Saint Rémy du Nord existait déjà au XII e siècle sous le nom de Saint-Rémy Le-mal-Battu. Au Moyen Âge, la petite agglomération de Saint-Rémy faisait partie de la commune de Boussières, le plus ancien document où l’on fait mention de la commune est une confirmation de donation à l’abbaye d’Hautmont par Bauduin, comte de Flandre et de Hainaut en 1188.
En 1793 le village prit un nouveau nom : Saint-Rémy-de-la-Bâti puis en 1801 celui de Saint-Rémy-Mal-Baty avant de prendre depuis 1912 le nom actuel.
Saint Rémy dépendit de l’Abbaye d’Hautmont jusqu’à la Révolution de 1789.
La commune fut occupée par les Autrichiens en 1792 (bataille de Wattignies la Victoire) et par les Allemands lors de la Première et Seconde Guerre Mondiale.
Jean Mossay décrit l’église de Saint-Rémy-du-Nord de la façon suivante :
« La situation de cette église, curieusement encastrée dans un pâté de maisons,suffirait à justifier l’ancien nom du village : le Mal Bati !
Sa nef en plein centre et ses colonnes rondes ne permettent pas de lui assigner une origine antérieure au XVIIème siècle. Mais il s’agit là sans doute d’une reconstruction : car on remarque dans le choeur une porte de repositoire en pierre sculptée qui est du XVIème siècle.
Deux statues intéressantes : Saint Rémy, patron de la paroisse, et Saint Eloi (XVIIIème siècle) »
Le mur des Sarrazins :
Au Sud-Ouest du village (lieu-dit La Cavée), le long d’un sentier qui, partant de la route de Maubeuge à Aulnoye se dirige vers la Sambre, on retrouve les vestiges de l’aqueduc romain de Floursies à Bavay.
C’est un mur de 55 m de long et large d’environ 1 m. Mais, comme le mur de Dourlers, il a été dépouillé de son parement, et il ne reste que le remplissage intérieur, formé de pierres bleues, de débris de briques et de tuiles liés par un mortier rosé.
A proximité, ont été découvert les vestiges d’une fonderie de plomb, de même origine, et qui a dû être utilisée pour la construction de l’ouvrage.
La Cense des Granges
Au début du XVIe siècle, la cense de la Grange appartenait aux religieux d’Hautmont.
Au XVIIIe siècle, les censiers de Saint-Pierre d’Hautmont dans le village étaient des Fauveau comme à Forest et à Boussières. Il s’agissait d’une famille de laboureurs particulièrement puissante. Ignace Fauveau exploitait la « Cense des Granges », levait la dîme et le terrage et s’occupait également des terres appartenant à la cure de Saint-Rémy, annexe de Boussières, de la collation de notre abbaye. L’ensemble des terres gérées par Fauveau avoisinait 60 hectares et était réparti en 50 parcelles ! Le rendage en argent s’élevait à 440 livres auxquelles s’ajoutaient 12 muids de grains, quelques bétails et quelques corvées. Le censier devait entretenir le chœur de l’église et devait rendre au curé de Boussières pour les terres de la cure qu’il exploitait 200 livres et 3 muids de céréales. Il était également meunier. Dans le bail de 1772 il est stipulé qu’Ignace Fauveau était tenu de faire moudre ses grains de toutes espèces au moulin d’Hautmont si son moulin venait à ne pas être en mesure de le faire.
Ignace Fauveau, « fermier des granges à Saint-Rémy-Malbâty » exploitait en plus « toutes les parties de biens appartenant à la pitance de Saint-Pierre d’Hautmont ». Cet ensemble était assez important : 3 hectares de prés et pâtures en 8 pièces et 15 hectares de terres labourables en 60 pièces Les moines possédaient ainsi à Saint-Rémy-mal-Bâti presque 80 hectares de terres diverses en 110 parcelles.
En 1922 la grange et une partie du moulin brulèrent. Le moulin fut reconstruit vers 1926 bien que s’arrêtant de fonctionner en 1928, mais de la grange incendiée, il ne reste de nos jours, qu’un haut mur présent en forme d’enclos. Le moulin proprement dit est sur trois niveaux tandis que les constructions se trouvant de l’autre côté de la cour sont les anciennes écuries et étables.