Poix du Nord fut occupée très tôt comme le démontre la mise au jour de restes d’une villa romaine au hameau de Wagnonville. Vers 650, Poix appartenait au comté de Famars. En 749 un conflit entre l’abbaye Saint-Denis et celle de Maroilles eut pour objet le hameau de Wagnonville.
En 1131, la possession de l’église et de ses dépendances, de la manse seigneuriale et de 14 manses de serfs, de 20 bonniers de terre et de 2 journels de pré fut confirmée à l’abbaye de Maroilles par l’évêque Liétard. En 1186, il formait une paroisse du décanat d’Haspres.
Roger, seigneur de Poix, fut tué en 1415 à la bataille d’Azincourt.
Poix était déjà érigé en seigneurie mouvante du comté de Hainaut en l’an 1446, car, à cette époque, elle passa entre les mains de Bauduin Chastelain, vicomte de Thérouanne, pair de Flandre, et fut possédée par ses descendants jusqu’en 1815. Leur château a depuis longtemps disparu.
Au cours du XIXe siècle, la commune connut un essor industriel considérable : agriculture, briqueterie, four à chaux, tuileries, ateliers de tissage à domicile, filatures, fabrique de chicorée, ateliers métallurgiques.
Le village a beaucoup souffert de la guerre de 1914. Les filatures étaient sa principale industrie.
Poix-du-Nord est la patrie de François Joseph Talma (1763 1826). Ce grand tragédien, dont la famille est originaire de Poix où il vécut lui-même quelques années de son enfance, acteur favori de Napoléon Ier, est une figure emblématique de la commune.
Le dimanche 9 juillet 1893 à 3 heures de l’après-midi furent célébrées les dernières vêpres dans l’ancienne église que voici. La foule était telle pour assister a l’évènement que l’édifice ne put la contenir.
Cette ancienne église comportait une seule nef et une tour carrée où se trouvaient un puit et un four. Les nefs latérales furent ajoutées en 1575. Deux cents ans auparavant FENELON dans une lettre adressée au marquis Charles-Etienne MAIGNART de BERNIERES (Intendant du Hainaut du 18 août 1698 jusqu’à sa mort le 22 décembre 1717) écrivait «Monsieur le Pasteur de POIX se trouve dans impuissance de remédier à la pauvreté et à l’ indécence de son église ». (L’Abbé DEPERIE Prêtre de 1692 à 1707).
Le 21 novembre 1892 le Conseil Municipal prend la décision de donner une nouvelle église a Poix du Nord.
Le 2 février 1893 sont adoptés les plans de l’architecte A. LALLEMANT de Cambrai, sont acceptés les devis et soumis au vote le budget alloué à sa construction. Le devis s’élevait à 87,000 fr de l’époque. L’état, le département et la commune fournirent ensemble deux cinquièmes de cette somme. Le conseil de fabrique de la paroisse fournit en 10 ans 2,500 fr. Mr l’abbé MERESSE mit tout en œuvre pour trouver le solde. De plus il trouva les 28,000fr nécessaires à l’achat du grand autel, des vitraux et autres éléments de décors.
le 27 août 1893, bénédiction de la première pierre en présence de Monseigneur MONNIER. Le 30 septembre 1894, inauguration et consécration de la nouvelle église par Monseigneur SONNOIS. L’œuvre fut bouclée en 22 mois aménagements intérieurs compris. L’abbé MERESSE et M Gaston DUCORNET maire appuyés par toute la population ont mis déployé une énergie considérable à ce projet.
Cette carte présente l’intérieur de l’église tel qu’au lendemain de son inauguration. Le maitre autel d’origine de style néogothique était de bronze doré et verni, la porte de son tabernacle de cuivre émaillé représente un Bon Pasteur avec ses attributs sur fonds d’émail bleu. Le retable était composé de plaques émaillées présentant les figures symboliques des quatre évangélistes, il est aujourd’hui disparu !..Ce maitre autel était l’œuvre de l’orfèvrerie POUSSIELGUE à PARIS. On pout mesurer le préjudice qu’a consisté le démantèlement de celui-ci, lorsque l’on sait que cet orfèvre a travaille pour NOTRE-DAME de PARIS et les Cathédrales de CHATRES ET et LAON entre autres.
Quelques éléments se trouvent recyclés pour constituer l’actuel autel. Ce qui se trouve actuellement en fond de choeur a été acheté auprès d’une communauté religieuse par l’abbé Henri JENART peu avant son départ de POIX DU NORD (1969). La partie centrale riche de détails sculptés dans un bloc de chêne représente «Jésus au jardin des oliviers » et illustre les versets (26,37 et 39) des évangiles selon Saint Matthieu. Cet autel a été placé ici sur l’ initiative de l’abbé Robert MEIGNOTTE pour recevoir le tabernacle de l’autel d’origine; heureusement retrouvé.
Dans le choeur trois verrières figurent : LA NATIVETE, LA CRUCIFIXION et L’ ASCENSION du CHRIST. Une des dernières restauration d’envergure de l’ensemble a été réalisée par les anciens Ateliers CAGNART à Amiens en la personne de J.M. MACRON, maitre verrier en 1995.
Intérieur de l’église : Chaire XVIII e (MH), 2 Confessionnaux XVIII e époque Louis XV, style rocaille.
LA CHAIRE ET LES CONFESSIONNAUX : ils sont remarquables et classés monuments historiques. Ceux-ci étaient présents dans l’ancienne église et furent transférés dans l’actuelle en 1894. ils sont en chêne et magnifiquement sculptés. De style Louis XIV, ils furent vraisemblablement réalisés en 1680 par Jacques MOITY ( qui reçut à cette époque la somme de 80 livres pour la fourniture d’ une « Chaire prédicative » . Le confessionnal de gauche reçoit au-dessus de sa porte un médaillon où figure Saint Michel terrassant le Dragon alors que celui de droite se voit attribuer Saint Pierre avec les clés du Paradis et un coq. Les demi-portes supérieures sont faites de rinceaux sculptes à claire-voie. de part et d’autre se trouvent les accès aux isoloirs galbés richement ornés d’acanthes et de chapiteaux.
La chaire est portée par Samson. le front bandé reposant d’un genou sur un bon expirant. Sur les panneaux sont représentés; Jésus ayant derrière lui deux Pharisiens et tenant dans ses mains liées un roseau: Saint Jean tenant un calice d’où sort un serpent et, un Saint Marc discret. Les autres évangélistes se rencontrent : Saint Matthieu sur la porte et Saint Luc sur un médaillon à mi-hauteur de la rampe d’accès. A la naissance dune rampe d’escalier très travaillée est présent un dauphin, emblème du Christ Sauveur.
Cette chaire était à l’origine surmontée d’un ange musicien en lieu et place de la croix qui s’y trouve. Cet ange coiffe depuis très longtemps la chaire de l’église de LE OUESNOY. Nous ne connaissons pas l’ origine et les raisons qui ont présidé à son transfert.
Jusqu’en 1904 les autels latéraux étaient ceux de l’ancienne église. En avril 1904 furent installés les actuels de marbre blanc avec des colonnettes en marbre de différentes couleurs, les portes de ces tabernacles sont peintes sur opaline. L’autel de gauche est dédié au Sacré-Cœur doté d’un très joli vitrail « Ils regarderont celui qu’ils ont percé » . L’autel de droite est consacré à la Sainte Vierge pourvu également d’un vitrail remarquable de créativité, une « Vierge en Gloire »
Saint Martin de Tours, aussi nommé Martin le Miséricordieux, ou encore Saint-Martin des Champs né dans l’Empire romain, plus précisément à Savaria, dans la province romaine de Pannonie (actuelle Hongrie), en 316, et mort à Candes, en Gaule, le 8 novembre 397, est l’un des principaux saints de Ia chrétienté et le plus célèbre des évêques de Tours avec Grégoire de Tours.
La dévotion à St Martin se manifeste à travers une relique, le manteau ou la chape de Martin — qu’il partage avec un déshérité transi de froid. Son père dont Ia famille est originaire de Pavie (en Italie du Nord), était tribun militaire de l’Empire romain. Martin est enrôlé dans l’armée à 15 ans.
Affecté en Gaule, à Amiens, un soir de l’hiver 334 il partage son manteau avec un déshérité transi de froid. La nuit suivante le Christ lui apparait en songe vêtu de ce même pan de manteau. II a alors 18 ans. Le reste de son manteau, appelé « cape » sera placé plus tard, à la vénération des fidèles, dans une chape dont le nom est à l’origine du mot chapelle.
II se fait baptiser à Pâques toujours en garnison à Amiens.
En 356, ayant pu quitté l’armée il se rend à Poitiers pour rejoindre Hilaire. Agé de 44 ans, il s’installe en 361 sur un domaine gallo-romain. Martin y crée un petit ermitage que la tradition situe à 8 km de la ville : l’abbaye de Ligugé, ou il est rejoint par des disciples. II y crée la première communauté de moines sise en Gaule. Ce premier monastère est le lieu de l’activité d’évangélisation de Martin pendant dix ans. II accomplit ses premiers miracles et se fait ainsi reconnaitre par le petit peuple comme un saint homme. En 371 à Tours il est proclamé évêque mais ne change pas son mode de vie. II crée un nouvel ermitage qui deviendra le monastère de Marmoutier.
Martin meurt à Candes, à la fin de l’automne, le 8 novembre 397 sur un lit de cendre comme mouraient les saints hommes.
95 communes ont une église dédiée à St Martin sur 418 dans le diocèse. En France 12 cathédrales, 220 communes.
A la sortie de la première guerre mondiale les vitraux de l’église étaient ruinés. Ceux qu’il nous est possible d’admirer actuellement ont été mis en place entre les deux guerres. Ils sont aujourd’hui dans un état de conservation parfait tant les municipalités successives ont eu le souci de les faire entretenir chaque fois que nécessaire.
A votre gauche en entrant, après ‘Le baptême de Jésus », vous découvrez un ensemble de 6 panneaux consacrés à la vie de Saint Louis, Saint patron des ouvriers du textile, il avait naturellement sa place dans une ville où cette industrie était l’activité essentielle.
Suit un vitrail consacré à Sainte Catherine Labouré.
A votre droite se trouvent 7 verrières qui reprennent la vie de Saint Martin, à qui cette église est consacrée, le dernier vitrail de cette nef étant dédié à l’apparition du Sacré-Cœur.
Elle appartenait à une grande famille romaine chrétienne : les « Cetilii ». Lorsque son époux se convertit, ils donnèrent à l’Eglise un terrain devenu cimetière : les catacombes de Saint Calixte où elle eut le privilège d’être enterrée au milieu des papes. Au IXe siècle, ses reliques furent transférées dans une romaine proche du Tibre: Sainte Cécile au Transtevere.
Ste Cécile est titulaire de l’église cathédrale et patronne principale du diocèse d’Albi. Selon la tradition, elle fut fiancée à un jeune homme prénommé Valérien, convertit au christianisme. Ayant refusé d’honorer les divinités romaines, Ils souffrirent tous deux le martyr., aux alentours de l’an 220
La dévotion du monde chrétien envers la sainte n’a pas cesse de se maintenir. Son nom figure au premier canon de la messe messe. Elle est devenue Ia patronne des musiciens. Son culte s’est répandu dans toute l’Eglise grâce au récit de sa Passion, montrant en elle un exemple parfait de femme chrétienne qui a embrassé la virginité et subi le martyr pour l’amour du Christ
L’église est pourvue d’une très belle série de 14 tableaux du XIX e siècle réalisée en 1855 pour l’ancienne église. Oeuvres non signées elles n’en sont pas moins de belle facture et sont le reflet d’une époque. Ils furent transférés de l’ancienne à la nouvelle église lors de la construction.
Il s’agit d’un monument érigé à la mémoire de Léon LECLERCQ tué par un obus allemand le 11 avril 1921. Il avait 16 ans. Voici ci dessous son acte de décès :
Après les ravages de la guerre de 1914, Poix-du-Nord eut pour marraine en 1920 la ville anglaise de Keighley, conséquence d’une amitié liant M. Gaston Ducornet, maire de Poix et M. Ferdinand Binns, maire de Keighley . En effet M Ducornet était un industriel qui dans le cadre du développement des tissages à Poix du Nord avait des contacts commerciaux avec cette ville britannique, et Ferdinand Binns, industriel et maire de Keighley avait eu l’occasion, lors d’un voyage à Poix, de constater les dégradations subies par la commune durant la guerre.
La salle des fêtes fut alors construite grâce aux libéralités et aux souscriptions parmi la population de cette ville du Yorshire. Le 5 mai 1921 eût lieu la pose de la première pierre de la salle des fêtes par M. Binns. L’inauguration officielle du Keighley Hall se déroula le 5 juin 1922, avec remise de la Croix de Guerre à la Ville de Poix du Nord. Ajoutons qu’en 1934, une convention fut signée avec M. Marhem pour la constitution d’un Keighley Ciné.
63 Podéens ont laissé leur vie durant la Première Guerre Mondiale et 58 victimes civiles lors de la libération de Poix-du-Nord, le 25 octobre 1918.
Sculpteur Jean Georges Pierre Achard : la Victoire sortant des ruines avec à ses pieds un soldat et une victime civile. Entrepreneur Maurice Schmit
L’inauguration aura lieu le 28 septembre 1924 devant une foule immense.
Le cimetière britannique comprend 93 tombes de soldats anglais dont une, au milieu du cimetière, d’un aviateur Anglais abattu en 1940, au bout de la rue des Warennes, vers Englefontaine.
Un premier Christ occupait l’endroit en 1746. Le Calvaire fut déplacé en 1848 à la Croisette (rue Henri Roland) pour le rapprocher du village. 16 mois plus tard, on trouva que cet emplacement n’était pas judicieux et le 3 septembre 1849, lors d’une immense cérémonie suivie par 10 000 personnes, il fut rétabli à sa place d’origine. Source : Mr Lecuppre Henri
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Derrière la salle des fêtes se trouve la salle Joséphine Bataille (1811-1890) du nom d’une Podéenne honorée pour son action sociale en 1890. Cette salle fut construite en 1927 pour servir de « Bains Douches » aux écoliers puis en novembre devenir les « Les Bains Douches Municipaux ». L’armée les utilisa en 1940.
En 1986, on transforma les bains douches en salle de réunion avant de devenir un an plus tard la « salle Joséphine Bataille ».
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Statue Talma
François Joseph Talma (1763 Paris-1826 Brunoy), tragédien préféré de Napoléon, a vécu quelques années de son enfance à Poix.
En son honneur, une première statue « assise » fut inaugurée le 25 septembre 1904 mais fut emmenée en Allemagne en 1915.
Le piédestal provenant des ateliers de M. Burquin à Solesmes, dans le Nord, était en granit. Le bronze était signé Fagel – Capitain Source : Fonds Debuisson Documentation du musée d’Orsay Communication écrite de M. Lambourg, maire de Poix-du-Nord, mars 2004 Complément : Daniel Cauchy 2017
Une deuxième statue « debout » fut inaugurée le 19 juillet 1931. Cette statue en bronze fut sculptée par Charles Maillard (1876 1973). Elle disparut au cours de l’occupation en 1941.
Celle que nous connaissons aujourd’hui, due à François Dufour fut inaugurée le 14 septembre 1986.
De nombreux représentants locaux, les membres de la famille Talma, les délégations des villes de Burgbrohl (Allemagne) et de Keighley (Grande-Bretagne), ainsi que M. Maurice Schumann, membre de l’Académie française, étaient présents pour l’événement.
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Boulodrome
C’est sur la parcelle que lui a légué Mr Paul Moity que le Comité du CCAS de Poix du Nord décida la construction d’un boulodrome en remplacement de l’ancien devenu trop petit. Ce nouveau terrain de pétanque fut inauguré le 19 juin 2009.
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Kiosque disparu
Élevé en 1924 Place Talma, il était en état de dégradation complète en 1959 et disparut en 1961.
Informations complémentaires de Mr Lecuppre sur la Place Talma :
» A l’origine, il s’agit d’un marécage dans la continuité du marais du Moulin. Il se dit, qu’il fut un temps on assista à des joutes nautiques à cet endroit. Dénommée place du Marais, elle devint, le 22 mai 1889, place Talma suite à une décision du Conseil Municipal, le Maire étant M. Williot. C’est à cette époque que furent décidés les travaux de rehaussement de la Place du Marais (place Talma) ainsi que de la rue Talma à la rue du Château, sur 300m. En 1890, le Conseil décide d’abattre le Tilleul de la place qui menace la sécurité des personnes. En 1920, on aménage la place Talma. Un kiosque y est construit en 1924. En 1930, on confectionne une aire bétonnée autour du kiosque pour pouvoir danser. Ce kiosque existera jusqu’en 1961″.
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1 oratoire et 3 chapelles
Cet oratoire qui est le seul à Poix-du-Nord mérite une visite : son aspect est unique et sa taille imposante . Il a été érigé en 1848 par Rosalie Bisiaux, célibataire alors âgée de 20 ans et son frère Jean Baptiste âgé de 22 ans marié en 1847 à Clémentine Durand.
Cette chapelle a été bâtie par les soins d’Albert Carlier natif de Poix en 1780 et de sa femme Marie Barbe Manesse native de Landrecies en 1784. Elle appartient toujours à la même famille à savoir M Delahaye, agriculteur à Solesmes. La grille en fer forgée aujourd’hui entreposée à la ferme a été faite par M Vitrant Delsart d’Ors.
François Fignier (1825 1885) né à Vénérolles (Aisne), fabricant de tissus domicilié à Poix, veuf d’Elise Thuillier, s’est remarié en 1868 à Catherine Dehove (1835 1909) née et domiciliée à Poix.
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Lavoirs
Les sources, dites « fontaines », venues du sous-sol, alimentent les 2 principaux ruisseaux qui traversent Poix-du-Nord :
1- Le ruisseau St Georges, qui vient d’Englefontaine et dans lequel vient se jeter la fontaine des Warennes ainsi que la fontaine de Beaucamp. Il continue sa course vers Salesches et se jette dans l’Ecaillon à Bermerain.
2- Le ruisseau Fontaine Lecomte, appelé aussi petit Planty, qui vient de la forêt de Mormal et se jette dans le St-Georges à hauteur de la Salle des Fêtes. Il est alimenté par Le Vivreuil, Le Langue Zeneau, la fontaine Rennechon, la fontaine de Wagnonville et la fontaine du Marais.
Certaines fontaines furent utilisées comme abreuvoir ou lavoir : Fontaine de Beaucamp, fontaine des Warennes, fontaine du Marais.
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Moulin d’en Bas :
Le ruisseau de la Fontaine Saint Georges présente un méandrage prononcé à l’entrée du village de Poix-du-Nord. Après la confluence avec le ruisseau de la Fontaine Lecomte, il longe la rue des Mouloirs et est appelé ruisseau Saint Georges. Il se rétrécit au niveau du pont de la rue de Neuville et s’élargit ensuite juste avant le moulin de Chicorée.
Ce moulin appelé le moulin « d’En Bas » appartenait en 1828 à Pierre Joseph Chrysostome Willot et Jean Julien Wagon suite à sa vente par la veuve de Chastelain. Il fut transformé en fabrique de fil vers 1830 et vers 1846 Hubert Meunier y fabriqua des broches de filature. Dévolu avant 1866 à la production de chicorée par Zulnard Williot, ce fut la première usine française de production de chicorée à café. Zulnard Williot ° 1833 + 1898, petit fils de Pierre Joseph Chrysostome, ajouta au moulin une turbine à la place d’une machine à vapeur. Jules-Eloi Willot et Henri Laine constituèrent en 1911 une société anonyme dénommée « La Galvanisation française » ayant pour objet la fabrication d’articles ménagers galvanisés. Quant à la chicorée elle fut produite jusque dans les années 1970.Le bâtiment était toujours en possession de la famille Williot. De nos jours il demeure le moulin proprement dit sur deux niveaux. Sa ventellerie comporte trois vannes : deux de décharge et une correspondant à la turbine.
Moulin d’En haut :
Dans cette commune deux affluents le Vireuil et la longue Zéneau viennent en rive gauche du ruisseau de la Fontaine Lecomte avant le franchissement de la chaussée Brunehaut. Nous sommes à la limite d’Englefontaine mais cette partie appelée « Le Rennechon » fut restituée à Poix par Englefontaine par la loi du 16/06/1859. La dérivation passe sous la Chaussée Brunehaut et l’endroit qui est aujourd’hui une ferme était au début du XIX siècle un moulin. Il était connu sous le nom de Moulin Motte du nom de son propriétaire Emmanuel Philippe Motte. Celui-ci, brasseur à Hecq, construisit en effet un moulin à farine et ouvrit un canal de dérivation suite à l’ordonnance du 4 mai 1826 qui l’autorisa et le réglementa. Il devint un bâtiment agricole vers 1890.
A son arrivée dans le village, Le Fontaine Lecomte est canalisé le long de la rue du château jusqu’au contournement du Château lui même. Un ancien moulin se trouvait rue du percepteur avec une chute d’eau d’environ 1 m 50, juste à coté de la caserne des pompiers qui est à l’angle de la rue du Château et de la rue du Percepteur. La rivière canalisée suit la rue de l’officier jusqu’a ressortir à l’arrière du magasin d’alimentation Coccinelle où elle conflue avec le Fontaine Saint-Georges.
Cet ancien moulin que nous venons d’évoquer se situait donc à proximité du château, cadastré au « marais du moulin » et était la propriété des seigneurs de Poix, à savoir les de Montigny, les Yve et les Landas. En 1828 ce moulin dit « d’En Haut », (Il y avait le moulin « d’En Bas » situé sur le ruisseau de la Fontaine St Georges) fut vendu par la veuve de Chastelain à un cultivateur Guillaume Carlier ° 1790 + 1845 marié à Sabine Dehove. Son fils Philippe Ignace Carlier ° 1822 + 1854 lui succéda. Charles Becquet ° 1819 + 1888, beau fils de Philippe Ignace construisit alors une fabrique de cossettes de betteraves et devait exercer le métier à la fois de cultivateur et de meunier. En 1881 il le mit en vente, le moulin étant « à trois paires de meules, avec tous les bâtiments qui en font partie, maison d’habitation, écuries, granges et dépendances.. ». Son fils Charles Adrien ° 1838 + 1913 le détenait encore en 1893 avant qu’il fût acquis en 1891 par Edmond Gorisse notaire au Quesnoy. Avant la première guerre mondiale Géry Joveniaux en était l’occupant mais le moulin avait déjà cessé toute activité.
Brasseries
De source orale la brasserie aurait été fondée vers 1883 par M. Williot, industriel de la chicorée. Elle est ensuite reprise par M. Laisné, puis par M. Milhen en 1925. Ce dernier exploite la brasserie jusqu’en 1960 environ. L’activité cesse en 1964. L’atelier de fabrication est converti en logements et garage. En 1946 la bière était fabriquée en fermentation haute. A cette date la brasserie employait 2 ouvriers. Source culture.gouv.fr
20 rue Pasteur
De source orale la brasserie aurait été fondée entre 1850 et 1900 par la famille Lebrun. Elle prend successivement le nom de Lebrun Bourlet et Lebrun Carpentier. Un nouveau logement patronal est construit dans les années 1920. La brasserie cesse de fonctionner en 1967. Elle est alors convertie en dépôt de boissons. La touraille a été détruite. Est encore en place un appareil frigorifique Duponchelle. En 1946 l’usine produisait de la bière de fermentation haute. En 1946 la brasserie employait 5 ouvriers. Source culture.gouv.fr
Le Château seigneurial
Le château – aujourd’hui disparu mais connu grâce aux gouaches des Albums de Croy – est attesté dès l’époque de Marguerite de Flandre. A la tête de la seigneurie se succèdent des familles illustres de la région : les de Montigny, d’Yve et les Landas. Au XVe siècle, elle échoit à Baudoin de Chastelain, vicomte de Thérouanne, pair de Flandre dont les descendants la possédèrent jusqu’en 1815.
Le Château Ducornet
M. Désiré Ducornet, originaire de Maurois, négociant en tissus, arriva à Poix dans les années 1870 pour y implanter des tissages. Le château date donc de cette époque.
Il fut dynamité par les Allemands avant leur retraite et la libération de Poix-du-Nord le 25 octobre 1918 à 4 heures du matin par des troupes britanniques.
A l’emplacement de l’ancien château de Poix, s’est installé ensuite le tissage du château puis une cartonnerie et enfin les hangars et silos de l’entreprise Berquet.