du donateur. Les exécuteurs du testament aménagèrent la maison, l’entourèrent d’un enclos et y firent édifier cette chapelle. Source : http://maubeugeencarte
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La chapelle dite des Sœurs Noires appelées ainsi en raison de la couleur de leurs vêtements, formait jadis l’angle du marché aux Herbes et de la rue Française. En dépit des guerres elle a été conservée sous sa forme actuelle derrière la résidence du Building. Après avoir servi de dépôt militaire, et accueilli après la seconde guerre mondiale une société de musique, la première bibliothèque municipale, le temple protestant, elle est aujourd’hui le siège de l’Université du Temps Libre où se donnent des conférences, expositions et échanges. Contiguë à l’ancien hôpital militaire elle a été longtemps associée à ce nom. Source : Maubeuge A travers cent rues places et lieux-dits de Pierre Henry La Voix du Nord
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La Chapelle Ste. Aldegonde se trouve au petit faubourg du « même nom» plus connu sous le nom de Glacis. La chapelle a été démolie par l’explosion de la poudrière de l’Arsenal de Falise le 6 Septembre 1914 vers 18 heures. Une nouvelle chapelle fut construite au début des années 50. Source : http://chapellesaintealdegonde.blogspot.fr/
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Chapelle au Faubourg de Montplaisir-Grattière. Vers 1945, M. Cognaut fit don d’un terrain pour l’érection d’une chapelle. Sous l’impulsion de l’abbé Hardy, puis de l’abbé Joseph Bras, celle-ci fut construite à partir de 1947 par des ouvriers des entreprises du secteur, grâce aux dons en nature des usines et entreprises d’Hautmont et de Maubeuge et aux souscriptions des paroissiens. Elle fut consacrée vers 1949-1950.
La chapelle en brique, à ossature métallique, est de plan rectangulaire. Elle présente un unique vaisseau de cinq travées éclairé par des ouvertures en arc brisé. Une rangée de salles a été ajoutée au côté droit de l’édifice postérieurement à sa construction. Un simple clocher-signal en bois porte des hauts parleurs. L’église renferme un autel réalisé par l’entreprise Leriche, établie à Maubeuge. Source : patrimoine.hautsdefrance.fr/
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Elle se situe rue des Sars à coté de la place Albert Pauvros à environ 100 m de l’ancienne chapelle du même nom . La ville de Maubeuge confia les plans à l’architecte Dardenne en 1971 et la première messe eut lieu le 16 septembre 1972
L’ancienne chapelle des Sars, construite en front de rue à l’angle droit de la rue des Sars et de la rue de la Chapelle datait de l’époque de la construction du château de la Seigneurie de Petit Sars (1596). Après la Révolution, la chapelle, bien que fortement abîmée, fut conservée et devint la propriété de la Ville de Maubeuge, en conformité à une déclaration antérieure de l’Assemblée Nationale en 1790. Elle fut restaurée par Victor Moreau et Pierre Hurbin avec le soutien de quelques habitants du Faubourg des Sars et inaugurée en 1876. Source : http://segneuriedepetitsars.blogspot.fr/
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Le Cercle des anciens de la croix Saint-Ghislain a souhaité redonner en Août 2011 un peu de son lustre à cette construction dont une pierre porte la date de 1703.
C’est en effet l’association qui possède les clés de la chapelle : «elle appartenait à une dame âgée qui s’en occupait. Mais lorsqu’elle est décédée, sa fille ne souhaitait pas continuer et nous a confié les clés» explique Pierre Fayard, président du cercle.
Source : http://www.lobservateur.fr/sambre/maubeuge/2011/08/26/maubeuge-des-benevoles-renovent-la-chapelle-de-la-croix-saint-ghislain/
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Le calvaire est dédié à la sépulture des doyens de Maubeuge.
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La Salle Sthrau :
A l’origine cette salle des fêtes est la chapelle du collège des Jésuites rue Georges Paillot. Elle a été construite en 1620-1625 et est de style baroque. En 1655 Louis XIV assista à la messe dans ces lieux. Elle fut pillée à la Révolution et rebaptisée « Salle Sthrau » du nom du petit tambour alsacien, mort à Dourlers le 15 octobre 1793 lors de la bataille de Wattignies. En 1833 le roi Louis Philippe participa ici à un bal. Après avoir été salle de bal, elle devint écurie, salle de musique puis un musée au début du XX è siècle. Elle fut incendiée lors de la guerre 14-18. Henri Lafitte restaura l’intérieur dans le style Art Déco entre 1923 et 1929. Façade inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques en 1958 et intérieur de la salle en 1997. Source : Tourisme Maubeuge : Collège Coutelle et Salle Sthrau
Il en aura fallu du temps (et de l’argent), pour que la salle Sthrau retrouve son faste d’antan. Fermée en 1998, la ville a mis plusieurs années et lancée une souscription, via la Fondation Patrimoine notamment, fait appel à des mécènes, pour financer les 5 millions de travaux nécessaires à la restauration de la salle de bal. Un gros chantier pour un lieu chargé d’Histoire Source FR 3 Hauts de France
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Le béguinage des Cantuaines :
Sa réhabilitation permettrait d’accueillir des équipes artistiques entières
Ce bâtiment issu du XVIe siècle fut la demeure de Jean Gippus, doyen des chanoines du Chapitre de Saint-Quentin qui était annexé au monastère de Sainte-Aldegonde et qui à sa mort en 1562 en fit donation, pour accueillir des femmes de la bourgeoisie déchue, appelées alors Cantuaines. L’intérieur se compose de sept cellules formant béguinage. Chaque béguine possédait une cellule aménagée sur un étage avec un jardin. Outre le logement, une somme d’argent leur était allouée afin de les aider à vivre. En échange de ces bienfaits, les consœurs devaient prier pour le repos de l’âme du donateur. Les exécuteurs du testament aménagèrent la maison, l’entourèrent d’un enclos et y firent édifier une chapelle. Les sept cheminées correspondant aux cellules intérieures ont été préservées. Seules l’adjonction de lucarnes à la capucine afin de donner jour aux combles et la suppression d’un auvent au-dessus du portail d’entrée modifient la construction initiale. La bâtisse reçoit actuellement dans la proximité du Théâtre du Manège, des artistes en résidence. Ce bâtiment est classé Monument historique depuis 1988 et devrait être bientôt restauré.
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Le Théâtre du Manège :
Érigé en 1831 à proximité du Pavillon (édifice où logeaient les officiers), ce bâtiment militaire était alors englobé dans les casernements de Joyeuse. Manège équestre au temps où la ville abritait encore la cavalerie de la garnison, il était utilisé pour éduquer et entraîner plus de 800 chevaux. Le bâtiment change de vocation au fil du temps. En 1914 il est rempli de vivres en prévision du siège. Après la guerre il est utilisé comme salle de bal, puis salle de sports, et enfin comme atelier de chemiserie. En 1983, le théâtre fit peu neuve et ce haut lieu culturel de Maubeuge offre aujourd’hui une programmation aussi ambitieuse qu’éclectique avec ses célèbres festivals « VIA » en mars et « Les Folies » en juin. Il est également 5ème scène nationale et réalise une politique culturelle commune avec la ville frontalière belge de Mons.
Derrière le Théâtre au Manège se situait autrefois le Pavillon. Édifié en 1713, il servait à loger les officiers. Il était doté de 48 chambres de maître et autant pour les domestiques. Le rez de chaussée comprenait cantine, cuisine, corps de garde, salle de rapport, cercle bureau de mobilisation et service d’intendance. Le grenier servit de magasin d’habillement. Il est aujourd’hui le siège de l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre.
Les fortifications de Maubeuge :
Le château-fort construit au sud de la ville, près de la Sambre, pour protéger le monastère de Sainte Aldegonde, fut le commencement de la forteresse de Maubeuge. Dans le Xe siècle, la ville était défendue par une muraille et des retranchements. En 1182, l’enceinte ne put être forcée par les troupes du duc de Brabant. En 1339, le comte de Hainaut, Guillaume II, permit aux habitants d’agrandir leur cité en y ajoutant cent pieds tout autour ; elle fut alors enfermée dans une muraille, flanquée de grosses tours rondes et percée de six portes. Après la destruction de Maubeuge, en 1478, par Louis XI, roi de France, les fortifications furent en partie relevées, mais, en 1493, les Français, qui l’occupaient, en renversèrent encore les murs et les portes qui furent réparés au moyen d’un emprunt autorisé, par Charles Quint, en 1527. En 1543 et 1554, elles furent encore très endommagées par les attaques du dauphin , fils de François Ier, et du roi Henri II.
Elles furent, cette fois, réparées en appliquant à ces travaux du consentement de Philippe II, roi d’Espagne, le produit de divers impôts. En 1679, après la cession de la ville à la France, le maréchal de Vauban fit complètement démolir les fortifications ; il rétrécit l’enceinte des deux tiers. On construisit, de 1680 à 1685, d’après ses plans, de fortes murailles, disposées en heptagone, flanquées de sept bastions, surmontés de cavaliers et défendues par de nombreuses demi-lunes et un ouvrage à cornes ; deux forts, l’un à l’est et l’autre à l’ouest, y furent ensuite ajoutés, et enfin , en 1709, on établit un camp retranché sur la rive droite de la Sambre.
Maubeuge eut six portes, quatre grandes : au Nord-Ouest, celle de Salmoncamps, l’une des plus belles de la province; au Nord, celle de Mons ; à l’Est , celle de la Croix, et au Sud, celle de la Maladrerie ; deux petites , la première, à l’Ouest, dite de la Picquerie, et la seconde, près de celle de Mons, nommée de Binche.
Aujourd’hui, il n’en existe plus qu’une, celle de Mons, au Nord. On y a gravé, lors de sa construction , en 1685 , une légende latine consacrant l’établissement des fortifications par Louis XIV.
- la porte de Mons
Au nord, sur la place Vauban, s’adosse contre la muraille la porte de Mons, ouvrage en pierre de taille surmonté de combles à la Mansart. Construite en 1682 avec des matériaux d’origine locale (brique, pierre bleue et grès) pour mettre en avant la puissance de Louis XIV, c’est la seule rescapée des portes de l’enceinte. Elle s’ouvre depuis trois arcades vers un parcours ludique au cœur des fortifications. La façade exposée vers l’intérieur possède un pont-levis et s’enchâsse dans la muraille surmontée d’un talus. Elle est percée d’une arcade et expose une architecture triomphante d’esprit baroque. Un écu en latin rappelle la fin de travaux en 1685 et deux plaques rendent hommage aux défenseurs de Maubeuge (le colonel Schouller en 1814 et le général Fournier en 1914).
À l’origine, la porte abritait un corps de garde, des logements pour les troupes et un cachot. Le corps de garde pouvait accueillir, comme son nom l’indique, une garde de 15 hommes. Étant proche de l’octroi, ces hommes contrôlaient les passeports des voyageurs et assurer le service des ponts-levis. Ce corps de garde fut occupé jusqu’en 1914 puis fut laissé à l’abandon jusqu’en 1979. À cette date, l’Association Renaissance Vauban lui offrit une restauration totale.
Depuis 1924, la porte de Mons est classée Monument historique. Elle a accueilli la police nationale et accueille maintenant l’office du tourisme ainsi que la Maison Folie de Maubeuge (à la suite de Lille 2004).
Elle rejoint par une voie étroite et pavée le pont dormant formé de huit voûtes en pierre de taille franchissant un large fossé verdoyant pour découvrir au bord d’une demi-lune, l’ancien corps de garde qui abrite un musée d’histoire militaire. Ce musée du Corps de Garde crée une ambiance militaire en exposant différentes collections d’uniformes, d’armes de la manufacture de Maubeuge, des maquettes, des casques, des boulets de canons…
Les casernes , pavillons et l’arsenal ont été construits à la fin du XVIIe siècle. L’ancien hôpital Saint-Macaire ou Hôtel-Dieu fut, en 1701, approprié en hôpital militaire. On y adjoignit les bâtiments du couvent des sœurs Noires à la suppression de ce monastère. La manufacture d’armes construite en 1701, fut supprimée en 1835.
Deux bâtiments issus du patrimoine militaire ont subsisté face aux nombreuses destructions d’ouvrages entreprises au cours de temps, soit en raison de leur vétusté ou pour faire face aux besoins de développement de la ville intra-muros (démantèlement des fortifications sud, de la porte de France, des casernements et ouvrages militaires divers…).
- Le magasin à poudre : rue de la Croix
Le magasin à poudre situé à proximité de la rue de la Croix expose une salle voûtée recouverte à l’extérieur d’une épaisse enveloppe de terre. Le lieu ne possède pas d’affectation particulière, mais accueille de temps à autre une exposition ou une manifestation festive. À l’origine, le plan Vauban comportait trois magasins à poudre disposés et répartis stratégiquement au bord de l’enceinte intérieure.
- L’arsenal : rue de la Croix
L’arsenal construit entre 1678 et 1689 développe une longue silhouette sur trois niveaux (103 mètres de long sur 12 mètres de large). Ce bâtiment fait partie des casernements prévus à l’époque pour abriter les troupes de la garnison. Il fut utilisé comme dépôt du temps de l’activité de la manufacture d’armes (1701-1836). Depuis, il a eu diverses utilisations. Il fut, entre autres, archives du Chapitre, siège de la direction de l’Artillerie, caserne ; il accueillit même les scouts. Le bâtiment a perdu sa toiture initiale en 1923 lors d’un incendie. Ce n’est que treize années plus tard qu’il fut restauré. Longtemps laissé à l’abandon après la Seconde Guerre Mondiale, il abrite depuis 1982 le siège d’une trentaine d’associations, la bibliothèque municipale, l’école des Beaux-Arts et une salle d’exposition
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L’Hôtel de Ville :
Détruite en mai 1940, une mairie provisoire sera installée Place Vauban puis sera déplacée à l’emplacement de l’ancien vélodrome.
Les plans de la mairie provisoire ont été établis par Raymond Saive, responsable du service de relogement. Paul Janin, architecte des bâtiments civils et des palais nationaux, qui avait en charge le plan de reconstruction de la ville de Maubeuge pour le Commissaire technique à la Reconstruction immobilière, supervisa le projet et obtint le permis de construire en février 1941. La mairie provisoire a été partiellement détruite à la fin des années 1960 – au moment du chantier du nouvel hôtel de ville construit à proximité et inauguré en 1970 – puis complètement rasée vers 1988.
Les Monuments aux Morts :
(statue Victoire de Wattignies par Léon Fagel)
Nous devons ce monument érigé en commémoration du centenaire de la bataille de Wattignies au sculpteur Léon FAGEL (1851-1913) et de l’architecte Dutertre.
Il fut installé Place Vauban et inauguré en 1893 par le président de la République Sadi Carnot.
La face avant représente son grand-père Lazare Carnot, qui dirigea les opérations militaires avec Jean-Baptiste Jourdan et Florent Duquesnoy.
Au sommet de la pyramide, est représenté un sans-culotte criant « Victoire » et enfin le cinquième personnage, qui se trouve à l’arrière, étendu mort, c’est le brave tambour Stroh, âgé de 14 ans d’origine Alsacienne.
Ce monument en bronze est le plus connu des œuvres de Léon Fagel de par sa composition très riche en personnages.
En effet, le reste des réalisations publiques de Léon Fagel, ne sont consacrées qu’à un seul personnage, comme celle située à Avesnes-sur-Helpe qui honore « le Petit Tambour Stroh ».
Source : Statues et Monuments du Nord et Pas De Calais
L’oeuvre, rescapée des deux conflits mondiaux, est réinstallée sur son socle originel et installée place Vauban.
Porte de Mons intersection Av.Jean Jaurès/N2 et rue Casimir Fournier
1959 : le 15 mars sont inaugurées quatre plaques qui rendent hommage aux victimes civiles et militaires de la seconde guerre mondiale, ajoutées au monument de 14-18.
1984 : une stèle complémentaire pour les soldats morts pour la France en Algérie est inaugurée le 21 octobre.
Monument commémorant la libération de Maubeuge le 9 novembre 1918 par la garde britannique des armées de l’entente commandées par le général Matheson.
Monument aux Morts Indochine Avenue Roosevelt
Monument aux Morts A.F.N Avenue Roosevelt
Cette photographie est sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0
Le monument aux morts, situé devant l’église, fut sculpté par Mr Declercq, originaire de Valenciennes. Il représente une jeune femme pleurant sur la tombe du soldat décédé dont on voit le casque et le fusil devant la croix.
Monument commémoratif des 145e et 345e R.I.
Plaque commémorative
En face du théâtre du Manège, rue de la croix – » Ici, le 1er septembre 1944, ont été fusillés par l’armée hitlérienne en déroute des victimes méconnues dont le sacrifice glorifie la résistance française. »
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Les statues :
Statue en marbre de 1910. Actuellement Derrière l’Arsenal.
Elle fut également exposée au pont Rouge face au Zoo.
Figurant dans les collections du musée du Louvre jusqu’en 1965, elle séjourne depuis à Maubeuge. Son créateur, Jean-Alexandre Pézieux, originaire de Lyon, a travaillé dans l’atelier d’un certain Auguste Rodin.
Jan Gossaert, dit Mabuse ou Maubeuge ou Jean de Maubeuge, est un peintre né à Maubeuge en 1478, reconnu comme peintre de l’école flamande du XVIe siècle, notamment exposé au Musée royal d’Anvers.
1897 : inauguration du buste de Fagel. 1934 : au mois d’août, un buste réalisé par Patrisse est réinstallé. 1942 : fondu sous le régime de Vichy. Une copie du monument par Albert Patrisse a été déplacée sur le Mail de la Sambre.
Source : Fonds Debuisson Communication écrite, M. Renaud, Maubeuge (service culturel), 6 août 2002 Documentation du musée d’Orsay
Statue en bronze située Place Verte à Maubeuge face à la chapelle des Sœurs Noires
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Le Kiosque à Musique :
Kiosque de concert de 1876 de forme décagonale sur socle maçonné avec toiture pentue situé Place Verte. Un kiosque existait déjà sur cette place en 1862. Trop petit, découvert et dégradé, le conseil municipal approuve le 4 juin 1874 la construction « d’une estrade harmonique » plus vaste. Projet qui a duré 2 ans et a coûté 10024,85 Francs. Installation d’un lustre en cuivre éclairé par le gaz en avril 1886. A cette époque 2 concerts par semaine étaient organisés par les sociétés de musique locales et de la garnison. Le soubassement béton comporte quelques détails : pieds de poteaux, emmarchements… Les éléments en fonte se particularisent par un dessin original de linteaux et la mise en œuvre de plaques décorées en rive de toiture.
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Le Zoo :
En 1955, le député-maire de Maubeuge (le docteur Pierre Forest) crée le Jardin de la Roseraie, sur lequel est ensuite édifié le parc zoologique. Les premiers animaux sont des chimpanzés, un chameau, des cobayes, des pigeons-paons et des canards. La première girafe arrive en 1963. En 1970, le parc était considéré comme le troisième espace zoologique français.
Mais devenant vétuste, en manque d’investissements, il vit peu à peu le nombre de ses pensionnaires diminuer. Depuis 2003, une politique de reconstruction et de restructuration tend à redonner au zoo sa renommée d’antan avec la reprise des investissements, et l’arrivée de nouveaux animaux, dont deux tigres blancs. Le 3 août 2008, une tornade qui a frappé une partie du Nord a causé de nombreux dommages tel que la destruction de la volière, l’enclos des fauves, le toit du parc des girafes, et des ouistitis. Trois lynx ont réussi à s’enfuir de leur enclos sans sortir toutefois du Zoo. Des cigognes et des ibis sont également parvenus à sortir de leur volière. Le Zoo dut rester fermé un certain temps afin de réparer les dommages mais aucun animal n’a été perdu.
Le zoo de Maubeuge vous accueille toute l’année pour vous faire découvrir plus de 300 animaux de 55 espèces différentes. Vous apprendrez donc au zoo de Maubeuge à connaître la faune des 5 continents, mammifères et oiseaux. Vous pourrez notamment y voir des lions, tigres, girafes, hippopotames , éléphants etc …
Source maubeugeencarte.e-monsite.com
Voir aussi le site Wikipedia
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Maubeuge : son passé économique :
- Sous-le-Bois
En 1837, un an après le creusement du canal de la Sambre, la société anonyme des Hauts Fourneaux du Nord fonda à Sous-le-Bois, à l’angle de la Flamenne et de la Sambre, deux hauts fourneaux pour la fabrication de la fonte brute. Les minerais de fer étaient extraits de Ferrière, Glageon et Ohain. S’ensuivit la création de nombreux ateliers de fabrication : fers marchands, machines-outils, pièces moulées en fonte, rails, tubes etc.
En 1843 l’usine du Tilleul fut bâtie à Sous-le-Bois avec son premier laminoir en 1844 puis un second en 1857 à l’usine de l’Espérance.
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Le nom de Senelle est celui d’un site du Bassin de Longwy, dans l’est de la France, où la société Hamoir a constitué une nouvelle usine sous le nom de Société Métallurgique de Senelle-Maubeuge. L’usine comportait cinq trains de laminoirs pour aciers marchands et profilés, une fonderie de seconde fusion et des ateliers de constructions. A côté de l’usine Senelle, on construisit, en 1913, une centrale électrique.
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- Douzies
L’urbanisation de Sous-le-Bois fit naître la longue rue de Douzies qui devient une liaison stratégique entre les deux pôles industriels.
Les principales industries étaient les sociétés Vermot, Valère, Mabille et Pelgrims qui fabriquaient des pièces pour automobile et chemin de fer. Il y avait aussi la SA Fonderies de Douzies qui employait en 1914 120 ouvriers. Les Aciéries du nord comprenaient une fonderie à Douzies et une fabrique de moteurs diesel et de tracteurs, route de Valenciennes et qui employait 380 personnes en 1947.
D’autres entreprises étaient aussi présentes, comme la Fabrique de produits céramique (qui deviendra par la suite les Carrelages de Douzies), la SA des Travaux en fer et les Forges Emile-Foulard qui travaillaient pour la marine et les chemins de fer .
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Ateliers de fabrication de machines-outils : société Sculfort, Fockedey, Vautier et Cie; Pesant et Cie
- La clouterie Dandoy évolua vers la quincaillerie (Dandoy – Maillard,Lebeau & Fils 1816), puis vers l’outillage, les armes de guerre, puis la machine Outil de marque D.L.M. (Dandoy-Maillard-Lucqet compagnie 1837).
Antoine Vautier était un fabriquant de machines outils, qui exportait aussi des machine sous la marque DML . Les tours étaient fabriqués dans les anciennes usines d’outillage « Dandoy Maillard » (fondées en 1816 par Léandre Maillard et René Dandoy) . M. Antoine Vautier à repris les ateliers situés à Ferrière la Grande, Maubeuge et Rousies en 1869 pour ensuite s’associer avec Henri Fockedey puis avec Henri Sculfort (fils de Gustave Sculfort à l’initiative de la création des bâtiments en 1852 .
En 1897 Vautier et compagnie poursuivit l’activité dans les bâtiments quai des Nerviens, aujourd’hui emplacement de l’institution Notre Dame de Grace.
En 1947 la société Sculfort-Fockedey-Vautier employait 967 personnes et produisait des gros tours à fileter, des machines spéciales pour la sidérurgie, les tubes et les chemins de fer.(production 2500 tonnes en 1948)
MAUBEUGE Sculfort & Fockedey, l’usine de machines-outils devenue lieu culturel
La fin du XIXe et le début du XXe siècle. Certainement les plus belles heures de l’industrie française, et par là même du bassin de la Sambre. Forts de leur développement respectifs – l’étroitesse de leurs usines ne permettant plus de répondre aux besoins toujours accrus de la clientèle –, les industriels maubeugeois Joseph Henri Fockedey et Henri Sculfort s’associent en 1890 pour fonder Sculfort & Fockedey. Ils implantent leur usine perfectionnée au carrefour de la rue du Progrès et du faubourg Saint-Quentin, à Maubeuge. C’est l’une des plus considérables en son genre.
Leur activité est alors divisée entre la production de machines-outils, de quincaillerie et petit outillage, et d’étaux.
L’exposition universelle de 1900 organisée à Paris, et à laquelle les industriels participent, marque le point de départ d’une prospérité qui s’affirme de jour en jour. En avril 1914, à la veille de la Première Guerre mondiale, Sculfort-Fockedey et Cie emploie 1 200 ouvriers – beaucoup d’entre eux habitent le faubourg de Mons. La production annuelle s’élève alors à 3 250 t de machines et 1 000 t d’étaux et d’outillage
Forger l’acier victorieux
Mais les Allemands s’emparent de l’usine en septembre 1914. Elle n’est abandonnée qu’en novembre 1918. Entre-temps, l’occupant a vidé les ateliers, démonté les charpentes, nivelé les fondations, transformant l’édifice en garage à locomotives et dépôt de ferrailles.
Dès le lendemain de l’Armistice, la direction de l’établissement s’affaire à la réfection et à la réparation du matériel permettant une reprise de la production dès l’année suivante. En 1920, 200 t d’étaux et 1 600 t de machines sortent des ateliers. Symbole de cette relance de l’activité, la construction en 1925 des bureaux de l’entreprise par les architectes Jean et Henri Lafitte.
Jusqu’en 1939, Sculfort & Fockedey prospère. Puis vient le temps des premiers combats face à l’Allemagne nazie d’Hitler. Les ouvriers travaillent alors 72 h par semaine pour l’armement. « Le mot d’ordre était de forger l’acier victorieux », raconta M.Flamand, ouvrier. Avant que la France ne capitule.
En 1947, Sculfort & Fockedey compte encore 967 salariés et sort 2 500 t de machines mais une lente décadence liée à la baisse d’activité dans ce secteur industriel aboutit à la liquidation des biens en décembre 1986.
Espace Sculfort, la Luna, la Maison des associations…
En 1985, les dirigeants de Sculfort & Fockedey font ériger un nouveau bâtiment, à proximité immédiate de l’usine existante, rue du Progrès. Mais la liquidation prononcée fin 1986 empêche le déménagement de l’unité de production. Une partie de l’usine est détruite et la municipalité se retrouve avec cet édifice neuf inutilisé.
Après les élections de 1989, Alain Carpentier, nouveau maire de Maubeuge, fait en sorte que les locaux soient occupés par une société créée par d’anciens cadres de Sculfort. Les anciens bâtiments de l’usine encore debouts (le hall de montage et l’atelier de mécano soudure), sont eux rachetés par la ville qui y entreprend des travaux de réhabilitation. Le montant du chantier, qui dure de mi-mai 1991 à juin 1992, s’élève à 55 millions de francs.
Le hall de montage, qui s’étend sur 4 500 m², devient l’espace Sculfort, un lieu culturel voué à accueillir des expositions, des congrès, des conférences et des animations diverses – encore aujourd’hui puisqu’il a hébergé les festivités de la Kermesse de la bière cette année. L’atelier de mécano soudure est quant à lui transformé en salle de spectacle de 1 200 places assises surnommée « La Luna ».
Et les bureaux de Sculfort & Fockedey construits par les frères Lafitte ? L’administration du lycée Notre-Dame s’y est installée. Avant que Réussir en Sambre ne lui succède. Aujourd’hui, c’est la Maison des associations qui a pris ses quartiers dans le bâtiment inscrit à l’inventaire général du patrimoine culturel, après une rénovation qui a coûté à la ville de Maubeuge 250 000 €.
Source :La Voix du Nord : Article de Corentin Sioncke, publié le 07/08/2017.
- Pesant et Cie devint Muller et Pesant et produisait en 1947 des tours parallèles et des machines pour le travail du bois (production 175 tonnes en 1948)
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Le premier réseau date de 1880 et a essayé tous les modes de traction. Vers 1900 l’engouement a provoqué une floraison de réseaux et Maubeuge inaugure en 1903 ses tramways. On y dénombre six lignes
- Maubeuge à la Grande Place d’Hautmont , ligne basse passant par la Porte de Bavay, petit-Bois, rue d’Hautmont, Monplaisir, Grattières, rue de la Gare.
- Maubeuge à la Grande Place d’Hautmont passant par Louvroil (Porte de France, Pont du chemin de fer, route d’Avesnes, carrefour Saint Marceau, fort d’Hautmont)
- Une ligne éphémère : P.N d’Hautmont à la Grande Place d’Hautmont
- Maubeuge-Octroi
- Maubeuge -Douzies (route de Valenciennes)
D’autres projets, Neuf-Mesnil par Douzies, et Jeumont via Rousies et Boussois, ne furent pas réalisés.
En 1914 l’armée française détruisit la ligne Saint Marceau et Hautmont pour dégager le Tir du Fort. Après la guerre ne subsistèrent que la ligne Hautmont Sous-le-Bois, la ligne de Ferrière, la ligne de Louvroil (Saint Marceau) et la ligne de la gare. L’équilibre financier péniblement atteint avant 1914 se détériora rapidement avec un matériel vieillissant.
Après la débâcle de 1940, le réseau ne remit en service que la ligne Maubeuge Sous-le-Bois Hautmont et celle de Ferrière.
En 1944 le pont du Moulin sauta et la ligne de Ferrière ne fut jamais remise en service. La ligne d’Hautmont, seule survivante et seule bénéficiaire aussi reprit une certaine vitalité mais en 1951 l’exploitation cessa.
Le matériel se composait à l’origine d’une série de motrices, brun-rouge à plate formes ouvertes, modernes pour l’époque, avec 2 moteurs de 600 V et pouvant tirer une remorque. Ce matériel fut profondément modifié entre les 2 guerres et finalement remplacé par 14 motrices N° 21 à 34, vestibulées, banquettes transversales, moteurs plus puissants et freinage amélioré. 4 remorques à plate formes ouvertes n° 1 à 4, 1 tramway de réparation et 2 remorques complètement ouvertes sur le côté s’ajoutaient au matériel. Par la suite, les remorques ouvertes furent interdites pour des raisons de sécurité. Tout ce matériel fut repeint en crème, portes et encadrements des baies vernies. En 1946 on repeint le matériel en marron et chocolat.
En terme de fréquence, toutes les lignes bénéficiaient au moins du service chaque demi-heure, tous les quarts d’heure et ceci de 7 h à 20 h (minuit les jours de fêtes). Après la guerre, un service partiel dit « Navette » fut instauré, ce qui donnait, une fréquence de 7h30 entre ces 2 points. Avant 1936, 16 heures de travail par jour étaient courantes.
Le tramway rendait bien des services. Maubeuge (1930) : population 23000 habitants, réseau en 1927 : 10 kms. Voyageurs transportés en 1912 : 3.013.000 en 1927 1.791.000
Extrait d’une étude de Jean Brihaye professeur au collège J Brel de Louvroil
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Les Moulins à eau
Le moulin ou plus précisément les moulins sur la Sambre à Maubeuge étaient du domaine du Chapitre Sainte Aldegonde. Ces moulins à trois roues, divisés en deux parties séparés par le canal de dérivation qui les alimentait en eaux, furent adjugés après la Révolution à Guislain Berteau époux de Marie Adrienne Mercier dont le fils Philippe fut meunier. Comme le moulin situé sur la Pisselotte à Maubeuge, ils furent vendus par licitation en 1835, probablement à François Delsaux qui les détenait en 1844. L’un des moulins avait 5 paires de meules montées à l’anglaise et l’autre une paire de meules. Chacun des moulins avait une maison d’habitation.
Le C 528 fut démoli en 1854 et le C 529 tomba en ruine en 1857. François Delsaux et son épouse Marie Antoinette Juste eurent un fils Louis Adolphe qui fut officier de l’artillerie de marine. A son décès en 1865, sa succession comprenait « le moulin, reste des grands moulins de Maubeuge, la force motrice, la ventellerie et deux maisons loués à M Pierret… » . En 1868 le moulin fut reconstruit ou plus probablement rénové. Il disparut en 1882 et était alors appelé le moulin du Pont.
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Le Moulin Tablette
Il aurait été bâti en 1799 en même temps que la maison du meunier au lieu-dit La Chapelle du Bon Dieu. Il appartenait en 1810 à Alexandre Tillemand, cabaretier qui le vendit en 1812 à Melle Catherine. Il appartint ensuite au meunier Hubert Copin puis à François-Vital Legaix. Les Vital Legay père et fils l’occupèrent de 1834 environ à 1880 approximativement. Le dernier Vital Legay père, car le fils décédera avant lui, le céda à la commune tout en en conservant l’usufruit. C’est donc le premier moulin à vent devenu propriété communale.
Le moulin se trouvant dans une zone de servitudes militaires, l’adjoint au maire Armand Robert demanda le 7 juin 1928 l’autorisation de modifier la partie supérieure du moulin. La modification projetée portait sur la suppression des deux ailes et le remplacement de la toiture par une plate forme en béton ou en zinc. Seules les deux ailes seront démontées. En 1986 la maison disparut avec la construction d’un immeuble mais non le moulin, sauvé de la destruction grâce à l’Association du Moulin Tablette créée en 1993. L’association adhéra à l’ARAM le 26 octobre 1993.
Les plans de reconstruction furent exécutés par Jean Bruggeman de l’ARAM en 1994. L’association Accueil et Promotion, les Compagnons du Tour de France à Jeumont, et des entreprises entreprirent les travaux la même année. La charpente octogonale fabriquée par les Compagnons fut installée le 10 juin 1995. Puis succéda à la maçonnerie la fabrication de la toiture par l’entreprise MGC Bertrand de Cerfontaine et sa pose par l’entreprise H et G Peel le 16 juin 1999. le mécanisme fut aussi fabriqué par cette dernière firme. L’inauguration eut lieu le 15 septembre 2000. Un problème de champignon dans la charpente surgit en 2004 faute d’aération suffisante. Il fut résolu en 2015 grâce à des travaux de remplacement des poutres infectées par du béton armé recouvert d’une planche pour conserver l’aspect de la charpente, qui est une originalité de ce moulin.
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Brasserie-malterie dite Brasseries Réunies de Maubeuge et environs :
79 route d’Elesmes
De source orale la brasserie-malterie, dite aussi du Pont Allant, aurait été fondée sous la forme d’une société anonyme en 1919 par plusieurs brasseurs ayant obtenu des dommages de guerre. En 1927 elle est dirigée par Autier et Dubois, en 1946 par Damien et Desnoullet. A la fin des années1960 la brasserie fusionne avec l’Union des Brasseries de Paris. Après 1988 elle est convertie en dépôt de boissons.
En 1927 la brasserie produisait environ 50 000 hectolitres de bière de fermentation basse, conditionnée en bouteilles ; elle fabriquait son propre malt. En 1946 la production de bière s’élevait à 100 000 hectolitres commercialisés sous les marques Pils Nervia 29 et Porter 39.
Vers 1950 la brasserie employait 500 personnes puis une cinquantainé en 1983 et 15 avant la fermeture.
Description :
Atelier de fabrication en béton avec sous-sol et trois étages carrés couvert d’une terrasse ; pièce de séchage à quatre étages carrés à élévation à travées ; entrepôt commercial en brique en rez-de-chaussée avec toit à longs pans en matériau synthétique.
Source : culture.gouv.fr
Brasserie-malterie coopérative des faubourgs de Maubeuge :
31 rue des Crosseurs
De source orale la brasserie-malterie aurait été fondée au début du 20e siècle. En 1927 elle est dirigée par M. Legrain. En 1946 elle n’apparaît plus dans l’annuaire des brasseurs. Actuellement l’usine est convertie en magasin de commerce.
En 1927 la production s’élevait à 15 000 hectolitres de bière de fermentation haute conditionnée en bouteilles.
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Maubeuge : son économie d’aujourd’hui :
La construction automobile :
Dès 1969,en pleine crise industrielle, Maurice schumann, ministre d’État du général De Gaulle et Pierre Forest, le maire de Maubeuge, avaient prévu la construction d’une usine de construction automobile regroupant 6 000 emplois. La création d’une zone industrielle permit d’accueillir l’usine Chausson en 1971, qui constituera Maubeuge Construction Automobile (MCA), filiale de Renault.
À partir de cette époque, l’industrie locale s’est développée autour de l’automobile, tendance qui ne s’est jamais démentie depuis.
Aujourd’hui, l’usine Maubeuge Construction Automobile (MCA) appartient au groupe Renault Nissan et compte encore plus de 2 500 employés. Une zone d’accueil de fournisseurs a vu le jour aux côtés de l’usine, qui réunit quelques entreprises sous-traitantes de Renault. La zone industrielle de Grévaux les Guides, ainsi constituée, représente le principal foyer d’emplois du bassin de la Sambre et le 4e pôle automobile du Nord Pas de Calais. Article détaillé : Usine Renault de Maubeuge.
La sidérurgie :
Le groupe Vallourec a été fondé, entre autres, dans la banlieue maubeugeoise (le nom « Vallourec » étant un concentré de Valenciennes, Louvroil et Recquignies. Aujourd’hui, certaines usines du groupe subsistent dans l’agglomération : Cerec à Recquignies et Interfit à Maubeuge (devenue Vallourec Fittings depuis le 01/10/2013) pour la fabrication de raccords à souder en acier au carbone.
Les autres entreprises :
- la Fabrique de Fer de Maubeuge, devenue Myriad (groupe Corus)
- Dembiermont : fabrication de couronnes métalliques laminées sans soudure dans la ville voisine d’Hautmont
La céramique et le verre :
Maubeuge a également une tradition industrielle dans la céramique et le verre, dont un des principaux représentants dans l’agglomération est AGC Flat Glass Europe – Usine de Boussois. L’entreprise a notamment réalisé les vitres de certains métros et RER de la région parisienne. Elle assure la fabrication de verre plat par le procédé « Float-Glass » et la fabrication de vitrages pour l’automobile. À l’origine cette usine fut le site des Glaces de Boussois qui devint en 1966, le cœur du groupe Boussois-Souchon-Neuvesel (BSN) et enfin le groupe Danone. Un autre géant qui a sa source dans le bassin de la Sambre.
Les autres entreprises :
- A Douzies, à l’heure actuelle, les zones industrielles du Champ de l’Abbesse et de la Petite Savate recensent 36 entreprises. Un pôle universitaire, antenne de la faculté de Valenciennes, est également présent, comportant un IUT informatique et une école d’ingénieurs.
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